vendredi 5 mai 2017 - par C’est Nabum

Blanc

L'illusionniste ou la mégère

n marche$ ...

Dans la vaste foire des vanités, ils se pressent tous pour réclamer nos suffrages, usent de tous les stratagèmes pour nous dire qu’ils nous aiment, jusqu’au moment où, bien en place, ils nous oublient pour servir leurs commanditaires et leurs intérêts. Il n’y a aucune exception à la règle ; non qu’ils soient tous mauvais mais parce que ce système corrompt par ses rouages économiques, ses ressorts stratégiques, ses compromissions et toutes les limites qui se dressent devant l’heureux élu. Les vrais pouvoirs sont ailleurs.

Il ne faut pas croire aux promesses : elles ne sont que dialectiques et tactiques ; postures déterminées dans des cabinets où la politique est comprise comme un vaste plan de bataille. Les conseillers sont des stratèges, sortis des écoles de communication. On vend un candidat comme une marque de lessive, pour qu’il lave plus blanc tandis que les électeurs feront des nœuds à leur mouchoir. Celui qui va sortir vainqueur a été choisi par les systèmes financiers et médiatiques ; c’est une illusion séduisante qui a embobiné les midinettes et les vieux barbons. Quel exploit !

Puis, le scrutin terminé, le rinçage sera douche froide et l’essorage purge effroyable. On mettra nos espoirs à sécher sous les rayons de lune ; les beaux draps dans lesquels nous aimions à vivre nos rêves se retrouveront passés, décolorés, laminés par le réel. C’est ainsi à chaque fois, et il en est encore qui se passionnent pour ce combat des ego qui n’a d’autre but que de faire sortir du chapeau le lapin aux plus longues oreilles ! Le plus menteur a toutes les chances …

À côté des candidats promis depuis longtemps à la qualification, la cohorte de leurs rivaux inutiles ne sert qu’à disperser l’électorat, à saupoudrer la campagne de quelques propos différents, de manière à maintenir l’illusion de la diversité. Le seul avantage de ce joyeux éparpillement est qu’il est désormais possible de gagner la partie avec moins d’un cinquième des suffrages possibles. Les grands partis explosent tandis que les autres tombent dans le panneau en essayant vainement de faire entendre leurs différences dans un tohu-bohu qui empêche toute réflexion de fond. Le fond se retire toujours devant la forme dans cette vaste comédie. Dans ce contexte, Macron, parti de nulle part, finira en haut de la plus haute marche, pour corroborer son slogan.

Le dés sont pipés, les cartes biseautées, les jeux sont faits. Les professions de foi ne servent à rien ; seule la tronche du postulant apparaît partout sur les panneaux et les affiches. L’argument unique est la trogne du récipiendaire. Pas étonnant alors que les discours sonnent creux, que les tribuns véritables aient déserté la scène politique. Il ne s’agit pas d’avoir des idées mais un physique agréable. À ce petit jeu, le plus jeune, le plus lisse, le mieux élevé se retrouve naturellement au-dessus du panier.

Madame de Fontenay devrait se pencher sérieusement sur la question. L’élection du Président ou celle de Miss France relève des mêmes ressorts, des mêmes principes. Les postulants doivent se mettre à nu, afficher leur plus beau sourire, séduire sans rien dire. C’est une foire agricole : on tâte la croupe, on flatte l’encolure et on se contente d’un avis, même pas tranché, à défaut d’opinion. Le second tour posera problème entre le sourire émail diamant du banquier et l’air revêche de la fille du légionnaire. L’injonction unanime de toute la classe politique à se ranger derrière le gentil banquier est, à ce titre, plus que suspecte.

L’opinion, d’ailleurs , est la grande perdante de cette furieuse sarabande des présidentielles qui désormais ne cesse jamais. Dès l’élection de Flamby premier, la course à l’échalote était engagée. Les primaires, qui ont brillé par leur totale vacuité, renforcent pourtant cette impression de campagne permanente durant laquelle les sondeurs pensent faire la pluie et le beau temps pour, à chaque fois, se planter lamentablement ; le vainqueur putatif étant, cette fois , désigné d'avance par la classe médiatique, sort magnifiquement en tête du premier chapeau..

Il n’y a plus d’espace pour le débat véritable, pour la réflexion, la constitution d’une pensée collective. Tout doit d’abord passer par le choix du porte-drapeau. C’est comme ça pour les Jeux Olympiques comme pour les élections. Seule la tête est essentielle : celle du chef ou plus rarement de la cheftaine. On ne doit en voir qu'une seule :celle du premier de la file, derrière lequel doivent se ranger tous les autres . La loyauté suppose alors l’absence de contradiction, le muselage des désaccords, le vote bloqué et la discipline de parti. Si bien qu’il n’est personne de plus sot qu’un militant politique ou un élu, contraint de penser selon la ligne de son camp.

Et c’est ce qu’on nous demande de valider en glissant un bulletin dans l’urne après ce premier tour qui a fait la grande lessive ? J’ai mal à mon esprit d’analyse. En choisissant la trombine sympathique, je devrais valider l’ensemble des idées venant de cet être infaillible ? Les expériences précédentes prouvent que l’infaillibilité n’est pas le fort des candidats et que la discipline aveugle de leurs vassaux, fussent-ils nouveaux venus dans le sérail, conduit toujours à la catastrophe.

En repoussant l’hydre fascisante je devrais encore faire étalage de mon sens républicain, de ma capacité à abandonner toute conviction pour faire allégeance à ce pantin dérisoire qui est arrivé en tête. Je n’ai pas envie de choisir ni à éliminer la colère que symbolise ce vote qui ne sera jamais le mien. Le réduire, l’écraser par une victoire spectaculaire de son adversaire, c’est, une nouvelle fois, mettre du sel sur les plaies, attiser la fracture sociale. Entre la Bourse, la dictature libérale, l’Europe d’un côté et la haine, la peur, le mensonge, je ne me prononce pas.

Ce système est obsolète, caduc, inefficace, dépassé, contre-productif. C’est encore pour cette république bananière ou cette monarchie qui ne dit pas son nom, que nous allons nous étriper entre gens de bonne intelligence pour des gens qui en manquent singulièrement. Il est grand temps de mettre un terme à ce jeu de dupes. Le vote blanc s’impose parce que rien de bon ne peut sortir d’une constitution qui a conduit à cette mascarade pitoyable.

Silencieusement vôtre.

verre-vin-blanc.jpg

 



42 réactions


  • rogal 5 mai 2017 10:50

    RETRAIT SUR L’AVENTIN !
    La souveraineté nationale doit revenir au Peuple.

    Abstention (ou vote blanc) jusqu’à l’obtention du Référendum d’Initiative Populaire / Citoyenne.

    Sur son site Les Crises, Olivier Berruyer lance une pétition pour l’instauration du R.I.C.
    « Plus de chèques en blanc aux élus : mettez en place le Référendum d’Initiative Citoyenne ! »
    Oui, mettons-le en place


  • Massada Massada 5 mai 2017 10:57

    Attention dans ABSTEN TIONNISTE il y a SIONISTE


    OUVREZ LES YEUX !!!!!

  • juluch juluch 5 mai 2017 11:44

    Joliment dit....... smiley


    Je n’ai pas vu le débat j’était invité chez des amis ou on s’est tapé un gueuleton sur le Causse dans l’Hérault....je crois que je n’ai rien manqué finalement. smiley

    Dimanche j’irais voté quant meme.....mais je connais déjà le résultat.

    merci Nabum !

  • Durand Durand 5 mai 2017 12:44



     La seule stratégie pour sortir de la résignation...

     

     La seule...


  • zygzornifle zygzornifle 5 mai 2017 13:26

    Ce système est obsolète, caduc, inefficace, dépassé, contre-productif... et il le restera pour les décennies a venir car on l’entretient, il est le terreau de notre société , il ne faut surtout pas le changer les grands partis politiques auraient trop a y perdre ....


  • 77777 5 mai 2017 13:37
    Voter blanc c’est conforter le système actuelle.
    Allez voir sur internet......
    ABSTENTION

  • pipiou 5 mai 2017 14:58

    Blanc ou abstention, pour faire plaisir à Patrick Bruel.

    Faisons massivement barrage à la connerie.


  • Taverne Taverne 5 mai 2017 16:14

    Comme si tout cela était nouveau ! Vous semblez avoir oublié le second tour Ségolène Royal / Nicolas Sarkozy. C’était un duel de strass et paillettes, de show business et de slogans débiles. La réflexion était là aussi court-circuitée. Est-ce qu’on appelait à l’abstention ? Non.

    Et avant, contre Supervoleur-Supermenteur, est-ce que tout le monde n’appelait pas à faire barrage à Le Pen ?

    Stoppons la Mégère des apprivoisés !


  • Claude Courty Claudec 5 mai 2017 19:17

    Le vote blanc (ou nul) peut être : un votre de protestation générale ou de rejet des deux candidats ; la manifestation d’une indécision ; ou encore se vouloir un signe de neutralité. Or la neutralité est une illusion puisque le vote blanc produit immanquablement un effet par défaut, privant d’une voix la candidature pouvant être objectivement considérée comme la plus favorable au bien commun, même si inversement ce même vote blanc manque à son adversaire.

    En l’occurrence, un vote blanc = Une voix pour MLP


    • Alice Alice 5 mai 2017 19:36

      @Claudec

       

      Non, cela ne se passe pas comme ça.

       

      Vous pouvez voter blanc ou nul ou vous abstenir, pas de soucis, « on » s’occupe du reste  smiley

       

      http://vahineblog.over-blog.com/2017/05/truquage-des-elections-la-piste-des-bulletins-blancs.html


    • C'est Nabum C’est Nabum 5 mai 2017 19:39

      @Claudec

      Macron ne représente pas le bien commun mais le bien privé


    • phan 5 mai 2017 19:51

      @Claudec
      une abstention = 1/2 voix pour Macron et 1/2 pour Le Pen
      un nul = 0 voix pour Macron et 0 voix pour Le Pen
      un blanc = 1/2 voix contre Macron et 1/2 contre Le Pen et le décompte est annexé au procès verbal. En plus, le vote blanc délégitime le gagnant et empêche les mauvais de gagner.
      Le vote blanc pose une QPC et la non reconnaissance bafoue la règle élémentaire des Droits de l’Homme.

      L’article 35 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 légitimise la désobéissance civile :

      "Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs."


    • phan 5 mai 2017 21:03

      @Alice
      Au pays des merveilles, vous pouvez devenir accesseure : il en manque !
      Je suis naïf, je vote blanc !
      Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice. - Georges Orwell


    • Sergio Sergio 5 mai 2017 21:23

      @C’est Nabum



      Et dans ce cas, le bien commun engraisse le bien privé, et bien sur, cela va de soi, d’un certain Macron


    • Claude Courty Claudec 6 mai 2017 20:56

      @C’est Nabum


      Le bien « privé » dont vous nous parlez sera celui qu’aura considéré comme tel la majorité qui aura élu le gagnant, et qui deviendra ainsi commun. Ne vous déplaise.

  • Sergio Sergio 5 mai 2017 19:51
    Bonsoir Monsieur Nabum

    Si s’abstenir, c’est nul de voter blanc
    Et que voter blanc c’est s’abstenir de voter nul
    Alors voter blanc, c’est nul de voter blanc
    Mais on peut dire aussi que, c’est nul de s’abstenir de voter blanc !
    Et puis ...

    Bonsoir, je vais aller me coucher

    • Sergio Sergio 5 mai 2017 19:59

      @Sergio


      Mélodie d’amour chante le cœur d’Emmanuel
      Qui bat cœur à corps perdu
      Mélodie d’amour chante le cœur d’Emmanuel
      Qui vit corps à cœur déçu


      Je commence à apprendre mes leçons, tous en cœur, suivez moi !


    • C'est Nabum C’est Nabum 5 mai 2017 20:06

      @Sergio

      Les arguties des uns et des autres me laissent indifférent
      je fais mon chemin en buvant à un verre


  • Sergio Sergio 5 mai 2017 21:16

    « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »



    Et cela se termina au mieux selon Orwell par le fait que, « nous soyons tous égaux, mais certains plus que d’autres », ou bien par l’idée que, le plus court chemin entre la pensée qui voudrait que, nous soyons libres de mettre un pied devant l’autre, se limite à la trajectoire rectiligne inverse, uniformément accélérée, du couteau de la guillotine.

  • mac 6 mai 2017 13:16

    Merci C’est Nabum

    C’est toujours un plaisir de vous lire…

    Ce second tour est un cauchemar pour une majorité d’électeurs.

    L’idée de voir Macron arriver au pouvoir avec 70 % des voix m’insupporte autant que le spectre assez improbable de voir Le Pen prendre le pouvoir.
    Certains en arriveraient à me suspecter parce que je dis ça et parce que je ne fonce pas pour « sauver la république ».

    "Les adultes ne croient pas au père Noël, ils votent"

     Pierre Desproges.


    • C'est Nabum C’est Nabum 6 mai 2017 16:20

      @mac

      La période a dévoilé les donneurs de leçons, les moralistes, les pères la pudeur et tous ce sont regroupés comme un seul homme derrière un pantin factice

      Merci


  • zygzornifle zygzornifle 6 mai 2017 16:26

    En Marche c’est l’accouplement du veau d’or avec la poule aux œufs d’or , Macron et ses porte flingues attendent avec impatience la portée .....


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