vendredi 22 juillet 2011 - par Morad EL HATTAB

Merkel – Sarkozy, un amour de CDS ou comment s’en débarrasser ?

Dans son dernier livre, Franz-Olivier Giesbert rapporte un dialogue savoureux entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. « Angela, nous deux en Europe, c’est la tête et les jambes » (sans préciser qui est qui). Réponse de la chancelière : « Non, Nicolas, tu es la tête et les jambes, moi je suis la banque ».

Cette pièce de Ionesco (Amédée ou Comment s'en débarrasser) montre surtout un cadavre qui grossit au point d’occuper les trois quarts de la scène au dernier acte. C’est très exactement le cas des C.D.S. (Credit Default Swap, contrat par lequel un prêteur s’assure contre le risque de faillite d’une société) et comme le dessinait Caran d’Ache pendant un dîner en famille lors de l’Affaire Dreyfus, "on n’en parlera pas !"

Les CDS sont des polices d’assurances transformées en échanges de dérivés pour assurer ce que l’on ne possède pas (ou mieux le décès de sa vieille maîtresse). Officiellement, les montants des contrats de CDS sur la dette publique grecque atteignent de 5 à 7 Milliards $. En réalité, il semble qu’en mai-avril 2011, 3136 contrats de CDS ont été passés pour un montant de 76,6 Milliards $.

Le charme avec les innovations financières, c’est qu’elles diffusent le risque mais on ne sait pas où !

D’où la crainte panique d’une solution de la dette grecque qualifiée de défaut par les Agences de notation. En effet, dans ce cas, il faut payer les contrats de CDS sur la dette publique grecque, c’est-à-dire 3136 sinistres pour 76,6 Milliards $...un magnifique vol de cygnes noirs !

Ceux qui doivent payer le savent et ils sont apparemment assez puissants pour affoler le gouvernement français et le Président de la BCE. Mais n’en parlons plus - suivez leurs regards - les contribuables seront toujours là pour payer la note. Apparemment, les Allemands ne sont pas d’accord, ils veulent faire payer aussi les banques et les assureurs de CDS…normalement dans le couple franco-allemand, la petite épouse française aurait du dire oui avec enthousiasme…qu’a-t-elle encore caché à son mari ?

Morad EL HATTAB & Irving SILVERSCHMIDT

Auteurs de La Vérité sur la crise (Ed. Léo Scheer)



4 réactions


  • cousin 22 juillet 2011 18:46

    Excellent et le problème est :
    défaut or not défaut
    mais mon colonel c’est seulement un défaut PARTIEL
    Voilà le point foireux juridique auquel ils ont planché
    HE HE HE


  • papi 22 juillet 2011 20:27

    @l’auteur

    Ouf !!! l’euro est sauvé, en sauvant la Grèce , l’Europe s"est auto sauvée .. ; mais dans les discussions , nos chères puits de matière grise, ont omis un détail , et non le moindre, pour pouvoir continuer à payer, la population grecque va être mise à nu, sous tous les rapports, pliée, néttoyée, épongée, le détail dont je parlais est que cette population ne va pas accepter d’être tondue à blanc, comme on tond un mouton pour sa laine..
    Je suis persuadé que les problèmes vont commencer lorsque les engagements de papaandréou a pris par obligation lors de ce sommet, vont être rendus publique , on n’a pas fini d’en parler..


  • BA 22 juillet 2011 21:39

    Le sauvetage de la Grèce va coûter 15 milliards d’euros à la France.

     

    Les dirigeants de la zone euro ont validé, jeudi soir, un plan d’aide de 109 milliards d’euros pour sauver la Grèce de la faillite. Ce plan d’aide va coûter environ 15 milliards d’euros à la France, a annoncé, ce vendredi, François Fillon.

     

    http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Le-sauvetage-de-la-Grece-va-couter-15-milliards-d-euros-a-la-France_39382-1882831_actu.Htm

     

    En clair :

    - Les Etats européens sont déjà surendettés. Les Etats européens vont se surendetter encore plus pour pouvoir prêter de l’argent à la Grèce.

     

    - Le deuxième plan de sauvetage de la Grèce va coûter 15 milliards d’euros à la France.

     

    - De toute façon, la Grèce sera incapable de rembourser ses dettes.

     

    - L’Union Européenne, c’est ça : des Etats européens surendettés se surendettent encore plus pour aider des Etats en faillite, qui ne les rembourseront jamais.

     

    - L’Union Européenne, c’est un suicide collectif.

     

    - Prochains épisodes : l’Italie et l’Espagne.


  • lechoux 23 juillet 2011 13:40

    « Le charme avec les innovations financières, c’est qu’elles diffusent le risque mais on ne sait pas ».

    Tant qu’il y aura des gogos, les économistes et les agents financiers ont de beaux jours luxueux devant eux.
    Vous mettez bien le doigt là où ça pue. L’Euroland sauve la Grèce pour que les assureurs n’aient pas à payer les CDS.
    Qui, à votre avis, a bien vécu et s’est même développé pendant ces deux dernières années de crise ????


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