mardi 25 septembre 2012 - par Profil supprimé

Serbie, 1999 : calomnies, trahisons, et ingérence humanitaire (première partie)

La guerre contre la Serbie (ce qui reste, à l'époque, de la République yougoslave : i.e. Serbie, Montenegro, Kosovo-et-Métochie) émane, principalement des postures idéologiques des « Liberal hawks » américains. Cette politique étrangère américaine rejoint les positions allemandes au sujet de la reconnaissance des Etats issus de la dislocation de la Yougoslavie. Positions qui consistent donc à justifier, dès 1991, l'existence de nouveaux Etats : Slovénie, Croatie.
Avec cette guerre dirigée par l’OTAN contre la Nation serbe qui débute le 24 mars 1999, il s’agit du deuxième acte du processus de démantelement de la Yougoslavie ; celle qui couvre la période 1999-2008, succédant au démembrement de la période 1990-1996 donnant l’indépendance tant souhaitée par la gauche libérale européenne à la Slovénie et à la Croatie.
 
Dans cet article, qui en appelle un deuxiéme concernant les développements ayant suivi les bombardements de 1999 par l’OTAN, nous nous intéresserons,essentiellement à cette période 1999-2008, avec de brefs mais nécessaires rappels concernant la période de dislocation de la Yougoslavie dans la première partie des années 90.
 
Or donc, sous le fallacieux prétexte de mettre fin à un « génocide » que les Serbes auraient été en train de commettre sur la population albanaise de la province du Kossovo "cœur historique de la Serbie" (expression détestée des libéraux-libertaires), et de fait, faire entrer la Serbie dans le concert des « nations démocratiques » (comprendre se soumettre à l’Empire global), l'OTAN (une coalition internationale menée par l’administration étatsunienne) est intervenu sur le territoire d'un Etat européen souverain.
 
« Génocide », « Holocauste », références systématiques aux régimes totalitaires des années 30 et 40 du XXe s.(Milosevic comparé à Hitler), le monde politico-médiatique est à l’unisson : il faut abattre la « bête immonde », dont le ventre est encore fécond : Bill Clinton (bien embarassé par Monica), Madeleine Albright (peu reconnaissante envers ces Serbes résistants au nazisme qui la sauvèrent d’une mort certaine dans les années 40), Tony Blair, Bernard Kouchner, Cohn-Bendit, Bernard Henry-Levy (1) n’en finissent plus d’éructer. Les défenseurs de la « démocratie de marché » se déchaînent à l’égard du régime Milosevic, néo-nationaliste ayant réussi la synthèse entre ce qu’il reste de l’appareil communiste yougoslave et l’orthodoxie chrétienne. L’existence d’une Serbie souveraine, voulant conserver ses frontières et son territoire intègres, refusant l’hégémonie globale euro-anglo—américaine est insupportable aux yeux de l’hyper-classe mondiale. Il faut s’en débarasser...
 
En persuadant, par de grossiers procédés (2) les opinions occidentales de l'existence d'un génocide perpétré par les forces de police et l'armée yougoslave de Milosevic à l'encontre des Albanais du Kosovo, les manipulateurs libéraux-libertaires cyniques, s’assurent du soutien d’une opinion dont ils savent qu’elle peut contribuer à faire perdre des guerres (« l’expérience vietnamiene » a été bien retenue).
 
Ces manipulations politico-médiatiques commencent, d’ailleurs, dès le début des premières « guerres d'indépendance » en Yougoslavie. C'est ce genre de procédés qui fera basculer l'opinion publique « occidentale » en faveur d'une intervention armée contre la Serbie en 1999. Par exemple, cet échange entre Bernard Kouchner et Alija Izetbegovic, président de la Bosnie-Herzégovine (décédé en 2003), tiré de l'ouvrage « Kouchner (B.), Les guerriers de la paix, 2004  » accable ces « publicitaires », « chefs marketing » du « business guerrier » impérialiste anglo-américain :
- Kouchner : C'étaient d'horribles lieux, mais on n'y exterminait pas systématiquement. Le saviez-vous ?
-
Izetbegovic : Oui. L'affirmation était fausse. Il n'y avait pas de camp d'extermination quelle que fût l'horreur des lieux. Je pensais que mes révélations pourraient précipiter les bombardements."
 
Concernant, le Kosovo, c’est « l'affaire de Racak », qui en rappelle d’autres, non moins funestes, disons obscènes car mises en scène au service du « spectacle militaro-totalitaire » : celle des « charniers de Timisoara » en Roumanie (3), celle des « enfants tués dans des couveuses » par des soldats irakiens au début des années 90, ou plus récemment l’accusation de détention d’armes de destructions massives par le régime de Saddam Hussein. Ces manipulations sont, en tout cas, analogues de par l'impact fulgurant qu'elles eurent sur les opinions publiques occidentales.
 
Or donc, c'est encore, un soi-disant massacre qui précipite les « bombardements humanitaires » sur la République de Yougoslavie, en 1999. Une quarantaine d'Albanais, habillés en civils, sont retrouvés morts dans le village de Racak au Kosovo.
Le diplomate américain, chef de mission l’OSCE, William Graham Walker, qualifie alors l'événement de « massacre de civils » qui aurait été le fait de policiers serbes.
 
Le docteur finlandais Helena Ranta, chef d'une équipe internationale d'enquêteurs dans « l’affaire Racak », révèle en 2008 que le rapport qu'elle avait rédigé dans le cadre de sa mission d'expertise de médecine légale était volontairement mensonger. Elle affirme avoir subi des pressions émanant à la fois de ce fameux William G. Walker et du Ministère finlandais des Affaires étrangères. Elle a, aussi, tenu des propos allant dans ce sens à la télévision russe. A l'époque, la femme se dit incapable d'affirmer si les corps des défunts sont ceux d'habitants du village ou de savoir où ils ont été tués. Selon ses révélations, les corps retrouvés à Racak étaient ceux de terroristes de l'UCK (l’armée de libération du Kosovo terroristo-mafieuse) tués lors d'une opération anti-terroristes menée par la police yougoslave (pluritethnique) et accompagnée, de témoins (les membres d'une équipe de télévision).
 
Aujourd'hui nous savons, donc, que les événements se déroulèrent ainsi : des Albanais de l'UCK ouvrirent le feu sur les policiers yougoslaves qui après avoir lancé une contre-offensive sont contraints de se replier. Après le combat, les rebelles albano-kosovars récupérent, alors 40 à 45 des corps de leurs camarades décédés, les habillent en civils et les déposent dans un champ situé dans le village. Les autres combattants kosovars abattus sont enterrés dans un village voisin.
Walker eut, à ce moment, l'occasion de transformer cette rixe mortelle en « crime de guerre » entraînant l'indignation de l'opinion publique mondiale, ce qui put, ainsi, hâter le processus de mise en marche de la machine de guerre de l'OTAN contre la Serbie.
 
La guerre contre la République Yougoslave (Serbie) est sans doute une des meilleures illustrations de l'application de ce concept d' « interventionnisme humanitaire » (ou « bombardements humanitaires »). En outre, ces expressions et d’autres telles que « guerre propre », « frappes chirurgicales » par exemple, qui relèvent de cette novlangue (newspeak d’Orwell) ont été incroyablement efficaces de par leur capacité à coloniser les esprits. Cet impérialisme symbolique relevant de la logique (néo-)libérale a ainsi largement permis d’abolir le jugement citique des peuples, bien plus que les grossières reductio ad hitlerum habituelles visant à disqualifier les adversaires d’un « système », en l’occurrence la Serbie de Milosevic.
 
Cependant, cette agression informatonnelle constante de la période des guerres yougoslaves aura eu du mal à occulter le résultat de cette intervention de l’OTAN en 1999 : des centaines de morts civils, des hôpitaux, des écoles, des infrastructures détruites… A ce propos, la magistrate Carla del Ponte (4), considère que les bombardements de l’OTAN, qui ont duré 78 jours, supposés atteindre les centres névralgiques militaro-industriels et politiques du pays, mais ayant bien évidemment touché les civils serbes sont bien des crimes de guerre.In fine, la république fédérale yougoslave ne menaçait personne. En outre, nous savons parfaitement que des crimes de guerres, des atrocités ont autant été le fait de certains soldats serbes, que des terroristes-collaborationnistes alliés de l’OTAN.
 
Il faut, par ailleurs, insister avec force sur le fait que la France, grande amie de la Serbie trahit cette dernière, en s’impliquant militairement dans le conflit aux côtés des Anglo-américains. Plus qu’une alliance ancestrale, c’est une véritable amitié entre les peuples français et serbes qui est alors brisée. Les propos de François Mitterand, indépendamment du jugement que l’on pourait porter sur son action en tant que Chef d’Etat dans d’autres domaines, sont à cet égard intéressants. En effet, au milieu des années 90, il assène au mondain Bernard Henry-Levy réclamant sa « guerre juste », ce lapidaire : « Moi vivant, jamais, vous m'entendez bien, jamais la France ne fera la guerre à la Serbie. » L'arrivée au pouvoir de Jacques Chirac changera la donne concernant les relations franco-serbes. Au printemps 1999, ce même Bernard Henry-Levy exultera alors à l'annonce de l'entrée en guerre de la France contre la Serbie : « Huit ans trop tard, la juste guerre contre Milosevic »...(Le point, 27 mars 1999)
 
Nous savons que les tenants et aboutissants de ces guerres yougoslaves sont très complexes. Nous n’aurions pu traiter un tel sujet en quelques lignes. Il aurait été intéressant, par exemple, de montrer comment les Etats-Unis ont favorisé l’importation de jihadistes du Moyen-orient et d’Asie centrale en Bosnie-Herzégovine pour combattre aux côtés de l’armée régulière bosniaque musulmane…de montrer, de fait, à quel point une bonne part de cet islam bosniaque modéré –un « islam slavisé » avec ses convertis par « nécessité » sous l’occupation ottomane- n’a que peu à voir avec cet islam wahhabo-salafiste d’importation, donc… et qu’Izetbegovic, l’ami des Occidentaux et de Ben Laden, n’a jamais condamné… ce même Izetbegovic, qui avait favorisé l’organisation de mouvements SS musulmans alliés aux Oustachis croates (fascistes) durant la seconde guerre mondiale...
 
Nous verrons dans un prochain article quelles ont été les motivations (cachées aux opinions occidendales) de cette guerre d’agression envers la République fédérale de Yougoslavie qui ménera à l’indépendance de la province du Kosovo-Métochie en 2008, devenu Etat fantoche , économiquement non-viable, dirigé par des mafieux tels Hashim Thaçi … http://fr.rian.ru/world/20101215/188122422.html qui procèdent à un nettoyage ethnique des Serbes présents au Kosovo…
Nous mettrons, également, en exergue que si la logique de guerre contre la Serbie diffère, en apparence, de ces « guerres contre la terreur » ou plutôt « ces guerres de terreur », menées par les néo-conservateurs depuis 2001 et poursuivies sous le règne d’Obama, il reste des invariants, des fondamentaux dans les orientations de la politique étrangère américaine et que la destruction de la République fédérale de Yougoslavie préparait les « croisades » impériales anglo-américaines de ce début de XXIe siècle… suivant la logique du « Nation Buiding ».

(1) Ce même individu n'a, sans doute, jamais écrit une seule ligne au sujet des exactions commises par les forces armées croates de l'ère Tudjman envers les Serbes de Krajina, entre autres nombreux exemples de crimes perpétrées dans les Balkans à l'encontre du peuple serbe...
 
(2) On se souviendra de cette piteuse campagne de publicité affichant côte à côte Milosevic et Hitler.
 
(3) sur TF1, fin 1989, on entendit : « Ceausescu, atteint de leucémie, aurait eu besoin de changer son sang tous les mois. Des jeunes gens vidés de leur sang auraient été découverts dans la forêt des Carpates. Ceausescu vampire ? Comment y croire ? La rumeur avait annoncé des charniers. On les a trouvés à Timisoara. Et ce ne sont pas les derniers » Inutile de se perdre en commentaires sur la nullité de ces propos... 
Disons simplement, qu'en réalité, les opposants au régime de Ceausescu ont réalisé une mise en scène en déterrant une vingtaine de cadavres dans le cimetière de la ville, situé à l'extrême ouest de la Roumanie. Sur le cliché, objet du scandale, pris par un Américain apparaissent trois personnes. Un bébé, victime de la mort subite du nourrisson, un homme qui n'est pas le père de ce dernier et une femme décédée d'une cirrhose, qui n'est pas la mère de l'enfant.
 
(4) Magistrate, occupant la fonction de procureur dans les Tribunaux spéciaux pour l’Ex-Yougoslavie (TPIY)


23 réactions


  • voxagora voxagora 25 septembre 2012 09:30

    .

    C’est très bien qu’on commence à pouvoir décortiquer les tenants et aboutissants de cette guerre,
    qui sont extrêmement compliqués effectivement,
    et que le concept bateau de « guerre d’indépendance » qui aveugle pas mal de français 
    recouvre d’une chape mensongère interdisant tout questionnement. 




  • filo... 25 septembre 2012 10:38

    @l’auteur

    Les opérations de la police à Racak ont époustouflés et ravis par leur efficacité les américains. ils ont reçu le général de la police qui a commandé les opérations. Ils lui ont félicités, donnés même une médaille en reconnaissance et lui ont dits que désormais la tactique utilisé dans cette opération figure dans les manuels militaires américains. Mais peu du temps après ils ont retournés la veste et commencer leur agression contre la Serbie. Pour votre référence cette déclaration était faite par ce général lui même dans un reportage filmé par le journaliste de Belgrade Milovan Drecun. Je crois même qu’il existe sur You Tube.

    Certe Mitterrand n’a pas cédé à BHL mais L. Jospin sous Chirac a sauté la tête en avant fier de punir ces « slaves de merde »

    Alija Izetbegovic a fait des étude religieuse en Iran et sous Tito il a fait 5 ans de prison pour intégrisme musulman. Pendant la 2ème guerre mondiale il participe dans la division SS dont le nom « Handzar » veut dire « Les gorges coupées »

    Je vous félicite pour votre article et votre contribution pour qu’enfin la vérité sur la Yougoslavie et la Serbie soit révélé. Presque 20 ans après. Quelle Justice (! ?)

    Je me réjouis dores et déjà pour vos autres articles sur ce sujet. Merci beaucoup.


  • Robert GIL ROBERT GIL 25 septembre 2012 11:01

    A chaque guerre, à chaque coup d’Etat ou agression menée par l’Occident, les grands médias appliquent une véritable propagande de guerre par une manipulation de l’information. Il s’agit de diaboliser l’adversaire, cacher les intérêts économiques, et simplifier l’histoire du conflit. La machine médiatique se met en route et travaille à insérer dans notre esprit l’image négative de l’adversaire que l’on veut abattre. La première victime est la Vérité.....

    voir : http://2ccr.unblog.fr/2010/12/08/manipulation-internationale/


  • Aldous Aldous 25 septembre 2012 11:07

    L’article met tres bien en valeur le changement d’alliance strategique imposé à la France par la propagande.


    La France a trahi ses alliances traditionelles et s’est pliée aux interêts d’une stratégie qui n’etait pas la sienne, menée par le bout du nez par les pseudo intellectuels humanistes français comme BHL ou Kouchner, tous deux ayant dévoyé le légitime souci humanitaire pour en faire un outil d’ingérance et de guerre.

    Kouchner ayant ajouté la trahison politique à la trahison intellectuelle.

    On attends toujours qu’il s’explique sur le trafic d’organes mis en place au Kossovo sur les prisonniers serbes executés par l’UCK pour leur voler leurs organes, trafic ayant eu lieu sous sa gouvernance et avec des ramification en Israël où une disaine de personnes ont été arretées.

    http://www.20minutes.fr/ledirect/941253/israel-suspect-trafic-organes-kosovo-arrete



  • calimero 25 septembre 2012 11:26

    Le Kosovo est le pendant US de la Transnistrie du coté russe : un état mafieux sous la coupe du maître où peuvent s’opérer tous les trafics en toute impunité. Très pratique pour le transit de la dope et des armes, la formation des mercenaires et autres joyeusetés non permises à la maison.


  • Abou Antoun Abou Antoun 25 septembre 2012 14:17

    Il est très clair que si l’EU avait fait nettement savoir qu’elle ne reconnaîtrai aucune république issue de l’ex-Yougoslavie on aurait fait l’économie d’une guerre longue et cruelle.
    Mais la politique traditionnelle a repris ses droits, l’Allemagne avec l’aide des USA voulant retrouver sa vieille zone d’influence dans les balkans à savoir les reliquats de l’empire austro-hongrois (Slovénie-Croatie). Il fallait donc détacher ces provinces de la fédération qu’importe le prix à payer (guerre conséquentes de Bosnie, du Kosovo, de Kraïna, etc.).
    La diplomatie française dans cette histoire a été une fois de plus nulle, son allié traditionnel est la Serbie, ciment de la fédération, elle aurait donc dû militer pour le statu quo avec des aménagements (à l’espagnole) . Au lieu de cela elle a emboîté le pas à l’Allemagne et aux USA allant jusqu’à bombardé un allié traditionnel.
    Il n’y a plus de diplomatie française depuis De Gaulle.


  • mehdi 25 septembre 2012 14:38

    les americains ont debarqué leur mercenaires djhadiste au kosovo, ces mercenaires ont massacré femmes, enfants, homme tout un village serbe, les serbes ont repliqué de la même maniere, coup pour coup, les mass medias ont evoqué les massacres serbe et fait l’impasse sur les massacres des mercenaires djhiadiste, sur-information pour un camp et sous information pour l’autre camp, le kosovo est un carrefour geopolitique essentielle pour les usa, entre autre pour installer un bouclier anti missile.


    • Iren-Nao 26 septembre 2012 11:16

      Ursulin

      Vos affirmations, je crois, demandent un petit developpement.

      Iren-Nao


    • kamell 26 septembre 2012 13:32

       «  Les Serbes n’ont pas joué le jeu et pour tout dire nous ont craché à la gueule. Ils ont vraiment pensé qu’au regard de nos liens et intérêts historiques, nous ne changerions pas notre fusil d’épaule »


      Il serait très intéressant que vous commentiez vos propos ici surligné.Que voulez-vous dire par là ?

    • kamell 26 septembre 2012 17:06

      Croyez-vous une seule seconde,que si Milosevic s’était des-solidarisé des serbes de Bosnie cela aurait pu éviter une guerre ?

      Expliquez moi aussi quel intérêt pour la France de s’impliquer dans ce conflit.

  • Richard Schneider Richard Schneider 25 septembre 2012 17:31

    Excellent article. Une belle mise au point.


  • ZEN ZEN 25 septembre 2012 17:54

    Bon article
    Toute l’histoire de cette sale guerre reste encore à écrire.
    Au sujet de l’importation US de jihadistes au Kosovo, un livre d’un journaliste allemand, préfacé par jP Chevénement, est paru peu de temps après pour en montrer l’ampleur
    Mais il a été ignoré, voire quasiment censuré
    Un article sur ce livre a même disparu de la une de Agoravox pour ne plus réapparaître. Je l’avais signalé à la rédaction, qui avait dit vouloir repousser la parution.


    • lionel 25 septembre 2012 20:45

      ZEN,

      Grand merci pour cette référence !! Il serait bon de rappeler l’existence de ce document le plus souvent possibles. 

  • jean-jacques rousseau 26 septembre 2012 10:49

    Dans cet exposé vous occultez complètement la stratégie de démantèlement de la Yougoslavie menée par l’Allemagne sous pretexte « d’intégration européenne ».
    Pourtant des éléments explicites ont déjà été mis en évidence sur Agoravox (ex. Occupation et Résistance) et d’autres médias. Est-ce que cet « oubli » est délibéré ou une simple lacune de votre démonstration ?
    ------------
    N’oublions pas que le « régionalisme » fait partie d’une stratégie subversive des services allemands appliquée en Tchécoslovaquie, en Yougoslavie, etc.

    La cause de guerre en Europe n’a jamais été la défense du droit national. C’est a chaque reprise la tentative hégémonique impériale et la négation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes qui est la cause des conflits en Europe depuis le premier Empire germanique.

    Or la France n’a existé depuis la bataille de Bouvines et Philippe Auguste que par opposition à cet impérialisme au nom de la souveraineté et de l’indépendance nationale. C’est cela le véritable esprit de la résistance : la résistance à l’oppression impérialiste.

    ---
    voir aussi : Occupation et Résistance

    "L’Empire des Habsbourg

    Parallèlement, le ministre-président de Bavière Franz-Josef Strauss a été l’initiateur de mesures destinées à détacher économiquement la Slovénie et la Croatie de la république fédérative de Yougoslavie. On s’est servi du « groupe de travail Alpen-Adria » créé à la fin des années 1970, dont le but était de rapprocher de l’Allemagne du sud, par une politique d’« organisation de l’espace », d’anciennes provinces de l’Empire austro-hongrois, dont des Bundesländer autrichiens et le nord de l’Italie (Bolzano-Alto Adige/« Südtirol »). Des représentants des parlements régionaux de Slovénie et de Croatie - les deux régions avaient elles aussi fait partie de l’Empire austro-hongrois - ont participé dès le début aux réunions de l’organisation Alpen-Adria. Un Français avait critiqué cette coopération, "officiellement subventionnée à des fins culturelles par des crédits bavarois« pour »aider, en Slovénie et en Croatie, des groupes qui se détournaient de tout ce qui était serbe«  : »C’est ainsi que la séparation a été préparée psychologiquement."[5]
    Brusqués
    L’Allemagne de l’Ouest a encouragé de plus en plus ouvertement les gouvernements régionaux de Ljubljana et de Zagreb à faire sécession, quand la Yougoslavie, en 1987, s’est trouvée au bord de la faillite à cause d’une crise de paiement des dettes, et qu’elle a dû se soumettre à un sévère programme d’adaptation des structures du Fonds monétaire international (FMI).[6] L’argument de Bonn a été que la Slovénie et la Croatie n’auraient une chance d’être admises dans l’Union européenne que si elles se séparaient du Sud pauvre de la Yougoslavie. Fortes de ce soutien, la Slovénie et la Croatie ont déclaré leur indépendance en juin 1991, en violation de la Constitution yougoslave. La première guerre de sécession en Yougoslavie s’en est suivie. Tout d’abord, mis à part l’Allemagne, l’Autriche et le Vatican, aucun Etat n’était prêt à donner son accord pour un démembrement du pays. Aussi le gouvernement fédéral a-t-il brusqué, début décembre 1991, ses alliés de l’UE et de l’Otan, ainsi que ceux de l’ONU, menaçant pour la première fois depuis 1945 d’un cavalier seul de l’Allemagne sur la scène internationale : l’Allemagne annonça que même si aucun autre Etat ne la rejoindrait, elle allait reconnaître fin 1991 l’indépendance nationale des deux républiques sécessionnistes.

    Informations sur la politique extérieure de l’Allemagne

    Scharping, son chef de gouvernement et son collègue du ministère des affaires étrangères ont justifié la guerre avec une véhémence particulière. Ils avaient de bonnes raisons de le faire, la République fédérale d’Allemagne ayant pris une place particulière à côté des Etats-Unis, parmi les 19 Etats agresseurs. Souligner la faute de la République fédérale ne signifie pas réduire celle des autres agresseurs.

    Toutefois, l’Allemagne est le seul Etat à avoir sévi contre la Serbie et la Yougoslavie à plusieurs reprises. Au cours d’un siècle, elle a participé pour la troisième fois à une agression contre le pays et ses peuples.

    Elle a violé de la façon la plus flagrante, outre la Charte des Nations Unies et d’autres documents fondamentaux du droit des gens, la convention par laquelle les principales puissances de la coalition opposée à Hitler ont accepté la renaissance d’un Etat allemand unifié.

    Par le Traité deux-plus-quatre, qui a la portée d’un traité de paix, elle avait déclaré solennellement « que le sol allemand ne générerait que la paix » et « que l’Allemagne unifiée ne recourrait plus jamais aux armes si ce n’est conformément à sa Constitution et à la Charte des Nations Unies ».1

    Et cette même République fédérale d’Allemagne a violé comme aucun autre Etat sa propre constitution qui, tirant la leçon de la guerre fasciste d’agression, prévoit sans ambiguïté à son article 26 : « Les actes susceptibles de troubler la coexistence pacifique des peuples et accomplis dans cette intention, notamment en vue de préparer une guerre d’agression, sont inconstitutionnels. Ils doivent être réprimés pénalement. »2

    Le rôle des Allemands dans les Balkans, un ancien ambassadeur témoigne 

    Le ministre allemand de la Défense de l’époque, Volker Rühe (CDU) avança, lui, l’argument, qui devait plus tard devenir la position officielle du gouvernement allemand, que Milosevic effectuait un nettoyage ethnique à grande échelle. Il dit : « Le problème du Kosovo ne peut pas être résolu en envoyant des troupes en Albanie, en fermant la frontière avec le Kosovo et en encourageant, ce faisant, les agissements de monsieur Milosevic ». Des commentaires qui revenaient à un chèque en blanc aux activités de l’UCK.

    En 1999, la Frankfurter Allgemeine Zeitung révélait que l’UCK était encouragé par l’Allemagne et d’autres pays à provoquer une crise humanitaire dont on se servirait comme justification pour une intervention de l’OTAN. Le journal citait dans ce contexte un passage du rapport général d’une session parlementaire de l’OTAN sur la crise du Kosovo : « Les répressions serbes ont diminué dans la période d’octobre à décembre 1998. De l’autre côté, il y a une insuffisance de mesures pour contenir le UCK, qui a été capable de collecter des dons aux Etats-Unis et en Europe de l’Ouest, en particulier en Allemagne et en Suisse, ainsi que d’engager des recrues et de faire passer des armes par la frontière albanaise. Sur cette base l’UCK a été capable d’intensifier fortement ses attaques contre les forces de sécurité serbes et contre les civils à partir du début de décembre 1998 ».


    "Plus encore qu’au cours des dix années précédentes dans les autres régions de Yougoslavie, l’Allemagne nouvellement réunifiée joue un rôle de tout premier plan dans le conflit du Kosovo. Après cinq décennies d’hibernation, l’impérialisme germanique réactivé revient sur le devant de la scène, profitant de la relative mollesse de son grand concurrent américain (ère Clinton) et de l’effarante naïveté de ses partenaires européens (Mitterrand). Cette fois, on ne se contente plus de discours ; on prépare activement l’agression militaire contre la Serbie, la troisième depuis 1914.  "


  • Profil supprimé Jean-Michel Lemonnier 26 septembre 2012 15:36

    Beaucoup de commentaires intelligents qui relèvent d’une bonne connaissance du sujet.

    Je ne peux répondre à tous...
    ...mais il est, effectivement, nécessaire d’insister (j’explique pourquoi à la fin de ce commentaire) comme certains l’ont fait ici sur l’existence de l’immonde camp croate d’extermination de Jasenovac qui n’avait rien à envier à celui d’ Auschwitz, l’existence de divisions Waffen SS bosniaques musulmanes (Handschar...) durant la seconde guerre mondiale (que j’évoque de manière elliptique dans cet article).

    Merci au passage pour la référence biblio. (que je connaissais déjà), mais qu’il faut en effet absolument lire  : « Comment le Djihad est arrivé en Europe » de Jürgen Elsässer.
    On comprend alors (je l’évoquerai dans un prochain article), que les agressions anti-Serbes des années 90 et la « mise en place » de djihadistes dans les Balkans ne sont pas déconnectées des événements du début de notre 21e siècle et de ces « guerres de terreur » ou de ce fameux « printemps arabe » et son soi-disant formidable « élan démocratique »...

    Quand aux positions de l’Allemagne et à son sinistre rôle dans le démantèlement de la Yougoslavie, comme le rappelle JJ Rouseau, là encore on voit toute la nécessité (a-t-on besoin de le rappeler) de faire référence à l’histoire depuis le début du XXe siècle.

    Certes JJ Rousseau, je connais ce à quoi vous faites référence, mais vous voyez bien que votre commentaire ferait l’objet d’un article à lui tout seul. Mon article se « contentait » de relater à grands traits ce qui a mené à l’agression de la coalition internationale contre la Serbie. Ce sujet ferait l’objet d’une thèse de doctorat à lui tout seul, or nous sommes sur Agoravox...(je parle d’ailleurs bien des « positions allemandes » sans détailler, il est vrai) .

    Bref, l’amitié germano-croate apparaît à nombre d’observateurs, attachés à la vérité, comme liée à cette funeste période de l’histoire européenne. Certains naïfs (ou cyniques ?) ont effectivement du mal à admettre que cette haine anti-Serbes qui s’exprima pleinement dans les années 90, puisse avoir un lien avec (NOTAMMENT) la pleine collaboration des Oustachis croates avec les Nazis. Ces fascistes croates responsables de la mort de centaines de milliers de Serbes.


  • Edvard Lazic 26 septembre 2012 22:37

    Je tiens à remercier de manière personnelle Jean-Michel Lemonnier pour cet article de qualité, sans doute l’un des plus exhaustif sur ces évènements qui hantent encore les esprits de mon pays d’origine. Bravo et merci !!


  • filo... 27 septembre 2012 01:14

    Dans cette crise la Yougoslavie a subi trahison de 2 pays traditionnellement amis ; de la France et de la Russie.

    La France par l’ancienne faute de Tito. Lors de la guerre d’indépendance algérienne la Yougoslavie de Tito a soutenu financièrement et militairement la résistance. Je me souviens d’avoir vu à cette époque dans le journal de l’armée yougoslave des photos couleurs des maquisards algériens avec des fusils semi-automatique M-58 yougoslave. A mon avis la France n’a jamais oublié et pardonné ça. Je pense que Tito porte la responsabilité dans le départ massif des français d’Algérie.
    Et plus tard, lorsque la crise a éclaté la faute française incombe au président F. Mitterrand. Les événements de 1989 peu de monde à prévu et personne, ou presque, de la classe dirigeante n’a compris lorsqu’ils ont débutés.

    Je me souviens que Mitterrand été opposé à la réunification allemande. Et les allemands eux mêmes étaient d’abord dépassés et ensuite ont dirait que par moment caressaient l’idée du « IV Reich »
    Hans Dietrich Genscher ministre des AE de Chancelier Helmut Kohl été même persuadé de l’avènement imminent de ce IV Reich et voulait entrait dans l’histoire comme son artisan. D’autant plus qu’il été membre actif des SS lors de la 2ème guerre mondial.

    Je me souviens d’avoir écris à ce sujet au président Mitterrand. Je lui ai demandé si lui avec ses sources d’informations autrement meilleures que nous simples citoyens, été au courant d’agissement tonitruant de Genscher concernant l’affaire yougoslave. Bien sur il ne m’a pas répondu mais très peu de temps après Genscher été relevé de son poste. Bizarre !

    D’autre part Mitterrand voulait marquer l’histoire européenne et il lui fallait absolument que l’Allemagne signe le traité de Mastricht. Alors il a « lâché du l’est » sur la Yougoslavie.

    Je voudrais juste faire une petite parenthèse. Je disais que personne ou presque n’a compris les événements de 1989 lors de la chute de mur de Berlin. Ceux qui ont tout compris, qui étaient initiateurs mêmes ce sont les russes. Ils avaient déjà prévus que la réunification allemande donneras un coup de frein pendant au moins 20 ans dans son développement économique.
    Et ces 20 ans seront le gains pour économie russe. D’ailleurs pacte Staline-Hitler c’était également pour gagner du temps aux industries militaire d’URSS.
    Aujourd’hui nous sommes presque 20 ans après. Avec résultat avéré !
    Mais je suis d’accord que c’est un autre sujet.

    La Russie
    est l’autre pays traditionnellement ami et allié de la Yougoslavie et qui a faillit dans cette crise. Plus exactement il s’agissait de la Russie de Boris Eltsine. Le pire dirigent de l’histoire moderne russe. Alcoolique, malade, incompétent et corrompu. Qui a ouvert grands les portes et les fenêtres de la Russie. Les américains sont arrivés en force ; les dégâts sont encore visibles aujourd’hui.

    Avec Eltsine les yougoslave ont commis une grosse erreur ou plutôt Slobodan Milosevic. Il a nommé son propre frère Bora Milosevic au poste  d’ambassadeur yougoslave à Moscou. Les 2 frères ne brillant pas par leurs intelligences (les 2 réunis n’atteignais pas la moyenne) ont tentés avec les communiste russe de renverser Boris Eltsine.

    Impardonnable bien sur.
    La Russie alors a fait service minimum dans la crise yougoslave.

    Jusqu’au moment ou elle a demandé arrêt des hostilités. Après avoir insisté, le doute est apparu sur la sincérités américaine et occidentale. Prévoyant le pire les russes ont commencés a transférer les troupes d’élite dans les montagne de Serbie. Peut être un jour le monde nouveau saura tout ?


    • Abou Antoun Abou Antoun 27 septembre 2012 17:27

      En fait Mitterrand a été dépassé par la plupart des grands événements qui se sont produits pendant son ’règne’. Il n’a pas vu venir et n’a su comment réagir à :

      • La réunification de l’Allemagne
      • L’explosion de l’URSS
      • la tentative de putsch en Russie
      • La guerre de Yougoslavie.
      Mitterrand est l’éternel dépassé réagissant toujours à contre-temps et souvent mal.

  • filo... 27 septembre 2012 20:12

    @ abou Antoun

    Parfaitement juste ce que vous écrivez. Il avait souvent comme un flottement...
    Comme quelqu’un loin de brouhaha du monde et qui soudain on dérangé dans ses pensées, sa lecture ou sa sieste.

    Peut être simplement mal conseillé.


  • Profil supprimé Jean-Michel Lemonnier 2 octobre 2012 23:32

    Il est impossible d’« éditer » les textes après publication, j’apporte donc les corrections à mes quelques étourderies (1er et 2e article) ici :

    Errata :
    « Mitterrand »
    « est intervenue »
    « province devenue »
    « inaccessible », « mainstream » ( pour le 1er article)

    Vous pouvez les compter mais il ne doit plus en rester beaucoup...


  • escudo escudo 8 octobre 2012 16:08

    Excellent article sur ce sujet qui a été tres peu traite et les zones d’ombres sont tres nombreuse encore ! Ceux qui est claire, et qui etait deja claire en 99 pour un partie des gens, c’est que les occidentaux n’ont pas intervenu pour des raisons invoque humanitaires !
    1999 qui marque aussi une frontière net et le depart des changements brutales qui ont suivie depuis a tout les niveaux de vie en Europe et dans le monde en général.


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