mardi 25 juillet 2017 - par Gustave

« En Marche ! » lavera-t-il plus vert grâce à Nicolas Hulot ?

Les médias ont fait grand cas de l'annonce du plan climat par le nouveau ministre Nicolas Hulot, chantre de l'écologie. C'est tout particulièrement le projet de disparition de l'automobile à moteur thermique qui a été remarqué.

Or ce projet de refonte décarbonée du parc automobile est largement contestable. Mauvais présage, il y en a d'autres. Quel crédit peut-on alors accorder au plan de M. Hulot, quelle chance a-t-il d'être suivi d'effet, et dans quelle mesure ne sert-il pas uniquement de caution verte au providentiel président Macron ?

La réticence bien connue du ministre de la Transition écologique et solidaire à intégrer son projet dans un cadre politique clair laisse en effet les coudées franches au gouvernement Philippe pour opposer des raisons « pragmatiques » à l'ambitieux programme qui ne constitue pas le cœur de la pensée d' « En Marche ! ».

Et voilà. Le gouvernement Philippe fraîchement nommé par M. Macron s'est rapidement donné un visage lavé plus vert, cautionné par le nom de Nicolas Hulot, et dans une quasi unanimité médiatique.

Le sieur Hulot, chouchou de la presse dominante et people, auréolé de son « apolitisme » et paré d'intégrité morale, constituait cela a été dit la plus belle « prise de guerre » de M. Macron, dont les convictions écologistes n'avaient pas crevé l'écran lors de la campagne présidentielle.

Or le « projet de société » communiqué au président par M. Hulot paraît certes large et éclairé, et ses convictions de « sobriété » sont connues, mais la plupart des points avancés ne constituent que des intentions, non des engagements. Par ailleurs les arbitrages sont loin d'être rendusi et les impasses et contradictions sont nombreusesii. Ce sont donc quelques mesures concrètes, précises et tonitruantes qui ont été principalement commentées et mises en exergue. Poursuivant leur campagne apologique en faveur du nouveau président, les grands médias ont donc sans surprise monté en épingle la fracassante déclaration du célèbre globe-trotter ému par la fonte des glaces, et fait leurs grands titres de son point d'orgue : l'avenir radieux et sans particules fines promis en particulier par l'automobile électriqueiii.

Avec l'aide des patrons avant-gardistes de Renault et de Peugeot, l’Ère Macron allait donc emporter le monde dans une révolution écologique, dans une prise de conscience tant attendue. Et pour faire bonne mesure, notre nouveau chef d'Etat - âgé de 39 ans seulement faut-il le rappeler au cas où ça aurait échappé à certains, et heureux époux d'une femme d'une rare élégance promouvant sur la scène internationale le chic parisien – se proposait de ravir aux Etats Unis leurs meilleurs chercheurs en la matière, tellement désespérés de l'accession de D. Trump aux commandes de leur pays. Et de faire par là même de la France le refuge des « vrais » scientifiques et le phare de la « sauvegarde de la planète »iv.

Bien beau projet donc que cet avenir décarboné au lithium.

Mais comme il y eut peu de voix pour relativiser la portée de cette annonce ! Peu de voix même pour noter sa timidité par rapport à celles des pays que l'on nous donne si volontiers en exemple d'ordinaire... En effet, le même louable objectif est annoncé par la Norvège pour 2025, tandis que l'Allemagne parle de 2030v.

Pour ne retenir que cet aspect du plan de N. Hulot, deux points essentiels ont cependant été omis par les annonces tonitruantes des grands médias, alors que ces points donnent la vraie mesure de la conception macronnienne du défi écologique et du manque de portée du projet annoncé à grand bruit par M. Hulot sa caution verte.

Tout d'abord, les éléments de relativisation des vertus écologiques de l'automobile électrique ont été bien vite étouffés. Et pourtant, depuis que perdure cette mythologie, les mises en garde ont été nombreuses, et ont visé un grand nombre de points aveugles de cette propagande.

Des titres aussi peu révolutionnaires que la Tribunevi s'interrogent eux-même sur les apports réels de ce projet, et vont jusqu'à mettre en doute son bilan carbone. Ainsi que sa valeur automobile et sa probabilité de vente, se référant là aussi au modèle incontesté : l'Allemagne. Et dès 2013, une étude de l'Ademe relativisait avec raison son côté « vert ».

Dans des organes plus irrévérencieux, on va jusqu'à s'interroger sur les effets géopolitiques et néo-coloniaux de la fringale d'éléments rares (hélas pas en notre possession) qui découlerait de la généralisation de cette idéevii. Mais il est à parier que l'on saura longtemps nous cacher ces « effets collatéraux » du progrèsviii.

Quoi qu'il en soit, l'aura préfabriquée de la voiture électrique passe sous silence pour la bonne cause le « coût énergétique » de la destruction du parc existant, celui de la mise en place d'infrastructures électriques susceptibles de rendre attractive la belle électrique, la fabrication de centaines de millions de batteries sophistiquées dont la durée de vie réelle reste à estimer ainsi que leur destruction ou leur problématique recyclage. Elle omet également le tremblement de terre financier que représente -au delà de l'aubaine industrielle- l'inimaginable investissement de « R&D » que devront consentir les constructeurs, et qui débouchera inévitablement sur des paris financiers hasardeuxix.

Bien entendu, le projet a d'emblée rencontré l'approbation émue des constructeurs, Renault en tête ! A vrai dire, on aurait été surpris que ces entreprises fassent la fine bouche, alors qu'on leur offrait sur un plateau la destruction programmée de tous les véhicules existants, la prise en charge probable des infrastructures manquantes par la collectivité, le tout agrémenté d'attractives primes à l'achat de nouveaux véhicules... Contraindre tous « ceux qui ne sont rien » à jeter leur vieille carriole à essence pour leur refiler un bel hybride tout neuf avec toutes options, qui en aurait rêvé ? L'obsolescence n'aura même plus besoin d'être programmée en usine, elle le sera par la loi !

 

Alors, bien entendu, il peut sembler raisonnable et « pragmatique » pour rester dans l'air de l’Ère Nouvelle, de considérer dans l'annonce faite aux automobilistes les points positifs, et de n'en retenir que l'aspect courageux : personne encore n'avait osé signaler au moteur à explosion sa fin prochaine, En Marche ! l'a fait...

Mais alors, quel est exactement l'enjeu ? Et là est la vraie responsabilité de la vitrine écologique de M. Macron, là est le second point occulté de cette annonce fracassante.

Car de deux choses l'une, soit l'on pense que la préoccupation climatique (et plus largement environnementale) est une lubie d'écolos attardés, qui n'a pour résultat que de faire obstacle à une saine économie, et l'on s'attache, comme D. Trump à doper l'extraction d'hydrocarbures jusqu'à épuisement, et à ridiculiser les recherches catastrophistes. Car on est certain que la science pourvoira à tout.

Soit l'on prend acte à la fois de l'ampleur inédite du risque et des vastes incertitudes qui demeurent dans ce domaine extrêmement complexe. Alors, s'il faut considérer la possibilité très sérieuse d'un point de basculement où les équilibres climatiques seraient rompus sans espoir de retour, la frilosité n'a plus de sens, la raison économique non plus, et le rôle d'une conscience écologique du pouvoir politique est d’œuvrer dès maintenant à une prise de conscience généralisée. Alors il n'est plus temps de demi mesures, plus temps de caresser dans le sens du poil les fabricants d'automobiles ni les automobilistes, plus temps de consulter les sphères financières pour connaître leur point de vue et mesurer l'impact sur les bourses de la survenue d'une taxation des transactions.

Il est temps par contre de recoller enfin les morceaux épars de la problématique environnementale, qui va de la perturbation du climat à la désorganisation des océans en passant par l'épuisement des ressources terrestres et l'extinction massive des espèces vivantes, et aux conséquences sociales de l'aveuglement. Il est temps d'en faire le sujet principal d'une ligne politique et non un accessoire du théâtre du pouvoir.

C'est cela que l'on devrait attendre d'une véritable prise en compte de l'écologie par le pouvoir politique, c'est à ce défi que la nomination de M. Hulot a prétendu répondre, et c'est cette attente qui sera très probablement trahie. Non par M. Hulot lui même dont le projet humaniste est cohérent et dont le projet de société a placé la barre au bon niveau, mais par sa participation à l'édifice « En Marche ! » dont ce n'est manifestement pas la préoccupation essentielle. Et gravement trahie, puisque M. Hulot a été instauré en héraut des préoccupations environnementales, en Joker de la sauvegarde du climatx.

Car que nous dit réellement ce plan, emblématisé par l'annonce percutante de la mise à mort du moteur à explosion ? Tout simplement que nous n'avons pas d'inquiétudes à avoir, que tout pourra continuer comme avant, une énergie en remplaçant une autre, et une innovation technique supplantant la précédente. Que nous irons toujours faire le courses à l'Hypermarché avec notre auto pour peu que nous soyons raisonnables et achetions une belle machine à carburants modernes. Nous et l'ensemble de la planète bien entendu.

Eh bien non, si préoccupation environnementale il y a en Macronie, alors il lui faut s'attaquer de front aux concepts du capitalisme libéralisé en dénonçant l'impasse de la croissance, du productivisme, de la domestication de la nature, du transport sans coût et de l'innovation salvatricexi, et en cessant d'entretenir l'illusion mortifère que cette approche est compatible avec la sauvegarde du seul monde dont nous disposonsxii.

De ce point de vue, il est à craindre que l'épisode Macron – Hulot ne soit qu'une dramatique perte de temps, une parenthèse d'illusions où l'on aura laissé échapper l'occasion de prendre à bras le corps le problème.

Et de fait, la réticence de Nicolas Hulot à réellement prendre en compte la dimension politique de la question écologique – probablement la condition première de sa « Macron-compatibilité » - ne permettait pas une réelle mise en cause des choix de société du capitalisme libéraliséxiii.

Le plus grave étant qu'en acceptant le casting proposé par l'olympien chef de l'Etat, M Hulot s'est résigné par le fait à en accepter le « pragmatisme », à faire siennes ses contraintes économiques, politiques et communicationnelles. Sa participation vaut donc aux décisions gouvernementales le label vert garanti par sa célébrité sans tâche ; elle est alors de nature à affaiblir les réticences qui pourront être manifestées par d'autres esprits, plus exigeants et lucides, ce qui de toute évidence était le but poursuivi par l'omniscient président. Dommage pour N. Hulot ; le Grand Jaurès ne s'y était pas trompé, qui préféra aux mirages du pouvoir sa liberté de parole et de ton, demeurant ainsi une conscience sans prixxiv.

 

Gérard Collet

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iLa taxe européenne sur les transactions financières semble ainsi avoir déjà de gros plombs dans l'aile.

iiiNicolas Hulot : « Nous visons la fin de la vente des voitures à essence et diesel d’ici à 2040 ». Le Monde, 06/07/2017.

ivOn peut toutefois craindre que ce magnifique projet ne soit contrecarré par la nouvelle relation Macron-Trump, emblématisée par le glorieux bras de fer par lequel notre président a fait ressentir à son interlocuteur sa détermination, sa force, et celle de la France. Il n'est guère douteux que M. Trump, subjugué par cet affrontement symbolique, rejoindra enfin le camp des décideurs raisonnables se rangeant à l'accord de Paris. Alors les chercheurs américains n'auront plus de raison de venir se réfugier au pays des lumières et resteront au soleil de Californie.

vLa Tribune, 17/07/2017 : En Allemagne, la fin du moteur thermique coûterait 600.000 emplois.

viLa Tribune, 4 décembre 2013, déjà... « Le véhicule électrique, pas si écologique que ça ! »

viiPar exemple : « Le lithium, nouvel eldorado ou mirage éphèmère ? »


http://www.enerzine.com/le-lithium-nouvel-eldorado-ou-mirage-ephemere/9476-2009-10
et aussi : « [FRANCAFRIQUE] Le pacte colonial ou la vraie cause des guerres en Afrique ».
http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2011/01/06/2362189_francafrique-le-pacte-colonial-ou-la-vraie-cause-des-guerre-en-afrique.html

viiiC'est dans les analyses quelque peu approfondies de certains journaux qu'il faut aller chercher quelques éléments de réflexion, mais en aucun cas dans les annonces destinées au grand public, qui ont toutes laissé croire au pas décisif franchi grâce à la profondeur de la pensée du nouveau pouvoir et à sa capacité de décision...

ixLes Echos, 13 juillet 2017

xLe « renoncement » de la France dans la négociation relative aux perturbateurs endocriniens ne fait qu'amplifier cette impression. (Perturbateurs endocriniens : la France capitule, Le Monde, 04/07/2017).
La France, qui avait jugé insuffisant le même texte en mai dernier, a finalement voté pour, abandonnant la Suède, le « Danemark et six autres États, dans le combat mené depuis des années contre les critères proposés par l’UE. Revirement spectaculaire ! » NPA29.unblog.fr

xiOn peut à ce sujet se reporter aux analyses de l'Institut Momentum, pour lequel la « sortie par le haut » à base de solutions hyper technologisées pourrait fort bien être une impasse... http://www.institutmomentum.org/
lire par exemple : « Faut-il prendre l’effondrement au sérieux ? » de Ph. Bihouix.

xiiSil nous restera heureusement la possibilité de suivre Stephen Hawking et Elon Musk dans leur fusée à destination de Mars... si toutefois ils nous y accordent un strapontin.

xiiiSelon le Conseil Scientifique d'Attac : « Le plan climat présenté ce jeudi 6 juillet par Nicolas Hulot ne permet pas de mettre fin aux tergiversations de l’exécutif français depuis la COP 21 : les chantiers annoncés sont nombreux mais les mesures concrètes insuffisantes. Il fait l’impasse sur une série de points durs : la taxe sur les transactions financières, les accords de libéralisation du commerce et de l’investissement ou encore la primeur qui doit être donnée aux engagements climatiques sur les politiques de compétitivité économique. La focalisation sur la neutralité carbone en 2050 ouvre la porte à des options technologiques inappropriées et dangereuses et à la généralisation d’inefficaces et défaillants marché carbone. »

xivA la fin du mois de mai 1914, Jean Jaurès examine la question de l’exercice du pouvoir [...] La première condition, c’est que ses délégués au gouvernement puissent, en cette qualité, continuer et développer leur propagande pour notre idéal suprême [...] Et puis, pour qu’un parti puisse être tenu d’accepter et d’exercer le pouvoir, il faut qu’il puisse réaliser au pouvoir son programme minimum. »
https://jean-jaures.org/sites/default/files/NOTE-19-Jaures2014.pdf



10 réactions


  • Dzan 25 juillet 2017 10:29

    Un exemple parmi tant d’autres.
    Possesseur d’une Megane 1 de 1998 ( j’ai le droit d’aller dans Paris. Yessss !) équipée d’un vieux Diesel affichant 350000 kilomètres.
    Mr Hulot grand amateur d’hélicoptère et de Consolidatded Catalina -avion de la seconde guerre mondiale- consommant 250 litres / heure/moteur (il y en a 2)- me propose, de jeter ma vieille caisse, et m’offre 1000 euros pour m’acheter une voiture électrique.
    Ma Mégane, avec son attelage me permet de tirer ma remorque de végétaux pour me rendre à la déchetterie, située à 8 kilomètres.( Donc, je pollue plus que je ne trie)
    Si je m’achète une caisse vottaïque du même gabarit, va falloir une sacrée batterie, que je fasse équiper mon garage d’une prise conséquente ? etc..
    M’sieur Hulot en 2040, il y a belle lurette que je serai mort, et vous, plus ministre.
    Allez, vous faire voir.
    Au fait, chez les Teutons, il y a un sacré binz avec le AD Blue. Pijot aussi a adopté ce système.


    • christian-jacques 25 juillet 2017 23:02

      hulot devrait essayer le pédalo !

      je vais créer un parti politique anti nationaliste ca je suis pour juste l’Europe avec un seul président pour l’Europe entière des seuls députés Européens et idem pour les sénateurs. Donc des lois Européennes égalitaires pour toutes les régions d’Europe tous ensemble égalitaires que d’économies en perspective le cout de l’adhésion 1 € pour la forme. ce qui me permettra de connaître le nombre de million de membres les millions récoltés seront distribués chaque année a des fondations d’aides. le tout sans haine ni violence


  • generation désenchantée 25 juillet 2017 11:41

    est ce que hulot et macron , avant de faire leur com , ont envisager les conséquences de leurs décisions

    -risques de guerre style république démocratique de congo , dans les pays possédant des gisements d’ éléments rare indispensable pour ces millions de batteries

    - augmentation du chômage par la perte d’emplois des filières touchées par ce plan


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 25 juillet 2017 12:38

    Le green washing a été inventé et mis au point par Al Gore qui a tité les ficelles de la COP .


    Le business vert est une variante culturelle de l’ensemble des positionnements des globalistes (N.O.M.). Hulot et Macron ne sont que des petits barons dans ce royaume de l’imposture. 

  • UnLorrain 25 juillet 2017 12:47

    ’tiiinnn Ch’ui vert ! C’est un des meilleurs 4x4 qui se fait fracasser par la grue sur la photo ! Un Land bordel !


  • Gabriel Gabriel 25 juillet 2017 13:52

    Le moteur à air comprimé du Français Guy Nègre a été tourné en dérision par nos têtes pensantes ou devrais je plutôt dire têtes sonnantes et trébuchantes. Pourtant pollution = zéro. C’est l’indien TATA qui a racheté le brevet. Monsieur Hulot, le pouvoir corrompt, étonnant que vous ne le sachiez point où alors votre besoin de reconnaissance a perdu patience ?




  • zygzornifle zygzornifle 25 juillet 2017 14:26

    les écologistes au pouvoir sont encore plus dangereux que la pollution qu’ils combattent .......


  • zygzornifle zygzornifle 25 juillet 2017 14:32

    Chaque locataire dans une tour de 20 étages laissera pendre une rallonge électrique par la fenêtre pour recharger son tas de boue ..... Wouhahahaha et dans les 1000 cités de non droit les jeunes ne pourront plus cramer les réservoirs des bagnoles donc ils aspergerons avec l’acide des batteries ça va être coll pour le 14 juillet et dans les manif fini les cocktails Molotov sur la flicaille remplacés par les jets d’acide ....


  • zygzornifle zygzornifle 26 juillet 2017 17:10

    Hulot a fait un malaise car ce matin en allant au boulot il a croisé un vieux diesel des années 2000 .... Tien au fait en tant que fonctionnaire aurat’il un jour de carence en moins ? 


  • zygzornifle zygzornifle 27 juillet 2017 10:57

    Avant dans la royauté le roi avait son fou qui le distrayait maintenant dans la république le président a son écolo ....


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