lundi 20 juillet 2009 - par actu

Madoff expliqué aux nuls

Le scandale économique du siècle en détail

Qui est Bernard Madoff ?

Bernard Madoff, célèbre courtier à Wall street, incarne le rêve américain par excellence. En effet, d’abord maître nageur à Long Island, il crée un fond d’investissement à 22 ans, avec seulement 5000 $. Réputé intuitif, et très « éthique », cela lui permet de s’imposer au sein de la communauté financière. Au point même de devenir, en 1990-1991, président de la Nasdaq (prestigieuse bourse des valeurs technologiques).

C’est une figure importante de la communauté juive new-yorkaise, très présent dans les activités caritatives et culturelles. Son succès était garanti par le fait qu’il offrait à ses clients des gains croissants et très peu volatils.

En quoi consiste le travail de Madoff ?

Madoff recevait par le biais de son fonds (Bernard Madoff investment Securities) des capitaux à gérer, qu’il investissait dans les hedge funds (fonds d’investissement à risque), dont la performance était réputée supérieure à la moyenne (de 10 à 15%, quand le marché n’en offrait que 5% maximum). Il prétendait ainsi rendre 115€ à ses clients qui lui en donnait 100. Mais, au lieu de placer l’argent en bourse pour le faire fructifier, Madoff utilisait l’argent de ses nouveaux clients pour le donner aux anciens investisseurs. En d’autres termes, 15€ de gains des 115€ étaient simplement issus des sommes prêtées par les nouveaux investisseurs.

Où réside donc la supercherie ?

Lorsque le rendement n’était pas au rendez-vous, au lieu de diminuer les rendements de ses clients, Madoff utilisait donc l’argent des uns pour les reverser aux autres. Un système pyramidal qui ne pouvait fonctionner qu’à condition que tout le monde ne souhaite pas récupérer son investissement au même moment. Ainsi, ceux qui récupéraient leurs investissements étaient satisfaits des rendements exceptionnels quand les autres espéraient une satisfaction future d’après la réputation de l’escroc en chef.

Ignorant évidemment que Madoff, en vérité, dilapidait le capital de ses clients. Il faut également savoir que Madoff ne recevait pas directement l’argent de ses clients. Les nouvelles arrivées d’argent passaient par des intermédiaires « rabatteurs » (ou feeder funds) chargés de trouver des investisseurs pour Madoff. Ce système permettait de ne pas avoir à justifier directement ses agissements. Les intermédiaires, eux-mêmes clients, ignoraient l’arnaque et faisaient même de la publicité pour Madoff. 

Comment a-t-il été découvert ?

Quand la crise boursière a éclaté (avec la crise des subprimes), les investisseurs se trouvèrent face à un marché en grande difficulté. Ayant besoin d’argent, et moins confiants qu’auparavant, ils décidèrent en masse de récupérer l’argent déposé auprès de Madoff. Trop à la fois. Madoff n’a plus assez d’argent pour rémunérer tous ses clients. Puisqu’il s’est servi de leur argent pour rendre les soi-disant bénéfices (inexistants) de 15%. Dans l’incapacité de satisfaire ses clients, il prévient son fils, qui lui même prévient le F.B.I. Le 11 décembre 2009, B. Madoff est arrêté. 

Qui s’est fait avoir ?

Ce sont des riches particuliers, de grandes institutions financières (au Japon, en Espagne, en France...), mais aussi le cinéaste S. Spielberg. La banque espagnole Santander est la plus exposée à la fraude, avec une perte évaluée à 3 milliards de $. Côté français, Natixis évalue à 450 millions d’€ sa perte potentielle quand BNP l’estime à 350 millions d’€. Ajoutons à cela 40 millions d’€ de pertes des petits épargnants français. 

 Comment Madoff a-t-il pu échapper au contrôle ?

La Sécurities Excahange Commission (SEC : gendarme de la bourse) est pointée du doigt pour ses nombreuses défaillances. En effet, Madoff a été contrôlé à 3 reprises sans être jamais inquiété par d’éventuelles enquêtes. Pire encore, depuis 2006, sa société n’était même plus enregistrée auprès de la SEC, alors que ceci est parfaitement illégal. Pourtant personne n’a dénoncé quoi que ce soit. 

Les promesse de rendements exceptionnels que Madoff garantissait auraient également dû alerter les autorités lors de la crise de la bulle internet de 2001 ou de l’après 11 septembre, lorsque le marché s’effondrait.

Quel est le montant de l’escroquerie ?

Madoff estime avoir perdu 50 milliards de $. Pour autant, il assure n’avoir gagné son argent (personnel) qu’avec les commissions perçues pour gérer les actifs de ses clients. Mais il n’a apparemment pas, d’après les débuts de l’enquête, détourné des sommes supplémentaires. Il les utilisait seulement pour garantir des rendements très importants. 

Aujourd’hui Bernard Madoff doit effectuer la peine de 150 années de prison. Ce chiffre, aussi absurde soit-il, est à la hauteur de la supercherie dont cet homme a été l’auteur. Mais il ne faut pas oublier que Madoff n’est qu’un pion parmi tant d’autres. Et qu’il serait naïf de croire que la révélation de ce scandale marquerait la fin de ces folies financières. A défaut d’avoir remis en cause un système tout entier, on préfère en révéler sa corruption. 

Mais n’est-il pas maintenant venu le temps de dire que c’est ce système dans son intégralité qui est à revoir ? Plutôt que de laisser croire que quelques personnes tout à fait marginale, puissent corrompre un monde tout entier.  

D.Perrotin

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19 réactions


  • Gabriel Gabriel 20 juillet 2009 10:14

    Définition de la méthode Madoff : « Tapis rouge, chausse pied, vasseline ... » 


  • W.Best fonzibrain 20 juillet 2009 11:28

    à l’auteur


    faite des recherche sur maddoff,le mossad,et le finacement des opération spéciale israélienne

  • Surveyor SURVEYOR 20 juillet 2009 11:58

    Crise économique + 11/9 « entre autres », tout ceci est une même volonté d’un nouvel ordre mondial ,comme notre président aime à le dire. Volonté de mettre aux pas la populace. Si la populace ne réagit pas, pauvre de nous....... 
    Remettre tout à plat pour accepter la pilule qui risque vraiment d’être indigeste, voir mortelle, la pilule arrive, voire la pseudo pandémie annoncée et vaccination obligatoire, ça gagne sur tous les tableaux, financier, réduction de la population mondiale et asservissement des masses, la réalité dépasse toujours la fiction.......
    Les sionistes se vengent avec bonne conscience.
    Certains me taxeront de paranoïa, qu’importe, les faits sont là, et j’aimerais me tromper.
    Et pour boucler la boucle, Obama est à la solde de ce système, décevant, hein......


  • Forest Ent Forest Ent 20 juillet 2009 12:04

    On va dire que c’est un bon travail de lycéen pour les devoirs de vacances.

    Mais non ce n’est pas une escroquerie isolée comme il y en a déjà eu des tas, comme l’énorme pyramide roumaine d’il y a 15 ans. Et la preuve en est indiquée en creux dans l’article : « des rendements de 10% alors que le marché n’offrait que 5% ». Renseignez-vous un peu plus : la plupart des hedge funds ont effectivement dégagé 10% pendant longtemps. C’est l’économie globale qui était une cavalerie, et c’est pour cela que nous sommes profondément dans la m... pour longtemps.


  • goc goc 20 juillet 2009 12:10

    Ce que je trouve d’immorale dans cette hsitoire, c’est surtout les pretendues victimes qui viennent pleurer alors qu’elles ont perçu pendant des années, des revenus plus que confortables sans s’etre posé la moindre question. Le pire etant ceux qui reclament le remboursement de leur capital alors qu’ils l’ont deja touché au moins une fois (a 10% en 6-7 ans tu recupere ton capital). Là aussi c’est une forme d’escroquerie.


    • pruliere pruliere 20 juillet 2009 12:59

      oui....comme dit Michael Moore sur son blog, si tu achètes une voiture volée et que tu t’aperçois qu’elle est volée, alors il faut la rendre à la police, sinon tu es recéleur et passible de prison !
      Par contre, dans l’affaire Madoff, pas question de rendre les dividendes perçus. En effet, la justice est la même pour tous......


    • plancherDesVaches 20 juillet 2009 13:03

      Et bien oui, Goc. Mais....
      Ce n’est tout de même pas « assez ».

      Faut assurer un train de vie de millionnaire, aux US. Un 4x4, ça coute... et ça bouffe. Et le personnel, hein ? t’y a pensé.. ??? La bonniche mexicaine, même payée au noir car clandestine, ça coute cher en téléphone.
      Et l’hélicoptère... ?? Seul moyen d’éviter les embouteillages. Ca se paie.
      Et la résidence secondaire ? Là aussi, pour avoir autre chose qu’une boite à chaussures dans les everglades ou à miami, faut assurer.

      Moi, je dis : en dessus de 15%, je ne donne pas mon argent.
      Ha : je me suis gouré : on dit : INVESTIR.


  • ZEN ZEN 20 juillet 2009 13:10

    Madoff : juste un symptôme

    -Madoff, miroir d’une économie américaine devenue folle :
    "... C’est l’économie américaine dans son ensemble, tonne-t-il, qui ressemblait à une gigantesque escroquerie à la Ponzi, faite d’endettement et d’effet de levier, à laquelle se sont adonnés sans retenue les ménages, les banques, les entreprises et le gouvernement. Tous, peu ou prou, n’étaient plus à même d’honorer ni le principal ni les intérêts sans une perpétuelle et trompeuse réévaluation à la hausse de leur patrimoine, et la faillite était inévitable. Avec l’éclatement des bulles le roi est nu, constate Roubini, qui appelle ses concitoyens à avoir le courage de reconnaître cette vérité dérangeante. « Madoff, c’est nous, et Monsieur Ponzi, c’est nous ! »Les Américains ont vécu dans une économie de la bulle à la Madoff et Ponzi depuis une décennie, voire plus. Madoff est le reflet de l’économie américaine et de ses agents endettés à l’excès : un château de cartes bâti à coup d’effet de levier sur effet de levier par les ménages, le secteur de la finance et les entreprises, et qui s’écroule, désormais...."
    - Bernie Madoff, bouc-émissaire commode, par Michael Moore :


  • plancherDesVaches 20 juillet 2009 13:18

    Ceci dit, et moins économiquement que les trés bons commentaires ci-dessus,

    Le Madoff bouc-émissaire est logé dans une prison VIP. (une comme celle qui héberge de rares politiciens dans notre petit pays monarchique.),
    ses contacts et réseaux ne sont toujours pas démontés (cela ferait trop d’éclaboussures) (et un paquet de procés sont encore à venir mais qui seront toujours un peu « évasifs »)
    et d’autres que lui sont en train de se faire découvrir... mais jusqu’où... ???

    Car je vous rappelle que l’ensemble des imprimeurs de bouts de paier sont aussi des Ponzi..... Et si on doit commencer à aller voir dans les paradis de la finance. Ce serait « dérangeant ».


  • W.Best fonzibrain 20 juillet 2009 13:24

    une prison très sympa,

    sa famille à l’abris

  • Bill Grodé 20 juillet 2009 23:12

    ...arrêté le 5 décembre 2009 . Vous êtes sûr ?


  • Rough 21 juillet 2009 00:29

    cet article c’est de la daube.....l’auteur est censé être l’handicapé mental soi-disant en classe prépa au pseudonyme d’acturevue...et l’article est signé D.perrotin l’autre tout aussi débile, qui nous parlait il y a peu de l’identité bretonne et limousine....
    Madoff n’est représentaif de rien..et sourtout pas d’un système....si le « marché » sert 5% et que l’on vous propose 15% c’est que c’est soit de la cocaïne soit un truc louche...donc tant pis pour les spielberg, levy, green, et autre natixis....que spielberg se soit fait piéger est déjà surprenant mai que des banque UE se soient laissées blouser ainsi est plus surprenant...
    Faut arrêter le délire !!..Madoff ce n’est pas le sytème, c’st juste un escroc un peu plus subtil que la masse...il a joué sur la cupidité et l’absence de bon-sens.....Y voir un complot du capitalisme international, cosmopolite et interlope est ridicule......Il y eu des précédents....Stavinsky, le canal de Panama, les assignats, eurotunnel, les emprunts russes, et bien tôt, qui sait, le grand emprunt hongrois...


  • pépé 21 juillet 2009 08:39


    Selon le « Der Spiegel » du 6.7. il ne s’agirait (que) de 13,6 milliards.
    Par contre le système continue : une institution financière allemande lance un fonds en Suisse, qui investit dans .. ses fonds placés en Allemagne. Leurs rendements sont de l’ordre de ceux servis par Madoff.


  • Lulu de Pantin 26 juillet 2009 08:36


    Le système bancaire ne serait-il pas aussi un système pyramidal ?

    Qu’arriverait-il si on demandait tous nos euros et nos cents à la banque ?

    Mais heureusement la crise n’est pas assez violente pour aller jusque là, et démasquer des Madoff’s encore plus gros smiley)


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