TSIPREXIT : seul résultat du plan de 85 Mds€ ; la Troïka peut dévoiler la véritable solution pour la Grèce
La Troïka et le système néolibéral financier qui la dirige, ont réussi à se débarrasser des "gauchistes" : Varoufakis, puis Tsipras en faisant adopter un plan de secours des créanciers (FMI, MES, "investisseurs privés" (banques)) et des États qui garantissent une part des emprunts. Maintenant, après la mise sur la touche des représentants du peuple, il faut deux "neurones" de bon sens financier pour établir un plan qui à la fois ne fasse pas payer les contribuables de tous les pays européens et qui ne fasse pas crever de faim les Grecs. Ce plan exige simplement que la BCE ne soit plus uniquement au service des banques, et donc qu'elle devienne une banque centrale de plein exercice.
Les chiffres varient selon les publications et les dates de réajustement.
La dette grecque actuelle serait de 320 Mds € et le ratio dette/PIB annuel de 180%.
La dette est détenue directement et surtout indirectement par les banques privées. La BCE et les banques centrales nationales opérant de conserve avec BCE, ne détiennent qu'une trentaine de Mds € (montant en hausse avec certains achat en QE de la BCE). La dette auprès de la BCE est non restructurable, donc à vie. La BCE prêtant aux banques à des taux voisins de 0 (0,05%), la BCE perçoit les intérêts des emprunts qu'elle rachète, mais les rembourse ultérieurement. Ouf !
Les banques privées ne sont exposées directement qu'à hauteur de 30 Mds € (en baisse avec les rachats par QE). Elles perçoivent des intérêts.
Par contre les banques privées financent une très grande partie des fonds empruntés par le FESF/MES (142 Mds € pour la Grèce) et de la part des dettes publiques pour des prêts directs bi-nationaux (entre les États et la Grèce) soit 53 Mds €.
Le FMI (32 Mds €) emprunte lui aussi sur les marchés financiers, auprès des banques. La dette détenue par le FMI est aussi non restructurable, mais elle peut être remboursée par anticipation. Les prêts du FMI sont affectés par des intérêts gonflant la dette. Il arrive, comme au Portugal, que les taux FMI étant supérieurs aux taux du marché, le pays rembourse le FMI par anticipation, en empruntant sur les marchés.
Le total des répartitions ci-dessus s'élève à 288 Mds € : le solde se répartit entre des bons du Trésor auprès des Grecs et des financements non précisés.
Les remboursements de la dette sont impossibles actuellement ! ?
Si la Grèce peut arriver à un équilibre budgétaire primaire, hors effets de la dette. Un excédent budgétaire de 2% PIB est envisageable, et même plus si certaines dépenses de la Grèce au bénéfice de l'UE sont couvertes en partie par l'UE ou l'OTAN, tel qu'une partie des dépenses militaires (4%/PIB par an au lieu de 2% dans les autres pays pour la surveillance et le contrôle de la mer Méditerranée orientale), et l'accueil des migrants. Un excédent budgétaire de 5 à 7 % PIB serait nécessaire pour honorer et réduire la dette, ce qui est impossible en dehors d'une croissance à la chinoise, avec un fort excédent commercial.
Les pays de l'Eurogroupe, Allemagne en tête (en accord avec les citoyens français) ne veulent pas payer pour les Grecs et la BCE et le FMI refusent les restructurations !
L'annulation de la dette détenue directement par les banques soit une trentaine de Mds € ne résout pas le problème : de plus les pertes venant en déduction des bénéfices les États seraient aussi perdants.
L'annulation des dettes bi-nationales devrait être prise en charges par les déficits budgétaires des États donc de leur dette nationale. Et les emprunts du MES auprès des banques sont garantis par les États membres de l'Eurogroupe ! Donc rien à espérer de ce côté !
La solution : la prise en charge intégrale de la dette grecques par la BCE
Les banques centrales des USA, du Japon, du RU et autres pays sont autorisées et invitées à prendre en charge des emprunts de leurs gouvernements. La même prérogative règle avec élégance et efficacité le problème jusqu'ici insoluble de la dette nationale grecque.
Les 320 Mds € de dette seraient entièrement pris en compte par la BCE : une paille devant le programme de QE de plus de 1000 Mds € ! Cette prise en charge entrerait dans le programme de QE actuel, donc sans création de monnaie supplémentaire. Le FMI serait alors entièrement remboursé (il faudrait le sortir de l'Eurogroupe pour ses autres financements : Portugal... il n'intervient pas aux USA en Fédéral ni pour les emprunts des États de l'Union). De même, en premier lieu, la part des emprunts du MES auprès des banques pour couvrir les prêts à la Grèce seraient rachetés par la BCE, en attendant le rachat de parts concernant d'autres pays en grande difficulté.
A la suite de ses rachats la BCE détiendrait 100% de la dette nationale grecque actuelle, dette non restructurable et donc à rembourser dans son intégralité. La BCE n'ayant pas d'actionnaires, ni d'emprunts avec intérêts, n'a pas à imposer des intérêts à la Grèce, car sa comptabilité n'a pas à tenir compte d'une inflation, il n'y a que des euros seuls (ni courants, ni constants).
La Grèce, avec l'aide de l'UE, comme actuellement , et pour ses prestations au bénéfice de l'UE, est en mesure de dégager un budget en léger excédent primaire, excédent à utiliser pour relancer son économie et assainir la situation interne. Pendant 5 ans, la Grèce ne rembourse rien à la BCE : avec une croissance de 1% et une inflation de 1% (valeurs faibles) le PIB va augmenter de plus de 10% en 5 ans. Le ratio dette/PIB annuel va donc baisser de plus de 10% passant de 180% à 163% du PIB courant : c'est déjà ça de gagné !
Ensuite pendant les 5 années suivantes la Grèce rembourse des annuités en capital à la BCE, d'environ 4 Mds € soit 2% PIB annuel : la dette va se réduire à 300 Mds € et le PIB augmenter encore de 10%. Le ratio dette/PIB va passer de 163% à moins de 140% !
Et ainsi de suite. Avec 5 à 7 Mds €/an (environ 2%PIB courant) la dette grecque peut être intégralement remboursée à la BCE en 50 ans . Après 40 ans la dette serait si faible que la Grèce pourrait à nouveau emprunter sur les marchés, si elle l'estime nécessaire.
Ce dispositif de la BCE devrait pouvoir s'appliquer à tout ou partie de la dette des pays de l'Eurogroupe surendettés !
DONNER LES PLEINES COMPETENCES À LA BCE DEVRAIT FAIRE L'OBJET D'UNE PETITION CITOYENNE EUROPÉENNE.