mardi 3 janvier 2017 - par Laurent Herblay

Nouvelle humiliation pour la Grèce

Mais quand cela cessera-t-il donc ? Voilà bientôt 7 ans qu’Athènes est devenue le vassal trop obéissant de ses créanciers tortionnaires, parce qu’une majorité des Grecs préfère ne pas couper le lien monétaire, mais aussi institutionnel avec une Union Européenne qui les maltraite pourtant depuis trop longtemps, avec des conséquences humaines effarantes. Nouvel exemple ce mois-ci.

 

Une tutelle démocratique toujours plus violente
 
 
Malheureusement, cela a irrité les tortionnaires du pays, non informés, qui ont décidé de suspendre les dérisoires mesures d’allègement de la dette, comme le rapportait l’intéressant blog Le vent se lève. Sur son blog, Sapir avait dénoncé « la honte et la colère  », rappelant le lourd tribut que le pays paye aux plans européens, avec un investissement divisé par trois et revenu au niveau de 1996. Mais finalement, le 24 décembre, l’Eurogroupe a annoncé avoir repris le dialogue à la réception d’une lettre d’Athènes répondant aux inquiétudes des créanciers. Les mesures sont dérisoires, proposant de réduire de 20 points (à peine plus de 10%) le poids de la dette d’ici à 2060 (et pourquoi pas 2100 ?).
 
 

 

Je suis curieux de connaître le jugement que l’histoire portera sur le traitement de la crise Grecque, provoquée par une intégration monétaire profondément dysfonctionnelle et une bulle financière privée. Mais ce qui est effarant, c’est de constater à quel point un peuple peut se convaincre majoritairement, pour le moment, de suivre ces politiques aussi humiliantes qu’inhumaines.
 


17 réactions


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 3 janvier 2017 09:39

    Pourquoi la Grèce ne veut-elle pas couper ce lien à votre avis ?


    Parce que les banquiers grecs et les grecs très riches (armateurs, groupes hoteliers etc...) savent que l’alternative à la situation actuelle est la solution adoptée par l’Islande : ils perdraient tout et certains iraient en prison.

    Ils préfèrent que leurs dettes soient remboursées par les contribuables, même si les intérêtes eux-mêmes représentent plus que les ressources fiscales.

    Cette situation ubuesque a au moins permis de démasquer Tsipras et Syriza : des manipulateurs d’opinion servant d’écran entre les puissants et la populace.

    • alinea alinea 3 janvier 2017 17:28

      @Jeussey de Sourcesûre
      Je ne crois pas ça ! il n’y avait aucune manipulation de la part de Tsipras, simplement l’idée illusoire de pouvoir peser. Ce désir est à mettre sur le compte de l’entourloupe pour leur vendre l’UE, mais peut-être surtout, l’Histoire de la Grèce qui rêvait d’être européenne.
      Européens, une civilisation qui a forgé la nôtre et qui a été au cours des siècles assujettie à l’Orient !
      Il leur faudra du temps pour abandonner ce que,peut-être, ils prenaient pour un dû.
      Lisez l’article de Éric Toussaint.


    • jaja jaja 3 janvier 2017 17:46

      @alinea, J’ai du mal à croire que vous lisiez Éric Toussaint, ce membre d’Attac et de la LCR belge, figure de gauche et qui écrit à propos d’une Conférence sur la Syrie interdite par les autorités belges :

      « La conférence organisée par l’asbl Formation Léon Lesoil avait pour but de discuter de la barbarie du régime syrien et de Daesh, du soulèvement populaire en Syrie et de la solidarité à construire avec les courants démocratiques et anticapitalistes d’ici et de là-bas.

      Les intervenant.e.s prévu.e.s à la conférence étaient : Joseph Daher, docteur en développement de l’université School of Oriental African Studies (SOAS – Londres), et assistant à l’université de Lausanne, membre de solidaritéS et du Courant de la Gauche Révolutionnaire en Syrie. Sophie Aujean, spécialiste du Moyen Orient à Amnesty International et membre du collectif citoyen « Action Syrie ». Pascal Fenaux, journaliste au Courrier International et membre du comité de rédaction de La Revue Nouvelle. Ainsi que Rhodi Mellek, du comité pour le Rojava (Kurdistan syrien), représentante à Bruxelles du PYD (Parti de l’union démocratique). »


    • jaja jaja 3 janvier 2017 17:49

      @Alinéa

      Ce même Éric Toussaint qui ne se cache pas derrière son petit doigt pour parler de la capitulation de Tsipras :

      http://www.cadtm.org/Eric-Toussaint-temoigne-sur-la


    • alinea alinea 3 janvier 2017 18:12

      @jaja
      Personne ne doute de la capitulation de Tsipras ! je dis juste qu’elle n’était pas préméditée, qu’il était sincère !
      L’article de Toussaint que je donne plus bas fait un historique très claire de « la chose » !!


    • Attilax Attilax 3 janvier 2017 23:45

      @alinea
      Sincère ? Il a baissé son froc au bout de deux mois et demi ! Waaah, quelle dure lutte ! Qu’est-ce que ça aurait été s’il n’avait pas été sincère, dis-donc ! Tout dans les urnes, rien dans les burnes. Quand je pense au déluge médiatique qui a accompagné son élection, aux éloges de Mélenchon (tiens, c’est marrant, il n’en parle plus du tout), à la soit-disant grand-peur de l’UE. Mouarf ! Quelle mauvaise blague... Il leur reste quoi comme choix aujourd’hui ? Aube Dorée ? Merci Tsipras pour ce bon boulot  !
      Fallait sortir de l’UE, mais ça il ne l’a jamais voulu, pépère, et les grecs non plus. Et ben voilà,ils sont maintenant plus que fixés sur l’amour que leur portent leurs seigneurs et maîtres. Il n’y avait qu’une solution pour eux : se barrer de l’UE, planter les créanciers et repartir à zéro. Ils en auraient chié, certes, mais ils auraient pu reconstruire. Au lieu de ça, ils se sont condamnés à rembourser pour l’éternité une dette qui ne peut mathématiquement pas être remboursée. Ils ont absolument voulu rester dans cette belle UE, où règne la paix, la croissance et la civilisation ? ils en payent aujourd’hui le prix... Ça fait cher la sodomie nationale. Et Tsipras, le « sincère », en oblitérant la dernière chance de ce pays de sortir de ce bourbier infâme, aura été une parfaite mère maquerelle, il le prouve encore aujourd’hui... Je ne crois pas une minute à sa sincérité, désolé.


    • alinea alinea 4 janvier 2017 10:24

      @Attilax
      Si, il en a parlé ; il a dit qu’à sa place il aurait décrété la banqueroute.
      Écoutez la vidéo de Toussaint que donne jaja, à défaut de lire l’article que je donne plus bas, avant de dire des conneries !
      Élu en janvier, il a capitulé en juillet. deux mois quoi !


    • Attilax Attilax 4 janvier 2017 21:22

      @alinea
      Pourquoi, 4 mois de plus, ça change grand-chose ? Une sincérité de 2 ou de 6 mois, c’est différent ?
      Il a essayé de faire les gros bras, comme Mélenchon voudrait le faire, mais il n’a pas osé franchir le cap de tout plaquer. Et je suis sûr qu’il savait dès le début qu’il n’irait pas au bout... Sans ça il l’aurait fait, non ?


    • alinea alinea 5 janvier 2017 21:29

      @Attilax
      Au bout de quoi ? Il n’a jamais été question pour Syriza de quitter l’UE !! il a été élu en connaissance de cause !
      Je ne dis pas que je l"approuve, mais cracher sur les gens à terre m’a toujours dégoûtée !


  • alinea alinea 3 janvier 2017 11:20

    C’est bien que vous en parliez, cela m’évitera de le faire !
    Je conseille à tous cet excellent article de Éric Toussaint ; il nous rappelle entre autres d’où vient notre si faramineuse dette qui nous apporte de si merveilleux programmes chez tous les candidats de droite, complexée ou pas !
    On y trouve quelques schémas très parlant !!
    http://www.les-crises.fr/grece-les-banques-sont-a-lorigine-de-la-crise-par-eric-toussaint/


    • alinea alinea 3 janvier 2017 12:41

      @oncle archibald
      Qui était au pouvoir à l’époque ?
      Cet article est compréhensible, même si on ne saurait l’annoter ou le commenter quand on n’est pas économiste ! On en retient ce qu’on peut, mais ce qu’on en retient est très clair !


    • alinea alinea 3 janvier 2017 16:23

      @oncle archibald
      À peu près tous les peuples d’occident ont cédé à cette « obligation » d’emprunter pour garder ou améliorer leur niveau de vie ; ça a mal fini pour tout le monde ! Les Français sont restés épargnants, sauf quelques surendettés, ce n’est pas une raison pour les regarder de haut !


  • baldis30 3 janvier 2017 11:49

    Et pendant ce temps....

    a) l’Allemagne n’a toujours pas remboursé à la Grèce sa dette de guerre parfaitement prouvée, constituée pour une grosse part de factures impayées ... 180 milliards d’euro au minimum ....

    b) la Deutsche Bank devrait se retrouver en faillite compte tenue de ses dettes et de l’amende américaine Ah oui ... to big to fail ..... Quand aux grecs, ils ont un nez si particulier et des cheveux si noirs qu’ils ne sont pas si purs aryens que ça ... Et en plus ils sont pauvres ....


    • leypanou 4 janvier 2017 10:53

      @baldis30
      Quand aux grecs, ils ont un nez si particulier et des cheveux si noirs qu’ils ne sont pas si purs aryens que ça ... Et en plus ils sont pauvres .... : si, si, ils sont de bons à rien.


  • zygzornifle zygzornifle 3 janvier 2017 16:04

    Se faire Merkelliser jusqu’à la moelle est une fin atroce pour le peuple grec .....


  • Doume65 3 janvier 2017 17:15

    « Mais quand cela cessera-t-il donc »

    Tant que la totalité des actifs (infrastructures et autres) du pays n’appartiendra pas à des privés de l’UE.


  • damocles damocles 4 janvier 2017 09:36


    J’ai lu dernierement un sondage (je ne sais plus où ) sur les peuples qui serait prêts a sortir de l’UE , et les grecs seraient 46% à vouloir la quitter....

    ....allez encore un petit effort ... 


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