samedi 15 septembre 2012 - par camus

Cryptarchie Dönmeh et Turquie moderne

Sabbataï Zevi, Nathan of Gaza & Yakov Leib Frank dit “Jacob Frank“.

Après avoir évoqué la crypto-communauté turque des Donmeh1 - musulmans le jour, israélites la nuit - un curieux texte de Wayne Madsen2 initialement publié par la très sérieuse « Strategic Culture Foundation3 » en oct. 2011, a été récemment remis en ligne sur le site dissident CounterPunch4. Un texte éclairant qui retrace la filiation souterraine existant entre la Turquie kémaliste et la dynastie des Séoud… celle-ci apparaissant curieusement comme une sorte de reflet oriental de l’Amérique contemporaine, tout à la fois rigidement puritaine et moralement corrompue.

Si l’hypothèse de cette filiation se confirmait– ce que nous n’avons pas les moyens personnels de vérifier – cela expliquerait finalement bien des choses. Notons que la majorité des musulmans sunnites de par le vaste monde ne se reconnaissent ordinairement pas dans le zèle religieux du wahhabisme… religion officielle de l’Arabie saoudite et du Qatar grands alliés de l’Occident et de la France en particulier en ce qui concerne Doha. Un puritanisme qui n’est pas sans rappeler disions-nous celui des Pères Pèlerins, les Pilgrim Fathers du Mayflower, fondateurs de l’Amérique, nouvelle Terre de Promission pour quelques-uns… et de malheur pour le reste de l’humanité exposé à ses guerres barbares et incessantes.

Reprenant ici, pour l’essentiel, le fil conducteur de cette intéressante contribution made in America - utile à la compréhension du monde actuel et des désordres qui l’agitent - nous voyons qu’aujourd’hui dans une Turquie en voie de réislamisation, la cryptarchie Dönmeh est toujours et encore à la manœuvre. À ce titre cette société secrète forte – on ne sait précisément - de quelques centaines de milliers d’individu mais peut-être beaucoup plus - serait le facteur commun explicatif éclairant d’un jour nouveau la scène proche-orientale… parmi de nombreux faits, les récentes brouilles à répétition entre Israël et la Turquie, et parallèlement, le réchauffement croissant des relations entre Israël et l’Arabie Saoudite ou encore l’hostilité viscérale de l’Arabie Saoudite à l’égard de l’Iran actuel, révolutionnaire et islamique...

À l’origine, les Dönmeh sont issus d’une communauté sépharade expulsée d’Espagne en 1492 et venue s’établir en Macédoine dans une Grèce alors ottomane où ils trouvèrent assez vite l’expédient de se convertir à l’islam, pratiquant là un “marranisme“ adapté aux conditions locales. Les Tziganes arrivés à peu près à la même époque furent de la même façon chrétiens en terre chrétienne et musulmans en terre d’islam. Le terme Dönmeh désignant tout autant des “convertis douteux“, soit des “travestis“ au sens propre ou figuré, autrement dit des individus n’étant pas ce qu’ils paraissent ou prétendent être !

Sabbataï Zevi messie prolifique
 
La secte cabaliste des Dönmeh est fondée proprement dit au XVIIe siècle, en 1665, par Sabbataï Zevi, lequel se présenta - ainsi que beaucoup d’autres ces deux derniers millénaires - comme étant le Messie attendu et annoncé. Nous n’entrerons pas dans les méandres d’une doctrine où bien et mal se confondent et s’inversent, ce qui confère un regrettable côté sataniste à l’enseignement du démiurge autoproclamé. Ses fidèles le suivirent motu proprio dans une conversion opportuniste à l’islam ce qui permit au rabbi caméléon de se glisser dans les bonnes grâce du Calife ottoman Mehmet IV.

Pratiquant une sévère endogamie les Dönmeh en tant que communauté secrète - au grand jour immergée dans la Communauté des Croyants, l’Oumma, tout en lui restant intrinsèquement étrangère suivant sa nature de secte ethniquement homogène - finirent par constituer une société en soi au sein même de la société turque… Pouvoir invisible qui lui a conféré au fil des ans une véritable puissance laquelle s’est actualisée à l’aube du XXe siècle dans et par la Révolution des Jeunes Turcs le 24 juil. 1908. 

Que le “Comité Union et Progrès“ qui conduisit - sur le même modèle que les bolchéviques issus du Bund suivirent dans la Russie de l’automne 1917– ait été un alias de la cryptarchie néo-sabbatéenne ne fait maintenant plus aucun doute sauf pour le révisionnisme officiel… une évidence cependant rarement publiée ou documentée, et l’on comprendra aisément pourquoi ! La Révolution Jeunes Turcs n’est au demeurant pas sans rappeler - quoique selon des modalités différentes, même si le schéma général reste pour l’essentiel inchangé - l’actuel drame syrien où l’équivoque salafisme wahhabite joue un rôle déterminant par djihadistes fanatisés et mercenaires interposés… L’histoire se répète inlassablement sans pour autant bégayer.  

Que visaient donc les Jeunes Turcs ? En premier lieu l’abolition du Califat musulman… et ce n’est pas seulement les conséquences et l’aboutissement de la Révolution Jeunes Turcs qui nous l’apprennent : en 1909 la contre-révolution tente de s’organiser autour du Sultan, mais trop tard. Des prêtres et des hodjas sont partout dépêchés en Turquie pour informer des buts des Jeunes Turcs, faux nez de la cryptarchie sabbatéenne : la destruction du Califat, de l’islam et des chrétientés d’Orient. Rien n’y fait. La Révolution triomphe et inaugure son règne par le génocide des Arméniens catholiques et la fondation d’un État non confessionnel dans le cadre de l’État kémaliste. À la même époque, en France la séparation de l’Église et de l’État est consommée et le glissement vers l’abîme de la Grande Guerre parvient à son terme.

Le Frankisme, sabbataïsme d’Europe centrale

Notons qu’une branche séparée du sabbataïsme – et non des moindres - apparaîtra au milieu du XVIIe siècle sous l’inspiration de Jacob Frank, lequel se verra également pousser des ailes messianiques à la suite du Saint Maître, Sabbataï… cette fois non plus à Salonique mais à Francfort. Frank d’abord converti à la foi mahométane en Turquie, fut baptisé le 17 sept. 1759 à Lvov avant d’être confirmé le 18 novembre suivant avec pour parrain le souverain polonais Auguste III le Saxon en personne ! Puis, après avoir convaincu les autorités ecclésiales de Pologne que le Messie espéré et attendu était - selon la foi sabbatéenne - l'une des trois figures de la Sainte Trinité, omettant cependant de préciser que l’Envoyé en question n’était autre que le divin maître Sabbataï Zevi lui-même, il obtint de faire convertir en masse ses disciples au catholicisme. Les Frankistes, dont le rôle dans la Révolution française est définitivement établi5, n’en continuèrent pas moins à se marier entre eux et à pratiquer joyeusement leur gnose encourageant une sensualité licencieuse, transgressive notamment au regard du tabou de l’inceste. Apparemment les Rothschild, famille régnante de la plus grand place off shore de la Planète – la Cité de Londres – seraient ou auraient été adeptes du Frankisme. On ne prête qu’aux riches n’est-ce pas ?

[Pour une évocation moins succincte : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacob_Franck]

Les Dönmeh sous couvert des Jeunes Turcs prennent le pouvoir en Turquie

Salonique, quatrième ville de l'Empire ottoman (Thessalonique depuis 1912 et son retour dans le giron grec), sera le lieu de naissance en 1881 de Mustapha Kemal dit Atatürk, le père des Turcs… et des premières loges maçonniques touraniennes. À cette époque les Dönmeh sont devenus dans la cité macédonienne - où ils sont majoritaires depuis plusieurs siècles - de puissants notables, commerçants et échevins, et forment l'une des plus importantes communautés juives d'Orient. À partir du XVIIe, Salonique est la Mecque du Sabbataïsme et ce, jusqu'à leur essaimage en Turquie après l’accès à indépendance de l’Ellade.

C’est ce groupe central de Dönmeh qui structura en sous-main l’organisation clandestine des Jeunes Turcs sous couvert du Comité pour l’Union et le Progrès, apparemment laïciste mais qui n’eut de cesse de détruire en Turquie l’islam puis la chrétienté. Pour ce faire, le sultan ottoman Abdülhamid II fut déposé à l’occasion de la Révolution nationaliste de 1908 et la République de Turquie proclamée. Le Califat ne sera aboli qu’en 1924 [le Commandement de la Communauté des croyants en filiation spirituelle du Prophète]. En attendant les Jeunes Turcs s’entendent à “planifier le génocide des Arméniens“ catholiques selon les propres termes de l’encyclopédie en ligne Wikipedia [Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeunes-Turcs]. Génocide qui intervint d’avril 1915 à juil. 1916 et précéda de peu les grands massacres et déportations des chrétiens orthodoxes de la Russie en proie à la Révolution marxiste-lénino-troskyste.

On comprend mieux à présent la réticence d’Israël d’accepter comme “génocides“ les grands massacres en 1915 des Arméniens par les Turcs et les Kurdes… pas uniquement donc en raison d’une concurrence victimaire qui effacerait le caractère exceptionnel, “unique“, quasi métaphysique des grandes déportations “holocaustiques“ de la seconde Guerre Mondiale. Ou à cause de la crainte fondée en droit de compromettre son alliance stratégique avec Ankara. Mais bien parce que ces massacres seraient l’œuvre au noir d’une société secrète, cabaliste, certes anti-talmudique et rejetée de la maison-mère, mais in fine, peu ou prou, juive ! Une opprobre qui, si elle sortait de l’enfer des bibliothèques et était arracheé à la poussière de l’oubli, entacherait la Communauté toute entière.  

Au demeurant les preuves continuent à s’accumuler tendant à démontrer l’implication des Jeunes Turcs - noyautés et instrumentés par les Dönmeh - dans les déportations à vocation génocidaire que subirent les malheureux arméniens… “Marches de la mort “ qui n’eurent d’équivalent au XXe siècle quarante ans plus tard, que l’exode forcé – doux euphémisme pour le plus vaste transfert de population de l’histoire - de douze à seize millions d’Allemands de l’Est “déplacés“ – terminologie des Nations Unies - durant l’hiver 1945… au cours duquel quelque 500 mille à deux millions de femmes, d’enfants et de malades et de vieillards périrent ! Là aussi le silence des historiens est particulièrement impressionnant.

Wayne Madsen cite à propos du “génocide arménien“ le témoignage de l’historien Ahmed Refik, lequel servit comme officier de renseignement dans l’armée ottomane, celui-ci affirmant que l’intention des Jeunes Turcs visait très explicitement la destruction physique des chrétiens arméniens. Politique qui s’appliqua également, mais à plus petite échelle, à l’encontre des Assyriens catholiques… dont les villages du sud de la Turquie continuèrent à être rasés les uns après les autres dans les années soixante et soixante-dix dans le contexte et au prétexte de guerre contre l’irrédentisme kurde.

Abdülhamid II le Sultan déchu, qualifié de “tyran“ – à l’instar de Louis le XVIe - par les Jeunes Turcs, fut embastillé dans la citadelle Dönmeh de Salonique. De 1912 à 1918, il consacra les dernières années de sa vie en résidence surveillée à Constantinople à l’étude, à la menuiserie et à l’écriture de ses mémoires… Son décès intervint trois ans après qu’Ibn Séoud, souverain d’Arabie saoudite et un an après que Lord Balfour ait accordé la Palestine aux organisations juives par une lettre adressé au baron Rothschild ! En fait il apparaît que le seul véritable crime d’Abdülhamid ait été de refuser de rencontrer Theodore Herzl - inventeur du sionisme - lors de sa visite à Constantinople en 1901 et de rejeter les pressantes demandes assorties de contreparties financières destinées à lui faire accepter la mainmise de la communautaire judéenne sur Jérusalem, saint fleuron de l’Empire.

Après le retour de Salonique dans le giron grec en 1913, nombre de Dönmeh, avons-nous dit, trouvèrent gîte et couverts à Constantinople… d’autres partirent s’installer à Izmir – ville natale de l’ancien premier ministre français Balladurian - à Bursa – Brousse - et dans la nouvelle capitale anatolienne - le pays du soleil levant - d’Atatürk, Ankara. Les Dönmeh dont l’influence s’étendait désormais à tous les secteurs clefs de la société turque, circulaient alors librement dans les premiers cercles du pouvoir.

Ainsi Tevfik Rustu Arak, un intime et conseiller d’Atatürk fut le Premier Ministre entre 1925 et 1938 sans que son appartenance sectaire n’apparût jamais au grand jour… un peu comme M. Jospin, Premier ministre en France, de juin 1997 à juil. 2002 qui, avec le silence complice des médias, ne renia jamais son appartenance à la secte trotskyste, également subversive et messianique ! Atatürk, dont on ignore s’il était lui-même un Dönmeh ou sous influence de la secte6, au prétexte d’occidentalisation, proscrit l’usage de la graphie arabe pour le turc dont il latinisa l’écriture, c’est lui qui en 1923 débaptise Constantinople du nom du premier empereur chrétien de l’Empire romain d’Orient, Constantin, pour la renommer Istanbul… Stanbul n’étant jusque là qu’un des quartiers de l’auguste métropole. Ce que n’avaient évidemment pas fait les sultans ottomans. Du passé faisons table rase !

Des Jeunes Turcs à la conspiration du Marteau de fer, Ergenekon

La lente mais puissante remontée de l’islam après 1948 et trois guerres israélo-arabes (en fait islamo-israéliennes) accompagnera le déclin lent mais progressif de l’héritage kémaliste et de son expression cryptarchique, l’État profond… Tendance qui se traduira par des coups successifs portés au cœur de la puissance occulte des Dönmeh et dont l’affaire “Ergenekon7“, cette dernière décennie, apparaît comme le couronnement. L’État profond correspond, pour les initiés, assez exactement aux réseaux néo-sabbatéens toujours proactifs au sein du corps diplomatique, de la chaîne de commandement militaire, des hiérarchies judiciaires, des autorités religieuses, politiques, médiatiques, universitaires et entrepreneuriales de la Turquie actuelle.

Quant à la conspiration Ergenekon – Marteau de fer – celle-ci vient de loin et son ultime épisode en date - 2007/2009 - n’est évidemment que la partie émergée d’un iceberg s’enfonçant loin sous la surface de l’histoire. Ce courant souterrainement à l’œuvre tenta entre autres de bloquer bien entendu les réformes favorables aux courants islamiques identitaires turcs grâce à une série de coups d’État… certains réussis comme celui qui aboutit en 1996 à la déposition du gouvernement islamiste du Refah - le “Bien Public“ - conduit par le Premier Ministre Necmettin Erbakan… certains manqués, tel celui qui visait l’actuel Premier Ministre Recep Tayyip Erdogan en 2003 ! Signalons que des “réformistes“ favorables à l’instauration d’un islam modéré tels le Président Turgut Özal8 d’ethnie kurde et le Premier Ministre Bülent Ecevit9, disparurent dans des circonstances éminemment suspectes. Quant au Premier ministre démocratiquement élu, Adnan Menderes, il fut éjecté de ses fonctions et pendu en 1961… après un coup d’État militaire.

Aujourd’hui, la réislamisation de la Turquie sous la houlette de l’AKP – le Parti de la Justice et du Développement – sert de prétexte et de facteur explicatif à l’éloignement euro-israélien vis-à-vis de la Turquie à vocation néo-ottomane… Or, si l’on admet que de facto l’État hébreu est le vingt-huitième membre de l’Union comme le laisse entendre moult déclarations et dispositifs officiels, la véritable cause du refroidissement des relations euro-turques serait plutôt à chercher du côté de l’éviction des Kémalistes et des Dönmeh des Affaires publiques turques. Au départ, la Turquie membre désigné et prédestiné de l’Union Européenne par les États-Unis était une postulante parfaite tant que les Dönmeh tenaient en sous-main les rênes du pouvoir réel… Il n’en va plus tout à fait de même aujourd’hui – nonobstant l’armée et l’Alliance atlantique qui ne sont pas, et de loin, des paramètres à négliger – à telle enseigne que le souverainisme turc commence à embarrasser ses anciens protecteurs, pour ne pas dire à poser problème… Ces divergences de plus en plus sensibles se retrouvent à propos du dossier syrien où manifestement la “stratégie“ d’Ankara ne coïncide pas exactement avec celle des ses alliés putatifs, Riyad et Doha d’un côté, Washington, Londres et Paris de l’autre.

À ce titre l’affaire du Mavi Marmara – vaisseau humanitaire turc en route pour la Bande de Gaza et arraisonné manu militari le 31 mai 2010 par des commandos israéliens, neuf morts - pourrait avoir eu pour motivation une certaine vengeance, une forme de représailles déguisées justement comme suite à l’action vigoureuse du gouvernement turc contre les réseaux d’Ergenekon accusés de la tentative de coup d’État de 2003 visant à l’éviction de l’AKP… en réalité une purge de l’Armée et du Renseignement militaire des éléments Dönmeh qui y étaient aux commandes…

Reste que toute la boue remontée à la surface à l’occasion de cette lutte sourde entre les islamistes au pouvoir et la cryptarchie sabbatéenne, livre peu à peu des informations sur les connexions existant entre Israël et ce grand allié des États-Unis qu’est l’Arabie Saoudite… En septembre 2002, quelques mois avant l’Opération “Choc et Effroi“ de mars 2003, le Directorat du Renseignement Militaire Général irakien remettait au Conseil de la Révolution présidé par le Raïs Saddam Hussein, un rapport établissant les racines Dönmeh du fondateur de l’islam wahhabite, Muhammad ibn Abdul Wahhab ! Rapport finalement publié le 13 mars 2008 par l’Agence américaine de Renseignement militaire [U.S. Defense Intelligence Agency]. En fait, l’information n’était pas tout à fait nouvelle et aurait pour source initiale les mémoires d’un certain « Humfer » ou « Hempher », espion britannique trilingue - turcophone, persanophone et arabophone – qui, au milieu du XVIIIe siècle, se présentant comme d’etnie Azéri et sous le nom de Mohammad, approcha Wahhab avec pour objectif de créer une secte musulmane susceptible d’entrer en rébellion contre la Sublime Porte, autrement dit le Califat ottoman… Fin de la première partie !

Notes :

1 – Sur cette question fondamentale mais largement ignorée on se reportera utilement à l’étude d’Hervé Ryssen « Pyschanalyse du judaïsme » 2006 pp. 158/166.

2 - Strategic Culture Foundation 25 oct. 2011 - http://www.strategic-culture.org/

3 - http://www Counter-Currents Publishing « LesDönmeh : le secret le plus chuchoté » 22 avril 2012 http://www.counter-currents.com/2012/04/les-donmeh-le-secret-le-plus...

4 – Wayne Madsen est journaliste d’investigation qui a commencé sa carrière dans la police criminelle militaire au sein de l’US-Navy avant de rejoindre la NSA – National Security Agency.

5 – Voir « Gershom Scholem. Du Frankisme au Jacobinisme. La vie de Moses Dobruska alias Franz Thomas von Schönfeld, alis Junius Frey » 1984 Revue d’histoire des religions N°201-2 p. 208/209

6 - En 1973 dans son livre “The Secret Jews“ du rabbin Joachim Prinz, affirme qu’Atatürk et son ministre des finances, Djavid Bey, étaient tous deux des Döhnmeh… en bonne compagnie car beaucoup « de jeunes Turcs dans le Cabinet révolutionnaire nouvellement constitué priaient Allah, mais avaient leur propre prophète [Sabbataï Zevi] ». Cité par Wayne Madsen. On sait cependant ce qu’il faut penser des habituelles vantardises de personnages tel le rabbi Prinz.

7 - De juin 2007 à novembre 2009 300 personnalités sont arrêtées et 194 inculpées sous divers chefs : conspirations, tentatives d'assassinat contre le Prix Nobel Orhan Pamuk, le Premier ministre Recep Tayyip Erdoğan ou l’assassinat de journalistes. Les enquêtes auraient démontré les liens d’Ergenekon et d’escadrons de la mort visant en premier lieu les chefs du mouvement marxiste indépendantiste kurde PKK. Lors du deuxième procès “Ergenekon“, le massacre de Sivas en juil. 1993 dirigé contre la minorité Alévie (connexes aux Alaouites syriens), est au centre des débats.  

8 - La thése de l'assassinat de Turgut Özal par des agents turcs de l'Otan – précurseurs des réseaux Ergenekon - est le thème du film à succès « Kurtlar Vadisi Gladio » sorti en Turquie en déc. 2009.

 9 - Bülent Ecevit s’éteint le 5 nov. 2006 à Ankara dans un service hospitalier militaire où il avait été admis suite à une hémorragie cérébrale survenue lors des funérailles d'un juge assassiné par un attentat. L’on gardera ici présent à l’esprit que le noyau dur des réseaux Ergenekon se trouvent toujours au cœur de l’Armée kémaliste…



13 réactions


  • volpa volpa 15 septembre 2012 12:29

    C’est fort possible.


  • Aldous Aldous 15 septembre 2012 14:14

    Très très interessant article qui met bien en exergue la différence radicale entre l’ottomanisme sunnite relativement tolérants envers les minorités et les jeunes turcs génocidaires.


    Il faut aussi ajouter que le mouvement Jeune Turc comptait parli ses membres les plus influents non seulement des Dönmeh mais egalement des Juifs non convertis à l’Islam, en particulier Emmanuel Carasso (Oncle d’Isaac Carasso qui a créé l’empire Danone)

    Emmanuel Carasso créa la première loge maçonique de Turquie, à Thessalonique qui fut un incubateur du mouvement Jeune Turc.

    Il a obtenu des Rothchild qu’il a rencontré à Paris une aide substatielle pour le mouvement.

    Quand le Sultan à été démis, c’est Emmanuel Carasso, et non un musulman, qui s’est présenté à lui pour lui annoncer et le jeter en prison.






  • lionel 15 septembre 2012 15:16

    Il est très appréciable que l’on parle de ce mouvement issu du judaïsme et qui a indubitablement joué un rôle prépondérant dans l’histoire de ces derniers siècles. J’ ai passé plusieurs années à compiler et à lire tout ce que je trouvais sur ce groupe ainsi que son avatar en milieu catholique, le Frankisme. N’ayant que peu de temps dans l’instant, je ne peux que souligner que la famille Mallah (famille maternelle de la créature Sarkozy Nagy Bocsa et frères) est issue de la « capitale » Donmeh, Salonique. Il me semble aussi que la famille Bloch (devenue Dassault) est aussi originaire de cette ville et possiblement de cette communauté complexe et influente dans la pensée Juive.

    J’espère que de nombreuses personnes fouilleront un peu ce sujet passionnant et ô combien éclairant pour comprendre les évènements de ces derniers siècles.


  • CASS. CASS. 15 septembre 2012 15:30

    Oui il faut ajouter que sans les juifs khazars rothschildiens , le nazisme n’aurait jamais existé et encore moins le sionazis , fasciste.


  • Nord 15 septembre 2012 20:21

    Des juifs, des chrétiens, des musulmans, le dieu unique est la plaie de l’humanité…


  • njama njama 17 septembre 2012 00:40

    Article passionnant, qui nous fait rentrer dans les méandres des hérésies juives, et quelques coulisses de l’Histoire.

    Etonnant aussi que Talaat Pacha, né en 1874 à Kırcaali (à l’époque dans le vilayet d’Edirne), ville où où il fait ses études, mais aussi ville où Sabbataï Tsevi fut interpelé et jugé par le Sultan Mehmed IV en septembre 1666. avant d’ embrasser l’islam, pour échapper à une condamnation à mort certaine.

    Franc-maçon notoire, à Théssalonique, puis à la Loge de la Patrie à Constantinople, ces loges étant affiliées au Grand Orient de France, et à celui d’Italie, mais pas évident de penser qu’il fut Dönmeh puisqu’il se disait bektachi
    « …On m’accuse d’être maçon. Oui, je suis maçon. J’ai accepté la franc-maçonnerie pour le bonheur de l’humanité, tout comme j’ai embrassé le bektachisme en tant que voie de choix nationaliste… »

    mais disait-il la vérité, ou parlait-il comme un Dönmeh ? le document ci-dessous semble l’identifier comme un « mâmin » !

    (page 2) http://le-carrefour-de-lislam.com/Occultare/occultus2.htm

    Salonique, nous l’avons rappelé, est une ville juive ; c’est dire que les Juifs sont en majorité parmi les membres des quatre Loges locales, dans lesquelles se recrutait le « Comité Union et Progrès ». Mais, outre les Juifs orthodoxes, on y trouvait aussi de nombreux représentants d’une secte islamo-juive, les « mâmins », ... appelés aussi « donmehs ». Musulmane en apparence, cette secte est juive en réalité, et on n’y admet guère que des Juifs ;

    Or, il n’est pas indifférent de remarquer que le « Comité Union et Progrès », reconstitué à Salonique vers 1902, comptait dans son sein à peine un quart de musulmans : tous les autres membres étaient juifs ou « mâmins » (La proportion s’est encore augmentée depuis lors. En 1911, au témoignage du général Chérif pacha (que son passage dans le Comité met en possession de connaître le dessous dus cartes), le directoire du « Comité Union et Progrès » se composait de : trois Juifs, MM. Carasso, Cahen et Faraggi ; neuf mâmins, Djavid Dey, Dr Nazim, Osman, Talaat Bey, Baldgi, Kiani Ipeck, Karakasch, Kiazim et Osman-Adil ; les membres turcs n’étaient que trois : un cinquième à peine du Comité !.). C’est ce qui explique pourquoi la Révolution turque de 1908 s’est trouvée ne profiter qu’au petit clan israélite de Salonique et a déçu si complètement la plupart des Jeunes-Turcs qui formaient l’opposition historique. Le Directoire suprême étant toujours resté inconnu de l’immense majorité des membres du parti, ceux-ci ne se sont aperçus qu’une fois la Révolution faite que l’influence simplement maçonnique du début avait fait place à une influence purement juive.

    (page 3) http://le-carrefour-de-lislam.com/Occultare/occultus3.htm

     Le « Comité Union et Progrès », né de la Franc-Maçonnerie ottomane et dirigé par les Juifs de Salonique, a naturellement fortifié de son mieux les deux puissances qui lui ont donné naissance. D’une part, il a encouragé le sionisme au point que les « mâmins » Djavid Bey, ministre de l’Intérieur, et Hussein Djahid Bey, directeur du Tanine, ne craignaient pas de dire que l’établissement de juifs russes et autrichiens en Mésopotamie était nécessaire pour « faire contrepoids à l’élément arabe indigène ». D’autre part, les Loges maçonniques ont été multipliées sur tous les points de l’Empire et il n’y a eu de sécurité pour les fonctionnaires et les officiers qu’à condition de s’y faire admettre. Renonçant aux affiliations étrangères, les Loges turques se sont d’ailleurs fédérées en 1909 en un Grand Orient de Turquie, qui a à sa tête le « mâmin » Talaat Bey, et dont le Conseil Suprême est exclusivement composé de juifs ou de « mâmins », tels que MM. Carasso, Cohen, Faraggi, Djavid-Bey, Salomon Kibar, etc. C’est, on le voit, l’ancien Comité de Salonique, moins les quelques Turcs qui en faisaient alors partie.

    L’Empire démembré
    (Rôle du monde occulte et des gens de la Thora en terre d’Islam)
    La Franc Maçonnerie en Turquie par FLAVIEN BRENIER
     


  • njama njama 17 septembre 2012 11:01

    @ l’auteur
    On comprend mieux à présent la réticence d’Israël [...] Mais bien parce que ces massacres seraient l’œuvre au noir d’une société secrète, cabaliste, certes anti-talmudique et rejetée de la maison-mère, mais in fine, peu ou prou, juive !

    N’est-ce pas un raccourci un peu trop facile ? et une conclusion trop hâtive ?
    Certes des documents attestent que des Dönmeh noyautent fortement la hiérarchie du « Mouvement des Jeunes Turcs », mais il est très difficile de faire la part des choses entre l’influence « juive » (d’un mouvement religieux anti-talmudique considéré comme hérétique) et l’influence « franc-maçonne » proprement dite. Franc-maçonnerie de plus affiliée au Grand Orient, très laïque, contrairement à d’autres loges purement juives du type B’nai B’rit (fondée en 1843 à New-York) . Voir aussi de l’importante influence de l’Haskala qui s’inspirait de la philosophie des Lumières.

    Bref, les influences sont multiples ... et les Dönmeh ne sont pas eux-mêmes une « secte » homogène

    voir Histoire des Juifs à Salonique (surnommée La Jérusalem des Balkans)

    ceux que les Turcs surnommèrent Dönme, c’est-à-dire renégats eux-mêmes divisés en trois groupes * : les Izmirlis, les Kuniosos et les Yacoubi , formèrent une nouvelle composante de la mosaïque ethno-religieuse salonicienne.

    * + ou - suivant leurs conditions sociales > voir ici études sur les sabbatéens de Salonique de J. Néhama « Sabbataï Cevi et les Sabbatéens de Salonique » qui estime qu’en 1902 la communauté sabbatéenne comptait environ 10.000 âmes.

    Les Juifs de Salonique connurent à partir de la seconde moitié du XIXe siècle une véritable renaissance. La régénération vint des Juifs francs, les Frankos, c’est-à-dire les Juifs venus à cette époque des pays catholiques et plus particulièrement les Juifs de Livourne en Italie. Elle s’inscrivit dans un contexte général d’ouverture des Balkans au modernisme occidental qui draina vers le monde ottoman techniques et idées nouvelles.

    La Haskala, mouvement de pensée juif inspiré du Siècle des Lumières, toucha le monde ottoman à la fin du XIXe siècle après s’être propagé parmi les populations juives d’Europe occidentale et orientale. Ce sont les mêmes qui parachevaient le renouveau économique de Salonique qui s’en firent les messagers.


  • njama njama 17 septembre 2012 11:38

    L’influence de la Franc-maçonnerie dans le monde ottoman et arabe ne date pas d’hier
     Pour un aperçu, consultez sur le site :
    http://www.grandorientarabe.org/

    La GALERIE DE FRANCS-MACONS ARABES ET MUSULMANS CELEBRES

    ALGERIE TUNISIE MAROC LIBAN SYRIE PALESTINE JORDANIE EGYPTE IRAN
    TURQUIE
    Les premières loges turques apparaissent à partir de 1861.

    Le Sultan Murad V, Sultan en 1876, initié le 20 octobre 1872
    Namik Kemal (1840-1888) , poète et écrivain
    Le Prince Egyptien Mustafa Fazi Pacha
    Le Prince Egyptien Mohammed Abdelhalim Pacha
    Reza Tevfik (Premier Ministre)
    Mehmet Talaat pacha (Grand Vizir)
    Cavit Bey (Ancien Ministre des Finances)
    Le Président Ataturk
    Le président Suleyman Demirel


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