vendredi 11 novembre 2016 - par Daniel Salvatore Schiffer

Leonard Cohen : Requiem Dandy

LEONARD COHEN : REQUIEM DANDY

Il aurait pu être lui aussi, non moins légitimement que Bob Dylan, prix Nobel de littérature : Leonard Cohen, mémorable auteur de chansons aussi stylistiquement ciselées que l'émouvante « Suzanne  », le révolutionnaire « The Partisan  », le nostalgique « Bird on the Wire  », l'élégant « Dance me to the End of Love  » ou le somptueux « Hallelujah  » (https://www.youtube.com/watch?v=YrLk4vdY28Q), vient de s'éteindre, à l'âge de 82 ans, laissant donc ainsi encore un peu plus orphelins ceux qui, en cette maudite année 2016, avaient déjà dû s'incliner, l'âme en peine, devant la mortelle dépouille de ces autres légendes, au sein de la musique dite « pop rock », que furent Prince ou David Bowie.

 

« YOU WANT IT DARKER » : TESTAMENT SPIRITUEL ET TOMBEAU MUSICAL

David Bowie, justement : c'est tout juste dix mois, jour pour jour, après sa mort, advenue le 10 janvier 2016, que Leonard Cohen s'en est allé, à son tour, en ce 10 novembre 2016 ! Mais, surtout, c'est avec un même genre de testament spirituel, tel un véritable tombeau musical, si ce n'est métaphysique, qu'ils ont tous deux choisi de tirer, avec leur dernier disque, leur poignante révérence en ce bas monde : « Blackstar  », chef-d’œuvre absolu, pour le premier, et « You want it Darker  », d'une sublime noirceur, pour le second.

La plage titulaire de cet ultime opus, sorti il y a deux semaines seulement, ne laisse, d'autre part, aucun doute, ainsi tissée d'accents résolument funèbres, sur son aspect prémonitoire, d'une admirable quoique tragique lucidité. D'autant que c'est la finitude humaine, pour se référer à un terme propre à l'existentialisme philosophique, qui se heurte ici, de manière à la fois critique et résignée, à la puissance divine.

Ainsi commence donc, bouleversant mais toujours digne dans sa sobre intériorité, ce chant d'adieu au monde, emprunté à la liturgie juive, un peu à la manière des superbes « Hebrew Melodies  » de Lord Byron, et porté par les chœurs de la synagogue de Montréal, ville natale de Leonard Cohen (le mot « hineni  », à la fin de ce texte, est hébreu et signifie littéralement, en guise d'acceptation de son mortel destin à l'heure du trépas, « me voici ») :

« If you are the dealer, I'm out of the game. If you are the healer, I'm broken and lame. If thine is the glory, then mine must be the shame. You want it darker. We kill the flame. Magnified, sanctified is your holy name. Vilified, crucified in the human frame. A million candle burning for the help that never came. You want it darker. Hineni, Hineni, I'm ready my Lord.  »

En français :

« Si tu es le dealer, je suis hors-jeu. Si tu es le guérisseur, je suis brisé et faible. Si la gloire est tienne, alors la mienne doit être honte. Tu veux que cela soit encore plus sombre. Nous tuons la flamme. Magnifié, sanctifié est ton saint nom. Avili, crucifié dans la nature humaine. Un million de bougies brûlent pour un secours qui n'est jamais venu. Tu veux que cela soit encore plus sombre. Me voici, me voici, je suis prêt Seigneur.  »

 

LA PARADOXALE SUBLIMITE DE L'ESTHETISME NOIR

C'est, du reste, la paradoxale sublimité de l'esthétisme noir, comme je l'avais déjà qualifié dans une de mes précédentes tribunes (http://leplus.nouvelobs.com/contribution/315116-leonard-cohen-et-son-dernier-album-old-ideas-le-sublime-dandysme-noir.html), qui définit le mieux cet inclassable dandy, toujours paré d'une sombre mais fine élégance, que fut aussi Leonard Cohen, lequel, avec ce dernier « You want it Darker », aura ainsi réussi lui aussi, à l'instar de David Bowie avec son « Lazarus  », à faire de sa mort, et non seulement de sa vie ou de sa personne, une œuvre d'art, fût-elle, en l'occurrence, crépusculaire !

Pierre Soulages, peintre de l’ « outrenoir », cet « éclat d'une non-couleur » comme le dit le philosophe Alain Badiou, déclare, analysant là ses propres tableaux, à propos du noir :

« J'aime l'autorité du noir, sa gravité, son évidence, sa radicalité. Son puissant pouvoir de contraste donne une présence intense à toutes les couleurs, et lorsqu'il illumine les plus obscures, il leur confère une grandeur sombre. »

« Paint it Black  » chantèrent naguère, en un rythme endiablé, vaguement orientalisant, Mick Jagger et ses Rolling Stones !

 

LEONARD COHEN, DANDY CREPUSCULAIRE

Le dandy Cohen, donc : un très contrasté, quoique toujours harmonieux, clair-obscur en chair et en os, comme un oxymore vivant, à l'image de Baudelaire, au soir de sa vie, portant, revêtu de ses éternels habits noirs, le deuil de son époque.

Ce romantisme noir, René Girard, dans son essai « Mensonge romantique et vérité romanesque  », le circonscrit bien à travers l’examen d’un roman tel que Le Rouge et le Noir de Stendhal, et en particulier de la figure de Julien Sorel, l’un des dandys les mieux campés de la littérature classique. Il y écrit :

« Le dandysme est lié à la grande question de l’ascèse pour le désir. (…). Le dandy appartient tout entier à l’univers du Noir. C’est le triomphe de la vanité triste sur la vanité gaie (…) »

Cette étincelante noirceur, inhérente à un certain type de dandysme, de Lou Reed (dont « Berlin  » est un des disques les plus désespérément « dark  » de l'histoire du rock) à Amy Winehouse (dont l'album « Back to Black  » représente un sommet de beauté mélancolique), tant David Bowie, avec une œuvre telle que « Blackstar », que Leonard Cohen, avec son récent et ultime « You want it Darker  », l'ont exprimé, chacun à leur manière dans leur style propre, à merveille !

C'est là, comme la regrettée Marguerite Yourcenar le précisa naguère, dans le titre d'un livre resté célèbre, « l’œuvre au noir ». Mieux : la transcendance du sublime !

Il ne manque donc plus, pour parfaire cet hommage au crépusculaire Leonard Cohen, que l'un de ces élégiaques et mélodiques Nocturnes de Chopin, qui ne sont certes pas ici une « petite musique de nuit » mais bien plutôt, pour demeurer dans la tonalité mozartienne, un somptueux, par son insondable profondeur et imposante grandeur tout à la fois, Requiem. Frédéric Chopin, auteur, également, d'une célébrissime Marche Funèbre, troisième mouvement de sa deuxième Sonate pour piano.

Leonard Cohen, c'est donc, pour l'éternité désormais, l'expression musicale et poétique, en majesté, du dandysme noir. Immortel !

 

DANIEL SALVATORE SCHIFFER*

 

*Philosophe auteur, notamment, de « Philosophie du dandysme - Une esthétique de l'âme et du corps  » (Presses Universitaires de France), « Lord Byron  » (Gallimard - Folio Biographies), « Oscar Wilde - Splendeur et misère d'un dandy  » (Éditions de La Martinière) et « Petit éloge de David Bowie - Le dandy absolu  » (Éditions François Bourin). A paraître : « Requiem Dandy - Méditation sur l'art de mourir, de Socrate à Bowie  ».

 



24 réactions


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 11 novembre 2016 17:44

    « Suzanne t’emmène écouter les sirènes
    Elle te prend par la main
    Pour passer une nuit sans fin
    Comme du miel, le soleil coule
    Sur Notre Dame des Pleurs
    Elle te montre où chercher
    Parmi les déchets et les fleurs
    Dans les algues, il y a des rêves
    Des enfants au petit matin
    Qui se penchent vers l’amour
    Ils se penchent comme ça toujours
    Et Suzanne tient le miroir

    Tu veux rester à ses côtés
    Maintenant, tu n’as plus peur
    De voyager les yeux fermés
    Une blessure étrange dans ton cœur »

     

    Suzanne – Léonard Cohen – traduction Graeme Allwtight


  • alinea alinea 11 novembre 2016 18:11

    Cela vous paraîtra peut-être un peu frivole, mais ça ne l’est point ; Léonard Cohen, que j’ai adoré dans mon adolescence, est l’être le plus sexy que j’ai jamais vu. Dans son attitude corporelle, une animalité sans sauvagerie, comme on a coutume de l’imaginer, mais sans contrainte, une chaloupe qui danse aux rythmes lents de ses airs. Une animalité sublimée par la retenue de son tempérament, éclairée par son art.
    Je ne le voyais pas noir mais grave, grave comme tout être authentique qui n’a pas trouvé masque à sa mesure.
    Sûr que la mort de tous ceux qui ont accompagné notre jeunesse est un adieu à ce qui fut, si profond, clair-obscur, un touch.


  • pallas 11 novembre 2016 18:15
    Daniel Salvatore Schiffer,

    Je ne connais pas ce messieurs, il n’est pas de mon existence.

    Les chanteurs et autres n’ont rien à faire dans la géopolitique, juste des amuseurs publics.

    Sa n’est pas la cours de récréation, la guerre viens de commencer.

    Salut


  • Serge Charbonneau Serge Charbonneau 11 novembre 2016 18:47

    Leonard Cohen était un trésor vivant !
    Il s’éteint, mais nous laisse son oeuvre magistrale, sa poésie pleine de voluptés et d’humanité.

    On aurait voulu le garder jusqu’à 110 ans.
    Il nous a donné son testament musical pratiquement à son dernier souffle.

    Repose en Paix, Leonard.
    Nous nous alimenterons de ta musique pour de notre côté tenter d’y accéder.

    Serge Charbonneau
    Québec


  • Fergus Fergus 11 novembre 2016 18:51

    Bonsoir à tous

    Leonard Cohen, je le place assez loin derrière Bob Dylan. Dans mon panthéon personnel ne figurent d’ailleurs que 5 titres de lui sur plus de 4 000 : The Partisan, A Thousand Kisses Deep, Here Is It, Nightingale et le superbe Take This Waltz.

    Mais une chose est sûre : la perte de Leonard Cohen est infiniment plus regrettable que celle des peu signifiants Prince ou David Bowie. Paix à l’âme de ce créateur de talent.


  • Serge Charbonneau Serge Charbonneau 11 novembre 2016 18:52

    Merci à l’auteur de ce texte ainsi qu’à la modération d’Agoravox pour avoir mis à la Une cet hommage à un des plus grands artistes de notre temps.

    Ceux qui ne le connaissent pas devrait s’efforcer de découvrir son oeuvre immense et tellement profondément touchante.

    L’un des plus grands artistes romantiques des dernières décennies.

    Serge Charbonneau
    Québec


  • Samson Samson 11 novembre 2016 20:08

    C’est, du reste, la paradoxale sublimité de l’esthétisme noir ... qui définit le mieux cet inclassable dandy, toujours paré d’une sombre mais fine élégance, ...« 

    N’en jetez plus !!!  smiley

    De la beauté et de la poésie des textes, de la musique et de la voix de Leonard Cohen, je reste un inconditionnel ! Comme d’ailleurs, dans leur registre nihiliste et totalement dépressif, les chansons et musiques de David Bowie !

    Hommage donc à l’artiste !

    Mais honteusement abuser de leur trépas pour nous resservir votre très BHLienne soupe »néo-philosophique« mêlant à quelques relents d’ »humanisme intestinal" vos vaines et fort oiseuses considérations sur l’esthétisme et le dandysme, c’est plus que je n’en puis humainement supporter ! smiley


  • juluch juluch 11 novembre 2016 21:34

    Reposez en paix l’artiste et régalez les anges................. smiley


  • Vipère Vipère 11 novembre 2016 21:52

  • Pomme de Reinette 11 novembre 2016 23:12

    Une des plus belles, toujours d’actualité ?

    https://www.youtube.com/watch?v=VEDSRP3yNPo

    Il faut lire aussi les paroles :
    http://paroles2chansons.lemonde.fr/paroles-leonard-cohen/paroles-democracy.html


  • Alainet Alainet 11 novembre 2016 23:27

    - --- Moments chosis--- mais cette liste n’est pas exhaustive...
    - Hey, thtat’s no way to say goodbye ! https://www.youtube.com/watch?v=ZA92I_MtUAc
    - Sisters of mercyhttps://www.youtube.com/watch?v=ZA92I_MtUAc
    - Suzanne - par Graeme Allright, Mauranne, Lalanne 
     https://www.youtube.com/watch?v=ZA92I_MtUAc
    -Famous blue raincoat - https://www.youtube.com/watch?v=ZA92I_MtUAc
    - Le Partisan -  https://www.youtube.com/watch?v=Heilr2-H-WM
    - So long Marianne - https://www.youtube.com/watch?v=-ACgCmBubb4
    - Bird on the wirehttps://www.youtube.com/watch?v=BmPUu-rMpWA
    - The stranger song - https://www.youtube.com/watch?v=RLq7Aqd_H7g
    - Who buy fire ? -  https://www.youtube.com/watch?v=_52Fsr9k3qY
    - Joan of ARChttps://www.youtube.com/watch?v=BZ1xRpIE0QQ
    - Hallelujah - par Jeff Buckley         https://www.youtube.com/watch?v=y8AWFf7EAc4
    - Dance me to the end of love -       https://www.youtube.com/watch?v=Ki9xcDs9jRk
    - Everybody knows -                https://www.youtube.com/watch?v=8IfmiKnZi3E
    - Avalanche -                     https://www.youtube.com/watch?v=xxaOcHcrd8k
    - Closing time -                     https://www.youtube.com/watch?v=f0m6-ZhRW7I
    - First we take Manathan - par Joe Cocker   https://www.youtube.com/watch?v=je8GWGpEsRQ 



  • janel janel 12 novembre 2016 02:48

    Fergus 11 novembre 18:51

    Bonsoir à tous

    Leonard Cohen, je le place assez loin derrière Bob Dylan. Dans mon panthéon personnel ne figurent d’ailleurs que 5 titres de lui sur plus de 4 000 : The Partisan etc.....


    <<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>



    Il ne faudrait pas trop rigoler avec le « The partisan » car si vous continuez à attribuer la paternité de cette chanson à Léonard Cohen, je me sentirais contraint de l’accuser d’avoir commis un vulgaire et honteux plagiat.


    Cette chanson «  La complainte du partisan  » qui est son véritable nom, fut écrite en 1943 pour les paroles par un grand résistant : Emmanuel d’Astier de La Vigerie. La musique fut composée par Anna Marly. Cette chanson a donc une histoire qui appartient aussi à celle de la France pendant la guerre. Elle fut chantée par Anna Marly sur radio Londres à destination de tous les résistants pour les encourager à persévérer dans leurs actions contre l’ennemi. La chanter en France valait à cette époque le peloton d’exécution.


    Quant à Léonard Cohen, il n’a pas fait autre chose que de la reprendre longtemps après la guerre. Il ne risquait donc plus rien étant bien à l’abri dans son tout petit Canada natal et comme cette chanson avait connu juste après la guerre un succès qui dura jusqu’au compagnon de la chanson qui l’interprétèrent bien avant lui. D’un point de vue commerciale, il n’a pas pris beaucoup de risque non plus.


    Pour écouter l’interprétation de compagnons de chanson cliquer là-dessus


    Dans son interprétation Léonard Cohen commet une bourde quand il chante ces paroles qu’il reprend en français :


    « Les Allemands étaient chez moi 
    On m’a dit « Résigne-toi » 
    Mais je n’ai pas pu 
    Et j’ai repris mon arme »


    Il ne chante pas « je n’ai pas pu » mais « je n’ai pas peur  » grave erreur qui prouve qu’il n’ a rien compris de ce qu’a voulu dire Emmanuel d’Astier de La Vigerie. C’était pourtant facile.


    En France durant cette époque de la guerre, cette question se posait ainsi à chaque français pour savoir s’il devait résister ou collaborer ou attendre en ne faisant rien ce que la majorité des français avaient choisi comme comportement.


    L’auteur dit que devant cette question qu’il n’a pas pu se résigner (ne rien faire) et qu’il a repris son arme ce qui signifie qu’il rentrera en résistance armée contre l’occupant.


    Léonard n’a pas compris que dans ces moments de réflexion où l’on doit prendre une décision qui chamboulera toute son existence future, il n’est pas question dans ces moments là d’avoir peur ou pas parce que cette question ainsi que sa réponse appartient non pas à la sensibilité mais à la raison parce qu’elle est avant tout morale. Emmanuel d’Astier de la Vigerie nous dit tout simplement qu’il n’a pu agir autrement ce qui est l’expression d’un comportement de grande moralité envers son devoir de patriote.


    La peur viendra ensuite ce qu’il expliquera en racontant son histoire avec beaucoup de poésie






    Grave erreur d’interprétation de Léonard Cohen


    • Fergus Fergus 12 novembre 2016 09:12

      Bonjour, janel

      Je sais très bien qui est l’auteur des paroles de The Partisan, et vous avez raison sur l’analyse que vous faites. La chanson n’en est pas moins magnifique, servie par de très beaux arrangements de la superbe musique d’Anna Marly.


    • Pomme de Reinette 12 novembre 2016 09:53

      @janel

      C’est bien de rappeler que l’origine de la chanson « The song of the french partisan » de Léonard Cohen est le poème du grand résistant D’astier de la Vignerie : « La complainte du partisan », mais vous vous trompez totalement sur l’interprétation.
      D’’une part, ce n’est pas Léonard Cohen qui a écrit les paroles en anglais mais un parolier qui s’appelle Hy Zaret, et par ailleurs, il y a d’autres modifications par rapport au texte du poème initial, qui est inséré en français dans le texte en anglais, notamment la dernière strophe, qui change complètement de sens :
      Le vent souffle sur les tombes
      La liberté reviendra
      On nous oubliera
      Nous rentrerons dans l’ombre

      devient en anglais :
      Oh, the wind, the wind is blowing
      Through the graves the wind is blowing
      Freedom soon will come
      Then we’ll come from the shadows.

      Dans certaines interprétations de la chanson par L. C. on entend bien : « Mais je n’ai pas pu », je crois tout simplement qu’entre « je n’ai pas pu » et « je n’ai pas peur », il peut donc soit s’agir d’une libre improvisation selon le moment, soit venir du fait que L. C. n’est pas francophone.
      La traduction en anglais, qui est dans le texte de la chanson est :

      When they poured across the border  
      I was cautioned to surrender  
      This I could not do   
      I took my gun and vanished.

      Outre les reprises de la version française par Mouloudji, Leny Escudero, les compagnons de la chansons, Esther Ofarim ... et j’en passe, la version de Léonard Cohen a également été reprise par de très nombreux chanteurs qui ont souvent fait des petites modifications.
      Comme par exemple :
      - Joan Baez, qui dit , "Into the hills I vanished« au lieu de »I took my gun and vanished« 
      - Anna Marly :  »J’ai le ciel entier«  au lieu de »J’ai la France entière« 
      - Buffy Sainte Marie : »I’ve lost my man and children« au lieu de »I’ve lost my wife and children"
      - Melina Mercoury, qui a ajouté une strophe dédiée aux démocrates grecs
      etc ...

      Selon la sensibilité de chacun ...


  • Alainet Alainet 12 novembre 2016 11:18

    - Cohen a bien le droit de faire des reprises ( il a repris « the sounds of silence » de Paul Simon ) mais celle-là a fait l’objet d’1 contestation en France ( pas ailleurs ) à l’époque de sa sortie ( vichysme non- assumé, rapprochement franco-allemand dans le climat politique d’époque ) . Si on n’a déformé les paroles ; ce n’est pas le seul : voyez aussi les Compagnons de la Chanson :
    https://www.youtube.com/watch?v=JTxlNW1N8ws
    - Eux ont remplacé « Allemands » par « l’ennem »i ou« les soldats » dans le texte, ce qui donne 1 contexte + décalé, intemporel et universel. C’est + fûté et ça a bien passé !
     -------------------------------
    - Cohen qui a été 1 porte-parole des routards & baba-cool d’époque ;
    http://www.leonardcohensite.com/bio.htm
     ce n’est pas le seul ( Graeme Allwright, Dylan, Tom Paxton, Antoine, etc..avant de devenir chanteurs et d’être enfermés dans des microsillons : ils ont beaucoup parlé à leurs débuts de ce qu’ils ont vécu ! Mais certains ce sont embourgeoisés 1 peu vite comme Dylan ( ce contestataire, qui 1 fois fortune faite, s’est enfermé dans sa belle villa de Woodstock.. et s’est précipité sur son prix Nobel que certains trouvent discutable par rapport à d’autres chanteurs qui sont tout aussi méritants !C’est 1 des rares chanteurs engagés qui aient été encensés de leur vivant ).
    -Cohen n’ jamis été engagé ..J’ia retrouvé dans son oeuvre, 3 chansons de révolte :
     1) the butcher : ou il s’insurge comme la souffrance animale..
    http://www.paroles-musique.com/traduction-Leonard_Cohen-The_Butcher-lyrics,t153127
    2) Democraty  :  http://paroles2chansons.lemonde.fr/paroles-leonard-cohen/paroles-democracy.html
    3) The future  : http://paroles2chansons.lemonde.fr/paroles-leonard-cohen/paroles-the-future.html


  • janel janel 13 novembre 2016 00:12

    Pomme de Reinette 12 novembre 09:53

    @janel

    C’est bien de rappeler que l’origine de la chanson « The song of the french partisan » de Léonard Cohen est le poème du grand résistant D’astier de la Vignerie : « La complainte du partisan », mais vous vous trompez totalement sur l’interprétation

    <<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>><<<<<

    Merci beaucoup pour le compliment ça me rappelle la maternelle mais ensuite vous êtes devenuE, est-il nécessaire de respecter l’accord au genre féminin pour votre cas.... vous m’êtes apparue fortement désagréable en me reprochant de m’être trompé sur mon interprétation (ma manière à moi de comprendre). Niet !!! Niet !!! Et encore niet, j’ai bien été explicite mais si vous n’arrivez pas par vous même à me comprendre, je ne peux rien pour vous.

    Je dois vous rappeler que dans votre commentaire vous reconnaissez que dans certaines interprétations, il prononce « pas pu » et que dans d’autres « pas peur  ». Peut-être mais en disant cela vous montrer que pour vous aussi Cohen a un problème d’interprétation . Quelle est la bonne interprétation « pas pu » ou « pas peur ». Vous lui trouvez une justification en disant qu’il n’est pas francophone et qu’ainsi nous devrions comprendre qu’il prononce mal ces mots. Mais cette justification ne tient pas debout puisqu’il chante ce passage avec un cœur qui l’accompagne et qui prononce bien « pas pu » sans accent, j’ai bien entendu.

    Ensuite vous nous dites que ce n’est pas lui qui a corrigé les paroles mais un parolier portant le nom bizarre de Hy Zaret mais Léonard Cohen a approuvé ses corrections puisqu’il les a les chantées. Il est donc responsable de cette mauvaise interprétation.

    Sur n’importe qu’elle autre chanson, il n’y aurait pas eu de problème mais pour celle-ci, il y a en un parce que ce n’est pas la musique qui a prévalu à l’époque mais les paroles. C’est un chant historique de ralliement pour la résistance. Il ne faut pas oublier.

    Ces paroles décrivent en peu de mots les conséquences dune entrée dans la résistance « j’ai perdu femme et enfants  » « un vieil hommes nous a caché » « il est mort sans surprise  »


    • janel janel 13 novembre 2016 00:18

      @janel

      Léonard Cohen ainsi que son parolier n’ont rien compris. Pas compris qu’il y eut dans la résistance beaucoup de victimes en représailles, de fusiliers pour l’exemple et qu’en conséquence de tout ça beaucoup de tombes parsèment la campagne de France.

      Ce vers « le vent souffle sur les tombes » symbolise le temps qui passe, ne dites pas non. Avec le temps qui passe la liberté reviendra . Du moins, c’était cet espoir qui existait en France 1943.

      Et toujours avec le temps qui passe, on nous oubliera et cet oubli qui deviendra irrespectueux avec cet abruti de Sarkozy.

      Et toujours avec le temps qui passe, on nous oubliera. Qui donc se souvient aujourd’hui réellement des résistants pris individuellement ? Personnes.

      Cette strophe signifie donc qu’un résistant rentrera dans cette ombre qu’est la clandestinité, et qu’il en sortira pour se battre en plein jour au moment de la libération et toujours avec le temps qui passe, le résistant s’en retournera dans l’ombre qu’est cette vie ordinaire des gens qui vivent dans l’anonymat comme vous et moi qui ne sommes que des inconnus.

      Donc cette strophe résume bien la vie d’un résistants qui est entré dans l’ombre pour n’en sortir qu’en se battant afin d’y mourir pour sombrer de nouveau dans l’oubli qui lui aussi est une sorte d’ombre.

      Tandis que cette strophe corriger par Léonard Cohen a perdu toute de signification.

      Tu parles d’un beau prix Nobel qu’il aurait pu faire ce Cohen à la place de l’autre Bob.....


    • janel janel 13 novembre 2016 00:20

      @janel

      .Léonard Cohen ainsi que son parolier n’ont rien compris. Pas compris qu’il y eut dans la résistance beaucoup de victimes en représailles, de fusiliers pour l’exemple et qu’en conséquence de tout ça beaucoup de tombes parsèment la campagne de France.

      Ce vers « le vent souffle sur les tombes » symbolise le temps qui passe, ne dites pas non. Avec le temps qui passe la liberté reviendra . Du moins, c’était cet espoir qui existait en France 1943.

      Et toujours avec le temps qui passe, on nous oubliera et cet oubli qui deviendra irrespectueux avec cet abruti de Sarkozy.

      Et toujours avec le temps qui passe, on nous oubliera. Qui donc se souvient aujourd’hui réellement des résistants pris individuellement ? Personnes.

      Cette strophe signifie donc qu’un résistant rentrera dans cette ombre qu’est la clandestinité, et qu’il en sortira pour se battre en plein jour au moment de la libération et toujours avec le temps qui passe, le résistant s’en retournera dans l’ombre qu’est cette vie ordinaire des gens qui vivent dans l’anonymat comme vous et moi qui ne sommes que des inconnus.

      Donc cette strophe résume bien la vie d’un résistants qui est entré dans l’ombre pour n’en sortir qu’en se battant afin d’y mourir pour sombrer de nouveau dans l’oubli qui lui aussi est une sorte d’ombre.

      Tandis que cette strophe corriger par Léonard Cohen a perdu toute de signification.

      Tu parles d’un beau prix Nobel qu’il aurait pu faire ce Cohen à la place de l’autre Bob.....



    • janel janel 13 novembre 2016 00:34

      @janel
      j’ai cafouillé en oubliant ce qui suit :


      Le vent souffle sur les tombes
      La liberté reviendra
      On nous oubliera
      Nous rentrerons dans l’ombre

      remplacé sur la version anglaise par :

      Oh, le vent, le vent souffle

      À travers les tombes, le vent souffle

      La liberté viendra bientôt

      Alors nous viendrons de l’ombre.

       

    • janel janel 13 novembre 2016 22:33

      @janel

      ... Encore un petit dernier pour la gloire quoique ... ici c’est plutôt le désert. Pour la gloire, il faudra aller voir ailleurs.


      Je reviens donc pour publier un lien pour que vous puissiez écouter l’interprétation d’Anna Marly de 1964. Effectivement, elle a remplacé le mot allemand par celui d’ennemi. Initialement, c’était :


      Les allemands étaient chez moi

      On m’a dit « résigne » toi

      Mais je n’ai pas pu

      Et j’ai repris mon arme.


      Censure ? Non à l’époque, il fallait montrer au peuple allemand que les français ne les considéraient plus comme des ennemis. Une réconciliation voulue par de Gaulle tambour battant. Anna MARLY qui était russe, il faut le savoir, était certainement pour cette politique et l’a montré en modifiant le texte de sa chanson.


      J’attire votre attention sur le dernier couplet. Le tempo est très lent, les mots sont très bien prononcés : «  le vent souffle sur les tombes » Franchement pourquoi, Léonard Cohen a remplacé dans sa version anglaise ce vers par celui-ci  « oh le vent, le vent souffle » qu’est advenue cette évocation pour ceux qui sont tombés ? Remise au vers suivant «  a travers les tombes, le vent souffle » Croyez que ce vers ainsi corrigé par Léonard Cohen à plus de signification ou qu’il soit plus beau ?


      Je vous laisse juge. Écoutez donc la version d’Anna Marly.


      Ha !!! j’oubliais. L’air a été sifflé sur radio Londres durant la guerre parce que malgré le brouillage on pouvait encore entendre le sifflement et reconnaître la mélodie.


  • popov 14 novembre 2016 02:54

    Avant de découvrir Léonard Cohen dans mon adolescence, je trouvais que l’anglais était une langue moche.


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