mercredi 22 octobre 2014 - par Michel DROUET

La commune maillon faible du territoire

36685 communes, dont 27396 de moins de 1000 habitants, ce simple constat conduit certain à réclamer la suppression des communes les moins peuplées au nom de la réforme ou des économies indispensables en ces temps de disette.

Bien prétentieux, celui qui proposerait un tel bouleversement. Il se heurterait à l’hostilité de tous ceux qui sont attachés à leurs racines, à leur terroir et à son folklore et aurait toutes les chances de disparaître instantanément de la vie médiatique et politique.

Pas question, par conséquent d’une grande loi sur le sujet qui rencontrerait non seulement l’hostilité des Français, mais aussi celle des élus.

Le mal qui guette les communes et qui conduira plus sûrement à la redéfinition de ses compétences tient à la fois à leurs capacités financières et juridiques ainsi qu’à la capacité réelle des élus locaux à diriger les affaires communales

Quelques exemples récents à méditer

C’est l’histoire d’un Maire, celui de La Faute-sur-Mer qui s’est présenté au tribunal comme « un homme seul aux moyens limités » face à la catastrophe « Xynthia » dans laquelle plusieurs personnes avaient perdu la vie. Là où les choses se compliquent, c’est qu’il était accompagné dans le box des prévenus par son adjointe à l’urbanisme soupçonnée de conflits d’intérêts entre son mandat et son métier d’agent immobilier.

Le jugement n’est pas encore rendu, mais les charges sont telles qu’on peut s’interroger sur les pouvoirs d’un Maire, seul à décider sans prendre en compte les risques encourus par ses administrés.

C’est aussi l’histoire de ces Maires de la Baie du Mont Saint Michel qui s’élèvent contre le plan de prévention des risques de submersion marine et qui réclament à cor et à cris une dérogation à ce plan en mettant en avant le blocage de projets de développement. Ils en appellent à la venue sur place de la Ministre de l’environnement -rien que ça - soutenus dans leur démarche par deux députés de droite.

On se dit qu’on est en train de préparer une future catastrophe, comme celle de la Faute sur Mer, tout cela pour préserver les capacités de développement de certaines communes et de leurs élus qui ne seront peut-être plus là le jour où elle surviendra.

C’est également l’histoire de la commune de Compainville, 173 habitants, dont le Maire, pris d’une pulsion bâtisseuse à endetté la commune jusqu’au cou, ce qui a eu comme effet la mise sous tutelle de la part du Préfet et l‘augmentation de 140% de la fiscalité immobilières des particuliers.

C’est enfin l’histoire, qui n’a absolument rien à voir avec les précédentes, et qui concerne les récentes inondations catastrophiques dans les départements de l’Héraut et du Gard, qui n’ont pas les capacités financières suffisantes pour réparer les réseaux et doivent faire appel à la solidarité des autres collectivités. 

Que nous enseignent ces exemples ?

Que les Maires peuvent parfois travailler dans leur coin avec une équipe réduite, le Conseil Municipal étant juste là pour voter des décisions qui peuvent s’avérer dramatiques à terme.

Que certains élus locaux se voilent la face sur les risques encourus par la population au nom du « développement économique » de leurs communes.

Que d’autres édiles municipaux n’ont pas conscience de l’impact financier des décisions qu’ils prennent, les banques leur tenant la main pour signer des contrats dont ils connaissent déjà les conséquences désastreuses.

Enfin, que les budgets des petites communes sont tellement étriqués, que les capacités à résoudre des problématiques exceptionnelles sont quasiment nulles.

Gardons nos 36685 communes, mais…

… donnons à l’intercommunalité un véritable contenu et des périmètres cohérents avec les bassins de vie, avec l’élection au suffrage universel du Conseil communautaire, de réelles compétences portant sur les travaux d’investissement et sur l’occupation des sols à l’échelle intercommunale et le vote d’un budget communautaire à l’échelle de ces compétences.

… laissons aux élus communaux (qui n’auraient plus besoin d’être aussi nombreux) tout ce qui touche au lien social, à la proximité avec le citoyen, à la vie associative et à l’état civil. C’est cela que réclament les citoyens, la proximité avec eux et non pas des élus absents qui siègent dans des intercommunalités ou des syndicats intercommunaux aux compétences limitées.

L’entre soi des élus a vécu, les citoyens réclament désormais des dispositifs de coopération intercommunale qui prennent en compte des territoires cohérents et non plus des communes démunies et qui respectent leur souhait de conserver leurs racines.



32 réactions


  • Ruut Ruut 22 octobre 2014 12:51

    Contrairement a vous je pense qu’il ne doit rester que 2 organes représentant l’état en France.
    La commune qui est la garante des intérêts locaux grâce a un contacte obligatoire et proche des administrés et le président et ses ministres qui eux sont garants des projets couteux des communes et de l’intérêt supérieur de la Nation.
    Bien sur aucun prêt ne devrait pouvoir être fait sans l’accord par référendum direct de ceux qui vont payer.. (mais c’est plus de la bonne gouvernance et du bon sens)

    Les autre niveaux de pouvoir sont inutiles et couteux.
    Cela aurait surtout le mérite d’avoir une meilleur coordination globale.
    Combien d’administrés a la frontière entre plusieurs régions , départements et autre sont très mal desservis.


    • Michel DROUET Michel DROUET 22 octobre 2014 16:30

      Bonjour Ruut

      Il y aura toujours des problèmes de frontières quel que soit le découpage.
      Pour ma part je préconise un échelon intermédiaire entre commune et Etat : la Région, le Conseil Général étant l’échelon actuel de trop.


  • Diogène diogène 22 octobre 2014 13:16

    Beaucoup de petites communes n’ont pas plus de pouvoirs vis-à-vis de l’intercommunalité et l’état que le pays n’en a vis-à-vis de l’Europe.


    Les élus ne sont plus là pour gouverner mais pour manipuler l’opinion et servir de tampon.

    Par l’effet d’échelle, les transferts de compétences ont logiquement fait glisser la gestion quotidienne vers l’intercommunalité, et les petits maires ne sont bien souvent plus que des faire-valoir ou des potiches.

    Les raisons évoquées dans l’article pour expliquer le maintien des petites communes sont justes, mais elles ne sont pas suffisantes pour expliquer cet archaïsme.

    Une autre raison rarement évoquée est que le maire (et seulement le maire, à l’exclusion des conseillers) a un rôle ambigu :
    - il est à la fois élu et représentant de l’état, officier d’état civil et doté du pouvoir de police ; à ce titre, il se trouve placé sous l’autorité du préfet et agit comme un haut fonctionnaire
    - quelle que soit la taille de sa commune, il détient une voix en tant que grand électeur, et participe activement à l’imposture de la démocratie « représentative » qui, grâce à ce petit jeu ne « représente » que les intérêts des grandes familles.

    Ce ne sont pas les petites communes qui sont chouchoutées par ce système politique décadent.
    Ce sont les petits maires, garants de la pérennité du système et habiles manipulateurs pour l’enfumage de leurs administrés.

    • Michel DROUET Michel DROUET 22 octobre 2014 16:50

      Bonjour Diogene

      Il faut relativiser les transferts actuels de compétences des communes vers l’intercommunalité : les maires gardent aujourd’hui beaucoup de pouvoirs.

      Soit on privilégie l’individualisme et chaque commune ou chaque élu pourra continuer à faire ce qu’elle ou il veut (avec les excès que je dénonce) ou bien on choisit la voie des regroupements avec les règles de majorité qui s’appliquent en de tel cas.

      La dérive que vous notez, s’agissant du rôle des Maires est réelle. A leur décharge, ils sont très bien « coachés » par les conseillers généraux qui promettent les subventions pour les ronds pointset les parlementaires qui agitent la réserve parlementaire pour garder leur influence locale.


    • Diogène diogène 22 octobre 2014 17:00

      Et le préfet qui les utilise pour le renseignement et l’« ordre public »...

      deux casquettes !

    • Diogène diogène 22 octobre 2014 17:11

      Comme l’ancien régime utilisait le clergé pour le renseignement au confessionnal, l’ordre public par les cérémonies, et qui assurait une bonne partie de l’administration de l’état (état-civil = baptêmes, mariages, actes de décès.

      Chaque régime a la bureaucratie (classe sociale favorisée par le pouvoir pour assurer sa représentation) qu’il se donne.

      La démocratie représentative ne représente pas les citoyens auprès du pouvoir, mais le pouvoir auprès des citoyens.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 22 octobre 2014 19:51

      Michel Drouet,
      Je crois que vous mélangez deux sujets, l’organisation territoriale, et le manque de démocratie.
      Comme le propose l’ UPR, il faut une réforme importante de la Constitution :


      * 2 mandats et pas plus
      * interdiction du cumul des mandats
      * referendum d’initiative populaire
      * contrôle régulier des conflits d’intérêts
      * l’interdiction de lobbies
      * la reconnaissance du vote blanc
      * l’interdiction du cumul des mandats
      * la suppression du cumul des rémunérations pour les mandats en cours etc

      Nous n’aurions plus de politiciens à vie ! Quel soulagement !
      Mais cela suppose la sortie de l’ UE, non démocratique, dans laquelle rien de démocratique ne peut fonctionner. ( Programme de l’ UPR)

      Si la Suisse est un bon exemple de démocratie, c’est qu’elle n’est pas dans l’ UE.
      Dans un pays souverain, les dirigeants tiennent comptent de l’avis des citoyens.
      Dans une dictature soft, ils transforment le NON en Oui.


      L’autre question touche aux Régions auxquelles vous donnez un rôle important.
      Ce qui est dans les tuyaux, ce n’est ni la démocratie à la mode Suisse, ni une autre réorganisation de l’ Etat. C’est la fin de l’ Etat français !

      Le redécoupage des régions est destiné à aller vers des régions « à taille européenne », les euro-régions, qui seront directement sous la coupe de Bruxelles. ’Les euro- régions"

      Vous raisonnez comme si la France était éternelle, elle est mortelle, et sa mort est programmée.
      Les euro-régions ont pour but de faire disparaître la France, et de transformer l’ Europe en grandes régions qui vont faire disparaître les frontières.


      Exemple récent :
      Le département de la Moselle vient de demander à être rattaché au Luxembourg et à 3 régions allemandes. C’est prévu tout autour de la France, des régions vont se constituer A CHEVAL sur les frontières, les faisant disparaître.

      Si vous voulez garder la France telle qu’elle est, rejoignez l’ UPR pour sortir de ces projets européens.

    • Michel DROUET Michel DROUET 22 octobre 2014 20:30

      Bonjour Fifi

      Non, je n’ai pas envie de rejoindre l’UPR, ni un autre parti d’ailleurs et je ne mélange pas l’organisation territoriale qui est coûteuse et catastrophique et le manque de démocratie qui est le fait des partis et des professionnels de la politique. Le seul lien, c’est que ce sont les politiques qui décident des deux.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 23 octobre 2014 08:50

      Si vous ne voulez rien changer, soyez cohérent, ne vous plaignez pas !


    • Michel DROUET Michel DROUET 23 octobre 2014 09:33

      Bonjour Fifi

      Je ne me plains pas, mais cela ne m’empêche pas de débattre et de vouloir changer les choses : mes articles le démontrent.


    • Fergus Fergus 23 octobre 2014 11:56

      Bonjour, Fifi.

      Les propositions que vous énoncez sont également proposées par le Front de Gauche. Inutile donc de rejoindre l’UPR.

      Qui plus est, contrairement à ce que vous affirmez, il n’y a strictement aucun rapport entre ces propositions franco-françaises et la sortie de la zone euro !


    • Michel DROUET Michel DROUET 23 octobre 2014 12:45

      Bonjour Fergus

      Nous ne sommes pas trop de deux pour le dire !!
      Merci


  • trevize trevize 22 octobre 2014 13:39

    Assez d’accord avec Diogène.
    Il faut transférer une partie du pouvoir municipal aux habitants de la ville. Vous proposez de transférer le pouvoir municipal vers la communauté de communes, donc d’éloigner encore plus le pouvoir des administrés.

    Tous les problèmes que vous évoquez dans la partie « Que nous enseignent ces exemples ? »
    ne sont que la conséquence du fait que le maire a trop de pouvoirs et les administrés trop peu. En donnant plus de pouvoir à l’intercommunalité, on ne ferait que les aggraver, car la voix des habitants d’une petite commune est alors encore plus diluée et inaudible, et leurs moyens d’action encore plus faibles.


    • Michel DROUET Michel DROUET 22 octobre 2014 16:56

      Bonjour Trévize

      En théorie, le Maire ne peut décider seul et le conseil municipal est là pour contrer les dérives autocratiques. En pratique, ce n’est pas toujours le cas et certains exemples que je cite le prouvent.

      Maintenant, la démocratie directe n’est pas exempte de dérives, mais elle peut également être envisagée à l’échelon intercommunal : en faisant réfléchir ensemble des habitants de plusieurs communes on arriverait peut être à dégager des consensus.

      Les dernières élections municipales nous montrent cependant que les candidats à un poste de conseiller municipal ne sont pas légion, alors pour ce qui serait un comité consultatif d’habitants...


  •  C BARRATIER C BARRATIER 22 octobre 2014 16:05

    Assez d’accord. Je l’ai constaté lors du regroupement de communautés de communes, les maires et adjoints présents ne s’interrogeaient pas sur les éventuels bénéfices pour les habitants de la réforme, mais sur leurs indemnités de présidences ou autres représentations permettant à des maires et des adjoints de doubler ou tripler leur indemnité…Disparaitraient elles ? Elles auraient dû disparaître, car très souvent ces présidents ou vice présidents fortement payés n’ont rien fait, et les téléphones portables alloués doivent porter bien peu de traces d’utilisation pour le service..de même que les véhicules de fonction…La loi du profit personnel est d’application naturelle et générale : Moins on aurait d’élus, moins on gaspillerait !

    Le coûteux et inutile Sénat est porté par ces élus qui n’ont pas d’autre utilité que de voter pour les sénateurs comme ils l’entendent sans même consulter leur conseil municipal ou lui rendre compte. Il s’agit de partager le gâteau des impôts locaux…et ensemble de voir comment le rendre plus gros. La France bat le record des pays développés dans ce gaspillage.

    Les électeurs ont parfaitement compris cela et boudent els réunions avec agapes sur fonds publics où ces profiteurs s’encensent mutuellement. Ils n’assistent pas aux conseils municipaux, ils ra^lent sur leurs impôts mais au fond se fichent de tout, écoeurés.

    Ma philosophie est faite, j’ai vu cela au cœur d’une commune, j’ai combattu des prises personnelles d’intérêt, j’ai vu quelques maires et adjoints bosseurs faire ce qu’ils pouvaient, mais j’ai souvent vu et compris qu’on n’est jamais mieux servi que par soi même….

    Voir en table des news : Elus aux contribuables : Votre argent nous intéresse personnellement

     

    http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=223


    • Michel DROUET Michel DROUET 22 octobre 2014 17:02

      Bonjour C. BARRATIER

      Aujourd’hui l’intercommunalité, particulièrement en milieu périurbain ou rural n’est vue que comme un« truc » un peu opaque aux pouvoirs limités dans lequel les élus passent du temps et qui coûte cher en fonctionnement face à la commune qui conserve une légitimité et une indépendance surfaites.

      Il faut inverser le système en légitimant les intercos avec un transfert de compétences massif, les communes étant l’échelon de proximité pour les citoyens.

      Sur le Sénat, je partage votre avis.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 22 octobre 2014 20:04

      Chaque réforme territoriale a coûté au final bien davantage que le système précédent...
      Les indemnités des élus, plus les résultats, parfois intéressants parfois pas.

      Exemple par chez moi : une super déchetterie intercommunale, mais tellement loin pour certains habitants, que les dépôts sauvages sont réapparus.

      Conclusion, on ré ouvre l’ancienne déchèterie du village, mais on a quand même financé l’autre...
      Faire et défaire, c’est toujours des chantiers..., pas vrai ?


      Quant au Sénat, et à l’ Assemblée nationale, ils sont encore plus inutiles dans l’ UE que vous le pensez : 80% des lois sont des retranscriptions MOT à MOT des décisions de Bruxelles.
      Explications à la fin de cette vidéo d’une spécialiste en droit constitutionnel.

      Il n’est pas prévu dans l’ UE que les gouvernements élaborent des politiques intérieures nationales.
      Ils ne sont là que pour appliquer des politiques européennes.

      Tant que les euro- régions ne seront pas en place, faisant disparaître la France et l’ Etat français, ils servent à faire croire que tout est comme avant. C’est un village Potemkine, le Sénat et l’ Assemblée nationale sont donc très utiles pour enfumer les citoyens...

    • Michel DROUET Michel DROUET 22 octobre 2014 20:32

      Bonsoir Fifi

      Relisez mon précédent article sur les économies à faire avec la suppression des conseils généraux et vous verrez que c’est possible, à condition qu’on ne laisse pas les élus à la manœuvre.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 23 octobre 2014 08:54

      Je vois surtout que vous ne comprenez rien aux conséquences des Traités européens sur l’organisation des Etats...
      Le but de l’ UE, c’est la supranationalité, c’est qu’il n’y ait plus d’ Etats du tout !


      Vous cherchez des solutions « bouts de ficelle », alors que l’édifice entier va disparaître.

    • Michel DROUET Michel DROUET 23 octobre 2014 09:40

      Bonjour Fifi

      Vous voyez ce que vous voulez, cela ne me dérange pas.

      Je ne fais pas partie de ceux qui cherchent prétexte pour ne pas avancer, comme vous : un jour c’est l’Europe, le lendemain c’est le traité europe/atlantique, en attendant l’arrivée hypothétique de l’UPR au pouvoir et qui nous sauvera. Ce jour là le mal sera déjà fait et l’UPR "gèrera les dégâts, comme les autres partis.

       Demain quel prétexte trouverez vous pour justifier l’immobilisme ?

      Pour ma part, je pense que les choses doivent se décider ici et maintenant et par les citoyens


  • Fergus Fergus 22 octobre 2014 16:08

    Bonjour, Michel.

    La situation actuelle, c’est aussi :

    Ces communes rurales de Bretagne ou d’ailleurs qui, ayant un peu d’argent, installent de ridicules lampadaires style place des Vosges dans un village constitué de fermettes à vaches et à cochons.

    Ces communes de l’Aubrac qui, ayant aussi du fric à dépenser, goudronnent à tout va des chemins qui ne mènent qu’à des estives.

    Ces milliers de communes de montagne qui comptent moins de 100 habitants - principalement âgés - et qui, pour constituer le conseil municipal, sont contraintes de faire figurer des grabataires ou des gâteux !

    Toutes ces raisons, plus les autres déjà évoquées, pour dire que oui, il faut impérativement supprimer les communes de moins de 1000 habitants. Peut-être pas par une loi-couperet à effet rapide mais par l’obligation de fusionner avec leurs voisines dans un délai de 10 ans (soit 2 mandats).

    Il serait grand temps que nous choisissions l’efficacité et que nous cessions d’être, sur ce point, la risée de l’Europe.


    • Michel DROUET Michel DROUET 22 octobre 2014 16:26

      Bonjour Fergus
      Mon prochain article portera sur les« investissements » des collectivités territoriales.

      S’agissant de la suppression des communes je ne suis pas convaincu pour les raisons que j’explique dans mon article, maintenant entre fusions, associations ou intercommunalités, les dispositifs existent permettant de corriger les anomalies signalées.
      Je persite à penser que c’est autour de la répartition des compétences entre communes et intercommunalités que l’on trouvera des solutions.


  • Ronny Ronny 22 octobre 2014 18:48

    @ auteur


    je vais réagir en 10 points en tant que conseiller municipal d’une commune de 4000 ha. 

    1. Non les élus locaux dans leur immense majorité ne font pas « n’importe quoi »

    2. Oui, comme tout activité humaine, il y a des erreurs de commises, voire des fraudes ou de l’enrichissement personnel, mais ceci reste une exception plutôt qu’une régle, exception d’ailleurs justement dénoncée par les médias

    3. Les dérives devraient être bloqué par les services déconcentrés de l’Eetat qui assure le contrôle de légalité des décisions prises et de la gestion des fonds publics. Si un maire ou de façon plus large une commune « déconne » plus d’une année, c’est aussi parce que le contrôle de légalité n’a pas fait son travail

    4. Oui il est anormal d’avoir des petite communes de 50, 100 voire 300 ha. Ce n’est pas une question de coût (un conseiller municipal ne gagne rien, mon maire a une indemnité de 1700 euros par mois pour un travail qui correspond à un mi-temps avec des responsabilité pénales au delà de tout ce que vous pouvez imaginer), c’est une question de pouvoir agir tout simplement ce qui est impossible sans moyens financiers

    5. Oui aux intercommunalités, mais vous redécouvrez l’eau chaude ! Les intercos sont déjà une règle dans plein de domaines, justement parce que mutualisation veut dire possibilité de faire : ex. collecte et traitement des ordures, gestion des eaux usées, des eaux de surface, de l’eau potable, action sociale, etc. 

    6. Oui il y a une volonté de faire disaparaitre les communes des zones urbains, mêmes les plus grosses, aux seins de « monstrueuses intercos » devant regourper au moins 200 000 ha. Ainsi, en région parisienne une des intercos prévues devrait aller d’Arpajon quasiment jusqu’à Melun , une autre de Versailles à Vélizy puis Massy. 

    7. Non, on ne gagne pas en démocratie avec des intercos énormes car la taille est telle et le travail tel que seuls des professionnel de la politique pourront y être élus. Fini l’élu local, issu « du peuple »

    8. Le fait de faire disparaitre les communes, échelon pourtant pertinent de la démocratie locale, est justement que les communes emmerdent les politiques professionnels. Bcp de maires sont sans étiquette et disent tout haut ce que d’autres citoyens pensent tout bas. D’autres affiliés à l’un ou l’autre des partis politiques sont parfois amenés à prendre des décisions opposées aux consignes du parti. Très emmerdant pour les appareils.

    9. L’autre raison est qu’avec la RGPP, le nombre des personnels des services déconcentrés est en chute libre et qu’ils ne peuvent plus traiter tous les dossiers. Ce’st un mauvais calcul : de petites intercos génèrent de petits dossiers rapdies à traiter, et de grosses intercos des gros dossiers long à traiter. Il n’y aura aucune « économie d’échelle »

    10. Enfin, ne pas croire ce qui est dit sur la mauvaise gestion des communes. Contrairement à l’Etat, notre budget doit toujours etre en équilibre recette / dépenses. Certes, pour de gros projets, on a recours aux emprunts pour équilibrer le budget, mais ceux-ci ne peuvent être affectés qu’à la section d’investissement et jamais au fonctionnement contrairement à ce que fait l’Etat. De plus, on considère qu’une commune endettée à plus de 15/20% de ses recettes est mal gérée et peut de fait être mise sous tutelle. pour mémoire, le service de la dette c’est 50% environ des recettes fiscales de la France. L’Etat - et au hasar la cour des comptes - n’au aucune leçon à donner aux élus municipaux. 









    • Michel DROUET Michel DROUET 22 octobre 2014 19:06

      Bonjour Ronny
      Je n’ai jamais dit que tous les élus faisaient n’importe quoi et les erreurs sont les exceptions mais je dis également que les petites communes n’ont pas les moyens financiers pour répondre à des catastrophes naturelles et que certains élus prennent des décisions seuls, que la collégialité de l’interco empêcheraient de prendre.
      Le contrôle de l’Etat s’exerce à posteriori et le Préfet n’a pas les moyens juridiques ou les moyens tout court de bloquer une décision d’un conseil municipal
      C’est précisément parce que les intercos pourraient avoir plus de compétences que j’en appelle à une nouvelle répartition à leur profit
      La professionnalisation de la vie politique est un réel problème et vous avez raison de le soulever mais quelle solution proposez vous à cette dérive voulue par les partis politiques ?
      Revivifier la démocratie locale devrait être au programme de toutes les formations politiques, mais là on rêve, les élus, même locaux se méfient de l’intrusion du citoyen dans les affaires.
      Je ne suis pas pour la disparition des communes et je considère qu’elle sont majoritairement bien gérées, pas comme l’Etat (vous avez raison).

       


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 22 octobre 2014 20:13

    J’approuve tout ce que vient d’écrire Ronny.


    Les contrôles de la Cour des comptes régionale ne sont visiblement pas suffisants.

    Dans l’exemple des inondations dans le Gard, il y a 4 projets de barrages pour retenir les crues, qui sont prêts depuis des années. Sauf que l’ Etat ne verse pas sa part.

    • Michel DROUET Michel DROUET 22 octobre 2014 20:35

      Bonsoir Fifi

      Les contrôles des CRC se font toujours a posteriori, donc trop tard, mais ils ont le mérite d’exister.

      Pour les barrages, je n’en sais rien, mais je pense que le retard peut également provenir des élus locaux ou de groupes de protection de la nature ou bien encore d’agriculteurs mécontents.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 23 octobre 2014 08:48

      Ce n’est pas ce que les Maires de ces communes ont déclaré.
      Ils ont parlé de la part de l’ Etat qui n’arrivait jamais.


    • Michel DROUET Michel DROUET 23 octobre 2014 09:54

      Vous me paraissez bien naïve, Fifi ; Il ne suffit pas de prendre les déclarations des uns ou des autres pour argent comptant.
      Quand on veut absolument être convaincu, on ne prend en compte que les informations qui nous arrangent.


  • Antenor Antenor 23 octobre 2014 17:56

    Conserver les communes en réduisant leurs domaines de compétences est effectivement la meilleure solution. Tout ceux qui ont étudié un peu la question savent que l’avenir est à de grosses intercommunalités de plusieurs dizaines de communes remplaçant les départements. Pourquoi les politiques ne mettent-ils pas clairement le sujet sur le table ? Au lieu de ça, on nous balade avec cet improbable redécoupage régional.


    • Michel DROUET Michel DROUET 23 octobre 2014 18:22

      Bonjour Antenor

      Effectivement, le redécoupage régional est arrivé comme un cheveu sur la soupe, sans réflexion préalable sur les compétences.
      Le forcing des radicaux de gauche qui veulent conserver leur fromage départemental implique de fait que les intercommunalités, dans les départements qui conserveront leur conseil général, restent en l’état pour ne pas s’affranchir de la tutelle des conseillers généraux.
      Dans les autre départements on ira certainement vers des fusions d’intercommunalités, mais qui seront limitées en raison de la réticence des élus qui ne voient pas d’un bon œil la perte de leurs mandats et de leur prestige.
      Bref, en définitive, c’est une formidable pétaudière qui s’annonce ! et qui aura toutes les chances d’être retoquée par le Conseil Constitutionnel, d’où retour à la case actuelle : c’est ce que souhaitent beaucoup d’élus et les partis politiques.
      Nulle trace dans tout cela d’un quelconque intérêt pour le citoyen....


    • Antenor Antenor 23 octobre 2014 22:31

      D’autant qu’on aurait très bien pu conserver le terme de Département pour ces nouvelle entités. Personnellement, je trouve le terme de Métropole très moche et prétentieux. Par exemple dans le Rhône, on aurait tout simplement pu avoir le Département du Lyonnais et celui du Beaujolais.


    • Michel DROUET Michel DROUET 24 octobre 2014 06:52

      Bonjour Antenor

      Effectivement, nous sommes dans une démarche purement administrative et qui manque singulièrement de poésie.
      Le Lyonnais et le Beaujolais sont beaucoup plus évocateurs et auraient beaucoup plus de chance de recueillir l’adhésion des citoyens.


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