samedi 5 septembre 2015 - par Jean-François Dedieu

Un pays de beaux parleurs !

 Aujourd’hui, samedi 5 septembre, un “séminaire d’accueil” organisé par le vice-rectorat (vocabulaire éminemment laïque...) prétend mettre au parfum les nouveaux arrivants.
  Nombreux seront ceux qui viendront gober la bonne parole...

... Mayotte terre de mission... un front pionnier aux dires d’un pathétique syndicaliste inféodé... Un front, certes, mais qui, hélas, n’avance guère, enlisé depuis des lustres dans des boyaux qui n’ont rien d’historique... Un front s’enterrant plutôt toujours plus profond, incapable de remonter à l'attaque contre les problèmes du temps... Le dire, ce n’est pas nier et occulter ce qui est fait, sauf que le pays régresse, que Mayotte piétine. La faute aux politiques, à l’appareil d’Etat, au peuple aussi qui laisse faire (en vertu du rapport entre cause et conséquence, le délitement de la société n’en est pas moins imputable aux premiers nommés !) !
  Certes, on construit des écoles, des collèges mais n’est-ce pas masquer que le premier défi serait de coopérer avec les Comores pour arrêter le flux migratoire ?

La pompe des inaugurations ne s’accompagne pas d’un effort foncier au service de la démocratie : nos “élites" sont en cause ! La solennité des cérémonies ne suffit pas pour garantir et servir les valeurs de la République... “C’est avec des hochets que l’on mène les hommes” disait Buonaparte, aussi lucide que cynique... 

  Le bilan, pourtant lamentable, puisqu’il faut le qualifier ainsi, se retrouve escamoté grâce au sang-froid, au talent oratoire sans lesquels on ne dirige pas.

L’autre jour, j’écoutais le préfet, à la radio et j’ai failli me laisser endormir, à deux doigts de revoir ma façon de dire les choses, exagérée, trop virulente... C'est vrai qu'il parle bien ! Une faiblesse de sa part rappela heureusement le réalisme de la situation... Dans son énonciation stratégique de la bonne volonté affichée tous azimuts, dans sa subtile manoeuvre pour éluder tout ce qui n’a pas été entrepris par l'Etat (Sommes-nous en droit de lui faire endosser les impérities et autres gabégies dont le pouvoir est coupable depuis au moins 40 ans ?), il lui a cependant échappé, à propos de l’immigration incontrôlée, qu’Anjouan n’était qu’à 70 kilomètres !
Si un discours aussi poussif qu’agacé tel celui de la vice-recteur confondant guérilla et “guerillera” (http://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2015/01/mayotte-en-danger-les-guerilleros.html) dénote sur le champ l’embarras, la méforme liées sûrement à l’insincérité de la prestation, ce n’est pas pour autant qu’il faut se laisser bercer et ramollir par un langage châtié et fleuri...


Les circonstances actuelles exigent un parler vrai, sans artifice, fruste même ! Quand j’entends notre premier ministre concéder qu’il faut s’habituer à vivre avec le terrorisme (1), je préfère Poutine affirmant qu’on les attrapera par les couilles jusque dans les chiottes !

(1) ne parlons pas de ses contradictions flagrantes concernant les quotas d'immigrés dans l'UE !

photos autorisées : 1. "Vladimir Putin-5 edit" by Kremlin.ru. Licensed under CC BY 3.0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Vladimir_Putin-5_edit.jpg#/media/File:Vladimir_Putin-5_edit.jpg
2. Aigle impérial : wikipedia.



5 réactions


  • Pere Plexe Pere Plexe 5 septembre 2015 17:41

    Mayotte...encore un cas d’auto détermination applaudi par la France.

    Mais à l’heure de la Crimée elle semble avoir oublié...
    Étonnant non ?

  • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 5 septembre 2015 18:25

    Merci d’intervenir Pere Plexe. A première vue, si un lobbying pro-Mayotte a été particulièrement actif et a certainement pesé dans le choix des Mahorais, notre population « hexagonale » est restée pour le moins réservée même si les partis de gauche étaient à l’époque pour une émancipation autre. Giscard qui ne pensait qu’à la présidentielle avait promis (à nos frais) la nationalité française aux indépendantistes comoriens ainsi qu’à Mayotte si elle liait son destin à l’ensemble de l’archipel (70000 voix en jeu).
    Mitterand, lui, a toujours fait sentir qu’il n’approuvait pas le choix de l’île de rester française. Lors d’un voyage officiel, il s’est posé à Moroni puis à Tananarive... attitude pour le moins méprisante à l’encontre d’une terre française.
    Quant au rapprochement du cas avec celui de la Crimée, plus d’un siècle séparent l’attribution par Khrouchtchev de la péninsule à l’Ukraine et la vente de Mayotte par le sultan Andriantsouli aux Français.
    Et puis dans le cas récent du retour de la Crimée à la Russie, c’est bien la présence d’une population majoritairement russe qui a été déterminante alors que l’implantation de Français à Mayotte était plus que confidentielle.
    Pour ce qui se passe aujourd’hui, il est vrai que le pourrissement de la situation, en laissant passer nombre d’immigrés clandestins qui plombent l’économie, revient à rendre de fait l’île aux cousins comoriens, eux aussi colonisateurs par le passé. Personne ne conteste que désormais plus de la moitié de la population de Mayotte est étrangère... 


  • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 5 septembre 2015 19:31

    Correctif : rendons à César ce qui appartient au tsar : « On ira buter (les terroristes) jusque dans les chiottes. »
    Pardon d’avoir imprudemment relevé auprès d’un tiers (l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours... russe... peut-être celui tué par Giscard) 


  • nours77 nours77 6 septembre 2015 15:20

    Mouais c est toujours mieux que part chez nous...



  • Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 23 septembre 2015 08:39

    « La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration. » Art 15 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen


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