samedi 25 octobre 2014 - par Charles Dellis

Pour avoir une idée de ce qui est fait des « réductions d’impôts »

On nous dit, qu'il faut diminuer l'imposition, les prélèvements sociaux pour rendre du pouvoir d'achat à nos concitoyens. Mais est-ce vrai ? Une diminution des prélèvements permet-elle automatiquement d'augmenter le pouvoir d'achat en se répercutant dans la "poche" de nos concitoyens ?

Rien n'est moins certain. Cela peut tout aussi bien conduire à un appauvrissement.

Pour avoir une idée de ce qui est fait avec les "réductions d'impôts", comparons avec l'étranger. Vérifions si dans les pays où règne le libéralisme économique, où on a réduit les prélèvements fiscaux et sociaux, les salaires nets sont plus élevés.

Lisons le tableau suivant :

Les salaires mensuels bruts moyens en Europe

 

Salaire moyen par mois, équivalent temps plein

Salaire moyen par heure, équivalent temps plein

Royaume-Uni

3 118

17,75

Pays-Bas

3 007

21,29

Allemagne

2 980

21,63

Danemark

2 947

22,32

Belgique

2 784

21,83

Autriche

2 736

18,55

Irlande

2 639

21,41

Suède

2 576

18,41

France

2 462

18,73

Union européenne

2 395

16,46

Finlande

2 364

17,22

Italie

2 344

17,39

Espagne

2 260

15,61

Grèce

2 161

15,14

Portugal

1 712

11,97

Pologne

1 320

9,22

Hongrie

1 213

8,17

Roumanie

880

5,71

Bulgarie

688

4,71

http://www.inegalites.fr/spip.php?article1419

Il s’agit du classement des rémunérations horaires bruts moyennes par pays en standard de pouvoir d'achat.

 

Prenons l’exemple du Royaume-Unis, toujours donné en exemple de dérégulation et de détaxation, et comparons le à la Belgique, toujours critiquée pour son taux d’imposition.

Notons d’abord que si la diminution des prélèvements bénéficiait aux travailleurs, le salaire brut resterait identique. En effet, l’entreprise paierait la même chose. Seul le net augmenterait et se retrouverait dans la poche du salarié. Mais le montant salarial total resterait le même !

Or, selon ce tableau :

 - Le salaire brut horaire belge est de 21,83 €

 - Le salaire brut horaire Britannique est de 17,75 € !

 

On remarque donc que le salaire brut belge est supérieur au salaire brut britannique (environs 23 % de plus)

L’imposition est peut-être moins lourde aux Royaume-Unis, mais l’économie qui devrait en résulter semble se volatiliser… elle ne se retrouve pas dans le brut, elle est évacuée.

Les entreprises britanniques réalisent donc des économies, et ces économies quittent les poches des salariés. Par contre, le capital est mieux rémunéré.Les travailleurs y perdent donc.

En outre, la faiblesse de l’imposition a forcément un impact sur le financement des services publics et des allocations sociales. Les travailleurs y perdent là aussi.

 

Deuxième information fournie par le tableau. Classons-le par ordre dégressif :

Danemark

2 947

22,32

Belgique

2 784

21,83

Allemagne

2 980

21,63

Irlande

2 639

21,41

Pays-Bas

3 007

21,29

France

2 462

18,73

Autriche

2 736

18,55

Suède

2 576

18,41

Royaume-Uni

3 118

17,75

Italie

2 344

17,39

Finlande

2 364

17,22

Union européenne

2 395

16,46

Espagne

2 260

15,61

Grèce

2 161

15,14

Portugal

1 712

11,97

Pologne

1 320

9,22

Hongrie

1 213

8,17

Roumanie

880

5,71

Bulgarie

688

4,71

 

Les pays ayant les salaires bruts horaires moyens les plus bas sont plutôt les pays avec les impositions les plus faibles : les pays du sud de l’Europe aujourd’hui critiqués (ils ne taxaient pas et devaient donc s’endetter : Espagne, Grèce, Portugal), de l’Est de l’Europe et le Royaume-Unis.

Les pays dans le haut du classement sont plutôt les pays réputés pour leur pression fiscale, les pays du Nord : Belgique, France, Suède, Danemark, etc.

On est bien obligé de constater que globalement l’abaissement du taux de taxation coïncide avec une diminution du salaire brut. L’impôt économisé est restitué à l’entreprise, donc aux actionnaires, pas aux travailleurs (si tel étais le cas, les salaires bruts seraient à peu près identiques malgré des taux de taxation divergeant).

On remarque également que malgré un taux horaire largement inférieur au taux belge, les britanniques ont un salaire brut mensuel moyen plus élevé : 3118 € au Royaume-Unis contre 2784 pour la Belgique.

Les Britanniques doivent donc travailler bien davantage pour surpasser les rémunérations belges avec un salaire brut horaire plus bas.

Cela correspond à la réalité : il n’y a pas une durée légale maximum du travail au Royaume-Unis mais….une durée minimum de 48 heure par semaine ! (voir http://www.expat-blog.com/fr/guide/europe/angleterre/951-le-marche-de-l-emploi-au-royaume-uni.html)

De même le salaire minimum des travailleurs de plus de 22 ans est majestueusement fixé à 5,73 livres / heure.

On voit que les pays à faible taxation dynamisent la création d’emploi en permettant aux employeurs de créer de la pauvreté ! : « Si nous pouvons vous payez pauvrement, vous aurez plus de chance d’obtenir un emploi ». C’est cela le véritable visage de la défiscalisation.



18 réactions


  • lsga lsga 25 octobre 2014 11:23

    Non mais, vous êtes d’une mauvaise fois crasse.


    L’objectif de la baisse des impôts n’est pas d’augmenter le pouvoir d’achat, mais de relancer les profits des entreprises.

    Ceci dit, cela reste un plâtre sur une jambe de bois. 


    • Charles Dellis 25 octobre 2014 11:41

      C’est exactement ce que je dis : le but est de relancer les profits des entreprises.

      Je parles de la manière dont on présente médiatiquement (et singulièrement en Belgique) la baisse des prélèvements.

      N’y a-t-il pas un discours du type : « votre salaire brut imposable est de tel montant, on vous prélève tel montant. Il reste trop peu, vous payez trop d’impôt, il faut les réduire les impôts, etc. » ?

      On présente la soi-disant nécessité de baisser les prélèvements comme un impératif pour augmenter le pouvoir d’achat.

      En réalité, le but exclusif est d’augmenter les profits des entreprises au détriment des travailleurs.


    • lsga lsga 25 octobre 2014 11:44

      Bon super. Utilisez clairement le terme la prochaine fois : « pour lutter contre la baisse tendancielle du taux de profit.... etc. etc. »


  • Charles Dellis 25 octobre 2014 11:50

    Désolé : « Je parle » et non « Je parles ».


  • Charles Dellis 25 octobre 2014 11:59

    Pour le reste, la thématique est clairement identifiée dès les premières lignes :

    " Pour avoir une idée de ce qui est fait des réductions d’impôts "(...)

    " Une diminution des prélèvements permet-elle automatiquement d’augmenter le pouvoir d’achat en se répercutant dans la « poche » de nos concitoyens ?

    Rien n’est moins certain. Cela peut tout aussi bien conduire à un appauvrissement "


  • lsga lsga 25 octobre 2014 12:11

    Alors, pour aider (il y a des articles critiques dans le lot) : 


    A cela, ajoutez bien la composition organique du Capital (les machines remplacent de plus en plus les hommes partout dans la production), qui est la cause principale de l’effondrement du taux de profit.

    Pour ce qui est du pouvoir d’achat, le mieux est encore de ne pas en parler : car cela ne veut à peu prêt rien dire.

    Il vaut mieux parler du « niveau de vie standard », qui permet de déterminer « le taux d’exploitation ».

    Bref : pour se battre contre le Capitalisme, mieux vaut éviter d’utiliser les concepts idéalistes bourgeois de la pseudo-science financière ; et préférer utiliser les concepts matérialistes de la théorie révolutionnaire. 
     

  • Francis, agnotologue JL 25 octobre 2014 15:46

    Vous êtes sûr qu’il s’agit du salaire moyen ? C’esrt une donnée très difficile à obtenir. En revanche, le salaire médian est une donnée beaucoup plus diffusée.


    • Charles Dellis 25 octobre 2014 17:23

      Oui. Mais il s’agit du salaire brut moyen exprimé en standard de pouvoir d’achat, donc en fonction du coût de la vie.

      Le but est de permettre une comparaison : les pays qui ont suivi la voie néolibérale en réduisant les prélèvements dans les 20 à 30 dernières années, offrent-ils des niveaux de rémunération disponible plus élevés ? donc plus de pouvoir d’achat ?

      Selon moi, non. Les « impôts » sont en réalité un mécanisme obligeant les entreprise à redistribuer de la richesse au profit des travailleurs, certes indirectement.

      Quand on considère que les prélèvements (cotisations sociales, impôts, etc.) sont prélevés sur le travailleur, c’est une fiction juridique.

      Bien sûr, cela apparait sur sa fiche de salaire. Mais, fondamentalement, économiquement, en bout de course, tout ce qui figure sur la fiche de rémunération est payé par l’entreprise.

      C’est d’ailleurs pourquoi les organisations patronales réclament une diminution des prélèvements. Parce qu’en réalité c’est à eux que cela est bénéfique et non aux travailleurs.

      Les prélèvements sont donc du salaire indirect payé par l’entreprise au travailleur.

      Salaire indirect car cela sera perçu en allocations chômages, pensions, prestations sociales, etc.

      Quand on diminue ces prélèvements, on diminue donc ce salaire indirect.

      Par exemple, le travailleur devra payer davantage ses soins de santé, percevra moins de pensions, moins d’allocations de chômage, le coût de l’enseignement augmentera, etc...

      Diminuer les prélèvements, c’est diminuer la rémunération du travail et enrichir l’entreprise qui est libre d’augmenter ses dividendes.

      Dans le meilleur des cas, même si la diminution des prélèvements était entièrement affectée à une augmentation du salaire net, ce qui ne sera bien sûr pas le cas, ce serait une opération blanche pour le travailleur.

      En réalité, dès lors que l’on coupe dans les prestations sociales, le travailleur y perd. Bref : on diminue sa rémunération.


    • Francis, agnotologue JL 25 octobre 2014 18:39

      Je n’ai pas évoqué salaire brut vs salaire net, mais salaire moyen vs salaire médian. Le salaire médian c’est le salaire qui partage la population des salariés en deux groupes égaux en nombre : ceux qui gagnent plus et ceux qui gagnent moins.


  • christian pène 25 octobre 2014 16:19

    évidemment le rédacteur ne nous dit pas qu’il faut chasser les partis de gouvernement qui ne veulent pas vraiment réformer :

    il s’agit de s’attaquer à la cause de l’impôt , c’est l’État républicain façon Vè République ;

    c’est l’État qui fabrique les problèmes , c’est l’État LE problème donc le président ;

    si l’État est LE problème , c’est que c’est lui qui fabrique la loi absconse ,d’où spoliatrice ;

    c’est l’État issu du conseil national de la Résistance qui est source de nos malheurs , par la mainmise sur le Trésor public et en muselant le débat de diverses manières , notamment avec les organes médiatiques VENDUS (achetés par subventions ) + "l’aimable concours de France Télévisions et Radio-France......


  • titi titi 25 octobre 2014 19:57

    @L’auteur

    Je ne comprends pas bien la logique de l’article :

    « Prenons l’exemple du Royaume-Unis, toujours donné en exemple de dérégulation et de détaxation, et comparons le à la Belgique, toujours critiquée pour son taux d’imposition. »

    Et :« Notons d’abord que si la diminution des prélèvements bénéficiait aux travailleurs, le salaire brut »

    Je vois pas quelle relation il pourrait y avoir entre le taux d’imposition en Belgique et le salaire brut belge.

    Entre charges sociales patronales et salaire brut, oui je vois une relation.
    Entre charges sociales salariales et salaire net, oui je vois une relation.
    Mais entre impôts et brut, je vois pas.

    Si la Belgique a un taux d’imposition sur le revenu élevé sur les bas salaire, elle à un taux de prélèvement au titre des charges sociales relativement bas.

    Pour un revenu de 3000 euros famille de deux enfants à charge (sources Challenges)
    charges : France : 22,3 % RU : 7,9% Belgique 13,1%
    net : France : 2230 euros RU : 2763 euros Belgique : 2607 euros

    impôts : France : 0 % RU : 11,3% Belgique 20,8%
    reste : France : 2230 euros RU : 2423 euros Belgique : 1983 euros

    C’est donc bien au Royaume Uni que la famille s’en sort le mieux.

    Et c’est en Belgique où elle s’en sort le moins bien.


    • Charles Dellis 25 octobre 2014 22:02

      En théorie vous devriez avoir raison.  En pratique, ce n’est pas le cas et c’est bien là le problème :

      Le taux de prélèvement s’applique sur le brut. On obtient ainsi  le net.

      Par conséquent, des variations de ce taux ne devraient, comme vous le dites, ne  pas avoir d’incidence sur le brut. il devrait demeurer en l’état. seul le net devrait varier.

      On devrait s’attendre à ce qu’une diminution du taux de prélèvement aboutisse à un salaire net supérieur pour une salaire brut inchangé.

      Les statistiques auxquelles je me réfère font la comparaison  des les salaires bruts moyens (par mois et par heure) dans les différents pays européens.

      En lisant ces tableaux,  on ne devrait donc pas s’attendre  à noter  systématiquement une différence dans les salaires brutes entre pays libéraux, adeptes de la dérégulation et les autres pays.

      Or, au contraire, on voit que  les pays caractérisés par une économie libéralisées et dérégulée, ayant réduit les prélèvements (de toutes natures) disposent systématiquement de salaires bruts MOINDRES que dans les autres pays.

      Cela ne devraient pourtant pas être le cas.

      Explication ? Selon moi, Macro économiquement, pour un taux de prélèvement donné, les entreprises sont contraintes de consentir un montant brut afin d’aboutir au salaire net minimum qu’elles acceptent de donner en fonction du marché du travail, etc.

      D’une manière ou d’une autres, le états libéraux qui choisissent de déréguler et d’abaisser les prélèvements mettent tout en œuvre (par exemple en abaissant les salaires minimums) pour permettre aux entreprises d’adapter le montant des rémunérations brutes qu’elles supportent.

      De la sorte, le bénéficiaire de l’opération n’est pas le travailleur mais bien l’entreprise

      En bout de course nous observons  une baisse du taux de prélèvement ET une diminution des salaires bruts (par exemple par le diminution ou la suppression des salaires minimums) tandis que les salaires nets n’augmentent pas voire qu’ils baissent....

      Dans ce cas, la diminution des prélèvements correspond alors à un enrichissement des entreprises.

      C’est un appauvrissement des travailleurs car l’effet négatif sur le budget des états va se traduire par une diminutions des prestations sociales, une augmentation de la partie à charge des usagés, une augmentation des taxes à la consommation, etc.

      C’est ce qui explique que malgré un taux de prélèvement bien inférieur à la  Belgique, le Royaume-Unis connaissent un salaire brut moyen  (exprimé en standard de pouvoir d’achat) inférieur à la Belgique !!!

      C’est ce pourquoi le Royaume-Unis, l’Europe du sud et de l’est se situent en bas du tableau.

      Attention : pour comparer les salaires il faut le faire en standard de pouvoir d’achat, le coût de la vie étant différent d’un pays à l’autre. Si non, on ne peut par exemple comparer un salaire français à un salaire roumain....

      Vos tableaux ne sont pas exprimés en standard de pouvoir d’achat.

      En outre, il consistent à dire : pour un brut de 3000, on a un net de 2423 euros au Royaume-Unis alors qu’on a seulement  un net de 1983 euros en Belgique.

      Sauf que, là où vous aurez  un brut de 3000 € en Belgique, vous aurez - par exemple - un brut de 2300 € au Royaume-Unis car la législation le permet. Par conséquent, le net, lui aussi, est différent.

      En résumé : là où les prélèvements sont moins élevés, les travailleurs ne gagnent pas nécessairement mieux leur vie puisque, paradoxalement, on leur accorde des salaires brut inférieurs à ceux accordés dans d’autres pays.

      Il ne faut donc pas comparer exclusivement  les taux de prélèvement mais aussi les salaires bruts.


    • titi titi 26 octobre 2014 01:28

      « Vos tableaux ne sont pas exprimés en standard de pouvoir d’achat.
      En outre, il consistent à dire : pour un brut de 3000, on a un net de 2423 euros au Royaume-Unis alors qu’on a seulement un net de 1983 euros en Belgique. »

      Je rappellerai donc votre question posée en début d’article

      « Vérifions si dans les pays où règne le libéralisme économique, où on a réduit les prélèvements fiscaux et sociaux, les salaires nets sont plus élevés. »

      La réponse est donc oui.

      Qui plus est vous placez le RU en tête de votre liste pour le montant du brut mensuel à 3118.

      Ceci étant dit... vous partez sur la comparaison du salaire horaire.

      En effet il existe de grosses disparités dans le temps de travail.
      Si le RU gagne 3118 il travaille aussi beaucoup plus que le belge.

      Mais je pense qu’il y a un petit bug dans votre tableau.
      Ainsi :

      RU : 3118 mensuel pour un taux horaire de 17.75 => 175 heures/mois => 2100 heures /an

      Belgique : 2784 mensuel pour un taux horaire de 21.83 => 127 heures / mois => 1530 heures / an

      Sauf que c’est en contradiction avec les chiffres 2013

      http://www.journaldunet.com/management/emploi-cadres/europe-le-temps-de-travail.shtml

      RU : 1900 heures
      Belgique : 1765 heures

      Peut être est-ce du au fait que vos chiffres datent de 2008, période où le RU était en pleine récession !


  • goldo 25 octobre 2014 22:21

    Effectivement, il faut tout comparer.

    Si la libéralisation amène d’un côté à diminuer les prélèvements mais que de l’autre elle amène aussi à diminuer les salaires bruts....

    Et c’est vrai que visiblement les pays où on a réduit les prélèvements ont aussi réduit les rémunérations bruts.

    Donc, on reprend dans une poche ce qu’un donne dans l’autre. Sauf qu’en plus il faudra payer plus cher les médicaments ou des choses comme ça.

    Donc, à la fin....


  • Trelawney 26 octobre 2014 10:44

    On nous dit, qu’il faut diminuer l’imposition, les prélèvements sociaux pour rendre du pouvoir d’achat à nos concitoyens.

     

    On se trompe sur la définition du pouvoir d’achat. En effet si pour vous le pouvoir d’achat c’est permettre au citoyen d’acheter des produit made in Bengladesh on a tout faux. En d’autres termes ce n’est pas la consommation qui est importante mais l’investissement.

     

    Dans votre calcul vous ne tenez compte que du salaire brut et du salaire net en oubliant les cotisations patronales. Dans tous les pays du monde il n’y a que 3 modes de protections sociales

    1 Celle payée uniquement par le salarié sous forme d’assurance privée (USA etc.)

    2 Celle payée par le salarié et par les impôts (Pays scandinaves, RU etc.)

    3 Celle payée par le salarié et l’employeur (Belgique Italie etc.

    A ces 3 j’en ajouterais une supplémentaire : celle payée par le salarié, l’employeur et dont le déficit est comblé par l’état (France).

     

    Les pays dans le haut du classement sont plutôt les pays réputés pour leur pression fiscale, les pays du Nord : Belgique, France, Suède, Danemark

     

    Là vous oubliez de dire que pour la Belgique, la Suède, le Danemark, les impôts sont prélevés à la source directement sur le salaire. Et c’est pour cela qu’ils sont en tête de classement dans votre tableau. En France comme au RU le salaire net ne tient pas compte de l’impôt sur le revenu il entre seulement dans le calcul de celui-ci.

    Je vous donne un comparatif impôt sur les sociétés, impôt et taxes divers et surtout cotisations sociale que doit payer une entreprise en % de son CA. Nous avons en

    1. Italie  IS = 20,3% Cotisations sociales =  43,4 % pour un total taxes comprises de 65,8%

    2. France  IS = 8,7% Cotisations sociales =51,7% pour un total taxes comprises de 64,7%

    3. Espagne IS = 21,2% Cotisations sociales = 36,8% pour un total taxes comprises de 58,6%

    4. Belgique IS = 6,4% Cotisations sociales =50,3% pour un total taxes comprises de 57,5%

    5. Autriche IS = 15,3% Cotisations sociales = 34,7% pour un total taxes comprises de 52,4%

    6. Suède  IS = 16,0% Cotisations sociales = 35,5% pour un total taxes comprises de 52,0%

    7. Hongrie IS = 11,6% Cotisations sociales = 34,6% pour un total taxes comprises de 49,7%

    8. Allemagne IS = 8,1% Cotisations sociales =39,4% pour un total taxes comprises de 49,1%

    9. Estonie  IS = 23,0% Cotisations sociales = 21,8% pour un total taxes comprises de 49,4%

    10. Rép. tchèque IS = 7,7% Cotisations sociales = 38,4% pour un total taxes comprises de 48,1%

    11. Rép. slovaque IS = 7,0% Cotisations sociales =39,6% pour un total taxes comprises de 47,2%

    12. Grèce  IS = 11,2% Cotisations sociales = 32,0% pour un total taxes comprises de 44,0%

    13. Lituanie IS = 6,0% Cotisations sociales =35,2% pour un total taxes comprises de 43,1%

    14. Roumanie IS = 10,3% Cotisations sociales = 31,5% pour un total taxes comprises de 42,9%

    15. Portugal IS = 15,1% Cotisations sociales = 26,7% pour un total taxes comprises de 42,3%

    16. Pologne IS = 14,1% Cotisations sociales = 26,0% pour un total taxes comprises de 41,6%

    17. Malte  IS = 29,7% Cotisations sociales = 10,7% pour un total taxes comprises de 41,0%

    18. Norvège IS = 24,8% Cotisations sociales = 15,9% pour un total taxes comprises de 40,7%

    19. Finlande IS = 14,1% Cotisations sociales = 24,5% pour un total taxes comprises de 39,8%

    20. Pays-Bas IS = 20,8% Cotisations sociales = 18,2% pour un total taxes comprises de 39,3%

    21. Lettonie IS = 4,9% Cotisations sociales =27,3% pour un total taxes comprises de 35,9%

    22. Royaume-Uni IS = 21,6% Cotisations sociales = 10,6% pour un total taxes comprises de 34,0%

    23. Slovénie IS = 12,9% Cotisations sociales = 18,3% pour un total taxes comprises de 32,6%

    24. Islande IS = 9,0% Cotisations sociales =18,0% pour un total taxes comprises de 29,9%

    25. Suisse  IS = 9,2% Cotisations sociales =17,8% pour un total taxes comprises de 29,1%

    26. Bulgarie IS = 4,9% Cotisations sociales =20,2% pour un total taxes comprises de 27,7%

    27. Danemark IS = 20,3% Cotisations sociales = 3,6% pour un total taxes comprises de 27,0%

    28. Irlande IS = 12,3% Cotisations sociales = 12,1% pour un total taxes comprises de 25,7%

    29. Chypre IS = 9,1% Cotisations sociales = 12,0% pour un total taxes comprises de 22,5%

    30. Luxembourg IS = 4,1% Cotisations sociales =16,0% pour un total taxes comprises de 20,7%

    31. Croatie IS = 0,0% Cotisations sociales =17,9% pour un total taxes comprises de 19,8%

    **Taxe foncière, impôt sur la transmission du patrimoine, imposition des dividendes, impôt sur les plus-val ues, taxe su r les transactions fi nancières et taxes sur la collecte des déchets, taxes su r les véhicules et de cira.dation routière et autres d roits et taxes aoc:essoires 

    On peut donc estimer que pour qu’un pays fonctionne bien, le taux convenable pour l’imposition sur les sociétés tourne autour des 50% (cotisations sociales comprises). Tous les pays qui sont e, dessous de ce taux compense par des taxes et des impôts sur le revenu hors normes, par des économies sur les services publics (hôpitaux, transport, éducation) préjudiciables pour la bonne marche du pays ou aussi et surtout par un endettement hors norme.

     

    L’impôt économisé est restitué à l’entreprise, donc aux actionnaires, pas aux travailleurs (si tel était le cas, les salaires bruts seraient à peu près identiques malgré des taux de taxation divergeant). Ça nous donne surtout un coût horaire du travail à 28 euro pour les britanniques et 34 euro pour le français. Le cout du travail c’est ce que vous retrouvez en bas de la facture d’un plombier (avec bien sur son bénéfice). Ce qui fait surtout qu’en Europe,  le RU et le second pays producteur de voitures derrière la France et l’Italie. En terme ‘emploi ç a son importance

     

    On voit que les pays à faible taxation dynamisent la création d’emploi en permettant aux employeurs de créer de la pauvreté ! : Et dans le top 3 de mon tableau nous avons l’Italie, la France et l’Espagne pays très dynamique en terme de création de pauvreté


  • Charles Dellis 26 octobre 2014 16:00

    Mais beaucoup de nos concitoyens s’imaginent qu’une diminution des prélèvement serait bénéfique pour eux...


  • Charles Dellis 26 octobre 2014 16:24

    des prélèvementS, pardon


  • kadokado 28 octobre 2014 13:00

    Je suis parfaitement d’accord avec l’article.

    Cependant, on peut le résumer de manière bien plus simple :

    L’idéologie libérale est un « tout » qui a une certaine cohérence.

    Si le libéralisme amène à réduire les impôts, les prélèvements, etc, il sera aussi amené, au vu des conceptions libérales, à déréguler, laisser libre cours à l’économie, etc.

    Donc à réduire les normes de protections, les barèmes, les salaires minimums, la législation relative aux horaires, déréguler la législation sur les contrats de travail, etc.

    Donc, globalement, le libéralisme va aussi probablement provoquer une diminution des rémunérations brutes.

    En fin de compte le salarié est lésé .


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