vendredi 21 octobre 2016 - par Sylvain Rakotoarison

Le massacre d’Alep

« Je supprimerai de mon vocabulaire mot après mot. Le massacre fini, un seul rescapé : Solitude. Je me réveillai comblé. » (Cioran, "De l’Inconvénient d’être né", 1973).



La reconquête de Mossoul, ville tenue par Daech, par les forces irakiennes à partir de ce lundi 17 octobre 2016 pourrait être humainement catastrophique pour ses 1,5 million d'habitants. En Syrie, une ville de même importance croule déjà sous les bombes, Alep. Des milliers de civils sont tués, dont des centaines d’enfants. Personne ne peut rester insensible à cette boucherie. Une rencontre entre John Kerry et Sergueï Lavrov a eu lieu à Lausanne ce 15 octobre 2016. Le lendemain, c'était Jean-Marc Ayrault à Londres pour le même sujet.

Il y a une population de 300 000 personnes, dans les quartiers est d’Alep, qui subit depuis le 22 septembre 2016 une série de bombardements désastreux. Les bombes principalement russes visent uniquement la population civile (les soldats de Daech ont quitté Alep depuis longtemps), et n’hésitent pas à cibler d’abord les hôpitaux. C’est l’horreur. C’était déjà l’horreur depuis le 19 juillet 2012 pour cette capitale économique de la Syrie, deuxième ville du pays, occupée par 1,7 million d’habitants. Mais depuis quelques semaines, c’est l’horreur dans l’horreur. Une véritable purification politique.

Étranges sont ceux qui furent parmi les premiers à s’inquiéter du sort des chrétiens d’Orient et qui laissent les bombardements d’Alep dans un cadre de realpolitik (on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs). Étranges sont ceux qui accusent la France d’être à la botte des États-Unis et qui se mettent eux-mêmes volontairement à la botte de Vladimir Poutine (au point parfois de faire financer leurs activités politiques françaises par cette puissance étrangère, drôle de patriotisme).

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L’une des raisons de la situation actuelle d’Alep, c’est justement que les États-Unis se sont plutôt désintéressés de la situation, malgré quelques initiatives diplomatiques de John Kerry. Ils ont, au contraire, laissé faire. C’est ce constat d’impuissance qu’avait fait le candidat Alain Juppé, invité de "L’émission politique" le 6 octobre 2016 sur France 2.

Les États-Unis avaient donné pour seuil d’intervention (la "ligne rouge") l’emploi d’armes chimiques. Malgré cet emploi, les Américains n’ont rien fait. Vladimir Poutine a alors compris que les États-Unis laisseraient tout passer en Syrie, et la Russie n’a donc pas hésité à intervenir lourdement sur le terrain. Elle en profite pendant la campagne présidentielle américaine. Lorsque le nouveau Président des États-Unis (ou nouvelle Présidente) sera en fonction, la Russie aura déjà bien "nettoyé" la région.

Montrer du doigt les autres massacres pour excuser celui d’Alep ? Drôle d’argumentation : dénonçons plutôt, aussi, le carnage des civils au Yémen par l’armée saoudienne (avec des armes françaises en plus) au lieu d’excuser, voire de justifier les canons russes ! Et notamment le raid du 8 octobre 2016 à Sanaa qui a tué plus de 140 civils. Reconnu le 15 octobre 2016 comme une "erreur" par les autorités saoudiennes...

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Le résultat de cette horreur, ce sera l’exil de 300 000 nouveaux réfugiés syriens délogés de leurs quartiers déjà meurtris. Bizarre que ceux qui ferment les yeux sur cette boucherie soient aussi parmi ceux qui dénoncent la trop grande arrivée de réfugiés sur le territoire européen. Toujours cette incohérence récurrente chez ceux qui ne défendent pas les valeurs intrinsèques et universelles de l’humain.

Éradiquer Daech ? Les pauvres habitants d’Alep ne sont pas les soldats de Daech. Le groupe sectaire islamiste terroriste se moque bien d’un tel massacre. En revanche, après Homs (ville assiégée du 6 mai 2011 au 1er décembre 2015 ayant conduit au massacre de milliers de civils), la "prise" d’Alep intéresse Bachar El-Assad dans sa volonté de reprendre le contrôle politique de son pays dévasté.



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C’est vrai qu’il y a de quoi s’interroger sur les atermoiements du Président français François Hollande à recevoir ou non le Président russe Vladimir Poutine qui devait venir à Paris le 19 octobre 2016 (et qui y a renoncé le 11 octobre 2016) et sur la cohérence de la politique française en Syrie (et ce n’est pas nouveau).

Il est clair cependant que la France cherche avant tout à stopper le massacre d’Alep. Jean-Marc Ayrault, le Ministre français des Affaires étrangères, s’est rendu à Moscou le 6 octobre 2016 pour rencontrer son homologue russe Sergueï Lavrov (en poste depuis le 9 mars 2004), mais sans succès. Le lendemain, le 7 octobre 2016, Jean-Marc Ayrault est allé au Conseil de Sécurité de l’ONU défendre une résolution pour mettre fin aux bombardements à Alep. La Russie s’est trouvée isolée internationalement, seul le Venezuela l’a rejointe dans son opposition à la résolution française. Le Royaume-Uni a fait une tentative du même genre quelques jours plus tard.

Sur le parallèle entre la Syrie et le Yémen (l’Arabie Saoudite a commencé à intervenir le 25 mars 2015), le journal "Libération" a rappelé fort opportunément le 12 octobre 2016 une réflexion du politologue Laurent Bonnefoy, spécialiste des mouvements salafistes et de la péninsule arabique contemporaine.

Ce dernier a expliqué le 25 mars 2016 pour l’hebdomadaire "L’Express" : « Aussi graves soient les pratiques de l’armée saoudienne, il y a une vraie différence d’échelle entre les crimes commis par la coalition arabe au Yémen et l’armée syrienne. Sanaa n’est pas Homs ou Alep. Il n’y a pas de stratégie délibérée de pousser la population à quitter les villes. Le problème tient plus à l’incurie des pilotes, à leur manque de professionnalisme et au mépris des Saoudiens pour le Yémen. ».

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Le candidat à l’élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon, soutien indéfectible de Vladimir Poutine, a donné toutes les bonnes excuses à la Russie le 11 octobre 2016 sur Public Sénat : « La guerre est toujours sale, elle est horrible, elle est abominable. ». Il n’empêche pas que tuer par milliers des civils ne donne aucune avancée utile face aux djihadistes de Daech, mais remplit un objectif politique précis, celui de maintenir au pouvoir le boucher Bachar El-Assad (le conflit syrien a coûté plus de 300 000 vies humaines).

Jean-Marc Ayrault a précisé la position de la France : « Si [la Russie] croit avoir une victoire sur Alep, il y aura un massacre. Et ça, ce n’est pas acceptable moralement. Par ailleurs, politiquement, cela ne ferait que renforcer des terroristes. Et ça, la France, qui est touchée en plein cœur, ne peut pas l’accepter. ».

Risque de renforcement du terrorisme et afflux nouveau et massif de réfugiés provenant d’Alep et fuyant le régime syrien, sont sans doute les deux principales motivations, au-delà de l’aspect purement moral, de la position de la France sur le siège d’Alep et sur l’attitude de la Russie.

En ce sens, la France ne met pas moins en pratique la realpolitik que les autres protagonistes, mais en prenant en compte ses propres intérêts. C’est peut-être cela qui a échappé aux laudateurs inconditionnels de Vladimir Poutine…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (17 octobre 2016)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Vladimir Poutine.
Le massacre d’Alep.
Le terrorisme islamiste.
Daech.
Chaque vie compte.
La peine de mort.
L’esprit républicain.
Être patriote.
Le Mali.
La Syrie.

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42 réactions


  • escoe 21 octobre 2016 18:05

    Rakout-machin vous êtes un bon petit soldat qui répète ce que le système lui souffle au cul. Qui croyez vous encore pouvoir tromper ?


    • HELIOS HELIOS 22 octobre 2016 13:24

      @escoe

      .. a quand un article, soufflé lui aussi, sur la trêve de 3 jours laissée par les russes et l’armée régulière pour soigner et évacuer par les corridors les civils ????

      oh, surprise... personne ne se precipite, les corridors sont vides...

      ...en fait Daesh et les Al nosra en profitent pour se réorganiser, les américains évacuent les « copains » et les pauvres civils n’ont pas le droit de sortir de chez eux !!!

  • wesson wesson 21 octobre 2016 18:29

    On attends avec impatience votre article sur Mossoul, car bien entendu les canons de 155 mm que nous avons installé à 20 Km de la ville ont des obus tellement intelligents qu’ils touchent les djihadistes sans même effleurer les civils. 


    Ah mais non parce que là c’est pas pareil : A Alep c’est des civils (juste à l’Est de la ville parce que à l’Ouest c’est que des suppôts d’Assad), et a Mossoul ce sont des terroristes .. ben voyons. 

    Et puis c’est bien connu, « la coalition » (entendre les USA et leurs obligés) ne font aucun mort civil, sauf au Yemen, en Lybie, en Syrie (même si les belges ne veulent pas l’admettre), etc etc en fait partout. 

    Et pendant ce temps, pas un mot sur le Qatar, l’un des soutient de poids de ces racailles terroristes, et dont on apprends avec quelle ampleur ce petit pays a corrompu notre classe politique. Voilà les véritables raisons de cette guerre : les pétromonarchies du golfe avec lesquelles nous devrions cesser toute forme de commerce.

    Un article absolument consternant de plus. 

    • Pere Plexe Pere Plexe 22 octobre 2016 11:02

      @wesson
      C’est un fait bien connu que les guerres Otanesque,généralement dites « contre le terrorisme », ne tuent que les méchants terroristes !

      Et ceux qui invoqueraient les 1.300.000 morts civils (estimation minimum) de ces guerres ne sont que de vils agents de propagande (Russes,Islamitiste,complotistes,..au choix ! )
      Tous les autres savent que ces salauds ce sont jetés sont les frappes « chirurgicales ».

      Concernant Mossoul Outre le fait que la boucherie habituelle de telles guerres sera bien là une fois de plus il est notable que ce sont les Kurdes qui sont envoyés au casse pipe.
      Ce qui est assez savoureux quand on se souvient que ces mêmes combattants ont été bombardés par la Turquie membre de la coalition Occidentale il y a deux mois.

      Les bombes occidentales ne tuent que les méchants.Et cela même quand les méchants des alliés

    • HELIOS HELIOS 22 octobre 2016 13:28

      @Pere Plexe


      Mais les kurdes viennent encore hier ou avant hier d’etre bombardés par la Turquie qui participe a cette magnifique bataille historique.... sauf que les kurdes en question n’étaient pas dans Mossoul mais 50 km plus au nord !!!.... puisqu’on vous dit que c’est chirurgical....

  • wesson wesson 21 octobre 2016 18:36

    « L’une des raisons de la situation actuelle d’Alep, c’est justement que les États-Unis se sont plutôt désintéressés de la situation »


    C’est ça. En 2012 les Russes avaient mis un plan sur la table comprenant le départ d’Assad en douceur, avec un gouvernement de transition qui aurait laissé les structures de l’état en place. 
    Mais plutôt que de laisser faire cette sortie honorable de conflit, une certaine Hillary Clinton a tout fait pour faire capoter l’accord. La pensée profonde était alors « Assad est acculé, il n’en as plus que pour quelques semaines, alors on refuse tout accord ». On mesure maintenant la fausseté de cette analyse, car le gouvernement Syrien était en fait bien plus solide que cela, et qu’il tient encore bon depuis maintenant 5 ans malgré l’infamie de tout ce que on lui a fait subir. 

    Et le pire c’est que toute cette coalition de super démocrates ne veut surtout pas d’élection libre avec Assad en Syrie, car à ce jour il n’aurait même pas besoin de les bidonner pour les gagner haut la main.




  • leypanou 21 octobre 2016 18:37

    Les bombes principalement russes visent uniquement la population civile (les soldats de Daech ont quitté Alep depuis longtemps), et n’hésitent pas à cibler d’abord les hôpitaux. : bien sûr, Daesh mis à part, les autres sont des saints.

    Ce qui est extraordinaire avec la malhonnêteté intellectuelle de quelques-uns, c’est qu’ils arrivent à sortir des demi-vérités. On reprend : cibler d’abord les hôpitaux . Et si ces pseudo-hôpitaux ont été utilisés pour lancer des mortiers dont souffrent quotidiennement les habitants d’Alep Ouest où il y a plus de 1 million d’habitants ?

    De toute façon, on connaît l’atlantisme de l’auteur. Donc, rien de nouveau.


    • V_Parlier V_Parlier 21 octobre 2016 20:45

      @leypanou
      Cet article tombe d’ailleurs au moment où, alors que c’est la trêve à Alep et qu’un couloir est dégagé (reconnu même par F24), les adorables « casques blancs » ne sont pas très coopératifs pour favoriser l’évacuation de « leurs » milliers d’enfants...


  • foofighter foofighter 21 octobre 2016 18:48

    L’auteur a l’air « bien » renseigné sur la situation d’Alep. Y est-il simplement allé pour se rendre compte de la situation ? Y cite-t-il des sources directes et probantes ? Non. Pour la démonstration et l’apport de preuves, il faudra repasser.

    Sinon, il y a quelques jours, nous avions ce témoignage émanant visiblement du coeur d’Alep.


  • njama njama 21 octobre 2016 19:11

    Oui à Alep-est il y a des terroristes (« modérés » qu’ils disent les américains et leurs amis, ou que Fabius appelaient « ceux qui font du bon boulot ») qui ne cessent de bombarder les habitants d’Alep-ouest depuis que cette racaille islamiste s’y est installée en juillet 2012 :

     la bataille d’Alep 19 juillet 2012 !  « Le camp rebelle rassemble une multitude de brigades, la plus importante à Alep étant jusqu’en 2014 le Liwa al-Tawhid [groupe islamiste sunnite proche des Frères musulmans]  intégrée initialement à l’Armée syrienne libre, puis au Front islamique. »


  • njama njama 21 octobre 2016 19:33

    C’est ce constat d’impuissance qu’avait fait le candidat Alain Juppé, invité de « L’émission politique » le 6 octobre 2016 sur France 2.

    pour dissimuler ses responsabilités criminelles dans le chaos provoqué en Syrie ?
    Ah que voilà une déclaration bien hypocrite qui n’est pas bonne pour sa campagne présidentielle. Ici on n’oublie rien, nous ne sommes pas amnésiques.

    Juppé est directement responsable avec Sarkozy de l’implication de la France début 2011 dans le conflit en Syrie, et du chaos qui a fait des dizaines de milliers de morts. Du sang syrien sur les mains ? l’histoire les jugera ...
    Alain Juppé venait d’être nommé ministre des affaires étrangères. La responsabilité en incombe donc entièrement au Gouvernement Sarkozy qui avait fait le « pari » de la chute de Bachar al Assad. François Hollande ne fera qu’obstinément poursuivre cette même politique, en l’aggravant considérablement.
    °
    il n’y avait pas de répression sanglante !
    Alain Juppé accusé par sa propre administration d’avoir falsifié les rapports sur la Syrie

    Au début des événements, en mars 2011, le Quai avait dépêché des enquêteurs à Deraa pour savoir ce qui s’y passait. Leur rapport, transmis à Paris, indiquait qu’après quelques manifestations, la tension était retombée, en contradiction avec les reportages d’Al-Jazeera et de France24 qui indiquaient à l’inverse que la ville était à feu et à sang. L’ambassadeur demanda la prolongation de la mission pour suivre l’évolution des événements. Furieux de ce premier rapport, le ministre des Affaires étrangères lui téléphona pour exiger qu’il le modifie et fasse état d’une répression sanglante. L’ambassadeur plaça alors le chef de mission à Deraa en conférence téléphonique avec le ministre pour lui redire qu’il n’y avait pas de répression sanglante. Le ministre menaça l’ambassadeur et la conversation se termina de manière glaciale.

    Immédiatement après, le cabinet d’Alain Juppé fit pression sur l’AFP pour qu’elle publie des dépêches mensongères confortant la vision du ministre.
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    « Syrie : quand l’ambassadeur de France déjeunait avec la bête noire des frondeurs », par Georges Malbrunot, L’Orient indiscret/Le Figaro, le 14 avril 2011.

    et dans cet article, Georges Malbrunot écrit : "Le Quai d’Orsay est embarrassé. Il cherche à éviter la répétition de l’épisode tunisien, où la diplomatie française avait été sévèrement critiquée pour ne pas avoir su anticiper la chute de Ben Ali."

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    dans le livre des journalistes français Georges Malbrunot et Christian Chesnot, « Les chemins de Damas, Le dossier noir de la relation franco-syrienne », publié en octobre 2014 :

    Altercation au ministère des Affaires étrangères

    Un chapitre du livre intitulé “Bagarre au Quai d’Orsay” fait état d’une violente querelle sur la Syrie qui s’est produite dans un bureau du ministère des Affaires Etrangères à Paris au printemps 2011. A cette époque, Alain Juppé était le ministre des Affaires Etrangères. L’altercation a eu lieu dans le bureau d’Hervé Ladsous, le chef de cabinet du ministre des Affaires Etrangères, entre Eric Chevallier, l’ambassadeur de France à Damas, et Nicolas Galey, le conseiller du président (Nicolas Sarkozy à l’époque) pour le Moyen-Orient. Etaient aussi présents Patrice Paoli, directeur, à l’époque, du département du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord et aujourd’hui ambassadeur de France au Liban, et Joseph Maila, le directeur de la prospective au ministère des Affaires étrangères, ainsi que des diplomates responsables des affaires syriennes.

    La conviction de l’ambassadeur Chevallier était la suivante : « Le régime d’Assad ne tombera pas, Assad est fort » et il se maintiendra au pouvoir. C’est ce qu’il avait écrit dans ses dépêches diplomatiques depuis Damas, raison pour laquelle il avait été rappelé à Paris. Chevallier "a redit aux personnes présentes à cette réunion qu’il était « proche du terrain », et qu’il avait « visité diverses régions de la Syrie et qu’il n’avait pas le sentiment que le régime en place était en train de s’effondrer » .

    « Arrêtez de dire des bêtises ! » l’a interrompu Galey, le représentant de Sarkozy. «  Il ne faut pas s’en tenir aux faits, il faut voir plus loin que le bout de son nez. » a-t-il ajouté. La remarque de Galey était d’une « hostilité sans précédent » selon une des personnes présentes. Même Ladsous « a été choqué de la détermination de Galey, » quand il est apparu que Galey "n’était pas venu prendre part aux délibérations mais remplir une mission spécifique : imposer l’idée que la chute d’Assad était inévitable," et faire comprendre à tout le monde qu’aucune opinion divergente ne serait tolérée dans le corps diplomatique français.

    Mais Chevallier a défendu sa position qui différait de celle que l’Elysée voulait imposer. Il a dit qu’il avait rencontré l’opposition syrienne régulièrement, « mais qu’il continuait à penser que le régime avait la capacité de survivre ainsi que des soutiens étrangers » . « On se moque de vos informations !a réitéré Galey » , ce à quoi l’ambassadeur a répondu : « Vous voulez que j’écrive autre chose mais mon travail comme ambassadeur est de continuer à dire ce que j’ai écrit, c’est à dire ce qui est réellement arrivé » . « Vos informations ne nous intéressent pas. Bachar el-Assad doit tomber et il tombera », a rétorqué Galey d’une voix coupante. La querelle s’est alors envenimée, ce qui a forcé Ladsous à intervenir plusieurs fois pour mettre fin à cette « bataille verbale ».

    http://www.legrandsoir.info/les-chemins-de-damas-comment-l-elysee-a-manipule-les-rapports-sur-les-armes-chimiques-al-akhbar.html

    Un médecin syrien analysait, en 2011 déjà, de quoi son pays était victime
    Ce qui se passe en Syrie
    Dr. Nabil Antaki
    "L’Ambassadeur de France en Syrie, Mr Eric Chevallier, un homme remarquable, s’est vu tirer dessus à boulets rouges par les médias français pcq il a osé dire leur qu’ils [les médias] mentaient. Ils l’ont accusé d’être l’Ambassadeur de Assad en France."

    http://arretsurinfo.ch/un-medecin-syrien-analysait-en-2011-deja-de-quoi-son-pays-etait-victime/

    « Vos informations ne nous intéressent pas. Bachar el-Assad doit tomber et il tombera », a rétorqué Galey d’une voix coupante.

    on ne peut pas être plus clair, non ? C’ était juste une option, c’est une politique, c’est une conception de l’histoire comme dit Roland Dumas*, un pari, Juppé s’en foutait au fond de ce qui se passait réellement en Syrie.

    Il n’y a jamais eu de révolution en Syrie.

    * Roland Dumas - les Anglais préparaient la guerre en Syrie pour Israel 2 ans avant la prétendue rebellion syrienne

    (1’34) https://www.youtube.com/watch?v=BH9SHxetO1I


    • njama njama 21 octobre 2016 19:50

      Juppé a été moins faux-cul sur le bilan de l’intervention en Libye qu’il avait cautionnée. Il a reconnu que c’était « un fiasco et un chaos ».

      "Alain Juppé a fait ce matin à Alger son mea culpa au sujet de l’intervention militaire de la France et ses alliés de l’OTAN en Libye."

      Encore une fois il faut considérer le tandem Sarkozy_Juppé comme indissociable et coresponsable concernant la guerre contre la Libye, et dans bien d’autres sujets, comme dans le dossier syrien.

      Alain Juppé : « L’intervention française en Libye est un investissement sur l’avenir »
      par Yahia Gouasmi 3 septembre 2011

      Interrogé sur les origines de l’intervention de la France dans le conflit, le ministre des Affaires étrangères a reconnu : « On nous a reproché du retard à l’allumage lorsque que se sont déclarées les manifestations du Printemps arabe […] C’est fini. Notre ligne, qui a déjà prévalu en Côte d’Ivoire *, c’est de privilégier les aspirations des peuples et la protection des populations civiles  ».
      ------------
      privilégier les aspirations des peuples et la protection des populations civiles ? !!!
      Qu’en pensent les Libyens après coup ?

      Alain Juppé est responsable du chaos en Libye (vidéo)
      Alain Juppé, alors ministre des Affaires étrangères, en train de se vanter sur RTL le 1er septembre 2011 de l’action de la France en Libye

      Mais, le 2 février 2016, Alain Juppé en visite à Alger a dû reconnaître ses torts. Cet aveu, tardif il est vrai, souligne à grands traits la politique des puissants de ce monde qui se permettent de se jouer du sort de millions de personnes et peut être pour des décennies. Et pour cause, la France était en 2011 aux avant-postes de l’attaque de l’OTAN contre la Jamahiria arabe libyenne et socialiste établie par le très courageux et très révolutionnaire Mouhamar Kadhafi et ses alliés en 1969.

      L’intervention militaire en Libye, un « fiasco » selon Juppé
      Par Hakim Megatli | 02/02/2016

      Le maire de Bordeaux et néanmoins candidat aux primaires républicains à la présidentielle française, Alain Juppé a fait ce matin à Alger son mea culpa au sujet de l’intervention militaire de la France et ses alliés de l’OTAN en Libye. Juppé a fait ces aveux devant des journalistes algériens qui l’ont interrogé alors qu’il fut le chef de la diplomatie française. « Oui, c’est un fiasco et un chaos », a-t-il reconnu, bon joueur contrairement aux autres responsables français notamment Nicolas Sarkozy qui se vante à ce jour d’avoir « libéré » la Libye de Kadhafi.

      lien d’origine (mort) : http://www.algerie1.com/actualite/lintervention-miliaire-en-libye-un-fiasco-selon-juppe/

      https://www.egaliteetreconciliation.fr/Juppe-sur-l-intervention-en-Libye-Oui-c-est-un-fiasco-et-un-chaos-37601.html

      pour mémoire, le discours impérialiste et intégralement mensonger d’Alain Juppé à l’ONU le 17 mars 2011.

      « Prenons garde d’arriver trop tard. Ce sera l’honneur du Conseil de sécurité d’avoir fait prévaloir en Libye la loi sur la force, la démocratie sur la dictature, la liberté sur l’oppression. »
      (5’38)
      https://www.youtube.com/watch?v=A5ZFRryGnoE

      -------------------------------------------

      * Les aveux de Sarkozy : « On a sorti Gbagbo, on a installé Ouattara »

      « Il y a eu une improvisation sur le Mali et la Centrafrique. Je ne dis pas qu’il ne fallait pas intervenir, mais je n’ai toujours pas compris ce qu’on allait y faire. Le Mali, c’est du désert, des montagnes et des grottes. Quand je vois le soin que j’ai mis à intervenir en Côte d’Ivoire… On a sorti Laurent Gbagbo, on a installé Alassane Ouattara, sans aucune polémique, sans rien ».
      Nicolas Sarkozy a fait cet aveu de taille lors des nombreux rendez-vous secrets qu’il a eus pendant sa retraite politique de deux ans et demi avec Nathalie Schuck et Frédéric Gerschel pour chroniquer le quinquennat de François Hollande. Des confidences que les deux journalistes français ont consignées dans un livre paru, en novembre 2014, aux éditions Flammarion, sous le titre : « Ça reste entre nous, hein ? Deux ans de confidences de Nicolas Sarkozy ».


  • colere48 colere48 21 octobre 2016 19:36

    Dites moi Monsieur Poutine ça fait quoi d’être le Président de l’état le plus agressif du monde ?
    « Je ne sais pas , je ne suis pas le Président des Etats Unis d’Amérique »


  • Samson Samson 21 octobre 2016 20:19

    « Les bombes principalement russes visent uniquement la population civile (les soldats de Daech ont quitté Alep depuis longtemps) »

    Mais qui donc sont alors ces courageux « amis » de Laurent Fabius, rebelles à ce point « modérés » qu’ils ne respectent pour leur part aucun résolution de cessez-le-feu, refusent obstinément d’évacuer Alep par des corridors sécurisés et préfèrent utiliser la population civile comme bouclier humain que la laisser fuir l’horreur par ces couloirs humanitaires spécialement aménagés par les forces régulières syriennes et russes ? Et sur quel soutien tablent-ils ???

    « Éradiquer Daech ? Les pauvres habitants d’Alep ne sont pas les soldats de Daech. »
    De fait, ils n’en sont que les otages ! Mais si l’on ne s’était résolu à bombarder Berlin, les successeurs d’Hitler et sa clique y régneraient toujours !

    « Il est clair cependant que la France cherche avant tout à stopper le massacre d’Alep. »

    ... et préserver ces milices de mercenaires barbus qu’avec Tel-Aviv, Washington, Londres, Ankara, Riad et Doha elle a si soigneusement et dispendieusement financées, armées, entraînées et supervisées aux frais du contribuable, comme au bon vieux temps de la restauration « démocratique » libyenne prêchée par BHL !

    « Risque de renforcement du terrorisme et afflux nouveau et massif de réfugiés provenant d’Alep et fuyant le régime syrien », ne sont hélas que prétextes fumeux : c’est Hillary Clinton qui a très généreusement distribué les allumettes servant à allumer le brasier moyen-oriental et l’actuelle boucherie irako-syrienne vise essentiellement à la création d’un « sunnistan salafiste » ethniquement et culturellement nettoyé de toutes ses « impuretés » chiites, chrétiennes, yézidies, ..., à « sécuriser » par là le trajet du pipe-line gazier devant relier le Qatar à l’€urope et, en renvoyant comme les Libyens les habitants de son plus puissant voisin à l’âge de la pierre, à renforcer la sécurité d’Israël.

    Ne trouvez-vous donc rien de paradoxal à cette attitude d’un Occident prétendant tout à la fois se prémunir des réelles menaces que constituent sur son propre sol les fanatismes salafistes et tafkiris, et dans le même temps s’allier au plus obscurantistes régimes attachés tant dans leur pré carré qu’ici à leur promotion, pour mieux les financer et les armer ???


  • Clofab Clofab 21 octobre 2016 20:47

    Rakato a encore pondu sa crotte. pauvre type !


  • JC_Lavau JC_Lavau 21 octobre 2016 22:08

    Lamentable. Crédulité radotant en rond.
    Feu mon papa qualifiait cette pathologie de « descente de la cervelle dans les fesses ». Il était caustique, mon papa.

    Ou pour être moins féroce, disons que jamais Sylvain Rakotoarison n’a pris la peine d’apprendre à s’informer.


  • berry 22 octobre 2016 08:56

    Devoir de mémoire :
    Un quartier entier de Gaza réduit en poussière en 1 heure, en 2014 :
    http://www.20min.ch/ro/news/dossier/procheorient/story/12262237
     
    En guise de réponse au tir de quelques roquettes envoyées à l’aveuglette sur leur territoire, les israéliens tuaient plusieurs milliers de civils et faisaient des milliards d’euros de dégâts.
     
    Le gouvernement français de François Hollande soutenait l’opération et déclarait que la sécurité d’israël n’était pas négociable.


    • Francis, agnotologue JL 22 octobre 2016 09:10

      @berry
       

      les esprits manichéens ont une mémoire redoutablement sélective.
       
       Cordialement.

    • Francis, agnotologue JL 22 octobre 2016 09:11

      @berry,

       
       les esprits manichéens, binaires ont une mémoire redoutablement sélectives.
       
       Cordialement.

    • berry 22 octobre 2016 09:15

      @berry
      Ce n’est même pas « leur territoire », comme je l’ai écrit injustement, c’est le territoire qu’ils ont volé aux palestiniens en 1948.


  • SPQR audacieux complotiste chasseur de complot SPQR Sono Pazzi Questi Romani 22 octobre 2016 09:08

    Les U.S continuent sans interruption à se fourvoyer dans les guerres depuis 1945 Corée,Vietnam, ...etc... (La liste est très longue....)
    Aidant les uns, tuant les autres, favorisant des réseaux terroristes, les U.S sont en permanence dans l’assassinat et le génocide. Tout ça soit disant pour la bonne cause (la liberté le capitalisme et le dollar). 

    Donc, qui sont vraiment les dictateurs (sanguinaires, violeurs, pédophiles et autres tortures)  ... ?

    Demandez l’avis aux écologistes !!! Ils sont devenus des champions de la morale de comptoir(Bar/tabac)....Ils ont oublié le livre d’un certain Cohn Bend.....
      


    • Francis, agnotologue JL 22 octobre 2016 09:42

      @SPQR Sono Pazzi Questi Romani


       ’’qui sont vraiment les dictateurs (sanguinaires, violeurs, pédophiles et autres tortures) ... ?’’
       
       Ceux-là sont sont imprégnés de l’idéologie malthusienne. Pour s’en convaincre il suffit de lire « Le Rapport Lugano » édité en France chez Fayard en 2000, par Susan George. 
       
      je cite : ’’Pour atteindre notre objectif de 4 milliards d’humains en 2020, il faut réduire la population de 100 millions par an environ pendant deux décennies. Les neuf dixièmes, sinon plusn de cette réduction devraient avoir lieu dans les pays es moins développés. Nos efforts doivent porter sur l’augmentation des décès et sur la diminution de la fertilité dans des conditions qui varieront selon le moment et les circonstances’’. (page 132 ; nb. c’est moi qui souligne.
       
      ps. Titre officiel du rapport : « Sauver le capitalisme ». Ce rapport rédigé dans les années 90 a été commandité à un groupe d’experts triés sur le volet et demeurés anonymes par des commanditaires (les dictateurs ?) eux-mêmes anonymes qui cherchaient les solutions pour sauver le meilleur des systèmes mis en danger par la surpopulation mondiale.

  • Pierre Pierre 22 octobre 2016 09:30

    J’ai rarement lu un article aussi nul sur AgoraVox.

    @ l’auteur, Quand vous allez piocher vos idées d’articles dans Le Monde, Libé, l’Obs et autres torche-culs du même genre, je vous conseille d’aussi lire les commentaires des lecteurs. Cela remet bien les idées en place.
    Votre article ressemble à un communiqué de l’OTAN ou d’une officine néoconservatrice étasunienne et est une vraie provocation à l’intelligence.

    • filo... 23 octobre 2016 22:39

      @Pierre
      Pourtant sous ce pseudo se cache un journaliste professionnel !
      Sur AV depuis un certain temps il pond un article par jour. Et il ne répond jamais aux commentaires des lecteurs de chez AV.
      Il fait le sourd muet. Ce vilain plaisir.


  • Sacotin Sacotin 22 octobre 2016 09:48

    Article que l’on peut labelliser « LA VOIX DE SON MAITRE ».


  • fred.foyn 22 octobre 2016 10:02

    Un article d’un « collabo » de l’élysée au service des USA pour tenter de sauver la face du pantin Hollande..Un tocard payé pour raconter des salades sur Poutine..

    Un étron resté dans la cuvette des WC du château... !

  • Pierre Pierre 22 octobre 2016 10:54

    En complément de mon commentaire précédent et pour ne pas laisser croire que je m’en prends à l’auteur et à son article gratuitement je vais faire la mise au point suivante en précisant que tout lecteur intelligent devrait le savoir et à fortiori un auteur « citoyen » qui veut informer.

    • Il n’existe pas d’opposition laïque modérée qui combat sur le terrain en Syrie. Il n’y a que des islamistes. Qu’on veuille les qualifier de modéré ne change rien au fait qu’ils sont islamistes et que leur but est de faire de la Syrie un Etat où la loi islamique sera appliquée.
    • L’opposition laïque a existé et existe encore toujours mais elle s’est soit ralliée au gouvernement légal, soit exilée et elle n’est dans ce cas en rien représentative des Syriens qui ignorent d’ailleurs les noms de leurs chefs..
    • Cette opposition laïque n’a pas de troupes combattantes. Tous les rebelles sont islamistes. Je défie qui que ce soit de me citer le nom d’un groupe rebelle combattant l’AAS en Syrie qui n’est pas islamiste. Pour rappel, les Kurdes ne combattent pas l’Armée syrienne mais plutôt les islamistes.
    • A Alep et sans doute aussi à Mossoul, les sous-sols des hôpitaux servent de QG aux terroristes et on y soigne plus les civils qui vont dans d’autres dispensaires. 
    • Il y a longtemps que les écoles d’Alep-Est n’ont plus de maîtres. Si on y enseigne encore quelque chose, c’est le coran et rien d’autre.
    • Les cours de ces écoles sont utilisées par l’artillerie des djihadistes pour bombarder la partie ouest de la ville. Il y a des témoignages.
    • Les mosquées (qui ne sont pas bombardées pour le moment) servent de dépôts de munitions.
    • Les enfants qui sont dans cet enfer auraient dû être mis en sécurité depuis longtemps s’ils avaient des parents responsables.
    • Il y a une rumeur et je crois qu’elle est vraie que des dizaines de conseillers militaires turcs, israéliens, britanniques, français etc. sont pris au piège d’Alep Est et que c’est une des raisons qui justifie la fureur des Occidentaux.
    • La Syrie d’avant 2001 était un Etat policier où la loi martiale était en vigueur. C’était un régime particulièrement dur (tortures) avec l’opposition, surtout avec l’opposition islamiste. Personnellement, je comprends qu’il en était ainsi sans le justifier parce que quand on voit ce qu’il s’est passé depuis que Assad a levé la loi martiale et qu’il a ouvert les prisons... 
    • En ce qui concerne la torture, elle est pratiquée dans tous les pays de la région. Le comble du cynisme , c’est qu’après le 9/11, les Etats-Unis ont livré des prisonniers à la Syrie pour qu’on les tortures
    • Tous les pays de la région répriment ou interdisent l’opposition et même surtout l’opposition laïque. De tous les pays de la région, la Syrie était le pays le plus libre avant 2001 mais aussi le plus fragile vu la mosaïque de religions et d’ethnies qui la composait.
    • La position russe est la plus juste. 1. Éliminer les terroristes. 2. Organiser des pourparlers et des élections libres supervisées par des organismes neutres. 3. Si Assad est battu à ces élection, qu’il se retire mais il n’y a aucune chance qu’il soit battu lors d’élections libres et contrôlées sauf dans la tête de fous qui veulent détruire la Syrie.
    Si ces vérités ne se lisent pas dans les médias traditionnels, c’est normal, les journalistes ont des familles à nourrir et je comprends qu’ils écrivent ce que leurs patrons attendent d’eux mais ici, sur AgoraVox, comment un auteur qui n’a pas à rendre de comptes peut-il ânonner les mêmes inepties ? 

    • Pierre Pierre 22 octobre 2016 11:40

      @ l’auteur,

      A l’auteur et aux éventuels journalistes mainstream qui liraient cet article, 
      Avoir de la compassion pour les innocents victimes de bombes est respectable mais le faire sans fermement condamner les terroristes est criminel. 
      Il ne faut pas inverser les rôles, les terroristes qui contrôlent Alep Est sont les ennemis de notre civilisation. Ils nous détestent autant que Assad, les alaouites ou les chrétiens de Syrie.
      Assad ne nous considère que comme ennemi que parce qu’on arme ses ennemis.
      Pourquoi les informations provenant d’Alep Est nous parviennent via l’OSDH et pas via des journalistes occidentaux ? Simplement parce que le premier Occidental roumi qui mettra les pieds à Alep Est sera enlevé et échangé contre rançon ou égorgé. C’est aussi simple que cela !
      Un article comme celui-ci fait la promotion de ceux qui viendront nous égorger plus tard !

    • Francis, agnotologue JL 22 octobre 2016 12:14

      @Pierre
       

      ’’Un article comme celui-ci fait la promotion de ceux qui viendront nous égorger plus tard !’
       
      Voilà un commentaire qui résume parfaitement l’article ; et cerise sur le gâteau, un commentaire très argumenté.
       
      Mais je ne peux m’empêcher de souligner également ici mon commentaire ci-dessus adressé à SQR et dont je dirais : ceci explique cela, excepté que Sylvain Rakoto est en l’occurrence un parfait idiot utile, car je ne crois pas qu’il souhaite qu’advienne ce dont il fait ici à l’insu de on plein gré sans doute, la promotion.

    • Pierre Pierre 22 octobre 2016 14:02

      @Jelena,

      Comprenons-nous bien, cette remarque est un signe de mépris pour les journaleux. 
      J’ai rarement vu un article aussi mal noté mais heureusement, les commentaires me rassurent sur la sagacité des lecteurs d’AgoraVox. 


  • zygzornifle zygzornifle 22 octobre 2016 10:59

    De la faute a l’EU France en tete qui a voulu foutre la merde la bas chassant et massacrant les dictateurs remplacés par les Islamistes ,même si la guerre s’arrête on va encore le payer cher en attentats et bien entendu plus tard en reconstruction et aides diverses a fonds perdus ..... 


  • philouie 22 octobre 2016 11:53

    tiens, un auteur qui soutient des criminels de guerre vient se plaindre qu’il y a des massacres. Etonnant.


  • izarn izarn 22 octobre 2016 12:35

    Ainsi les russes bombardent Alep, alors qu’il n’y a plus de terroristes ?
    Ben voyons !
    Ha oui c’est vrai, ce sont des « rebelles » !
    Ha oui « Al Nosra (Al Qaida) fait du bon boulot » !
    Des rebelles démocratiques, plus qu’Assad, le laic bien sur !
    Sauf qu’avant l’attaque contre la Syrie par des mercennaires islamistes rétrogrades, la Syriée était et est toujours un état laic.
    Ayrault veut que la Syrie devienne un état laic. Ben tiens, avec Al Qaida au pouvoir ? Ou le bordel infame comme en Irack, ou l’occupation éternelle des USA su le territoire ? (Avec les russes c’est trés mal barré)
    Je crois savoir que la VO du 11 septembre c’était Al Qaida...
    Mais mon esprit est troublé...Ayrault doit avoir raison :
    Le 11 septembre ce n’est pas Ben Laden, mais une démolition controlée...A moins que Ben Laden ai fait du bon boulot ! A qui se fier, hein ?
    Si au moins, le discours était logique ça tiendrait debout.
    Mais la on ne nous prends meme plus pour des cons. On raconte n’importe quoi dans un hopital psychiatrique.
    Mais la chef des cinglés racontant n’importe quoi approche du pouvoir aux USA....
    Bonne idée : Ca fera voter FN, seule planche de salut.
    Parceque Clinton/Juppé, ce sera encore pire qu’Obama/Hollande....
    Non, on a pas touché le fond...L’enfer est proche....


  • soi même 22 octobre 2016 15:49

    @ l’auteur visiblement vous travaillez en service commander, à force de lire la presse officiel vous rendez même pas compte des informations contradictoires de cette presse qui ne peut pas étouffé toute la vérité sur le sujet.

    Certes une guerre civile est ce qui a de plus moche , les atrocités doivent probablement imputer aux deux camps.

    Ce que je constate la Russie n’a pas arrêter depuis le début du conflit à faire des proposition pour un règlement pacifiste du conflit, elle a même obtenue du Gouvernement Syrien la destruction total de tous leurs arsenal chimiques.

    Et pourtant les attaque chimique ont continués, il y a suffisamment de preuve qui prouve que c’est bien cette opposition de mercenaire qui l’emploi.

    Vous déplorez les victimes d’Alep Est, moi je déplore que vous n’évoquez en aucun l’ensemble des civiles la ville d’Alep qui en sont les victimes.

    Je voie aussi que vos soit-disant modérer sont en train de pilonner aux mortier les différents couloirs d’aide humanitaire mit en place par l’ONU et la Russie pour soulager la souffrance des assiégés.

    Et pour résumé , voici un article de personne bien informé sur la situation Syrienne :

     

    AUTOUR DES CONFLITS SYRIEN ET IRAKIEN
    ETATS-UNIS ET RUSSIE, ILS SONT TOUS DEVENUS FOUS !

    , Alain Rodier
    09-10-2016

    Plus que jamais, la parole n’est plus aux discours pacifiques, ni en Syrie, ni en Irak ces deux pays formant un seul et même front pour Daech. Les bombardements intenses, les multiples appels aux offensives diverses et variées, les condamnations politiques lancées sur un ton incantatoire se succèdent à un rythme effréné. Personne ne semble vouloir calmer les choses, chaque partie - et elles sont nombreuses - souhaitant en découdre. Comme d’habitude dans les guerres civiles qui n’obéissent à aucune loi et surtout pas à celles de la guerre, ce sont les civils qui souffrent le plus car ils sont pris en étau entre plusieurs camps. Quoiqu’en disent les différents intervenants, ils ne semblent pas vouloir le « bonheur » des peuples syrien et irakien dans leur globalité, mais défendent les intérêts d’une partie d’entre eux, suivant des clivages politico-religieux : alaouites et minorités religieuses contre sunnites, chiites contre sunnites - et inversement -, Turcs contre Kurdes, etc. Enfin, des intérêts qui dépassent largement la situation de régionale sont aussi en jeu : Washington contre Moscou, Riyad contre Téhéran (et Ankara entre les deux), etc. Dans ce grand jeu, l’Europe occupe juste un rôle de figurant même si le déploiement du porte-avions Charles de Gaulle lui donne un peu de panache.

    Le problème réside dans le fait que tous les dérapages sont désormais possibles, pouvant allant jusqu’à une confrontation armée entre les Etats-Unis et la Russie. Le général Mark Alexander Milley (photo de gauche), le chef d’état-major de l’US Army a ainsi déclaré le 4 octobre qu’« un tel conflit est quasiment certain  ». Le parallèle avec le personnage de fiction, le général « Buck » Turgidson (photo de droite) dans le film de Stanley Kubrick Docteur Folamour ou « comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe est tentant.

    Déchaînement de violences en Syrie

    Le monde entier a les yeux tournés vers Alep. Il faut dire que les responsables politiques, relayés à foison par les medias en mal de sensationnel, focalisent sur cette bataille particulièrement cruelle - mais y a-t-il des batailles qui ne font pas de victimes ? - qui dure depuis le 20 juillet 2012 ! Mais la communauté internationale ne semble vraiment s’y intéresser que depuis que les forces gouvernementales syriennes paraissent en mesure de l’emporter grâce aux appuis russes et iraniens. L’opposition armée syrienne soutenue par les Occidentaux ne pouvant s’y opposer sur le terrain, il ne lui reste plus que faire appel à l’émotion internationale pour tenter de freiner Damas. C’est là que les « casques blancs » interviennent. Leur rôle de sauveteurs de victimes innocentes fait la une des journaux télévisés. Sans nier cette mission humanitaire, il semble que la réalité est plus obscure.

    John Kerry, a déclaré le 7 octobre : « la Russie et le régime doivent au monde plus qu’une explication sur les raisons pour lesquelles ils ne cessent de frapper des hôpitaux, des infrastructures médicales, des enfants et des femmes  ». Il a aussi demandé « une enquête adéquate (pour) crimes de guerre  ». Il est dommage que Washington ne se rappelle pas les bombardements de Dresde, Hiroshima et Nagasaki - pour ne pas parler du Vietnam - qui ne visaient pas que des hôpitaux, des enfants et des femmes. De son côté, le major général Zaid Saleh, qui commande l’armée régulière syrienne appuyée par les milices Liwa al-Qods (constituées de Palestiniens) et les bataillons Ba’ath adjure la vingtaine de groupes rebelles (dont les deux les plus importants sont le Fateh Al-Cham -ex-Front Al-Nosra- et le Nour al-Din al Zinki) qui se battent à Alep de déposer les armes. Il leur garantit ensuite une évacuation vers la province d’Idlib tenue par l’opposition syrienne comme cela s’est déjà produit par le passé, toutefois à une échelle moindre. Diverses propositions ont aussi été faites par l’ONU pour évacuer les civils qui le souhaitent. Mais les rebelles les ont rejeté jusqu’à maintenant.

    Certes, à leur habitude, les Russes, qui ont décidé d’en finir une fois pour toutes avec la rébellion dans cette ville symbole, ne font pas dans la dentelle reproduisant la tactique victorieuse mais sanglante employée à Grozny en 1999. Et comme toujours en cas de bataille en milieu urbain, les pertes sont importantes. De plus, la propagande tourne à plein alors que les informations sont souvent invérifiables. Il n’est question que de bombes à fragmentation ou incendiaires, un type assez banal de munitions. Même si les souffrances présentées en boucle sur toutes les chaînes de télévision sont insoutenables, cela n’a rien à voir avec Dresde ou Stalingrad. Ce qui est certain, c’est que la solution ne se trouve plus dans les négociations qui ont été rompues le 17 septembre lorsque l’aviation de la coalition emmenée par les Américains a bombardé « par erreur » des positions loyalistes syriennes à proximité de l’aéroport de Deir ez-Zor tuant plus de 60 militaires. Seule la victoire d’un des deux camps, et tous les observateurs devinent lequel, peut apporter un début d’apaisement.

    Le président Poutine, qui sait que les Américains sont bloqués par l’élection présidentielle, a décidé d’accentuer son effort militaire en Syrie avant la fin de l’année. Pour ce faire, les renforts sont en train de débarquer, le « retrait » mis en scène en mars de cette année n’ayant été qu’une vaste mascarade. L’arrivée de Su-24, Su-25 et de Su-34 est annoncée. Au moins une batterie anti-aérienne de missiles S-300 V4 a été installée début octobre pour couvrir le port de Tartous. Elle complète le système (plus moderne) S-400 déjà mis en oeuvre sur la base aérienne de Hmeimim. Ce déploiement est à comprendre dans le cadre de l’arrivée prochaine sur zone du porte-aéronefs Amiral Kouznetsov et des frégates Serpukhov et Zeleny Dol armées de missiles de croisière Kalibr Klub-N. Moscou tient à se mettre à l’abri d’une surprise stratégique ou d’une nouvelle « erreur » américaine. En effet, des rumeurs courent sur d’éventuelles frappes chirurgicales de l’US Air Force qui pourraient être effectuées sur des infrastructures militaires syriennes. Afin de décourager toute velléité offensive, Moscou affirme que sa défense anti-aérienne répondra avant même d’avoir pu identifier les appareils agresseurs.


    • soi même 22 octobre 2016 15:50

      suite ;

      Vers la conquête de Mossoul « à la fourchette, comme en 14  »

      Sans vouloir faire de parallèle scabreux, il convient de constater que le gouvernement irakien et les puissances occidentales - Etats-Unis, Grande-Bretagne et France en tête - n’ont à la bouche que l’offensive qui doit permettre de reprendre Mossoul à Daech. Personne ne semble remarquer que cette bataille, si elle a lieu, se déroulera aussi dans une ville très peuplée - entre un et deux millions d’habitants selon les estimations - exposant par là les populations civiles à des pertes collatérales conséquentes. Beaucoup ont oublié - ou n’ont pas lu - L’Art de la guerre de Sun Tzu qui préconise « de n’attaquer une ville qu’en désespoir de cause  ».

      La technologie occidentale permet certes des frappes beaucoup plus précises que celles des Russes, encore que les aviations américaine et irakienne soient relativement coutumières de tirs fratricides, le dernier en date étant survenu dans la nuit du 4 au 5 octobre, tuant 21 de combattants sunnites progouvernementaux au sud de Mossoul. Il n’en reste pas moins que la question fondamentale qui se pose est : qui va y aller « à la fourchette (baïonnette) comme en 14 » ? Pour cela, il faut des combattants particulièrement motivés, car cela sera un combat très coûteux en vies humaines, l’avantage initial penchant du côté des défenseurs qui ont pu préparer leurs positions à l’avance. Or, « de nos jours, il y a de moins en moins de techniciens pour le combat à pied. L’esprit fantassin n’existe plus  » (Michel Audiard, 1963) et surtout, les volontaires au casse-pipes ne se bousculent pas au portillon. Par ailleurs, le discours des Occidentaux vis-à-vis de leurs alliés irakiens est clair mais peu motivant : « entraînons nous et allez-y, on vous appuie  ». Pour obtenir un succès dans un assaut, le vrai chef doit plutôt dire « suivez moi  ». De toute façon, la prise d’une localité est toujours longue. Il suffit de voir ce qui se passe à Syrte, en Libye, agglomération attaquée depuis août avec l’appui des Américains : cette ville devait être libérée de Daech en quelques dizaines de jours.

      Enfin, selon le représentant en Irak du Haut Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) Bruno Geddo, l’offensive annoncée sur Mossoul pourrait provoquer « l’un des pires désastres humains depuis de nombreuses années  ». En gros, il s’attend devoir gérer quelques 700 000 réfugiés.

      Il est toutefois possible que les spectaculaires mouvements de troupes destinés à encercler Mossoul[1] qui ont lieu en ce moment aient un autre objectif. En effet, la tactique de Daech a rarement été de défendre fermement une position. Soucieux de préserver ses combattants entraînés - ils ne sont pas si nombreux que cela -, le groupe Etat islamique a toujours préféré éviter le combat défensif frontal et se dissoudre dans la nature pour se reconstituer ailleurs. Dans le passé, Daech a surtout livré des combats retardateurs à base de tireurs embusqués, de pièges et de véhicules bourrés d’explosifs afin de permettre le départ du gros des effectifs. Différentes déclarations émises par l’organisation - admettant qu’elle pourrait perdre des villes - semblent aller dans ce sens mais qu’en sera t-il si, pour une fois, Daech change de tactique ? On se retrouverait alors en situation de siège comme à Alep et un très grand nombre de civils seront alors pris au piège, les djihadistes s’en servant comme boucliers humains. Le mauvais rôle assumé aujourd’hui par le pouvoir syrien et ses alliés russes et iraniens à Alep pourrait être alors attribué aux forces de la coalition internationale !


    • soi même 22 octobre 2016 15:51

      suite ;

      La prise de la « capitale » de l’Etat Islamique reportée ?

      Le chef d’état-major interarmées américain, le général Joseph Dunford a affirmé devant le Congrès que si la coalition internationale avait bien un plan pour chasser Daech de Raqqa, elle ne disposait pas encore des « ressources » nécessaires. Seules les Forces démocratiques syriennes (FDS - une alliance dont l’ossature est constituée par les Kurdes du YPG et très minoritairement par des formations arabes et chrétiennes - semble avoir une réelle valeur combative dans la mesure où elles ne sortent pas de leurs zones d’intérêt, or Raqqa ne s’y trouve pas ! De plus, Ankara est loin d’y être favorable. Le président Recep Tayyip Erdoğan a déclaré que « si les États-Unis n’associent pas les Kurdes à leurs histoires, nous pouvons mener cette bataille (la prise de Raqqa) avec les Etats-Unis. »  Inutile de dire que l’on est désormais en plein délire : l’armée turque enivsage de pénétrer profondément en territoire syrien au mépris des lois internationales. Ce ne sont pas les quelques rebelles qui l’accompagneront qui parviendront à justifier ce déni du droit. Toutefois, l’offensive sur Raqqa ne semble plus être à l’ordre du jour - sauf au cas d’une surprise stratégique toujours possible.

      Par contre les forces turques et des groupes rebelles soutenus par Ankara ont chassé Daech de la ville frontalière syrienne de Jarablus. Mais l’opération baptisée Bouclier de l’Euphrate lancée le 24 août vise aussi bien Daech que les FDS. Leur objectif est d’établir une zone tampon 5 000 km2 s’étendant d’est en ouest, de Jarablus au corridor d’Azaz. La prochaine cible pourrait être la localité d’Al-Bab, mais pour l’instant, les Turcs progressent plus que prudemment. La ville symbolique de Dabiq[2] pourrait tout de même tomber dans les semaines ou les mois à venir. Jusqu’à maintenant, Moscou a laissé faire Ankara, ayant vraisemblablement obtenu en contrepartie une certaine « modération » de la Turquie quant aux développements de la bataille d’Alep.


    • soi même 22 octobre 2016 16:04

      suite ;

      Des risques de dérapages importants

      Les puissances occidentales ont un problème de conscience. Elles savent qu’elles sont dans l’incapacité d’endiguer les abominations qui se déroulent sur le front syro-irakien et plus particulièrement en Syrie. Elles condamnent donc unanimement la Russie qui soutient le régime de Bachar el-Assad. Mais, à aucun moment, elles ne se posent la question de leur responsabilité dans cette guerre civile. Certes, le régime de Damas a tout pour déplaire mais la révolte débutée en 2011 a ensuite été soutenue directement et indirectement par l’Occident qui, comme ailleurs, souhaitait établir un « régime démocratique ». Force est de constater que cet objectif est totalement irréaliste et inapplicable à moins de revenir à une nouvelle forme de colonialisme[3]. Ce serait aussi la meilleure manière de renforcer le sentiment anti-occidental qui est déjà très développé au Proche-Orient.

      De plus, les pays alliés des Occidentaux dans la coalition anti-Daech n’ont pas les mêmes principes humanitaires vis-à-vis des populations civiles. Il suffit de voir la répression qu’exerce la Turquie sur ses populations kurdes et les bombardements aveugles que mène l’Arabie saoudite au Yémen. Avant de donner des leçons de morale au monde entier, il serait utile de faire un peu d’autocritique.

      Et il y a pire. Les appels et les actions lancés par l’Occident contre la Russie constituent de véritables provocations orchestrées par les néoconservateurs américains et leurs relais extrêmement puissants dans la société civile. Vladimir Poutine qui, jusque là, avait su garder un certain calme a considérablement musclé son discours de manière à prévenir le futur président des Etats-Unis qu’il comptait discuter avec lui (ou elle) d’égal à égal.

      Les risques de dérapages vont crescendo. Washington désigne sans ambages Moscou comme étant son adversaire numéro un, même avant les islamistes radicaux. Cela est devenu une véritable fixation et si Hillary Clinton est élue à la magistrature suprême, cela ne va pas aller en s’améliorant. Même le nucléaire, sujet pourtant tabou diplomatiquement jusque là, ne semble plus être sacré. Ainsi, Ashton Carter, le secrétaire américain à la Défense a déclaré : « Les Etats-Unis ne veulent pas s’interdire de dégainer les premiers l’arme nucléaire en cas de conflit  ». De son côté, Moscou précise que la Russie « se réserve le droit de se servir de son arme nucléaire en riposte à une attaque à l’arme nucléaire ou à une autre arme de destruction massive, réalisée contre elle et/ou ses alliés, ainsi qu’en cas d’une agression massive à l’arme conventionnelle mettant en danger l’existence même de l’État  ».

      Par ailleurs, les deux parties se livrent désormais à des provocations réciproques venant chatouiller l’adversaire à la limite de cs espaces aériens ou maritimes. Les pays du nord-est de l’Europe, qui ont gardé de très mauvais souvenirs de la période soviétique - on peut aisément les comprendre - poussent à la roue, accusant Moscou de volonté hégémonique et de visées stratégiques cachées. Le spectre de l’annexion de la Crimée est passé par là. L’OTAN embraye derrière pour défendre l’Europe du Nord d’une éventuelle « agression russe ». Résultat, Moscou se dit à son tour menacé par l’OTAN qui n’a cessé de grignoter ses marches depuis l’effondrement de l’URSS, malgré les engagements conclus avec Gorbatchev. La volonté de développer un bouclier anti-missiles destiné à protéger l’Occident d’une éventuelle attaque iranienne - qui ne pourrait survenir que dans des dizaines d’années - ne trompe personne. Il s’agit à l’évidence d’une mesure supplémentaire de surveillance de la Russie, bien évidemment très mal perçue au Kremlin.

      Rien ne semble à même de stopper cette spirale qui replonge le monde dans une nouvelle Guerre froide, d’où le titre en en-tête de ce billet : ils sont tous devenus fous.


      • [1] Même la BBC dévoile le plan de bataille prévu : renforcement de la base logistique de Qayyarah à 60 kilomètres au sud de Mossoul, encerclement progressif de la ville - les peshmergas verrouillant les accès nord -, approche des abords avant le 8 novembre, date du début de l’élection présidentielle américaine, début de la bataille de rues en novembre-décembre...
      • [2] Pour les idéologues de Daech, Dabiq est le lieu d’une bataille entre les Romains (en réalité les Byzantins du temps de Mahomet) et les forces musulmanes avant la fin du monde. Les deux grandes « revues » de propagande de Daech se nomment Dabiq et Rumiyah (Rome).
      • [3] Encore faudrait-il en avoir les moyens militaires. En dehors des Etats-Unis, personne ne les a.

      Il est évident ces informations sont un peut plus sérieux que tes Jérémiades qui oublient simplement dans cette affaire notre responsabilité de l’Occident dans ce Drame.

      La grande histoire se souviendra de cela :

      ( Les puissances occidentales ont un problème de conscience ( Morale ). Elles savent qu’elles sont dans l’incapacité d’endiguer les abominations qui se déroulent sur le front syro-irakien et plus particulièrement en Syrie. Elles condamnent donc unanimement la Russie qui soutient le régime de Bachar el-Assad. Mais, à aucun moment, elles ne se posent la question de leur responsabilité dans cette guerre civile. Certes, le régime de Damas a tout pour déplaire mais la révolte débutée en 2011 a ensuite été soutenue directement et indirectement par l’Occident qui, comme ailleurs, souhaitait établir un « régime démocratique ». Force est de constater que cet objectif est totalement irréaliste et inapplicable à moins de revenir à une nouvelle forme de colonialisme[3]. Ce serait aussi la meilleure manière de renforcer le sentiment anti-occidental qui est déjà très développé au Proche-Orient. » )

      Et l’on en est qu’au début de toute ces retombés en Occident, qui va probablement payé le prix fort de n’avoir toujours pas compris l’age d’or de l’Europe Colonialisme c’est fini .


    • escoe 22 octobre 2016 17:04

      @soi même "La technologie occidentale permet certes des frappes beaucoup plus précises que celles des Russes"

      D’où tenez vous cette information ? Le GPS russe est aussi précis que le GPS américain et un des inventeurs du laser était russe. Quand aux missiles de croisière tirés depuis la mer Caspienne sur des postes de commandement terroristes en Syrie on sait maintenant qu’ils sont arrivés dans un cercle d’erreur de quelques mètres. Pas mal après 2500 km de route.


    • soi même 22 octobre 2016 20:48

      @escoe, j’ai repris un article , l’intérêt de cet article, c’est une vision lucide des événements, dans le titre il y a le lien du site, vous pouvez laisser un commentaire si vous voulez plus d’éclaircissement sur des donnés techniques..


  • Abou Antoun Abou Antoun 22 octobre 2016 15:50

    Étonnant que les critiques viennent des USA, reprises en cœur par les toutous européens comme Hollande et Merkel.
    Peut-on dénombrer les milliers de tonnes de bombes que ce pays à lâché (de très haut) sur des agglomérations urbaines depuis 70 ans ?
    Bombes de toutes sortes (expérimentales) au phosphore, au napalm, à fragmentation, à l’agent orange et autres défoliants sans parler des bombes atomiques.
    Bombes lâchées sans intérêt stratégique sur des villes allemandes, sur Hiroshima, sur Nagasaki, sur Hanoï et Haïphong ainsi que beaucoup d’autres villes de Corée, du Viet-Nam, sur l’Afghanistan, sur l’Irak, aujourd’hui sur la Syrie. Il y tant de cas qu’on ne peut plus les dénombrer.
    Et ils osent faire des leçons de morale. C’est indécent !


  • AmonBra QAmonBra 22 octobre 2016 16:25

    Article de commande pour la circonstance, déféqué par un scribouillard aux ordres, n’étant pas forcément l’auteur affiché, avec les habituels arguments infantiles, infantilisant et autres pleurniches à géométrie variable, aucun intérêt . . .


  • soi même 22 octobre 2016 16:42
    IRAK-SYRIE : PRÉPARATION D’UNE NOUVELLE GÉNÉRATION DE DJIHADISTES

    L’horreur atteint des sommets dans la guerre qui fait rage au Proche-Orient. Toutes les parties, qu’elles soient rebelles ou gouvernementales, font assaut d’abominations. Faut il rappeler que si les conflits classiques sont déjà terrifiants, les guerres civiles peuvent atteindre des paroxysmes car elles n’obéissent à aucune règles, en particulier les conventions de Genève. En outre, les belligérants sont presque tous animés d’une véritable haine de l’ennemi qu’ils connaissent parfois très bien parce qu’il est souvent leur ancien voisin. Toutefois, en général, ceux qui commettent ces atrocités tentent de les dissimuler. Le Groupe Etat Islamique (EI, Daech), lui, les instrumentalise pour s’en servir comme moyen de propagande. L’imagination des bourreaux n’a pas de limites mais il leur faut systématiquement innover dans l’ignominie pour rendre leurs actions encore plus insupportables : après les exécutions par fusillades et décapitations à l’arme blanche, les salafistes-djihadistes de Daech sont passés à la mise à mort par noyade, par le feu, à l’aide d’explosifs et, plus dernièrement en enterrant vivants certains de leurs propres combattants qui refusaient de monter au front. Ils ont fait de bourreaux - comme Jihad John aujourd’hui disparu lors d’une frappe américaine - de véritables héros médiatiques qui, suprême torture pour les suppliciés, se livrent à de longs et abscons discours avant de les assassiner. Le plus terrible est que, comme dans le cas de la Shoah, tout cela est pensé et organisé méthodiquement. Par exemple, les mises en scène des assassinats sont particulièrement soignées afin d’obtenir un impact maximum sur le public qui visionne ces vidéos. L’objectif consiste à terroriser les adversaires, décourager les « traîtres » et les « espions », pour affirmer à la face du monde que les adeptes de l’Etat Islamique et de son calife, Abou Bakr Al Baghdadi, ne craignent rien ni personne et surtout pas la justice des hommes. Daech se pose ainsi comme le seul mouvement qui ose s’opposer aux grandes puissances, : Occident, Russie, Arabie saoudite, etc. C’est un véritable pied de nez que Daech lance au monde entier en appliquant à la lettre sa célèbre maxime : « vous, vous aimez la vie comme nous, nous aimons la mort ». Par un phénomène d’attraction/répulsion bien connu des professionnels de la psychologie, ces démonstrations macabres attirent des volontaires autant qu’elles révoltent les adversaires de l’Etat islamique.

    Le cas des Ashbals (Les lionceaux)

    Ce qui est totalement hallucinant, c’est l’utilisation d’enfants qualifiés d’Ashbals (Les lionceaux) par Daech en tant que bourreaux. Une vidéo récente met en scène deux enfants français que leur père[1] djihadiste (présumé tué à Alep en 2014) aurait emmené faire la hijra[2] et assassiner des « espions ». Avant de passer à l’action, on les voit écoutant bien sagement des cours et manipulant une kalachnikov. D’autres vidéos, tout aussi insoutenables, montrent déjà des enfants commentant les pires horreurs, dont au moins une décapitation au couteau qui aurait été effectuée par un jeune Britannique.

    Pour Daech qui prétend faire respecter strictement les valeurs de l’islam des origines, il s’agit en fait d’un véritable parjure. En effet, les textes sacrés de l’islam (les Coran, les hadiths et la biographie de Mahomet) interdisent strictement aux enfants non pubères de mener quelque action de guerre que ce soit. Or, les « exécutions » et l’entraînement aux armes sont des actes de guerre.

    Al-Baghdadi trahit donc fondamentalement la doctrine qu’il prétend défendre et imposer à l’Oumma (communauté des musulmans). En fin de compte, il adapte sa base idéologique à ses besoins stratégiques et tactiques. Le cas est flagrant lorsqu’il accepte que des jeunes filles embrigadées par Boko Haram deviennent des kamikazes, ce qui est formellement prohibé par les textes sacrés cités, les femmes - et encore moins les jeunes filles - ne devant participer directement à des actions de guerre et encore moins se suicider. D’ailleurs, il n’y a que Boko Haram qui se livre actuellement à ce type d’actions terroristes dévastatrices. Il faut dire que les adeptes de ce groupe que l’on peut qualifier de secte (ce qui était le cas à l’origine du mouvement) respectent un islam fortement mêlé de syncrétisme qui autorise toutes les abominations peu compréhensibles aux yeux des Occidentaux.

    Si dans le cas de Boko Haram rebaptisé la « wilaya Afrique de l’Ouest » depuis son ralliement à l’Etat islamique le 7 mars 2015, le souci de la choura (le « conseil », l’organe de commandement) de Daech est purement tactique : déclencher des attentats meurtriers au sein des populations civiles pour obliger les forces régulières à se disperser sur le terrain afin de tenter d’assurer une meilleure protection. Ailleurs, en particulier dans le berceau syro-irakien du califat, le but est stratégique : préparer la prochaine génération de combattants car le djihad s’inscrit dans la très longue durée. Déjà, les écoles[3] dirigées par Daech sont en fait des camps d’entraînement où les enfants sont embrigadés et reçoivent une formation paramilitaire. Faire commettre des atrocités à certains d’entre eux rappelle les savoir-faire enseignés aux jeunes Sud-américains par les cartels de la drogue. Ces « écoles du crime » fournissent des sicarios décérébrés pour qui tuer est devenu un geste naturel.

     

     

    *

     

     

    Les massacres et exécutions diffusés par les organes de propagande de Daech attirent la réprobation, même de la part des groupes dépendant d’Al-Qaïda qui, pourtant, s’y connaissent en terreur[4]. Mais, sur instruction d’Al-Zawahiri, ces derniers essayent, autant que faire ce peut, d’éviter les pertes collatérales. La nébuleuse a tiré les leçons du passé car elle a rencontré de nombreux échecs, particulièrement en Irak, du fait de tueries indiscriminées qui lui avaient amené l’hostilité des populations et tribus locales. Daech est loin d’avoir atteint ce stade de réflexion et les futurs djihadistes que le mouvement est en train de former - non seulement au Proche-Orient mais aussi dans ses wilayas extérieures - seront vraisemblablement encore plus cruels et redoutables que ceux qui sévissent aujourd’hui.

     


    • [1] L’information selon laquelle ils seraient frères reste à confirmer.
    • [2] L’émigration de musulmans de la France « mécréante » vers le « califat »
    • [3] Pour les jeunes étrangers, Daech vient de développer une application informatique pour apprendre l’arabe. Appelée Hurouf (« Lettres »), l’application fonctionne sur les appareils Android et offre diverses fonctionnalités d’apprentissage interactif. La bannière de l’Etat islamique est visible sur l’écran principal de l’application. Le logo d’Al-Himma Library, maison d’édition officielle de Daec,h apparaît à divers endroits. Le plus significatif est le chant de l’alphabet, accessible en cliquant sur le bouton « Nasheed » [hymne religieux] :
      [La lettre]
      baa [B] est un héros qui se sacrifie pour l’oumma...
      [La lettre]
      jeem [J] [mène] le djihad contre les ennemis...
      [La lettre]
      kaaf [K] - nous avons brisé les idoles...
      [La lettre]
      yaa [E] - ma religion restera la plus puissante...
    • [4] Eux-mêmes en sont les victimes. Ainsi, Daech a diffusé mi-mai une vidéo montrant l’exécution de trois taliban en Afghanistan.

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