lundi 6 février 2012 - par Tibet Libre

Alors que les troubles se multiplient au Tibet, le premier ministre tibétain appelle à un soutien international

Tensions et répressions se multiplient au Tibet faisant des dizaines de morts et de blessés, et des centaines d’arrestations, suscitant la crainte un embrasement. Le premier ministre tibétain Lobsang Sangay appelle les autorités chinoises au dialogue et la communauté internationale à un soutien pour la cause tibétaine et son combat non-violent.

A Drango, au Tibet oriental, plus de 100 manifestants tibétains ont été arrêtés lors d’une fusillade de la police chinoise le 23 janvier 2012. Au moins six personnes ont été tuées et 60 blessées, certaines grièvement. Selon des témoins, les manifestations de Drango qui appelaient à la liberté pour le Tibet étaient pourtant pacifiques.

A Serthar, ville sous état de loi martiale depuis les manifestations massives du 24 janvier, trois Tibétains se sont immolés par le feu le 3 février 2012. "Les trois Tibétains ont appelé à l’unité du peuple tibétain et ont protesté contre le gouvernement chinois" selon un Tibétain.

Les troubles se multiplient au Tibet au moins 7 manifestants tibétains ont été abattus par la police chinoise. Depuis l’an dernier, environ 20 Tibétains se sont immolés par le feu en raison de la tension qui règne au Tibet oriental. Signe de l’accroissement de la répression, à Lhassa, des Tibétains qui s’étaient rendus en Inde pour un simple pèlerinage sont arrêtés pour être interrogés.

Devant l’augmentation des tensions, et face au risque d’un embrasement, le premier ministre tibétain en exil Lobsang Sangay demande le soutien de tous les défenseurs de la démocratie et droits de l’homme sous la forme de manifestation d’envergure contre la violence exercée par le gouvernement chinois au Tibet, le mercredi 8 février 2012. Il a déclaré : « Pour montrer notre solidarité avec les Tibétains au sein du Tibet, j'appelle les Tibétains et leurs amis du monde entier à manifester. Envoyons un message clair au gouvernement chinois et rappelons lui que la violence et le meurtre à l'encontre des tibétains innocents est inacceptable ! Je vous demande à tous d'effectuer ces manifestations dans le calme, en accord avec les lois en vigueur dans vos pays respectifs, et avec dignité. ».

 La Communauté Tibétaine en France a choisi de se réunir à partir de 15 heures devant l'Assemblée Nationale à Paris pour se rendre ensuite à l’ambassade de Chine à Paris. Le choix de l’Assemblée nationale est symboliquement significatif, d’une part parce que les Tibétains s’engagent dans une démocratie laïque, sous la direction de Lobsang Sangay, personnalité laïque élue démocratiquement par les Tibétains en exil en août 2012, et qui remplace maintenant le Dalaï lama qui a pris sa retraite politique définitive, et d’autre part parce que les Tibétains attendent un soutien des représentants de la France, pays des droits de l’homme, soutien d’autant plus important qu’ils ont choisis la voie de la non-violence dans leur combat.

En se rendant à l’ambassade de Chine, les Tibétains veulent aussi s’adresser aux représentants de la Chine, pour exprimer leur anxiété et leur inquiétude sur la situation critique au Tibet où les troubles se multiplient. Les Parlementaires tibétains appellent le Président Hu Jintao à la compréhension et au respect des libertés, ce qui suppose de mettre fin à la répression. Ils demandent notamment que soit retirer les gros renforts militaires afin de réduire la tension de manière immédiate, qu’une mission d’enquête indépendante ou une délégation tibétaine visite le Tibet, que les prisonniers politiques soient libérés, que le dialogue avec les Tibétains reprenne dans l’objectif d’une véritable solution concernant la question du Tibet.



46 réactions


  • Emmanuel Aguéra LeManu 6 février 2012 10:28

    SIR ! Yes, SIR !


    • Tibet Libre Tibet Libre 6 février 2012 18:38

      Quelques réflexions en réponse. D’une part, les moines représentent une minorité dans la population tibétaine, actuellement, comme dans le passé. Si le premier ministre est un laïque, c’est une démonstration de l’évolution de la politique tibétaine qui se sépare du religieux.

      S’il a pu exister des problèmes au Tibet, leur origine est d’une certaine complexité. Il est bien difficile d’en juger sans connaître les aspects historiques.

      Quoiqu’il en soit, les Tibétains du 21ieme siècle ne sont pas responsables de ce passé, mais ils le sont de l’avenir : les Tibétains en exil ont mis en place une démocratie laïque dans la perspective du Tibet futur.

      Concernant l’indépendance, le premier ministre tibétain ne la demande pas : il demande une réelle autonomie pour les Tibétains dans la République populaire de Chine, et le dialogue pour des négociations.

      Les Tibétains aspirent, et qui pourrait les en blâmer, à la démocratie et au respect des droits de l’homme. Sans aucun doute, ils attendent un soutien de la part de ceux qui défendent ces valeurs.  

      Prmouvoir ces valeurs pour la Chine ne peut que lui être salutaire, car tôt ou tard, la Chine viendra à la démocratie. Il serait dans l’intérêt de tous qu’elle y vienne par un changement pacifique sous tendu par une méthode non-violente ce qui est cas de la cause tibétaine.

      Pour plus d’information sur le lieu de la manifestation à Paris :

      http://www.tibetan.fr/?Appel-a-la-manifestation-le-8


    • Tarouilan Tarouilan 6 février 2012 22:26

      Le Tibet d’avant 1951 n’avait rien du paradis démocratique que nous dépeignent les adeptes des sectes bouddhistes et ceux qui, par bêtise ou par anticommunisme, reprennent leurs mensonges. C’était un pays féodal, pratiquant le servage et même l’esclavage à grande échelle. Une minorité de propriétaires de serfs - nobles, autorités locales et chefs de monastères - possédait toute la terre et les forêts ainsi que la majeure partie du bétail.

      Quelques 200 à 300 familles dominaient le Tibet. Au sommet, le Dalaï Lama, plus grand propriétaire de serfs, chef religieux et chef politique autoproclamé.

      Les serfs étaient accablés de taxes et obligés de labourer gratuitement et avec leurs propres bêtes de trait les 70% de terres que se réservait le seigneur. Ils étaient en outre tenus d’effectuer diverses corvée : la « corvée de conscription » (service militaire avec ses propres vêtements et sa propre nourriture) ; la « corvée de pied » (transport de denrées au profit du seigneur) ; la « corvée de main » (tonte de l’herbe et approvisionnement des officiels du gouvernement local en bois de chauffage, en beurre et autres biens). Le « Ula » était la forme de corvée la plus courante. Elle obligeait les pauvres à servir chaque seigneur de passage dans leur village, en lui apportant tout ce qu’il demandait : matelas, cheval, paille, tente, table, viande, beurre, thé et jeunes filles. Il n’était pas rare, sur les routes de l’ancien Tibet, de voir un serf courir derrière un noble à cheval, dans l’espoir de récupérer son unique monture à l’arrivée...

      On parle de droits de l’homme ? Alors parlons de la justice telle qu’elle était pratiquée dans le Tibet féodal. L’exécution publique des serfs était courante. Parfois, ils étaient d’abord éventrés, puis traînés dans la ville avant leur exécution. Le code pénal (écrit), qui fut rédigé par le gouvernement local tibétain d’avant 1951, divisait la société en trois classes. La classe supérieure comportait les « Bouddhas vivant », les nobles et les hauts fonctionnaires d’État.

       La classe inférieure comportait les serfs et les esclaves. Si un membre de la classe inférieure offensait un membre des classes supérieures, l’une des peines suivantes était appliquée : yeux arrachés, jambes hachées, mains ou langue coupés ou encore être jeté du haut d’une falaise. Une simple accusation suffisait ; l’accusé, s’il était membre de la classe inférieure, n’était pas entendu. Si un membre de la classe inférieure assistait incidemment au viol de sa fille ou de sa femme par un seigneur, il devait avoir les yeux arrachés.

      Les monastères tibétains, « hauts lieux du recueillement et de la spiritualité » (dixit la propagande), étaient eux-mêmes propriétaires de serfs dont ils exigeaient l’impôts et la corvée. Au sein du monastère, le pouvoir était entre les mains de quelques « Grands lamas » issus des familles nobles et qui ne travaillaient pas. Les lamas inférieurs, issus des classes pauvres, constituaient la majorité des moines. La plupart d’entre eux étaient devenus lamas par obligation : lorsqu’une famille avait trois garçons, l’un d’entre eux était contraint de devenir lama. D’autres entraient au monastère pour échapper à leurs dettes ou simplement pour survivre. Ces lamas pauvres, souvent enrôlés de force dès le plus jeune âge, étaient contraints aux tâches les plus dures. Les archives du monastère de Zheibung, dans la banlieue ouest de Lahsa, font état d’une moyenne de 300 moines en fuite chaque année, au péril de leur vie : le lama en fuite risquait la peine de mort s’il était repris.

      Quand le Dalaï chantait les « Sutras de la damnation », des têtes humaines, du sang, des cœurs et des chairs humaines fraîchement dépecées servaient d’offrandes. Un tel rite eut encore lieu en automne 1948, quand le Dalaï décida de chanter des « Sutras » sur la Place de Lhassa, dans l’espoir de contrer la révolution communiste. A cette occasion, 36 jeunes furent arrêtés ; 21 d’entre eux furent mis à mort pour servir d’offrandes.

      En 1959, les trois principaux monastères possédaient 321 manoirs, 147.000 ha de terres, 26 pâturages, 110.000 têtes de bétail et 40.000 serfs. La famille du précédent Dalaï Lama possédait personnellement 27 manoirs, 36 pâturages, 6.170 serfs paysans et 102 esclaves domestiques. Leur propriété mobilière s’élevait à 160.328 talents d’or, 95.000 talents d’argent, 20.331 pièces de bijouterie et 14.676 articles vestimentaires".


  • Pierre-Marie Baty 6 février 2012 10:33

    L’histoire du Tibet est parsemée en long et en large de guerres fratricides sanglantes entre Tibétains de différentes chapelles, mais apparemment ça ne dérange absolument pas pour nous vendre les moines tibétains comme des gentils pacifistes non-violents.

    Le Tibet historique du début du XXe siècle était bien l’endroit où les droits de l’Homme étaient encore plus piétinés qu’en Chine — qui n’est pas un modèle en la matière, c’est dire — mais apparemment ça ne dérange pas davantage pour nous vendre le combat pour la sécession du Tibet comme un combat pour les droits de l’Homme.

    Cet article est manichéen au possible. Les Chinois ne sont peut-être pas des modèles, mais nous vendre les Tibétains comme des agneaux doux et gentils, ça ne marchera qu’avec les incultes. Or construire un discours non en fonction de la vérité mais en fonction du niveau de culture de l’auditoire, ça porte un nom, ça s’appelle de la démagogie.

    Militer pour l’indépendance du Tibet a autant de pertinence que militer pour l’indépendance de la Bretagne. Le Tibet est une province autonome chinoise, et aucun Etat dans le monde, jusqu’aux plus hostiles à la Chine, ne le reconnait sous un statut différent. Il serait bon de vous interroger pourquoi.

    Et éventuellement de découvrir qui aurait un furieux intérêt à ce que les choses soient différentes.

     


    • Gollum Gollum 6 février 2012 11:14

      aucun Etat dans le monde, jusqu’aux plus hostiles à la Chine, ne le reconnait sous un statut différent. Il serait bon de vous interroger pourquoi.


      Complètement idiot comme commentaire. Vu le poids de la Chine, personne ne va s’amuser à aller les exciter. Suffit de voir comment Sarkozy à propos du Dalaï Lama a roulé des mécaniques au moment des jeux olympiques en Chine, pour finalement se coucher devant celle-ci comme tout le monde d’ailleurs...

      Après tout que valent quelques moines arriérés face aux promesses de contrats mirifiques en Chine ?

    • Pierre-Marie Baty 6 février 2012 16:12

      Posez-vous deux minutes et réfléchissez, voulez-vous.

      Vous croyez vraiment que des Etats comme le Vatican, les îles Barbade, le Liechtenstein, les Maldives, les îles Marshall, Nauru et Palau, St Vincent et les Grenadines, Malte, sont des pays susceptibles d’êtres influençables par d’hypothétiques pressions chinoises ?

      Vous croyez vraiment que la balance commerciale de tels Etats en a quelque chose à foutre de la Chine ? Et vous croyez vraiment que parmi les cent plus petits pays du monde, il ne se trouve pas un dirigeant régnant ou élu assez sensible à la question tibétaine pour reconnaître courageusement l’autoproclamé gouvernement tibétain en exil ?

      Vous croyez vraiment que la Chine envoie des ordres directs à ses ambassadeurs dans tous les pays du monde pour menacer leurs Etats hôtes de rétorsions commerciales dans le cas où ils reconnaîtraient la question tibétaine ?

      Vous croyez ce que vous voulez, mais soyez bien conscient des implications logiques de la thèse que vous défendez, et prêt à les assumer.


  • armand armand 6 février 2012 10:41

    Ce n’est pas parce que le Tibet ait pu connaître un régime féodal et arriéré, que vous jugez unilatéralement inférieur à celui de la Chine à la même période, que vous devez en conclure qu’il ne mérite pas l’indépendance. Et ce n’est pas la politique actuelle de la Chine envers le Tibet qui devrait arranger les choses. Votre comparaison avec la Bretagne est infondée - tout d’abord, la Bretagne n’a pas retrouvé une indépendance reconnue au XXe siècle pour être rattachée par la suite à la France, par la force. Et il ne me semble pas qu’on organise une immigration de masse de Gallaoued en Armor, pour rendre les autochtones minoritaires, tout en opprimant son clergé et ses fidèles !La Chine, comme la Russie, ont constitué des empires coloniaux en même temps que l’Europe - et bien avant aussi. Si je comprends le souci de ne pas déstabiliser les continents (comme lors du démantèlement funeste de l’Autriche-Hongrie et de l’empire ottoman en 1918), je ne vois aucune raison de justifier les structures coloniales de la Chine, alors qu’on s’est dépêché de détruire les nôtres.


    • Pierre-Marie Baty 6 février 2012 16:20

      « tout d’abord, la Bretagne n’a pas retrouvé une indépendance reconnue au XXe siècle pour être rattachée par la suite à la France, par la force. »

      Tout comme le Tibet, ne vous en déplaise, jusqu’à ce que vous nous présentiez des preuves du contraire.

       

      « Et il ne me semble pas qu’on organise une immigration de masse de Gallaoued en Armor, pour rendre les autochtones minoritaires, tout en opprimant son clergé et ses fidèles ! »

      Au contraire : demandez leur avis à des séparatistes bretons sur le marché de l’immobilier en Bretagne et le statut de la langue bretonne à l’école et vous aurez des surprises.

       

      « La Chine, comme la Russie, ont constitué des empires coloniaux en même temps que l’Europe - et bien avant aussi »

      Malheureusement pour vous, le fait est que c’est précisément le gouvernement tibétain qui s’est placé de lui-même sous la protection temporelle de l’empereur de Chine, dans le cadre d’une relation de chôyon (protectorat), afin de les protéger des incursions mongoles. Cet état de fait est reconnu par le Dalai-Lama lui-même et les termes de ce protectorat ont été réaffirmés par lui-même devant Mao au moment où la Chine est devenue communiste.

       

      Vous rendez-vous compte à quel point vos croyances sur la question tibétaine sont basées sur des présomptions fausses, mais commodément éludées par la partie que vous défendez ?


  • Gabriel Gabriel 6 février 2012 11:36

    Finalement, à écouter ou lire certain, on finirait presque par croire que c’est le Tibet qui a envahi la Chine. Ils y en a même qui m’ont dit une fois que le Daila Lama était un agent de la CIA (Sans commentaire)… La mauvaise foi, comme la haine, ne connaît pas de limite. Tristesse …


    • Tarouilan Tarouilan 6 février 2012 22:30

      Le dalaï-lama est-il une sorte de pape du bouddhisme mondial ?

      Ici, il convient de relativiser les choses. 6 % de la population mondiale est bouddhiste. C’est peu. En outre, le dalaï-lama n’est en aucun cas le représentant du bouddhisme zen (Japon), ni du bouddhisme de l’Asie du Sud-Est (Thaïlande), ni non plus du bouddhisme chinois. Le bouddhisme tibétain représente seulement 1/60e de ces 6 %. Et, enfin, il existe de plus au Tibet quatre écoles séparées. Le Dalaï-Lama appartient à l’une d’elles : la « gelugpa » (les bonnets jaunes). Bref, un pape suivi par peu de fidèles religieux, mais par beaucoup d’adeptes politiques…

      Qui sont ses sponsors ?

      De 1959 à 1972 :

      - 180.000 dollars par an pour lui personnellement, sur les fiches de paie de la CIA (documents libérés par le gouvernement américain ; le dalaï-lama a nié la chose jusqu’en 1980).

      - 1,7 million de dollars par an pour la mise en place de son réseau international.

      Ensuite le même montant a été versé via une dotation du NED, une organisation non gouvernementale américaine dont le budget est alimenté par le Congrès. Le Dalaï-Lama dit que ses deux frères gèrent « les affaires ». Ses deux frères, Thubten Norbu (un lama de rang supérieur) et Gyalo Thondrup avaient été embauchés par la CIA dès 1951, le premier pour collecter des fonds et diriger la propagande et le second pour organiser la résistance armée.

      La bombe atomique indienne : le bouddha souriant

      Dès le début, c’est-à-dire quand il est devenu manifeste que la révolution chinoise allait se solder par un succès en 1949, les USA ont essayé de convaincre le dalaï-lama de gagner l’exil. Ils mirent de l’argent, toute une logistique et leur propagande à sa disposition. Mais le dalaï-lama et son gouvernement voulaient que les États-Unis envoient une armée sur place comme ils l’avaient fait en Corée et ils trouvèrent donc la proposition américaine trop faible. (Modern War Studies, Kansas University, USA, 2002). En 1959, les Etats-Unis parvenaient quand même à convaincre le dalaï-lama de quitter le Tibet, mais il fallait encore convaincre l’Inde de lui accorder l’asile. Eisenhower proposait un « marché » à Nehru : l’Inde acceptait le dalaï-lama sur son territoire et les Etats-Unis octroyaient à 400 ingénieurs indiens une bourse d’études afin qu’ils s’initient à la « technologie nucléaire » aux États-Unis. Le marché fut accepté2. En 1974, la première bombe A indienne fut affublée du surnom cynique de… « bouddha souriant »3.

       

      1 “Tibet, Tibet”, P.French, Albin Michel, 2005.

      2 Le major américain William Corson, responsable des négociations de l’époque, Press Trust of India, 10/8/1999.

      3 Raj Ramanna, ancien directeur du programme nucléaire de l’Inde, 10/10/1997, Press Trust of India.


  • Corinne Colas Corinne 6 février 2012 12:34
    Je soutiens à 100% cet article ! 

    On devrait s’informer un peu plus sur le sujet malgré l’intox :
    le gentil gouvernement chinois est venu libérer les pauvres tibétains qui souffraient sous le joug des méchants moines... Belle histoire propagée par un certain homme politique de « gauche » (honte à lui), que certains s’empressent de ressortir à chaque fois que les Tibétains essaient de faire entendre leur malheur là, présentement. La Droite qui s’en moque royalement, ne pipe mot au contraire, ici on lui mâche le boulot. En bref, comme d’habitude, pas de nuance dans la réflexion, c’est toujours blanc ou noir avec un faux débat : pour ou contre le régime féodal ? Bien sûr, c’est non donc si vous êtes contre les méchants moines, vous ne pouvez que cautionner le gouvernement chinois à l’égard du Tibet. Allez hop, emballer c’est pesé, circulez, y’a rien à voir ! :-0



    • Pierre-Marie Baty 6 février 2012 16:37

      Mais enfin, il ne s’agit pas de cautionner quoi que ce soit, mais de reconnaître une souveraineté territoriale ou de la nier.

      Personne n’a jamais dit que le système politique chinois était idéal, ni même bien tout court !

      Mais si vous commencer à nier la souveraineté des régimes qui ne vous plaisent pas sur les régions qui aspirent à l’indépendance, il va falloir acheter des chaises à l’ONU !

       


    • amipb amipb 21 février 2012 20:25

      @Pierre-Mary : l’article ne parle pas d’indépendance, mais des troubles actuels dans la région autonome du Tibet.

      Ce sont les trolls pseudo-communistes habituels qui cherchent à amener la discussion sur le terrain d’une indépendance que ni le Dalaï Lama, ni l’actuel premier ministre en exil ne réclament.


  • Ronald Thatcher rienafoutiste 6 février 2012 12:44

    le communisme chinois dans son plus beau rôle : la persécution de minorités, et si en plus la religion interfère dans la pratique de la doctrine, la mise au pas ne sera que plus sévère.

    Quel courage de s’attaquer à des croyants pacifistes avec des armes de guerre, de pratiquer le substitue de population, la déculturation, le pillage des ressources d’une nation souveraine.

    Dharamsala ultime refuge ou parc à thème pour touristes ?


    • Pierre-Marie Baty 6 février 2012 16:29

      Oui, c’est tellement courageux qu’on en vient à se demander si tout cela tient debout.

      Opprimer quelqu’un qui ne vous veut aucun mal, si ce n’est pas une dépense d’énergie inutile...


    • batikayo 6 février 2012 19:41

      La persecution des minorites ?
      Pouvez vous citer vos sources ?
      Car les minorites en chine ont un statut plus souple que les Hans. Pas d’apllication de la loi de l’enfant unique, conservation de leur culture et tradition (entre autre).
      Par contre pour la religion, ceci est vrai il y a une forte persecution du a l’application de la doctrine communiste maoiste, meme si maintenant il est possible de pratiquer librement une religion qui n a pas ete inventee apres la creation de la Republique Populaire de Chine.


  • easy easy 6 février 2012 12:46

    Je serais grenouille, je n’irais pas chercher du soutien chez des gens qui les mangent


    • Pierre-Marie Baty 6 février 2012 16:00

      Donc si je vous suis bien.

      Le Guardian, comme n’importe quelle agence de presse grand public occidentale, dit des mensonges quand il s’agit de la Bosnie, il dit des mensonges quand il s’agit de l’Afghanistan, il dit des mensonges quand il s’agit de l’Irak, il dit des mensonges quand il s’agit de la Libye, il dit des mensonges quand il s’agit de la Syrie, il dit des mensonges quand il s’agit de l’Iran, mais :

      - On peut les croire quand il s’agit de la Biélorussie

      - On peut les croire quand il s’agit de l’Ukraine

      - On peut les croire quand il s’agit de la Corée du Nord

      - On peut les croire quand il s’agit de la Chine

      - On peut les croire quand il s’agit de la Russie

      - On peut les croire quand il s’agit du Tibet

      Et vous les croyez.

      Libre à vous, mais auparavant prenez des épingles et pointez-les sur une carte.


    • amipb amipb 21 février 2012 20:31

      On peut vous renvoyer le compliment, Pierre-Mary : faut-il croire tout ce que disent les médias chinois ? La Chine n’a-t-elle pas son ministère de la propagande ?

      Les journaux occidentaux pratiquent parfois la propagande, surtout lorsque leurs intérêts sont en jeu (11 septembre, vote sur la constitution européenne, etc) et parfois se trompent (certaines photos de soldats népalais présentés comme des soldats chinois lors des troubles au Tibet, en 2008), mais que gagnerait le Guardian ici ?

      Doit-on vous rappeler que ce journal a été l’un des plus critiques durant les guerres en Irak et en Afghanistan (http://en.wikipedia.org/wiki/The_Guardian#Wars_in_Afghanistan_and_Iraq) ?


  • Robert GIL ROBERT GIL 6 février 2012 13:13

    je ne suis pas pour le regime chinois, mais je ne suis pas plus pour un regime religieux donnant pouvoir aux moines, alors si les tibetains luttent sans reference a la religion, je suis de tout coeur avec eux :
    http://2ccr.unblog.fr/2012/01/20/tibet-paradis-des-moines/


    • Surya Surya 6 février 2012 16:20

      Bonjour Robert Gil,

      Ce qui compte, c’est ce que veut le peuple tibétain pour lui même.
      Personnellement, je ne veux en aucun cas d’un régime religieux, dictatorial ou pas, dans le pays où je vis, mais je ne vis pas au Tibet et si les Tibétains veulent d’un régime religieux chez eux, parce que c’est leur culture et leur mentalité, alors je les soutiens sans les juger, car c’est leur vie, leur pays, leur culture et leur mode de pensée. 
      S’il veulent d’un régime religieux contre l’avis des Chinois qui les ont envahis pour leur imposer brutalement leur point de vue, leur façon de vivre, leur mode de pensée, alors je les soutiens car les peuples ont tous le droit de décider pour eux mêmes.

      Cependant, il faut rappeler encore que le Dalai Lama a officiellement renoncé à son rôle politique, qu’il ne conserve désormais que son rôle religieux (peut-être contre la volonté du peuple tibétain mais cela s’avérait visiblement nécessaire), qu’un gouvernement non-religieux a par conséquent été démocratiquement élu dans la communauté tibétaine en exil, et qu’un retour du Dalai Lama au Tibet ne signifiera donc pas un retour du régime théocratique. Vous êtes donc, de ce fait, de tout coeur avec eux. Merci pour eux  smiley


  • Pierre-Marie Baty 6 février 2012 16:24

    Les chinois ne les ont pas envahis, ils sont simplement revenus dans une région qui leur appartient.

    Les Tibétains n’ont jamais été indépendant depuis pas loin d’un millénaire, ce sont leurs chefs eux-mêmes qui se sont placés sous protection temporelle des empereurs de Chine pour se protéger des agressions extra-territoriales.

    Ce protectorat consenti a été réaffirmé par le Dalai-Lama devant Mao au moment du passage de la Chine au communisme.

    Arrêtez un peu avec le mythe de l’invasion chinoise ! Ce n’est pas parce qu’il n’y avait plus d’administration chinoise en état de fonctionner dans cette région au début du XXe siècle lors de l’effondrement de l’Empire de Chine et le passage du Kuomintang au pouvoir que le Tibet s’est retrouvé indépendant : il faisait toujours partie de la Chine, de l’avis du Dalai-Lama lui-même.


    • Surya Surya 6 février 2012 16:59

      Pierre Marie Baty, vous vous trompez. Le Tibet n’a jamais « appartenu » à la Chine, mais il a toujours été convoité par elle. De plus, dire que le Tibet n’a jamais été indépendant depuis pas loin d’un millénaire, c’est tout simplement faux ! Relisez votre histoire du Tibet.

      Quant au protectorat consenti, je suis sûre que vous n’ignorez pas que le Dalai Lama n’était même pas présent au moment de la signature de l’accord en 17 points, car à l’époque il ne gouvernait pas encore officiellement le pays, c’était son régent, ou je ne sais pas comment se nommait cette personne, qui s’en chargeait.
      Il le raconte lui-même dans son autobiographie. il avait l’habitude d’écouter la radio, lorsqu’un soir le programme fut différent :

      « A harsh, crackling voice announced that a Seventeen-Point ’Agreement’ for the Peaceful Liberation of Tibet had that day been signed by representatives of the Government of the People’s Republic of China and what they called the ’Local Government’ of Tibet.
      I could not believe my ears. I wanted to rush out and call everybody in, but I sat transfixed. The speaker described how ’over the last hundred years or more’ aggressive imperialist forces had penetrated into Tibet and ’carried out all kinds of deceptions and provocations’ It added that under such conditions the Tibetan nationality and people were plunged into the depth of enslavement and suffering’. I felt physically ill as I listened to this unbelievable mixture of lies and fanciful clichés. [..] What was most alarming, however, was that Ngabo had not been empowered to sign anything on my behalf, only to negociate. »
      Dalai Lama, Freedom In Exile, Ed Abacus, Hachette UK Compagny, 2011. Page 68.

      Consulter Google traduction en cas de problème.

      Il a plus tard rendu visite à Mao en effet, mais pour essayer de négocier pacifiquement. Toutes ses propositions ont été refusées, vous le savez. Il n’y a jamais eu de protectorat ou d’invasion consentie. Le Tibet était tout à fait indépendant avant l’invasion chinoise, et n’était menacé par personne, aucune puissance iimpérialiste ou autres, à part la Chine qui lançait des menaces depuis un certain temps.

      « The last foreign army to have been stationed on Tibetan soil was the Manchu army in 1912. As far as I was aware (and now know) there was no more than a handful of Europeans in Tibet at that time. And the idea of Tibet ’rreturning to the Motherland’ was shameless invention. »
      Dalai Lama, Freedom In Exile, Ed Abacus, Hachette UK Compagny, 2011. Page 69.

      Pauvres Tibétains ! Ils sont le seul peuple colonisé dont on ne veut même pas reconnaître et admettre que leur pays est colonisé !


    • Pierre-Marie Baty 6 février 2012 18:41

      Bonjour et merci pour votre réponse courtoise,

      Je ne peux cependant pas accepter vos arguments parce qu’ils proviennent d’une source intéressée : à savoir le « gouvernement tibétain en exil », qui a un intérêt appuyé à faire sécession.

      C’est comme si pour chercher à retracer l’histoire de la Bretagne, je m’adressais exclusivement à des indépendantistes bretons. Avouez que ce serait au mieux imprudent, au pire malhonnête !

      Tenzin Gyatso dira ce qu’il voudra maintenant, mais le fait est que jusqu’à récemment, il n’avait jamais contesté ni dans ses écrits ni dans ses paroles la souveraineté chinoise sur le Tibet. Il a changé son discours après la chute de l’U.R.S.S., ne me demandez pas pourquoi. Lisez à ce sujet les ouvrages de Gilles van Grassdorf, qui sont assez impartiaux en la matière, et difficilement contestables.

      Pour retracer exactement l’histoire du Tibet, prenez le point de vue des Tibétains, prenez le point de vue des Chinois, prenez le point de vue des historiens indépendants et faites la synthèse des trois : vous verrez que :

      - ce sont les Empereurs de Chine qui ont apporté la stabilité dans une région ravagée par les guerres religieuses à la demande des tibétains eux-mêmes,

      - au début du XXe siècle la débandade de l’Empire et la révolte de Chang Kai-Shek ont fait qu’il n’y avait plus de présence chinoise au Tibet,

      - après le passage au communisme, le Dalai-Lama Tenzin Gyatso, sympathisant communiste lui-même à l’époque, a réaffirmé les principes du protectorat et la souveraineté chinoise sur le Tibet devant les dirigeants chinois

      Vous ne pouvez pas réfuter ces trois points, ils sont sourcables dans les rapports des missions Schäfer et Harrer au Tibet de 1930 à 1950, dans les interviews de Gilles van Grassdorf aux autorités tibétaines, et dans la biographie du Dalai-Lama lui-même.

       


    • batikayo 6 février 2012 19:32

      Un grand merci pour l’auteur cite et les commentaires tres interessants et constructifs.


    • Surya Surya 6 février 2012 19:51

      Pierre Marie, je voudrais vraiment savoir où vous avez vu que le Dalai Lama a cautionné l’invasion chinoise au Tibet... Il n’a pas attendu la chute de l’URSS pour dénoncer cette invasion, puisqu’il l’a fait dès qu’elle a eu lieu, et ce alors qu’il était encore à l’époque très jeune, trop jeune pour gouverner. Il ne devait gouverner qu’à sa majorité. Vous ne pouvez pas nier ce fait.

      Je ne pense pas lire des écrits partiaux, je lis les écris du principal intéressé (d’un point de vue politique, le peuple est aussi le principal intéressé). Il me semble que le récit de quelqu’un ayant vécu directement l’invasion chinoise est tout aussi recevable que celui d’un historien occidental n’ayant pas vécu les événements. Qui mieux qu’un Tibétain peut connaître le Tibet ?

      Pourquoi mes lectures seraient-elles de parti pris (autrement dis un peu malhonnêtes dans la transcription de la réalité historique, il faut bien dire les choses telles qu’elles sont) et non les vôtres ?

      Alors lisons chacun de notre côté le parti pris de l’autre, je lirai dès que j’aurai le temps les lectures que vous me citez, et vous de votre côté lisez lorsque vous en aurez le temps les écrits du Dalai Lama. Prenez en compte les témoignages des réfugiés tibétains, et des occidentaux qui se sont rendus au Tibet, il y en a même qui viennent régulièrement sur Agoravox, et qui connaissent donc bien la situation.

      Vous me parlez des empereurs de Chine, fort bien, mais permettez moi également de vous rappeler qu’il y a eu un pacte de non agression entre la Chine et le Tibet en l’an 821-822 après JC, écrit en chinois et en tibétain, et là je dois à nouveau citer en anglais car ça vient du même livre que plus haut :

      « The Great King of Tibet, the Miraculous Divine Lord, and the Great King of China [...] have conferred together for the alliance of their kingdom. [...] God and men all know it and bear witness so that it may never be changed [...]

      Tibet and China shall abide by the frontiers of which they are now in occupation. All to the east is the country of Great China, and all to the west is, without question, the country of Great Tibet. Henceforth on either side shall there be waging of war or seizing the territory. »

      Qui n’a pas respecté ce traité, dont ont été pris à témoin, à l’époque, le soleil et la lune, les planètes et les étoiles ?


    • Pierre-Marie Baty 6 février 2012 20:25

      J’apprécie vos réponses. Je vous fais la promesse de lire de nouveaux documents présentant le point de vue tibétain dès que l’occasion s’en présentera.

      Ce traité de non-agression ne date-t-il pas de l’époque où le Tibet était sous domination mongole ? Le traité dont je vous parle lui est postérieur, il date du XIIIe siècle. Il supercède donc les anciens traités.

      Lisez ce chapitre sur Wikipedia, très instructif : le Tibet du bas moyen-âge était une joyeux bazar géopolitique. La stabilité n’intervient qu’à partir des années 1200.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_Tibet#Du_protectorat_mongol_.C3.A0_la_suzerainet.C3.A9_chinoise_.281246-1720.29

      Dans le cadre de cette relation où les princes tibétains échangent leur autorité temporelle contre la suzeraineté spirituelle sur les citoyens de l’Empire du Milieu, le Tibet voit son histoire liée à celle de la Chine.

       


    • Surya Surya 6 février 2012 22:49

      Bonsoir Pierre Marie,

      Il y a deux points sur lesquels je n’ai pas eu le temps de vous répondre tout à l’heure. Vous affirmez que le Dalai Lama était sympathisant communiste à l’époque. Là aussi, j’aimerais bien savoir où vous avez vu ou lu cela... Vous ne pensez pas qu’il était un peu jeune pour être sympathisant de quoi que ce soit ? Vous parlez de lui comme s’il était à l’époque un homme politique accompli. Je vous rappelle qu’il est né en 1935 et qu’il n’avait donc que 14 ans à l’époque de la révolution maoiste. Il n’était pas officiellement au pouvoir, ne pouvait même pas encore prendre officiellement de décisions politiques pour son pays, se passionnait pour son téléscope avec lequel il passait beaucoup de temps, et continuait à recevoir une éducation comme n’importe quel jeune adolescent de son âge. Le tout jeune garçon de l’époque, qui vivait entre le Potala et le je ne sais plus le nom de l’autre demeure, qui aurait été sympathisant communiste ? Je n’ai lu cela nulle part, à part dans votre commentaire. Vous êtes sûr que vous ne confondez pas avec Norodom Sihanouk qui, il me semble, a été pas tout à fait « rouge » mais plutôt « rose » ?

      De quel traité m’avez vous parlé au préalable ?

      Troisième point en fait. Vous citez un rapport de mission Harrer. Parlez vous de Henrich Harrer, cet obcédé de l’alpinisme qui a eu l’imbécilité supprême de rentrer chez les nazis dans l’unique but d’être choisi pour une expédition au Tibet ? Je pense que vous avez lu le commentaire que j’ai écrit dans un précédent article à son sujet. Lisez également son livre, « Sept Ans au Tibet », je vous assure que ça vaut la peine.
      S’il ne s’agissait pas de H. Harrer, de quel rapport s’agit-il ? Et s’il s’agit de lui, pouvez vous me donner les références exactes de ce rapport, afin que je puisse, moi aussi, le lire ? Je vous en remercie.

      Actuellement je lis l’autobiographie du Dalai Lama. J’ai très peu de temps en ce moment, même pour la lecture et par conséquent je peine à lire ce livre passionnant. Mais dès que je l’aurai fini, j’entamerai celui que vous m’avez cité.

      Bonne fin de soirée,


    • Pierre-Marie Baty 6 février 2012 23:49

      Non, non, je parlais bien de Tenzin Gyatso.

      « I agree with and believe in the Communist ideology which seeks the well being of human beings in general and the proletariat in particular, and in Lenin’s policy of the equality of nationalities. Similarly, I was pleased with the discussions I had with Chairman Mao on ideology and the policy towards nationalities.
      If that same ideology and policy were implemented it would have brought much admiration and happiness. However, if one is to make a general comment on the developments during the past two decades, there has been a lapse in economic and educational progress, the basis of human happiness. Moreover, on account of the hardships caused by the unbearable disruptions, there has been a loss of trust between the Party and the masses, between the officials and the masses, among the officials themselves, and also among the masses themselves.
      By deceiving one another through false assumptions and misrepresentations there has been, in reality, a great lapse and delay in achieving the real goals. »

      Lettre de Tenzin Gyatso à Deng Xiaoping, 1981.

      Comme vous le voyez, Tenzin Gyatso est un communiste déçu. smiley

      Dans une autre citation rapportée par Gilles van Grassdorf, il se définit comme « 100% bouddhiste et 50% communiste ».

      En ce qui concerne Schäfer et Harrer, je parle bien de ces alpinistes qui ont adhéré au parti Nazi, par conviction pour l’un et par opportunisme pour l’autre. Leur expédition ayant été sponsorisée par le NSDAP pour l’un et directement l’Ahnenerbe pour l’autre, ils ont dû fournir à leurs employeurs des comptes-rendus de ce qu’ils y trouvaient. Cet illuminé d’Himmler pensait y trouver des traces tangibles d’une civilisation aryenne en rapport avec le mythe tibétain du « royaume de Shambala », on imagine qu’il ne fut pas déçu d’entendre que les tibétains étaient des guerriers féodaux qui pratiquaient l’esclavage pour des raisons « spirituelles ».

      En ce qui concerne l’accord que j’ai mentionné précédemment, il s’agit de l’accord de Chôyon qui confère à l’Empereur le pouvoir temporel et au Lama le pouvoir spirituel. Lisez ceci : http://www.senat.fr/ga/ga77/ga774.html

      Bien cordialement


    • Surya Surya 7 février 2012 09:38

      Bonjour Pierre Marie,

      Je vois forcément cette citation du Dalai Lama d’une autre façon que vous. Premièrement je dois dire que j’y reconnais cette particularité que j’ai trouvée chez toutes les personnes rencontrées en Asie (que je connais très peu, c’est vrai) de ne pas vouloir froisser, de toujours dire les choses de façon modérées, du genre, « j’aime beaucoup ton truc, mais... »plutôt que « ton truc c’est vraiment nul ». Nous Français, nous serions en effet plus direct, et si l’on ne connait pas la mentalité asiatique en général, on se laisse facilement avoir par ces subtilités.
      Deuxièmement, sur le papier, le communisme, c’est génial, et je suis la première à le dire. Comment ne pas être d’accord avec une doctrine qui prône, en théorie, l’égalité pour tous, le partage équitable des richesses etc... ? Lorsque j’avais seize ans je suis tombée sur le petit livre rouge de Mao car nous l’avions à la maison, peut être pas complet, je sais pas, bien qu’il ait été rouge et au bon format, mais en tout cas un grand nombre de passages. J’ai trouvé ça génial, je me disais, mais pourquoi on n’applique pas ça dans tous les pays ? Seulement, le problème, c’est que le « vrai » communisme, comme disent certains, il existe bel et bien, oui... mais sur le papier. Et uniquement sur le papier. Parce que le communisme est inapplicable si l’on ne se fonde que sur ses principes, tout comme est invivable une société fondée seulement sur le capitalisme, ou sur la loi religieuse. Il faut un peu de tout (de religion je ne sais pas, mais pourquoi pas après tout)
      Je trouve les principes du communisme génial, mais je ne voterai pas communiste car bien qu’il y ait plus extrême comme parti, je trouve que ce parti n’est pas assez souple, ne cherche pas suffisamment le compromis. Ils ont une doctrine et l’appliquent à la lettre comme d’autres appliquent un livre saint à la lettre, sans se demander si cela est compatible avec la réalité du moment, sans chercher à adapter.
      Je crois que c’est ce qu’a voulu dire le Dalai Lama. Relisez sa citation, il commence par le traditionnel « j’aime bien votre truc... » pour enchaîner ensuite sur le « mais... » A mon avis, il n’est pas plus un communsite déçu que moi. Oui, le communisme, ce serait génial si c’était applicable sans cafouillage, et moi aussi je n’aurais alors aucun mal à me définir comme 50% communiste. Car, je le répète, ce que prône le communisme est un idéal à atteindre, mais les utopies n’existent que sur le papier. Toutes les expériences ont montré que cela n’est pas plus viable que le capitalisme. Et non, ce n’est pas parce que ce n’était pas le « vrai » communisme, car le vrai communisme, je suis de plus en plus persuadée qu’il n’existe que sur le papier. Il faut absolument s’en inspirer, mais il faut une dose de tout pour que cela fonctionne, et pas s’enfermer dans un dogme.

      De plus ce passage du Dalai Lama est sorti de son contexte. Mes citations aussi vous allez me dire, mais je ne crois pas être de mauvaise foi si je dis qu’un extrait de quelqu’un racontant sa vie, c’est à dire des faits, c’est moins grave de le sortir de son contexte qu’un passage relatant l’opinion, le point de vue de quelqu’un. En tout cas merci beaucoup de me l’avoir signalé, si vous pouvez me donner un lien où je peux lire la totalité de cette lettre, je vous en remercie.

      Lisez le livre de Henrich Harrer. Vous verrez qu’il n’a en aucun cas rencontré au Tibet de guerriers féodaux ni d’esclaves, mais des nomades qui, la plupart du temps, l’on accueilli sous leur tente, nourri et aidé sans rien lui demander en échange. D’autres étaient plus sauvages et traditionnellement moins accueillant. Ces nomades allaient et venaient librement entre l’Inde et le Tibet ou le Népal et le Tibet pour faire leur commerce. Je ne suis pas sûre que cela soit encore possible de nos jours, il faudrait demander ça à quelqu’un qui connait bien le Tibet pour y être allé.

      Très cordialement,


    • franco-chinois 7 février 2012 11:47

      Bonjour Surya,

      “Nous Français, nous serions en effet plus direct, et si l’on ne connait pas la mentalité asiatique en général, on se laisse facilement avoir par ces subtilités. “

      Très content que vous teniez compte de la différence culturelle (ou diversité culturelle, pour ne froisser personne), de la sémantique profonde des concepts. En effet, d’une culture à l’autre, il n’y a pas un seul concept qui renferme exactement le même contenu.

      Vous vous questionnez sur la sémantique des phrases prononcées par DL, citées par Pierre Marie. Puis je vous repose la même question, d’une manière générale, les messages politiques que le DL fait passer dans les aires culturels européens, emploie une sémantique plus asiatique ou occidentale ?

      Cordialement


    • Surya Surya 7 février 2012 12:10

      Bonjour Franco Chinois,

      Comme ça, à chaud (je n’ai pas réfléchi plus en profondeur à cette question puisque je n’y avais pas pensé), et tenant compte du fait que j’ai assisté à trois conférences du Dalai Lama dans ma vie, je dirais que le Dalai Lama sait adapter son discours à son auditoire, non pas au sens où il manipule les gens, évidemment, mais au sens où il est capable de tenir compte des particularités culturelles de chacun pour mieux faire passer le message qui lui tient à coeur. J’irais même plus loin en disant que cette faculté d’adaptation lui vient probablement de sa pratique bouddhiste.
      Cordialement,


    • Surya Surya 7 février 2012 12:26

      J’ajoute d’ailleurs que le message que fait passer le Dalai Lama n’est pas politique mais spirituel et humanitaire. Je ne l’ai jamais entendu appeler à de quelconques actions politiques à l’encontre de la Chine et des Chinois (je ne l’ai même jamais entendu dire le moindre mal du gouvernement Chinois, alors que lui ne se prive pas pour diffamer), il ne prône même plus l’indépendance d’ailleurs, en revanche il expose la situation au Tibet, il appelle à aider les Tibétains en détresse, et fait passer des messages spirituels bouddhistes, sur la recherche du bonheur par exemple, ou la façon d’éviter la souffrance dans sa vie. Qu’on aime ou pas le personnage, c’est de toute façon vraiment très intéressant d’aller l’écouter. Ce qui signifie en clair que je vous encourage à y aller un jour, si ce n’est déjà fait  smiley


    • Pierre-Marie Baty 7 février 2012 12:30

      Bonjour Surya,

      Votre argument est très bon. J’ai retrouvé l’ensemble de la correspondance entre le Dalai-Lama et les autorités chinoises ; la page a malheureusement été effacée du site qui l’hébergeait (tibet.ca) mais les sites d’archivage d’Internet en ont gardé une copie.

      http://web.archive.org/web/20041122200548/http://www.tibet.ca/en/wtnarchive/1993/9/4_2.html

      Je reconnais que vous avez raison : prise dans son contexte, la position du Dalai-Lama se lit comme un reproche respectueux.

      D’après cette correspondance, le PCC (ou certains de ses membres) auraient fait de fausses promesses au Dalai-Lama, lui promettant notamment l’exercice du pouvoir temporel sur la population tibétaine.

      Si c’est bien le cas, il semble que le retour de la Chine sur cette promesse verbale soit à l’origine de la dissidence du Dalai-Lama d’avec les autorités chinoises, et par là, d’une grande partie de la question tibétaine.

      Vous avez fait évoluer mon jugement sur la question. Je ne remets toujours pas en cause le statut actuel du Tibet en tant que province autonome de la Chine, mais grâce à vous je suis mieux renseigné sur la position du Dalai-Lama et je vous en remercie.

      Je viens de découvrir vos articles. Celui sur Pripiyat m’a beaucoup touché.

      Bonne journée


    • Surya Surya 7 février 2012 12:47

      Merci Pierre Marie. Je continerai également, de mon côté, à penser que le Tibet devrait être libre si les Tibétains le désirent, et indépendant s’ils le désirent aussi, ne serait-ce que parce que rien dans l’histoire du Tibet ne permet de penser que ce pays « appartient » à la Chine, et que d’autre part les Chinois sont entrés de force au Tibet, et y ont imposé leur façon de faire de force, et que désormais les Tibétains souffrent. Et aussi parce que le Tibet était indépendant avant l’invasion (ou appelez cela comme vous le voudrez) chinoise.

      Mais je suis vraiment contente d’avoir discuté avec vous et d’avoir eu un autre son de cloche. La politique, c’est comme les gens en général, c’est compliqué et ça n’est jamais tout blanc ou tout noir, tout bon ou tout mauvais, c’est pourquoi il est important d’avoir tous les éléments pour mieux comprendre la situation et ne pas tomber dans le piège du manichéisme.

      Merci pour les liens et les références. Je vais les lire.
      (et merci pour l’article sur Pripyat)
      Très bonne journée à vous,


    • franco-chinois 7 février 2012 14:07

      Re-bonjour Surya,

      Il est certain que les messages spirituels du DL remplissent un besoin dans le monde actuel. Un besoin essentiel qui a été négligé par la modernité et que la post-modernité réfléchit à le combler – le XXIe siècle sera spirituel ou pas. D’ailleurs, à ce sujet, la concurrence est aussi rude, entre différentes « chapelles ».

      Il est aussi certain que le discours du DL s’adapte à son auditoire.

      Quant au coté non politique de ses messages, il est difficile d’être aussi catégorique - vu le statu du « bouddhisme » tibétain – le temporel et le spirituel ne sont pas nettement séparés. Si je ne me trompe pas, la voie médiane ne concerne pas une question spirituelle mais politique.

      En politique, les Bisounours n’ont pas leur place. Il y a lutte, violence, ruse, manipulation... De bonne foi, ou pas.

      En tout cas, merci d’avoir fait attention à la question de sémantique en fonction des aires culturels.

      Cordialement


  • ALBIE Alain 6 février 2012 16:39

    "  Le premier ministre tibétain Lobsang Sangay"


    Ce genre d truc me fait doucement marrer :

    un premier ministre d’un pays qui n’existe pas. Pourquoi pas le premier ministre de l’Île de France, de la Dordogne. 

    Même les américains (et pourtant !!!) ont à plusieurs reprises confirmé que le Tibet était une région chinoise. Il n’y a guère que quelques enfumés pour perpétuer cette histoire.

    Le reste de l’article : bof ! la propagande habituelle apprise et récitée.

    Tiens une question à M ou Mme Tibet-agoravox : Pouvez-vous affirmer avec preuves à l’appui qu’aucune immolation n’a pour raison des causes disons ... Plus privées ?

    Je n’affirme pas, je demande car j’ai lu cela de l’autre côté. Comme aucun des deux camps n’est crédible dans ses récits, votre version équilibrera.

    Entre nous, si vous croisez un de vos amis moines, dites leurs donc de s’occuper de leur vocation : LA RELIGION. Parce que les gouvernements religieux, tant les Tibétains par le passé que d’autres peuples aujourd’hui ont donné.

    Même le Vatican ne fait plus de politique, et pourtant les papes ont été également des experts en la matière. Alors évoluez : PRIEZ ! 

    • ALBIE Alain 6 février 2012 16:41

      J’ai oublié : le bonjour à Amipb qui ne devrait pas tarder à passer pour nous sortir sa récitation habituelle.


  • hopeless 6 février 2012 22:03
    Surya a dit, un peu plus haut :

    « S’il veulent d’un régime religieux contre l’avis des Chinois qui les ont envahis pour leur imposer brutalement leur point de vue, leur façon de vivre, leur mode de pensée, alors je les soutiens car les peuples ont tous le droit de décider pour eux mêmes. »

    C’est la bonne réponse. 

    Sauf qu’il ne s’agit pas ici d’une religion comme les autres, mais d’une religion « non théiste » et qui s’apparente donc pour les laïcs plutôt à un art de vivre qu’à une soumission inconditionnelle à une autorité qui punit et récompense selon le respect de dogmes révélés. Pour les plus « capables » , cet art de vivre peut déboucher sur un type de réalisation spirituelle extraordinnaire, qui pourrait bien nous fournir des éléménts de réponses déterminants aux questions que les hommes se posent depuis la nuit des temps : « Qui sommes nous ? D’ou venons nous ? Ou allons nous ? etc... »

    Dans ce sens, l’intervention violente des Chinois au Tibet, peut être considérée comme une énorme bévue au niveau de l’évolution de la Connaissance, impardonnable de leur part ! 


    • franco-chinois 6 février 2012 23:22

      "... Pour les plus « capables » , cet art de vivre peut déboucher sur un type de réalisation spirituelle extraordinnaire, ..."

      Peut-être, mais ce n’est pas tout à fait l’avis de certains bouddhistes de Taïwan, à propos de ce "bouddhisme tibétain".

      Notamment, ils ont lancé une campagne de prévention contre les abus sexuels des lamas sur les femmes de Taïwan.

      Voici le lien (il y a une vingtaine d’articles en version anglaise) :

      http://www.enlighten.org.tw/trueheart_en/

      Le titre de l’un des articles est "Is Tibetan “Buddhism” a true Buddhist religion or not ? Do the lamas of Tibetan Tantric “Buddhism” really commit money frauds and sexual assault … "

      L’article commence par :

      “After the True Enlightenment Education Foundation launched a full swing campaign of “Protecting Taiwan’s Women” in four of the most prestigious national newspapers, the issue of “lamas sexually abusing women” has once again been ignited. Taiwanese people have the right to know the answers to the following questions : “Is Tibetan ‘Buddhism’ really a religion that advocates sex ? Is Tibetan ‘Buddhism’ a real Buddhist religion or not ?

      La conclusion de l’article est :

      "The fundamental doctrines of Tibetan “Buddhism” are entirely different from those of orthodox Buddhism. After in-depth comparison, one will realize what the truth is and be immune to the over exaggerated and unsubstantiated lies of Tibetan “Buddhism” and hopefully, women will be able to escape being coerced or seduced into sexual intercourse by lamas. From corroborative evidence one can see clearly that Tibetan “Buddhism” is merely counterfeit Buddhism."


    • hopeless 8 février 2012 00:25
      à franco-chinois

      le problème que vous évoquez fait partie des thèmes préférés des trolls du lobby pro-chinois pour semer le trouble parmis les lecteurs qui pourrait être séduits en première approche par le bouddhisme tibétain. Néanmoins, pour ceux qui veulent sincèrement comprendre de quoi il retourne, voici quelques éléments de réponse à prendre en compte pour commencer :

      • le bouddhisme tantrique est la forme la plus avancée du bouddhisme ... lorsqu’il est l’aboutissement des 2 pratiques précédentes qu’on nomme le « petit véhicule » puis le « grand véhicule » 
      • à ce stade, le pratiquant peut parvenir a un état de « santé mentale » absolue, toute trace de névrose, même la plus infime, ayant alors disparu
      • cet état implique l’absence totale de peur, y compris celle de se voir désavoué par la communauté dans laquelle le pratiquant évolue
      • le comportement général d’un tel pratiquant pourra alors se manifester, selon son humeur, sous toutes les formes possibles entre sagesse et ... folie
      • la différence fondamentale entre la « folie » du sage et celle du fou, est que le 1er a une parfaite conscience de ses actes, et en assume totalement les conséquences
      • le concept de « religion » n’a plus de sens effectivement au stade ultime du tantrisme
      • la « santé mentale absolue » a indéniablement un aspect subversif, politiquement parlant, et qui peut déplaire ...

      A noter que la pratique des différentes techniques physiques et spirituelles du tantrisme sans l’accomplissement préalable des phases « petit » et « grand véhicule », est possible mais elle risque fort d’aboutir a des résultats inverses de ceux escomptés, à savoir des dérangements sérieux de l’esprit. Les personnes qui pratiquent de cette manière, ne méritent pas le nom de Bouddhistes et ne peuvent servir de modèles qu’aux ennemis du bouddhisme, ce qu’ils n’hésitent pas à faire d’ailleurs.

      Pour ceux qui désirent approfondir la question, de nombreux ouvrages sont disponibles aujourd’hui en librairie.

      Et pour conclure, je réitère donc mon affirmation précédente : l’intervention violente du gouvernement chinois au Tibet est une catastrophe pour tous ceux à travers le monde qui reconnaissent la profondeur et l’originalité de la sagesse tibétaine, et y voient une solution potentielle au mal être de nos civilisations occidentales gouvernées par l’argent.


    • franco-chinois 8 février 2012 17:34

      C’est à ces bouddhistes de Taiwan, qui ont, lancé une campagne dans le 4 plus grands journaux de l’ile et mené des manifestations dans les rues de Taipei, que vous devez adressé vos sages considérations : « des thèmes préférés des trolls du lobby pro-chinois ».

      D’ailleurs l’événement a été relaté sur la « Radio Free Asia ».

      lien « Radio Free Asia » (pour ceux qui comprennent la langue chinoise) : http://www.rfa.org/mandarin/yataibaodao/tai-12072011101028.html?textonly=1

      Selon vous, la « Radio Free Asia », financée par le NED ou la façade « honorable » de CIA, est aussi un troll du lobby pro-chinois ?

      Ou alors le NED nous cache vraiment des choses...


  • Tarouilan Tarouilan 6 février 2012 23:13

    Des documents officiels américains datant des années cinquante indiquent ceci :

    Il s’agit d’une lettre de l’ambassadeur américain en Inde, Henderson, datant de septembre 1951, durant la marche de l’Armée Rouge sur Lhassa, alors que le 14e dalaï-lama avait déjà décidé de conclure un accord avec les autorités chinoises concernant le maintien du système féodal religieux au Tibet. En résumé, la lettre dit ceci au 14e dalaï-lama :

    * si vous restez au Tibet, vous deviendrez un serviteur du communisme.

    * notre gouvernement vous aidera à trouver asile où c’est possible.

    * notre gouvernement va prévoir les fonds nécessaires, et ce pour une durée indéterminée – aussi longtemps que cela nous sert à tous deux – afin de sponsoriser l’asile de votre famille et de la centaine de personnes de votre suite.

    * L’opposition au communisme au Tibet est une action de longue haleine. Nous vous apporterons argent et autres moyens pour vous opposer à l’agression communiste.

    * la condition est que vous renonciez à votre accord avec les autorités chinoises et que vous collaboriez avec nous contre l’agression communiste.

    * notre gouvernement défendra publiquement le droit à l’autonomie pour le Tibet.

    * dans un Tibet autonome et non-communiste, vous pourrez fonctionner comme chef d’Etat.
    Ce document date de huit ans avant que le 14e dalaï-lama ne parte effectivement en exil. Quelques années plus tard, le 14e dalaï-lama disait encore à Mao à Beijing : “Non, je n’ai pas de contacts avec les forces étrangères ”. Sans oublier un autre élément connu : en 1951, le trésor familial partait à dos de mulet, direction Sikkim.

    Sources : MC Goldstein “A History of Modern Tibet”, vol 2, 1951-1955, University of California Press, 2007, pag 231-232.


  • myaby 7 février 2012 21:22

    Le dalaï lama un dangereux activiste, le Tibet un pays féodal, le bouddhisme tibétain secte satanique etc … Admettons que ce soit vrai, on a envie de dire que le gouvernement Chinois a été plus conciliant avec d’autres. C’est drôle quand même, le Pol pot qui massacre ses compatriotes est le grand copain du gouvernement chinois contrairement au dalaï lama, pourtant n’est-il pas (d’après eux)un tortionnaire lui aussi ? La raison n’est-elle pas que le gouvernement chinois soutenait les khmers rouges pour des raisons géopolitiques peu glorieuses ? Je croyais que c’était pas beau de faire de l’ingérence pour ses petits intérêts persos ? Il ne semble pas que le gouvernement Chinois se soit posé un cas de conscience lorsqu’il déclenche une guerre avec le Vietnam en 79 pour lui « donner une leçon » car ce dernier a osé attaquer le régime belliqueux de Pol pot. D’ailleurs, c’est bien de faire la morale aux autres états quand il s’agit de sa souveraineté c’est encore mieux de se l’appliquer à soi-même. Mais j’oubliais, c’est la faute à tous ces pays enquiquinants qui sont jaloux. Ya qu’à voir les revendications des îles Spratley et Paracels : pendant que le Vietnam, la Malaisie, les Philippines, l’Indonésie réclame à peu près ce qui se passe devant leurs côtes, le gouvernement Chinois lui, demande juste « une langue de bœuf » qui longe littéralement les côtes du Vietnam pour aller jusqu’en Malaisie, passer par Brunei et longer les Philippines jusqu’à Taiwan. Elle est pas belle la vie ? Et pourquoi pas revendiquer l’Océan Pacifique pendant qu’on y est ?
    Mais, qu’y a-t-il donc dans ce coin de mer si loin des côtes Chinoises qui est élevée au rang « d’intérêt vital » au même titre que Taiwan, le Tibet et le Xinjiang ? Des sauvages à éduquer ? Une clique de Dalaï lama ? Non ! Il s’agit de pétrole et de gaz naturel. Mais sans doute qu’en l’an mille je ne sais quoi, l’empereur Quing a signé un pacte avec Gengis Khan lui rétrocédant ces iles pour les millénaires à venir et donc c’est Mao qui en hérite de plein droit. 
    Et par dessus le marché, le gouvernement Chinois n’arrête pas de réaffirmer qu’il fait tout bien gentiment donc, quand même , qu’est-ce que c’est que ces histoires de patrouilles militaires agressives ou d’occupation par les faits, de leur part ? C’est comme le nuage de pollution sur Pékin, ça n’existe pas on vous dit !
    Est-ce que tous ces pays auraient-ils bu de l’alcool venu de l’occident qui les feraient adhérer à un complot anti-Chinois téléguidé par le Dalaï lama  ?!! 

    C’est sûr, je schématise à l’extrême et m’en excuse auprès des personnes que je pourrais froisser sans le vouloir mais la rhétorique du gouvernement Chinois me paraît quand même assez absurde et c’était là ce que je voulais souligner. Je ne dit pas que les autres gouvernements sont des anges ni les Tibétains d’ailleurs mais la position du gouvernement Chinois n’est pas saine dans beaucoup de domaines. Dans le fond, si la question de l’indépendance appartient aux Chinois et aux Tibétains, il me semble quand même que sur place il y a un réel problème : je me suis rendue il y a quelques années dans la région du Kham et je n’ai jamais vu ça : une présence militaire à tous les coins de rue. Je n’ai pas encore entendu que les moines faisaient des attentats à la bombe et que la population tibétaine était armée de kalachnikovs mais l’armée chinoise,elle, était armée jusqu’aux dents et encore pire aux abords des temples. Et pour la propagande du Dalaï lama, il doit avoir une milice sacrément infiltrée parce que moi sur place, pour adresser la parole à un tibétain, il a fallu s’accrocher et encore... Sans doute que je suis tombé au mauvais moment troublé ou je ne sais quoi, mais pourquoi, s’il ne s’agit que de trois illuminés séparatistes et que la population tibétaine baigne dans le bonheur, le gouvernement a-t-il besoin d’une démonstration de force de cette ampleur ? Et je passe sur les « visites des villages tibétains » sorte de parc à thème glauque où on a pas le droit de s’attarder, la sympathique propagande historique du guide Chinois, des policiers qui malmène de petits gosses tibétains (sans doute de dangereux séparatistes) et les commerces qui appartiennent en majorité aux Hans. Pourtant, je n’ai parlé à aucun moine qui m’aurait fait un lavage de cerveau, au contraire, j’était partie sans aucun a priori et je ne m’attendais pas du tout à trouver ça ! Vous me direz cela remonte à maintenant 5 ou 6 ans mais ce n’était pas non plus dans les années 50 j’espère qu’il y a eu des progrès depuis mais les troubles qui se passent dans les régions tibétaines ne le démontre pas vraiment.  

  • DIVERS 4 juillet 2012 23:53

    si on suit les arguments pro-gouvernement chinois pour forcer l’interprétation et prétendre que le Tibet « est » chinois : alors par le même procédé on constate selon l’histoire qu’actuellement la chine « est » mongole


  • DIVERS 4 juillet 2012 23:59

    d’ailleurs « Tibet » signifie en chinois « pays des trésors de l’ouest » ...sans équivoque : 1 pays (non une province) riche (donc à conquérir, d’où la projection faite par le pcc que l’occident cherche à se les procurer donc la chine reste pfff) etc cte


Réagir