Djihad en Centrafrique, toujours les diamants...
Depuis Bokassa, la République de Centrafrique n'a jamais connu la démocratie. François Bozizé, le précédent président, s'était servi dans les caisses, comme tous les autres. Les industriels du diamant ont fait appel à des mercenaires musulmans pour s'en débarrasser. Maintenant, ces mercenaires ne veulent plus repartir.
Violences en Centrafrique, les diamants du djihad
Les campagnes n'en finissent plus de brûler en Centrafrique. Depuis que les rebelles musulmans de la Séléka, la coalition en sango, ont renversé le gouvernement corrompu de François Bozizé, en mars 2013, la République centrafricaine ne parvient plus à sortir de la spirale de la violence. Les groupes rebelles, composés de mercenaires tchadiens, libyens et soudanais musulmans, s'étaient officiellement dissous au départ de Bozizé. Mais aujourd'hui, ces hommes continuent à piller le pays, probablement secrètement encouragés par leur ex-commanditaires. Des groupes se sont rapidement reconstitués, sous l'appellation des ex-Sélékas, et continuent de sévir un peu partout dans le pays, entre djihad et grand banditisme.
On sait que la Séléka a été financée par des industriels du diamant, afin de se débarrasser de l'ancien président Bozizé, qui se servait abusivement dans leurs stocks. Les diamants donnés aux rebelles trouvent toujours acheteurs au Soudan. Omar el-Béchir, le président soudanais, partisan de l'islamisation brutale dans son pays, soutient évidemment cette rebellion musulmane en Centrafrique. Idriss Deby Itno, le président tchadien, les soutient également, dans l'espoir de mettre la main sur le pétrole du nord du pays.
En réponse, une milice chrétienne, les anti-Balaka, affronte régulièrement les Musulmans, ou s'en prend aux communautés musulmanes locales, en représailles. Depuis, les cadavres s'amoncellent dans le pays.
115 cadavres ont été trouvés dans la ville de Bangassou, samedi dernier. Des anti-Balakas ont attaqué la base des casques bleus (MINUSCA), puis le quartier musulman de Tokoyo. Lundi, la violence a repris dans la ville de Bria. 24 personnes ont été blessées, un millier de civils ont fui la zone pour trouver refuge près de la base des Nations Unies. La semaine dernière, un affrontement entre combattants anti-Balaka et un ex-groupe Séléka a tué 100 personnes et fait fuir plus de 8 000 personnes. Six casques bleus ont été tués. C'est l'année la plus meurtrière qu'ait connu la MINUSCA, depuis sa création en 2014, et la force d'intervention tire aujourd'hui la sonnette d'alarme, prévoyant de déployer plus d'hommes pour enrayer la violence qui gagne le pays.
Pour l'instant, la guerre touche les campagnes et épargne la capitale, Bangui, et l'ensemble des grandes villes. Mais ce n'est que le début d'une guerre, peut-être un nouveau front terroriste djihadiste pour l'occident.
Source : http://williamkergroach.blogspot.fr/