Y’a tout à changer !
Élection présidentielle nulle et non avenue
Chacun fournit ses arguments, défend son champion, sort quelques vilains dossiers sur les méchants des camps d’en face. On se croque-en-jambe, on se chausse-trappe, on se canardise, on se jette à la face des noms d’oiseaux car tout ce joli monde vole dans les caisses de l’Etat. C’est la foire du trône, la farce et attrapes du gogo, le carnaval des jocrisses. C’est un épisode merveilleux d’une République en déliquescence où plus rien ne tient si ce n’est les postures et les fidélités douteuses.
Le pied de nez vaut la tarte à la crème, le scandale ne sert plus à rien : on ferme les yeux, on sort l’incontournable présomption d'innocence qui ne vaut vraiment que pour les margoulins portant cravate, on cherche la petite bête, l’erreur de procédure pour blanchir celui qui a été pris les mains dans le pot de confiture dans lequel trempent tous les autres. On nous vend du programme qui lave plus blanc, qui fait bouillir la marmite et essore les délinquants, à l’exception notable des parlementaires. La justice doit s’appliquer aux mineurs de seize ans mais pas aux brigands des hémicycles.
C’est le grand guignol sans que Gnafron ne vienne arrêter les bandits de grand destin. Au bout de ce spectacle absurde, de cette pantomime pitoyable, le bon peuple, avec des haut-le-cœur pour les plus scrupuleux, va se présenter, un mouchoir sur le nez, aux urnes funéraires de la cinquième République pour choisir par défaut, éliminer les autres et surtout n’accorder aucun crédit au futur chef de la nouvelle grande bande organisée.
Mais pourquoi faudrait-il continuer à cautionner la mascarade ? Pourquoi penser que le nouveau lapin qui sortira du chapeau à claques sera capable de redresser la barre et de changer la situation calamiteuse dans laquelle ils nous ont tous placés ? C’est bien faire preuve d’une immense naïveté de penser que sans changer les règles du jeu, sans virer la caste politique, sans nettoyer les parlements à la manière des écuries d’Augias, nous pourrions une fois encore faire table rase.
Rassurez-vous, une fois le président désigné, le petit manège n’en continuera que de plus belle. C’est la seule certitude dans cette République des abus, des privilèges, des combines et de la corruption des élites présumées. On mettra des chandeliers et des couverts en argent dans les palais gouvernementaux. Il y aura toujours des pique-assiettes qui se presseront pour profiter de la bonne soupe et rire sous cape des gugusses que nous sommes.
Cette élection est nulle et non avenue. La dignité du peuple souverain consisterait à ne pas cautionner, à ne pas participer, à ne pas se faire complice de la caste vérolée qui nous gouverne ou nous a gouvernés ou espère avoir enfin sa part du gâteau. Ne pensez d’ailleurs pas que ceux qui n’ont jamais disposé réellement du pouvoir sont moins pourris que les autres ; il y a bien lurette qu’ils naviguent dans le même marigot insalubre.
Il convient d’établir une Nouvelle République, citoyenne et propre, loin des professionnels de la politique, loin des officines mafieuses que sont les partis politiques, loin de cette représentation exclusivement bourgeoise et si peu représentative de notre nation. Tout est à revoir, tout est à changer et certainement pas uniquement le petit personnage qui ira s’installer dans le dorures du palais de l’Élysée.
C’est le moment de leur botter le train, de les chasser du pouvoir, de cesser de leur faire place, de leur accorder privilèges et considération. Ils ont tous, peu ou prou, trempé dans la combine, accepté des avantages auxquels nous autres, les couillons de citoyens, n’aurons jamais droit. Ils se servent et oublient de nous servir. Qu’ils dégagent, en rendant ce qu’ils nous ont volé, en perdant leurs droits particuliers, leurs retraites iniques, leurs chauffeurs, bureaux et autres petits conforts si agréables qu’ils restent à vie dans la fonction !
Bloquons les bureaux de vote, refusons de nous faire complices de ce déni de démocratie. L’affaire Fillon n’est que le paradigme du pourrissement définitif de la constitution et de nos institutions. Réveillez-vous citoyens ! Balayons cette bande d’incapables, de prévaricateurs, de professionnels de la tromperie. L'avènement de la sixième République ne viendra pas des urnes mais bien de leur blocage.
Insurrectionnellement leur.