lundi 31 janvier 2011 - par Eric Verhaeghe

Le travail coûte plus cher en Allemagne qu’en France

Un étude officielle française de juin 2010 montre que le coût du travail est plus élevé en Allemagne qu’en France, contrairement à la rumeur.

Pour justifier la baisse du coût du travail en France, les analystes et commentateurs aiment à expliquer que la France souffre d'un manque de compétitivité par rapport à l'Allemagne à cause de son coût du travail trop élevé. La litanie est bien construite : les Allemands ont pratiqué une rigueur salariale qui leur a permis de baisser le coût du travail et de retrouver leur compétitivité. Grâce à cette politique, leurs salariés coûteraient moins cher que les salariés français, ce qui leur permettrait de vendre mieux, etc.

J'ai retrouvé une fiche de la commission des comptes de la sécurité sociale de juin 2010 qui fait un point très intéressant sur cette question :

http://www.securite-sociale.fr/comprendre/dossiers/comptes/2010/ccss201006_fic-07-1.pdf

En voici les principaux éléments :

1 - la mesure du coût du travail est très difficile et contestable, car elle passe par des données agrégées qui mélangent des données très différentes. Dans la pratique, il existe deux sources : Eurostat et l'OCDE, qui ne concordent pas forcément, sachant que le coût du travail peut être défini de façons hétérogènes : s'agit-il du coût horaire moyen ? du coût salarial global ? des rémunérations brutes annuelles et des cotisations patronales ? Ces points méthodologiques nous invitent à la prudence dans les comparaisons.

2 - le coût du travail en Allemagne a effectivement évolué moins vite à partir de 2004, alors que son augmentation est régulière en France. Cet infléchissement de tendance s'explique par la politique de désinflation compétitive menée en Allemagne, dont le principal point a consisté à développer les ressources fiscales de la sécurité sociale. Autrement dit, le financement de la sécurité sociale en Allemagne repose de plus en plus sur l'impôt. La part des cotisations sociales a donc diminué dans les recettes de la sécurité sociale. L'invention de la TVA sociale en 2007 a joué un grand rôle dans ce rééquilibrage, car elle a permis de financer la sécurité sociale sans augmenter le coût du travail. En revanche soyons bien clairs sur la signification de cette tendance : les citoyens se substituent aux employeurs pour financer la protection sociale.

3 - LE COÛT DU TRAVAIL EN ALLEMAGNE RESTE NEANMOINS PLUS CHER QU'EN FRANCE ! Je cite : "Le salaire annuel brut moyen des salariés travaillant à temps plein dans l’industrie et les services est largement plus élevé en Allemagne qu’en France (43 942 € en 2008 contre 32 826 €, soit une différence de 34%). L’écart se réduit mais reste substantiel au niveau du coût du travail annuel par salarié(52 458 € contre 46 711 €, soit 12%). Il est sensiblement plus faible, en restant positif, pour le revenu net après impôt (25 167 € contre 23 694 €, soit 6%).

La réduction de l’écart tient à l’importance relative plus grande des prélèvements patronaux en France et de l’impôt sur le revenu en Allemagne. Au final, le coin fiscalo-social (c'est-à-dire la part des prélèvements sociaux et de l’impôt sur le revenu dans le coût du travail) est supérieur en Allemagne (52% contre 49,3%). Le niveau supérieur du salaire moyen et du coût annuel du travail en Allemagne ne semble pas être justifié par une productivité supérieure du travail et n’est que partiellement lié au nombre d’heures travaillées."

Et la note continue : "Si la durée effective hebdomadaire moyenne du travail pour l’ensemble des salariés est supérieure en France (35,2 heures contre 34,9 heures en Allemagne) en raison du temps de travail moyen supérieur des salariés à temps partiel en France, il n’en est pas de même pour les seuls salariés à plein temps des secteurs de l’industrie et des services : leur durée effective moyenne est de 41 heures par semaine en Allemagne, contre 38,1 heures en France.

Néanmoins, en rapportant le coût annuel du travail précédemment estimé pour les seuls travailleurs à temps plein au nombre d’heures effectivement travaillées, le coût horaire du travail au niveau du salaire moyen demeure supérieur en Allemagne (24,6€ contre 23,6€), même si l’écart entre les deux économies s’est réduit sur la période 2000-2008 : le coût horaire français, qui représentait 87% de celui constaté en Allemagne en 2000, est passé à 96% en 2008. Ce rattrapage résulte d’une part de la moindre progression des revenus nets (2,5% en moyenne annuelle en Allemagne, contre 2,8% en France) et des prélèvements assis sur les salaires (1,5% contre 2,7%), mais également de la baisse du nombre d’heures travaillées en France, alors que ce volume était le même dans les deux pays en 1997."

Conclusion : même s'il y a une convergence progressive du coût du travail entre les deux pays, le travail allemand coûte 24,6€ de l'heure en moyenne, et le travail français seulement 23,6€.

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De cette note, je retire quelques éléments simples :

- le travail en Allemagne n'est pas moins cher qu'en France, au contraire

- l'Allemagne est citée en modèle parce qu'elle a fortement modéré les cotisations patronales, notamment en introduisant la TVA sociale

- la référence à l'Allemagne ne vise donc pas un pays où le travail est moins cher, mais un pays où les cotisations patronales n'augmentent plus. Nuance...



36 réactions


  • Robert GIL ROBERT GIL 31 janvier 2011 10:43

    Pour créer de l’emploi il ne faut pas alléger les charges des entreprises, qui ne sont d’ailleurs que des cotisations sociales, mais au contraire instaurer un impôt sur les sociétés indexé sur le nombre de chômeurs. Plus le nombre de chômeurs augmente, plus l’impôt augmente, le nombre de chômeurs diminue, l’impôt diminue et si le chômage disparaît, l’impôt disparaît ! Il faut que le MEDEF et le patronat n’ait aucun intérêt à ce qu’il y ait du chômage. Voir article...


    http://2ccr.unblog.fr/2010/11/04/creer-de-lemploi-ou-des-richesses/


    • Eric Verhaeghe Eric Verhaeghe 31 janvier 2011 11:34

      Je suis en tout cas favorable à la mise en place d’une cotisation chômage plus forte dans les entreprises qui recourent fréquemment aux CDD et aux licenciements. Selon le principe : destructeurs d’emploi = payeurs du chômage. 


  • jef88 jef88 31 janvier 2011 11:12

    Ce qsu’on ne dit jamais c’est le cout des structures d’entreprises en France ... environ 50% des prix de revient.
    Mais licencier 150 ouvriers c’est plus facile que virer la secrétaire du patron ....


  • jef88 jef88 31 janvier 2011 11:12

    excuses : ce qu’on


  • french_car 31 janvier 2011 11:56

    Il est clair que le coût du travail en Allemagne et en France se valent à quelques pour-mille près cela varie d’une année à l’autre mais on est à des années lumières de la Chine ou même de la Turquie.
    Pourquoi l’Allemagne a-t-elle gardé son secteur industriel tandis que la France bradait le sien ?
    Tout simplement parce-que l’Allemand est nationaliste ! Il achète allemand, il protège son marché tant qu’il le peut.
    Prenons le secteur automobile, générateur d’un nombre important d’emplois dans ce pays. La non limitation de vitesse est un leurre puisque, compte-tenu des bouchons, des zones régulées et de l’usage quotidien que l’on peut faire d’une automobile on ne roulera à plus de 130 voire même 200 ou 220 qu’une ou deux fois par an. Il n’empêche que cette subtilité fait qu’avec des couts d’utilisation strictement égaux à ceux de la France, l’Allemagne a conservé un marché automobile haut de gamme tandis que la France de ce côté dégringolait et les emplois avec.
    De la même façon le patronnat allemand a toujours eu le souci de l’intérêt commun, et pas uniquement de celui de l’actionnaire.
    Le capitalisme rhénan a certes trouvé ses limites mais les rapports sociaux sont restés plus consensuels qu’en France.
    Et surtout n’oublions pas que les capitaux privés sont encore dans les mains de « grandes familles » qui pensent plus à pérenniser le patrimoine qu’à une rentabilité immédiate comme le font nos gestionnaires de hedge-funds.


  • Clojea Clojea 31 janvier 2011 12:30

    Merci pour l’article. Un exemple que la France devrait suivre, vous le mettez en conclusion, est que l’Allemagne a fortement modéré les cotisations patronales. Si on veut que les petits patrons, et je dis bien les petits patrons, arrivent à respirer, il faut juste modérer les cotisations patronales. Le reste n’est que littérature pour ceux qui aiment à se gargariser de belles paroles, mais qui ne connaissent pas la réalité quotidienne d’un petit patron.


  • kitamissa kitamissa 31 janvier 2011 13:29

    l’Allemagne se porte bien parce qu’elle exporte ! partout dans le monde,un produit Allemand s’achète parce qu’il vient provient d’Allemagne,image de sérieux et de qualité,pas bon marché certes mais de valeur et d’un rapport qualité prix incontestable !


    achetez un Mercédés et une Renault du même segment,et comparez un peu au bout de 10 années d’utilisation et entretiens similaires !

    la première sera encore fraiche et bien côtée et prête à refaire un tour de compteur,et l’autre à bout de souffle et ne valant plus un rond !

    et pareil pour pas mal de produits manufacturés !

    et puis l’image,du pays vis à vis du monde entier qui joue pour beaucoup !

    l’image des grèvistes et du j’ m’en foutisme chez nous,et l’image de sérieux chez nos voisins !

    • ARMINIUS ARMINIUS 6 février 2011 09:28

      Une explication aussi à la supériorité allemande en matière industrielle : une veille technologique permanente qui améliore les produits manufacturés. Les ouvriers, considérés et bien payés, s’impliquent dans les améliorations pratiques de la production:demandez, par exemple, à un garagiste français pourquoi il aime intervenir sur un véhicule allemand : tout est pensé pour lui simplifier le travail et il gagne du temps donc...


  • Blé 31 janvier 2011 13:32

    Si je comprends bien ce n’est pas le prix du travail qui coûte réellement cher (en France ou en Allemagne) car le prix de revient de la main d’oeuvre a toujours été inclu dans le prix de vente marchandises et des services, les clients et usagers payent.
    Le travail n ’a pas toujours été un « coût » il était un investissement car les capitalistes savaient les salariés dépensaient pour vivre et non pour mettre leur argent dans les paradis fiscaux ou en bourse.

    Ce qui coûte cher ce sont les bénéfices qu’exigent les rentiers, pour eux, les bénéfices jamais suffisants : CAC 40, des transnationales, des banques, les complexes militaro-énergies, les entreprises de luxe (bâteaux, etc...) se portent bien.


  • Yoann Yoann 31 janvier 2011 15:50

    De toutes façon et si on les écoute, les français sont nuls partout. La France souffre de tous les maux en bien entendu, ils ont LA solution ...


    • Sachant Sachant 1er février 2011 10:49

      « De toutes façon et si on les écoute, les français sont nuls partout »

      Ouaip ! Et surtout quand ils votent pour eux...


  • Daniel Roux Daniel Roux 31 janvier 2011 15:57

    Le déclin français n’est pas dû au coût du travail, ni au 35 heures, ni au vieillissement relatif de la population, il est dû à l’indigence des élites, à leur rejet du goût de l’indépendance du peuple et du peuple en général.

    Comment expliquer autrement que Sarkozy, le président des riches, se soit précipité chez Bush à la fin de son mandat, à l’heure où l’échec de sa politique était établi. Ou cette obsession du fric hors toute éthique ou du rachat des dettes privées par l’état, grande erreur stratégique qui nous ruine et nous enchaîne pour longtemps aux banques.

     Comment expliquer que, constatant après tout le monde, la faillite du modèle anglo-saxon, il n’ont aucun regard sur le modèle français, mais se retourne aussitôt vers un autre modèle, allemand cette fois ci faute d’oser prendre le chinois.. pour l’instant.


    • titi titi 31 janvier 2011 19:48

      « , il est dû à l’indigence des élites, à »

      N’est pas un peu facile ? N’est il pas plutot du à l’indigence du peuple ?

      On a les élites qu’on mérite.


  • Miss Fischer-Brown 31 janvier 2011 16:31
    Mais que font nos chers syndicats ? Vous savez ceux qui sont censés défendre les intérêts des salariés ! 

    Les dirigeants des boîtes du Cac 40 touchent en moyenne 300 fois le Smic ! ces entreprises ont « un comité des rémunérations » composé de membres du conseil d’administration, où 80 personnes trustent 40 % des sièges des conseils d’administration des boutiques du Cac 40.

    Les gouvernements de droite et de gauche ont tout misé sur les lois du marché.
    Entre 1997 et 2007 :
    - les loyers ont augmenté de 30 à 50 %. 
    - 32,3 % des Français ne peuvent pas se payer une semaine de vacances. 
    - Sur 22,5 millions de salariés en emploi, on obtient 13 % de précaires. 
    - On a 17 % de temps partiel et un tiers des femmes y sont contre 6 % des hommes. 
    - 9 % des femmes sont à temps partiel subi, 2,5 % des hommes. 

    Depuis la crise, le nombre de chômeurs a progressé de 900 000 personnes ; 2,7 millions de chômeurs dits de catégorie 1 (c’est-à-dire disponibles tout de suite, sans emploi et n’ayant pas travaillé dans le mois précédent). 

    • piquecul 1er février 2011 07:30

      Comme beaucoup de nos concitoyens, vous posez une question qui n’est pas la bonne. Les syndicats ne font que ce que leurs syndiqués font. Puisque vous en êtes là continuez sur cette voie en y ajoutant :
      - Êtes vous syndiqué ?
      - Quand avez vous fait grève la dernière fois ?
      - Êtes vous consciente que les problèmes du travail sont de votre ressort ?

      Dans un pays où beaucoup de gens ne sont pas syndiqués, où les actions quel qu’elles soient sont surtout critiquées, comment supposer que les syndicats fassent ou pas quelque chose.

      Perdons nos habitudes, un syndicat n’est pas une assurance, c’est une organisation d’ouvriers qui défendent leurs intérêts. Mais cela ne tombe pas tous rôti du ciel, il faut des hommes et des femmes qui s’y consacrent. Ce n’est pas en attendant que d’autres décident que cela marche mieux, faite le !

      Les lions ont l’air gentil derrière leur cage, il faut entrer pour les caresser ! Allons donc un peu de courage ! Rien je dis bien rien de ce qui fait aujourd’hui votre vie quotidienne de travailleur n’a été accordé sans une lutte, grande ou petite.

      Croyez vous que c’est un plaisir que de discuter pendant des heures de problèmes que le intéressés eux même ne défendent pas ? Croyez vous que de perdre du temps que vous pourriez passer avec votre famille pour des gens qui ne bougent pas est gratifiant ?
       Parce que soyez certaine que si quelques élus ont un capital temps pour militer, la grande majorité des autres payent de leur personne.

      Je suis un vieux militant, je n’ai plus d’intérêts dans le travail, puisque je suis à la retraite. Hé bien je continue à apporter ma pierre à l’édifice envers et contre tout. Rien ni personne ne m’y oblige mais par fidélité à l’idéal de mes anciens, pour l’exemple des actuels, je continue !

      Pensez ce que bon vous semble ! Mais de grâce, respecter les organisations qui font leur possible.

      Que dire ? Qu’il y a des choses qui ne vont pas, des « profiteurs », des inutiles ? Pourquoi n’en y aurait il pas là aussi ? Nous ne sommes que des hommes et des femmes qui se trompent, mais qui sont là eux. 
       
      Et soyez persuadée que peu me chaut l’opinion des moutons. Bien faire et laisser braire est un proverbe que j’apprécie.


  • Gérard Luçon Gerard Lucon 31 janvier 2011 16:51

    tout est bon pour justifier la politique lamentable de la droite caviar et fascisante de notre malheureux pays, nous n’avons pas besoin de conseillers exterieurs, nous sommes capables de nous enfler et nous devaloriser tout seuls, ou avec le soutien des belges dans ce cas !
    Dommage que ne soit pas estime le cout du travail en belgique walonne, histoire de rigoler un peu...


    • Eric Verhaeghe Eric Verhaeghe 31 janvier 2011 17:37

      Je trouve que Gérard pose deux vraies questions :

      1 - si l’on admet que le fascisme est la répression brutale des revendications salariales, et la domination des citoyens par un ordre autoritaire, on peut se demander si les pays de l’Union Européenne ne sont pas à l’embryon de cette tentation. Et si l’on admet qu’une bonne part du fascisme repose sur la capacité des masses à intégrer cette oppression, ce que Gérard appelle « s’enfler soi-même » et « se dévaloriser tout seul », la question est vraiment posée. Regardons la Hongrie, la Flandre, l’Autriche, les Pays-Bas. Ces pays sont déjà le théâtre d’une agitation pré-fasciste qui cherche à préserver un ordre existant, mis à mal par la crise, en recourant à l’intimidation et à la force. Faut-il interpréter de cette façon la montée du Front national en France ? Le sujet est à poser... vraiment.
      2 - la Belgique wallonne ? connais pas. Je connais les départements de l’Ourthe, de la Sambre-et-Meuse. Je connais la communauté française de Belgique. Mes livres d’histoire se sont arrêtés à 1814. 

  • rocla (haddock) rocla (haddock) 31 janvier 2011 17:20

    j’ trouve qu’ en France grâce à nos nanas nous avons un très bon niveau de vit ....


  • daniel paulmohaddhib 31 janvier 2011 18:16

    deux facons de vivre ensemble...organiser ensemble sans profit avec tous les talents dont le seul indispensable est l’envie enorme de cooperer pour un monde pacifique...

    ou tout le reste incluant dictatures pseudo communisme...etc...

    le premier cas a pu exister dans certaines societes tribales il y a des milliers d’annees , forcement detruites par la deuxieme categorie.....
    la deuxieme categorie nie le collectif tout en l’utilisant a fond....l’argent a remplace la violence pure , ou pas d’ailleurs car les deux font bon menage...

    qui est pret a cooperer pour un non profit ?
    tres peu de monde.....la propagande a fait croire que seule la competition etait bonne...or la competition et le chomage sont liees, competition et guerre directement liees , competition et destruction de modes de vie simple sont liees , et tout le reste..
    la deuxieme categorie n’assume rien du tout et se place en nobelisable pour la paix quand ce sont eux qui veulent la guerre par necessite commerciale et de controle...

    mais bon on est encore a croire que la vie issue d’un principe au dela du temps a comme principe de travailler 35 , 50 ou plus pour du papier.....alors apres tout il ne faut quand meme pas s’attendre a des miracles...
    et tout ceci pourquoi ?
    oh c’est simple...pour ne pas voir la mort qui arrive a grand pas....


  • oj 31 janvier 2011 18:42

    j’aurais pu acheter une coréenne (KIA) j’ai finallement acheté une Renault.

    quoi qu’il en soit cela fait travailler du monde en France meme si leur comportements sont contestables comme le cout de remplacement d’une arrivée de diesel a 520 euros que l’on fait baisser a 130 euros uniquement apres un minimum d’indignation.

    Il faudra réapprendre a acheter hexagonal quitte a acheter un peu moins car c’est toujours, au moins en partie, un voisin qui en beneficie et qui achetera ensuite chez vous.

    C’est ce que l’on appelle une communauté.


  • epapel epapel 31 janvier 2011 18:47

    Le coût du travail est légèrement supérieur en Allemagne qu’en France mais l’Allemagne exporte plus et mieux. Mais d’où peut bien venir la différence ?

    Une production de bien meilleure qualité et de haut de gamme.

    Conclusion : s’en tenir au seul coût du travail pour les comparaisons est un peu léger.


    • Peachy Carnehan Peachy Carnehan 31 janvier 2011 23:30

      « ...l’Allemagne exporte plus et mieux... Une production de bien meilleure qualité et de haut de gamme. »

      Epapel, ta conclusion est bonne mais le reste est faux. Le « haut de gamme allemand » est un vieux fantasme français qui date de 1940. Si l’Allemagne exporte c’est parce que depuis dix ans elle a fait le choix politique de l’industrie, et pas celui quasi-exclusif du tertiaire financier. Les deux tiers des exportations allemandes ne viennent pas des constructeurs de bagnoles, ni des banques ou des assureurs, mais des PME et de leurs tissus d’entreprises implantées localement. Notamment des machines outils vendues aux chinois, aux ricains, à la France.

      Pour les néolibéraux qui ont infiltrés la droite Française et une partie du PS l’économie réelle est « un poids », et l’industrie « un gros mot ». Ces imbéciles n’ont juste pas compris qu’il est impossible d’exporter des contrats d’assurances et des placements financiers « audacieux ».

      Un choix politique, bon sang !


    • Sachant Sachant 1er février 2011 10:53

      Ici, on a fait le choix politique de ne rien produire
      Donc il n’y a rien à exporter

      Nous avons opté pour l’économie de service
      Mais ça s’exporte comment le service ?


    • epapel epapel 1er février 2011 11:31

      D’accord pour le haut de gamme (encore que), mais pas sur la qualité des produits qui est le seul élément pouvant faire la différence quand les coûts de production sont plus élevés.

      Par exemple, pour maintenir ses marges Renault délocalise son bas de gamme ce qui revient à faire à terme de Renault une entreprise étrangère, pas BMW ou Mercedes qui font dans le haut de gamme. C’est ainsi que l’industrie française part petit à petit à l’étranger.


  • Le péripate Le péripate 31 janvier 2011 19:03

    Une enquête de la Sécu sur le coût du travail. En quoi c’est leur boulot  ? Ils pont peur de couter trop cher ?

    Bon, il y a la dessus des études sérieuses, comme à l’IFRAP.

    Et ce n’est pas le même son de cloche.


    • Eric Verhaeghe Eric Verhaeghe 31 janvier 2011 19:08

      Ce n’est pas une enquête de la Sécu. C’est une enquête de la Commission des Comptes de la Sécurité Sociale, qui est une commission officielle, composée notamment de parlementaires.

      L’IFRAP en revanche n’a pas le bon goût de préciser exactement sa composition. A moins que sa transparence ne soit douteuse.

    • Le péripate Le péripate 31 janvier 2011 21:43

      Ah des parlementaires... un comité Théodule...

      On n’a pas de pétrole mais on a des comités.

      Super.


  • Eric Verhaeghe Eric Verhaeghe 31 janvier 2011 19:05

    J’ajoute quand même que, pour dissiper toute illusion, Renault vient d’annoncer une trésorerie historiquement haute...

    En réalité, l’industrie française exporte bien et se porte bien.
    La revendication sur les 35 heures vient surtout des secteurs économiques les plus protégés de la concurrence internationale : commerce, services, etc.

  • Miss Fischer-Brown 31 janvier 2011 20:21

    Avez-vous vu Les Molex, des gens debout  ? 
    sur Arte on peut encore le visionner pendant quelques jours. 

    23 octobre 2008 : la direction de Molex annonce au comité d’entreprise la fermeture du site de connectique automobile de Villemur-sur-Tarn, malgré 1,2 million d’euros de bénéfices et trois mois après lui avoir décerné un prix d’honneur pour ses performances. Aussitôt, les 283 salariés du site décident de lutter pour préserver leur emploi et dénoncent des « licenciements boursiers ». Refusant la grève, ils se postent jour et nuit devant cette usine qui les a vus naître afin de protéger leur outil de travail et en appellent à la justice pour défendre leurs droits. Un combat aux résonnances nationales contre « des patrons voyous » qui suscite alors l’intérêt des médias et que le gouvernement reconnaît comme légitime...



  • ddacoudre ddacoudre 31 janvier 2011 20:53

    bobjour eric

    il y a ace sujet beaucoup d’intox les allemand travaillent globalement moins que nous mais cela dépend aussi avec quoi l’on travaille, si j’ai de bon souvenir pour une productivité française qui leur est légèrement supérieure ils font beaucoup plus appel à la robotique, à vérifier car je l’écris de mémoire et il y a tout de même pas mal de temps que j’ai décroché.

    j’avais écris un aticle au sujet des horaires de travail.http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=86959.ddacoudre.over-blog.com.
    cordialement.


  • timiota 1er février 2011 01:27

    Bonjour

    Est-ce qu’il n’y a pas un biais dans la structure de la pyramide des âges des gens qui ont un emploi ?
    Moins de jeunes et de seniors en France, reste la classe d’age moyenne, la plus chère mais la plus productive. Bilan pas évident mais on peut se méfier un peu pour les quelques pourcents qu’on voudrait nous vendre.

    Enfin, oui, niveau d’emploi différent à cause du vrai choix industriel, c’est évident quand c’est vu depuis le tissu de recherche, et à assez « bas bruit », pas de grandes innovations révolutionnaires, mais du travail qui avance un peu partout en parallèle, chacun acceptant d’être une partie du tout.

    Et aussi des PME en Allemagne contre des grands groupes en France, disons qu’il y a moins de tentation de sabrer les branches les moins rentables, et plus de « philia » . Un exemple de grand groupe qui fait aussi sa philia à sa façon, c’est Bosch, dont la structure de direction« peu néolibéarle » est méconnue...


  • emml78 1er février 2011 13:07

    Bonjour,
    Si le coût horaire moyen du travail est plus élevé en Allemagne, cela est peut-être du à la structure de l’emploi en Allemagne. Si on vout comparer le coût du travail, entre deux pays, il faut le faire par secteur, et non pas globalement.

    Je suis favorable au financement partiel de la sécurité sociale par la consommation et pas uniquement par le travail des salariés, ceci afin de rendre aux petites et moyennes entreprises la capacité d’embaucher.

    Dans notre pays le pouvoir de décider est capté par les grandes entreprises, qui dans l’année 2009 ont bénéficié de 172 milliards d’aides de l’état, quand le déficit s’établissait à 140 milliards. Il faut bien comprendre que ces « grandes » entreprises n’ont pas intérêt à voir baisser les cotisations salariales pour toutes les entreprises. 
    1. Cela favoriserait la concurence, nombre de TPE/PME pourraient mieux se développer.
    2. Elles ne pourraient plus argumenter du poids des charges sociales pour bénéficier en retour d’aides de l’état vers une élite d’entreprises trés privilégiées.

    Quant aux interventions des syndicats, certains se sont prononcés pour la TVA sociale comme une solution pour équilibrer les comptes de la SECU. Il est évident que ce n’est l’intérêt de personne que de laisser la sécurité sociale pérécliter, sauf d’une certaine oligarchie, et nous retrouvons les mêmes grands patrons, qui ne veulent pas d’un état social, qui empèche le développement de l’esclavage moderne.

    Il reste, les a priori des Français, la qualité Allemande ou la non qualité Française, que l’élite s’emploie à cultiver pour nous empécher de réagir et nous faire accepter tout et n’importe quoi, dont la souraineté économique des technocrates Européens. 

    Je ne voie pas une supériorité de notre économie depuis que l’UE a aboli nos frontières, nos règles commerciales, notre régulation financière, notre monnaie et bientôt notre justice. Depuis 1973, date à laquelle l’Etat a privatisé la dette de la France, la dette a généré plus de 1100 milliards d’intérêts, une manne pour les banquiers. Encore des oligarques !

    L’élite actuelle dans sa grande majorité s’emploie à saper le moral des Français, pour casser toute veleïté de réaction et de défense de l’idée France. L’élite actuelle est consentante à la paupérisation des peuples de l’UE, car elle en retire des avantages, moins d’impôt pour les riches, ou presque riches, plus de places de décisions réservées à l’élite, l’exemple du quorum pour les femmes dans les conseils d’administration n’est pas un progrès pour les femmes en général, c’est un progrès pour des femmes qui font partie de l’élite.

    Il est temps d’ouvrir le débat et de sortir de la pensée unique




  • Tiberius Tiberius 2 février 2011 20:00

    C’était,

    l’Ode à la TVA sociale 

    d’Eric Verhaeghe.


  • tchoo 7 février 2011 00:03

    Est-ce que cette étude, tient comte en plus des multitudes d’exonérations de charges sociales dont bénéficient nos entreprises en France et qui grèvent un peu plus les comptes sociaux sans avoir la moindre influence sur le niveau des emplois ?
    Comme par exemple, celle accordée aux entreprises qui souscrivent une assurance complémentaire maladie obligatoire pour ses salariés (108€ par salarié, payé à 50% par le salarié et par l’entreprise qui ainsi bénéficie, elle et elle seule d’une exonération de 144€ sur les charges sociales à payer pour le salarié en cause : le salarié, lui se voit amputé son salaire de 54€, même si il a déjà une complémentaire maladie, bien plus avantageuse, tandis que l’entreprise bénéficie en fait d’un dégrèvement de charge de 36€).


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