vendredi 2 juin 2017 - par William Kergroach

Djihad en Centrafrique, toujours les diamants...

Depuis Bokassa, la République de Centrafrique n'a jamais connu la démocratie. François Bozizé, le précédent président, s'était servi dans les caisses, comme tous les autres. Les industriels du diamant ont fait appel à des mercenaires musulmans pour s'en débarrasser. Maintenant, ces mercenaires ne veulent plus repartir.

Violences en Centrafrique, les diamants du djihad

 

Les campagnes n'en finissent plus de brûler en Centrafrique. Depuis que les rebelles musulmans de la Séléka, la coalition en sango, ont renversé le gouvernement corrompu de François Bozizé, en mars 2013, la République centrafricaine ne parvient plus à sortir de la spirale de la violence. Les groupes rebelles, composés de mercenaires tchadiens, libyens et soudanais musulmans, s'étaient officiellement dissous au départ de Bozizé. Mais aujourd'hui, ces hommes continuent à piller le pays, probablement secrètement encouragés par leur ex-commanditaires. Des groupes se sont rapidement reconstitués, sous l'appellation des ex-Sélékas, et continuent de sévir un peu partout dans le pays, entre djihad et grand banditisme.

 

On sait que la Séléka a été financée par des industriels du diamant, afin de se débarrasser de l'ancien président Bozizé, qui se servait abusivement dans leurs stocks. Les diamants donnés aux rebelles trouvent toujours acheteurs au Soudan. Omar el-Béchir, le président soudanais, partisan de l'islamisation brutale dans son pays, soutient évidemment cette rebellion musulmane en Centrafrique. Idriss Deby Itno, le président tchadien, les soutient également, dans l'espoir de mettre la main sur le pétrole du nord du pays.

En réponse, une milice chrétienne, les anti-Balaka, affronte régulièrement les Musulmans, ou s'en prend aux communautés musulmanes locales, en représailles. Depuis, les cadavres s'amoncellent dans le pays.

115 cadavres ont été trouvés dans la ville de Bangassou, samedi dernier. Des anti-Balakas ont attaqué la base des casques bleus (MINUSCA), puis le quartier musulman de Tokoyo. Lundi, la violence a repris dans la ville de Bria. 24 personnes ont été blessées, un millier de civils ont fui la zone pour trouver refuge près de la base des Nations Unies. La semaine dernière, un affrontement entre combattants anti-Balaka et un ex-groupe Séléka a tué 100 personnes et fait fuir plus de 8 000 personnes. Six casques bleus ont été tués. C'est l'année la plus meurtrière qu'ait connu la MINUSCA, depuis sa création en 2014, et la force d'intervention tire aujourd'hui la sonnette d'alarme, prévoyant de déployer plus d'hommes pour enrayer la violence qui gagne le pays.

 

Pour l'instant, la guerre touche les campagnes et épargne la capitale, Bangui, et l'ensemble des grandes villes. Mais ce n'est que le début d'une guerre, peut-être un nouveau front terroriste djihadiste pour l'occident.

Source : http://williamkergroach.blogspot.fr/



5 réactions


  • Sergio Sergio 2 juin 2017 11:13

     Maintenant, ces mercenaires ne veulent plus repartir.


    C’est un grand classique. 

    Je me souviens qu’en Martinique, avait été introduite la mangouste afin de rivaliser avec le serpent trigonocéphale (endémique de la Martinique). Le problème est que, le serpent sortant la nuit pour chasser, et la mangouste, le jour, ils ne se rencontraient en général jamais (parfois dans les pitts clandestins). Du coup la mangouste se délecte des œufs qu’elle trouve dans les poulaillers.

    On peut dire que l’issue de mon histoire, est beaucoup plus paisible que ce que vous relatez. Il y a des équilibres auxquels nous ne devrions pas toucher !

  • microf 2 juin 2017 12:15

    Bravo @Sergio pour votre commentaire qui est d´une finesse que ne peuvent comprendre que ceux qui ont un tout petit peu de cerveau comme on dit.
    A lire cet article, je ne sais pas s´il faut en rire ou en pleurer.
    Je pense qu´il faut en pleurer, car depuis des décénnies, ce sont des hommes, femmes, enfants et vieillards qui meurent par milliers, un pays dévasté, les richesses pillés, et tout ceci avec la France qui a toujours eu une base militaire en Centrafrique depuis la création de ce pays, á se demander ce que font les militaires Francais en Centrafrique.
    Tout ceci je ne sais pas si l´auteur de cet article qui est journaliste, écrivain et passionné de vie Internationale le sait, car dans son article, il ne mentionne même pas un seul instant le nom de la France qui occupe ce pays depuis la pseu-do Indépendance de la République Centrafricaine, alors, á lire un tel article, il faut en pleurer.


  • sophie 2 juin 2017 15:43

    Par curiosité j’ai suivi ton lien... c’est édifiant, on a washington en direct là


  • zygzornifle zygzornifle 2 juin 2017 17:37

    faut leur envoyer le Giscard , il en connait un rayon sur les diamants .....


  • Oceane 3 juin 2017 21:31

     quel est l’intérêt de cet article, mis à part la ritournelle « musulmans vs chrétiens », après les « guerres tribales » ? Un journaliste qui fait si mal son travail, c’est à gerber.

    Je suggère à l’auteur de faire un tour chez Survie pour se renseigner à fin d’écrire quelque chose qui tienne la route.

     

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