mercredi 30 juillet 2014 - par JC_Lavau

Ces ruses pour compromettre des milliers de scientifiques naïfs

Ceux qui ont lu ou vu la pièce de Brecht "La résistible ascension d'Arturo Ui" entendent immédiatement la ressemblance entre les menaces adressées à certains scientifiques, et celles adressées par Ui aux travailleurs :
"Le travailleur a toute ma sympathie, pris en particulier. Ce n'est que s'il se ligue, et prétend avoir son mot à dire sur des choses dont il ne comprend rien, comme les profits, que je lui dis : Halte-là camarade ! Pas d'erreur ! Si tu es un travailleur, c'est donc que tu travailles. Mais si tu fais grève et ne travailles plus, alors tu n'es plus un travailleur, mais un individu dangereux, et je dois passer aux actes !"

On comparera avec les menaces écrites par Marc Dubois (sous le pseudo de "Mad") à celui qu'il soupçonne d'être Sylvain Delzon : http://www.davidmanise.com/forum/index.php/topic,61332.0.html.
Soit en clair "Halte-là camarade ! Pas d'erreur ! Si tu émarges aux fonds R.C.A., et co-signes un article favorable au R.C.A., c'est donc que tu milites pour nous sans relâche. Mais si tu fais grève et exprimes un début de doute, alors tu n'es plus un militant responsable, mais un traître dangereux et irresponsable, et je dois passer aux actes : te dénoncer à la bureaucratie du CNRS et te faire couper les crédits !"

Que l'on regarde la fraude à « 70 % des arbres menacés par le changement climatique » ou la fraude à « acidification des océans », ou d'autres fraudes de même origine (l'IPCC et ses affidés), partout la grande majorité des chercheurs signataires semblaient parfaitement inconscients des énormités auxquelles ils contribuent. Et de fait, on voit qu'il a été employé sur eux les mêmes ruses que celles employés par Wishwa Jit Gupta pour compromettre 124 paléontologistes comme co-signataires de ses fraudes sur l'origine de fossiles.
Gupta achetait des fossiles dans une boutique (cas le plus fréquent), ou les volait dans un autre laboratoire, ou se les faisait donner par un collègue, puis prétendait les avoir trouvés dans des coins impossibles de l'Himalaya ; comme par hasard il s'agissait de zones militaires, où personne ne pouvait aller pour vérifier. Il demandait alors à un spécialiste de cette famille de fossiles, de l'aider à l'identifier et le décrire, en échange de l'honneur de co-signer... Durant vingt-cinq ans, la stratigraphie de l'Himalaya a reposé sur les fraudes de Gupta, aussi on peut tout jeter et reprendre à zéro, sans lui.

La même division administrative et technique du travail que pour alimenter les camps de la mort. Sans locomotive ni mécanicien et chauffeur sur la locomotive, pas de trains de la mort, mais quelle est la responsabilité criminelle de ces deux cheminots ? Les maçons qui ont édifié les chambres de mort et les crématoires, quelle est leur responsabilité criminelle ? Et pourtant l'usine de mort a eu besoin d'eux.

Parmi les signataires de centaines d'articles qui au final construisent un monstrueux canular pour une propagande hégémonique, on va trouver tous les intergrades entre le militant pur, le naïf pur, et le corruptible parce qu'il n'a trouvé aucun autre moyen pour faire bouillir la marmite. On leur fait co-signer des articles dont le titre et le résumé tiennent le « réchauffement climatique » futur pour un fait acquis, ou la prétendue « acidification des océans » pour acquise, cela dans les conditions géochimiquement impossibles, dictées par le lobby carbocentriste, et on les fait contribuer pour leur spécialité sur les conséquences éventuelles sur la cavitation dans les troncs des arbres ou sur les larves de récif. Voilà qui suffit à duper les lecteurs inattentifs et superficiels. Cela suffit à alimenter l'usine à bobards.

J'ai déjà pris l'exemple d'un texte militant standard : http://fr.wikipedia.org/wiki/Acidification_des_oc%C3%A9ans
La bibliographie est longue et impressionnante. Toutefois un grand nombre d'entre elles ne se consacrent qu'à la proposition conditionnelle : "Si l'eau est tout d'un coup plus acide (à court terme, quelques semaines), sans que rien d'autre ne change, alors il en résultera telle conséquence biologique (à court terme aussi)". Sauf que la conditionnelle ne repose que sur l'hypothétique "Il a été estimé que...", d'origine GIEC, que ce spécialiste de telle biologie (l'olfaction de telles larves, par exemple) est bien incapable de vérifier.
Sauf aussi que les conséquences d'une éventuelle augmentation de la saturation de la mer en CO2 par voie atmosphérique impliquent aussi une forte augmentation de la corrosion chimique des continents, et par conséquent une plus forte charge minérale en cations dans l'eau des rivières puis dans l'eau de mer de surface, donc davantage de précipitations de carbonates de calcium et de magnésium, laquelle n'est pas du tout reproduite dans ces expériences de laboratoire dictées par le lobby IPCC : tous ont augmenté la charge en anions carbonate, sans augmenter la charge en cations alcalins et alcalino-terreux. Et ils le savent, ces biologistes, que les conditions imposées sont géologiquement impossibles, donc irréalistes ? Bah non, ils sont spécialistes, pas géologues ni géochimistes ni hydrologues ni pédologues. Ils se contentent de faire confiance à des collègues et surtout à leurs chefs, qui font confiance aux chefs politiques des chefs, sans se douter qu'il y a des ripoux au sommet.

Nous avons retrouvé là un des symptômes des fausses sciences, tels que répertoriés par Mario Bunge : elles sont isolées, leurs prétentions sont incompatibles avec les résultats obtenus ailleurs, dans des sciences plus mûres, mieux vérifiées. La pseudoscience de l' « acidification des océans » est contradictoire avec les données géochimiques de l'érosion des continents, et leur preuves géologiques abondantes. Contradictoire aussi avec les nombreuses preuves de l'adaptation au fil des âges, de très nombreuses populations marines et côtières, aux fluctuations qui se sont succédées dans leur milieu, que ce soient des éruptions volcaniques, aériennes ou sous-marines, ou des changements de volumes de mousson, ouvertures ou fermetures de mers, etc. en quelques générations l'adaptation est faite, ce que les expériences de labo censées faire autorité sur la plèbe, négligent comme par hasard. Ces expériences de labo négligent toute profondeur dans le temps.

Un carbocentriste agressif pourrait arguer sur les constantes de temps : les continents ne reçoivent qu'une fraction des précipitations totales, le complément retombe directement à la mer sans occasions de capturer des cations. De plus, celles des précipitations qui tombent en neige, ne fondent qu'en temps différé, quelques mois plus tard pour nos montagnes, voire quelques siècles pour les gros glaciers, ou millénaires pour l'inlandsis antarctique et grønlandais - qui reçoivent en fait fort peu de précipitations. Il en résulte qu'il y aura un retard à l'équilibre marin, en défaveur des cations, qui va prendre le temps de trois ou quatre rotations des eaux douces continentales. Soit un ordre de grandeur de cinq ou six ans de retard, et le résultat sera fort faible en déséquilibre réel, à la vitesse où les changements atmosphériques peuvent se produire.

A la place des campagnes de mesures inexistantes, qui pourraient démontrer que cette prétendue acidification existerait, on a des modélisation informatiques, sur des hypothèses farfelues que j'ai déjà listées : on omet tout ce qui est apports et exports d'anions et cations, solides et précipités échangés entre l'océan, les fonds et les continents. Modélisations sans aucune valeur donc. Sans aucune valeur scientifique, certes, mais à l'efficacité politique garantie, vu le niveau d'ignorance où stagnent le grand public et ses élus politiciens.

Pourquoi ils ne répondront jamais, ne parleront jamais :

Nous avons déjà abordé la question du militantisme carbocentriste de la revue Nature, et de sa participation à la fraude à « 70 % des arbres menacés par le changement climatique ».
Deux des chercheurs ainsi compromis sont français, et le restant de leur oeuvre témoigne qu'ils sont d'excellents spécialistes de la conduction de la sève montante dans les troncs des arbres : Sylvain Delzon, Hervé Cochard. Une lettre ouverte a été adressée à Sylvain Delzon, qui n'a jamais répondu. Celle pour Hervé Cochard n'est pas encore rédigée, mais on peut déjà gager qu'il ne répondra jamais non plus.

Un détour par le Lycée Fauriel à Saint-Etienne pour comprendre comment fonctionnent les complicités involontaires de forfaits très volontaires.
En 2002, la spécialité de psychologie développementale à Lyon II était alors dirigée par Dominique Ginet, et une unité de licence portait sur l'enseignement. Nous devions faire nos stages dans un établissement d'enseignement du Secondaire, lycée ou collège, ou enseignements spécialisés pour handicapés mentaux. Cette jeune fille fit le sien au lycée dont elle provenait : le lycée Fauriel (lycée de la bourgeoisie stéphanoise huppée), qui se vantait d'un taux de réussite fabuleux au Bac. Bientôt vint l'information : chacun à Fauriel savait comment était obtenu ce taux merveilleux. Tous les adolescents qui s'annonçaient comme "à problèmes" ou comme médiocres sur le plan scolaire, donc susceptibles de faire baisser la moyenne, étaient évincés à temps. Tout le monde à l'intérieur de Fauriel, et très certainement aussi au Rectorat d'Académie, savait que Fauriel, lycée de la bourgeoisie huppée, était délibérément hors la loi. Se posa alors le problème de mentionner ou de taire ce fait dans son rapport de stage. Dominique Ginet réfléchit à haute voix devant nous : Si vous mentionnez la réalité, alors pendant au moins quinze ans, aucun stagiaire de Lyon 2 n'entrera plus à Fauriel. Sachant ces représailles, le professeur conseilla à la jeune fille de se taire, au moins par écrit. Ce qu'elle fit probablement. Mais on laissa quand même courir la rumeur orale, afin que le Rectorat et l'inspecteur d'Académie eussent de moins en moins d'excuses pour continuer de couvrir le forfait.

Subtil, Sylvain Delzon avait déjà allumé des contre-feux ; une interview existait sur son site, où il exprimait des réserves scientifiques et des doutes méthodologiques, absents de l'article paru dans Nature. Subtil mais prudent : la vidéo et toutes ses réserves ont disparu depuis. Je crains de n'en pas avoir pris la copie à temps.

Le problème reste posé, de la dynamique qui mène à des conclusions frauduleuses, conformes aux attentes de la bureaucratie qui règne au sommet de la direction des recherches - le CNRS pour la France - à partir de travaux qui furent pourtant correctement menés, et dont le contenu hors conclusion et hors résumé, demeurent scientifiquement utilisables.
Nous avions déjà étudié le cas http://herve.cochard.free.fr/pdf/Vaz-et-al-2012.pdf
Vaz M, Cochard H, Gazarini L, Graça J, Chaves MM, Pereira JS 2012. Cork oak (Quercus suber L.) seedlings acclimate to elevated CO2 : Photosynthesis, Growth, Wood Anatomy and Hydraulic Conductivity. Trees, Structure and Function 26:1145–1157

Où l'on peut faire le résumé du résumé : « Avec l'aide d'un doublement en CO2 atmosphérique, les pousses de chêne-liège ne tirent pas une résistance accrue aux sécheresses, donc ça n'apporte rien. »

Toutefois, une lecture attentive des tableaux de résultats alimente une toute autre conclusion, extrêmement favorable aux effets du dioxyde de carbone sur la pousse des jeunes plants ; la conclusion officielle est un plaqué contrafactuel, qui ne correspond à aucune réalité. Mais que se passe-t-il donc dans la tête de Vaz et de ses co-signataires ?

Là aussi, la conclusion en direction du long terme est violemment fallacieuse, puisqu'omettant de prendre en compte et l'ombrage apporté par les feuillages plus abondants des jeunes pousses (d'où moindre évaporation perdue par le seul sol dénudé, au détriment des évaporateurs vivants que sont les arbres) et la plus grande abondance de l'horizon litière, puis des horizons humifères dans le profil du sol forestier. Evidemment, cela impose de changer la maille temporelle d'analyse du phénomène, ce que ces spécialiste d'un seul détail ne sont pas accoutumés à faire. Alors que de jongler avec les mailles d'analyse temporelle est familier à d'autres métiers tels que la géologie, la pédologie, la paléontologie végétale autant qu'animale. Le grand public est étranger aux choix judicieux de la maille temporelle d'analyse, chaque individu ramenant tout à l'aune de sa propre biographie, ce qui rend nombre d'entre eux vulnérables aux sophismes des militants créationnistes. Il faut tout le talent et la culture encyclopédique d'un Richard Dawkins pour les ramener aux réalités de l'évolution biologique et de ses temps propres.

C'est cette tragique absence de culture scientifique générale qui rend le grand public si malléable au martèlement publicitaire carbocentriste par tous les media orientés grand public. Media aux ordres...



8 réactions


  • leypanou 30 juillet 2014 14:32

    Ce genre d’article est toujours très intéressant, même si la pensée unique ambiante a déjà commencé à faire son oeuvre (avis positif/négatif).

    On peut toujours rêver d’un vrai débat sur les sujets contradictoires, par exemple le réchauffement climatique.


    • JC_Lavau JC_Lavau 31 juillet 2014 04:49

      Cela mériterait un gros article, étudier les travers et malchances qui plombent les possibilités du débat populaire.
      L’une a été illustrée par Coluche, qui transformait facilement la critique des énarques en guerre civile contre les instruits.
      L’autre est l’absence populaire de tout outil d’administration et de hiérarchisation des débats. La TV a fait d’eux des esclaves de l’émotion. J’avais promis voici huit ans un article de vulgarisation sur les arbres de pertinence. Hélas rien n’est sorti. Pourtant indispensable.
      Les exemples historiques étant surtout militaires, c’était émotionnellement repoussant pour le gros du grand public, surtout pour les femmes, les plus sauvages militantes de la dictature de l’émotion. Les outils du contrôle qualité intégré dès le stade de l’étude sont du reste fort voisins, et la fécondation mutuelle semble prometteuse.

      J’avais tenté deux moyens pour tenter que le débat populaire et les populistes qui le dirigent à leur profit n’aient pas pour objectif premier d’égorger le débat savant :
      Séparer le débat savant du débat populaire, à
      http://deonto-famille.info/
      Cette politique a échoué : les populistes ont préféré se mettre entre eux, se taper sur le ventre, s’éblouir l’un l’autre à coups de souriards et d’avatars flatteurs, et ils sont demeurés stériles.
      Ma seule réussite là a été que c’est un des rares lieux où l’on n’égorge pas le débat savant.

      Sur Aristeides Le Juste, dans le forum j’ai réservé une place spéciale et protégée pour l’opposition et ses contre-projets. Elle est vide de toute opposition.
      http://debats.aristeides.info/index.php?option=com_fireboard&Itemid=26&func=showcat&catid=34

      Je suis à court d’idées pour la suite.


  • doctorix, complotiste doctorix 30 juillet 2014 16:07

    Cet article rejoint les tenants des serres à CO2 augmenté artificiellement, pour faire passer le taux de 3-400 à 1500ppmm, ce qui augmente notablement la production.Le malheur des soi-disant chercheurs du GIEC fait le bonheur des plantes :

     le fait d’enrichir en CO2

      -peut vous permettre de récolter de 20 à 30% de plus en veillant à optimiser les autres facteurs que dans une chambre de culture non enrichie.

     -Peut accroitre de 5% le nombre de vos fleurs et fruits.

     -Peut réduire de 1 à 2 semaines votre temps de culture.

     -Peut vous permettre avec une gestion de votre espace de culture jusqu’à 6 récoltes par an.

    http://www.lapassionverte.fr/gn/?p=492

    Moi, ce que je peux vous dire parce que je ne suis pas subventionné, c’est que le CO2 n’a qu’un effet dérisoire sur le réchauffement, qui n’est qu’un phénomène cyclique et sans rapport avec l’activité humaine. Et que la terre ne se réchauffe plus depuis 17 ans (ça vient du GIEC). 

    http://www.contrepoints.org/2013/02/26/116205-le-giec-reconnait-17-ans-sans-rechauffement

    Enfin qu’une glaciation est beaucoup plus probable et autrement désagréable.

    http://french.ruvr.ru/2013_09_11/242044262/

    Attention, ça vient des Russes : c’est caca !


    • JC_Lavau JC_Lavau 31 juillet 2014 01:34

      Si tu lis les tableaux de résultats détaillés dans l’article <http://herve.cochard.free.fr/pdf/Vaz-et-al-2012.pdf&gt ;&nbsp ; tu constates des gains largement supérieurs, rien que par montée à 700 ppm de dioxyde de carbone dans l’air de la serre.

      Il se peut que dans le mode opératoire de tes agriculteurs en serre, d’autres facteurs limitants n’aient pas été pris en compte, par exemple l’approvisionnement N, P, K, Mg, S, Ca, Cu...


    • doctorix, complotiste doctorix 1er août 2014 15:56

      Je sais bien, mais comme tout ce qui est excessif est dérisoire, je me suis limité à un article raisonnable.

      On parle ailleurs de triplement de production, mais tout doit suivre, les apports en particulier.*
      Je voulais juste souligner que le CO2 n’est pas un poison. C’est une première étape avant de montrer qu’il est innocent quant au RCA, où le A n’a pas sa place, et où le RC est un mythe.

  • Qaspard Delanuit Qaspard Delanuit 31 juillet 2014 10:22

    Votre article est d’un abord difficile et je ne lui prédis pas un grand succès populaire. Mais peut-être n’est-ce pas là ce que vous recherchez. 


  • JC_Lavau JC_Lavau 4 août 2014 11:01

    Oups, pluriel manquant :
    cela impose de changer la maille temporelle d’analyse du phénomène, ce que ces spécialistes d’un seul détail ne sont pas accoutumés à faire.


  • JC_Lavau JC_Lavau 7 novembre 2014 21:19

    Depuis ce 24 mai où je l’avais cité, cet article de Wikipedia a été enrichi par les carbocentristes militants, pour augmenter son impact médiatique, mais sa « rigueur » chimique et scientifique est demeurée la même, aussi fraudeuse. Ils clament tout ce qu’ils peuvent contre les anions, et font peser un silence assourdissant sur la charge en cations des fleuves.

    Ils vous font gober l’affirmation que le seul cation présent dans les fleuves, dans les fonds et les côtes, serait le seul hydronium H3O+.

    Les escrocs !
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Acidification_des_oc%C3%A9ans


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