jeudi 5 janvier 2017 - par Serge ULESKI

Brice couturier, l’homme qui ne s’est jamais pardonné d’avoir un jour milité à gauche

 

 

       Producteur, Brice Couturier a eu pour mission, des années durant sur France culture, de nous vendre le modèle allemand, celui de Schröder, une consoeur germanique à ses côtés avec l'émission hebdomadaire consacrée à l'Europe : « Cause Commune » en 2002.

Alors américanophile, atlantiste, néo-libéral, néo-conservateur, européiste convaincu et béat, va-t-en-guerre (excusez tous ces pléonasmes !)... et pour finir, guantanamophile à son heure et à l’heure où ce camp d’internement sans foi ni loi battait son plein, déjà nous étions nombreux en 2002 à penser ceci : Brice Couturier file un mauvais coton ! D’autres, en revanche, qu'il file la laine qu’il faut : une laine tondue sur le dos de tous les damnés de la terre.

       Si on ne compte plus ceux qui ont commencé à l’extrême gauche (Couturier a appartenu au mouvement maoïste) et qui ont fini « à droite toute ! » (activistes, syndicalistes, sociologues, historiens, journalistes, essayistes, directeurs de publication - voyez le patron de l’info de France Télévisions, Michel Field !)…. Couturier n’échappe pas à la règle, celle qui veut qu’il n’y a pas plus pressé de plaire et de complaire qu’un converti-repenti ; aussi, pour cette raison, vous ne trouverez pas plus à droite qu’un ancien gauchiste quand il décide de s’y rendre tout y demeurant… à droite, les pieds en éventail, confortable et sûr de lui ; ou bien plutôt : sûr de ce qu’il faut penser et défendre quand on veut faire son trou la quarantaine passée. 

 Le zèle, l’enthousiasme avec lequel Couturier défend la mondialisme, la doxa libérale, cache sans aucun doute le fait qu’il ne se soit jamais pardonné d’avoir milité à l’extrême gauche ; aussi, il semble que ce chroniqueur n’ait plus qu’un seul souci : se le faire payer à lui-même et puis aux autres par la même occasion, cet engagement de jeunesse qu’il renie allègrement depuis 15 ans en adoptant la posture caricaturale de l’homme de droite (du PS aux Républicains en passant par le centre avec la figure d’un Bayrou fils de métayer adepte d’un « qui paie ses dettes s’enrichit »…) un peu comme ces Atlantistes européens plus américanophiles que les Américains eux-mêmes. Idem en ce qui concerne « le modèle allemand ».

 

 Quiconque est de bonne foi ne saurait néanmoins reprocher à ce « Brice de Nice » de faire l’âne comme tant d’autres soucieux de garder leur emploi et de prospérer dans la carrière : politique, journalisme et divertissement. N’ayez aucun doute : Brice Couturier est ce qu’il dit qui est ce qu’il croit : Brice Couturier est un homme de religion, un homme de toutes les religions, sauf une - inutile de préciser laquelle -, car, homme-béquille, Brice Couturier aime qu’on pense à sa place. Et vous pouvez parier qu’il se croit anticonformiste ; et en moins de mots qu’il faut pour le dire : un homme libre, libre et rebelle, un vrai !

Brice Couturier est à la fois le monde tel qu'il est, tel qu'il sera et tel qu’il doit être quand on se moque de savoir s’il est bon qu’il soit ce qu’il est et quand on manque cruellement d’ambition pour le genre humain ou que l'on a la lâcheté de croire que si le monde était différent, eh bien… il serait pire encore.

Dépourvu d’esprit critique, alors qu’il devrait savoir qu’il faut se méfier comme de la peste de ce que l’on pense (sa jeunesse de gauchiste ne lui aurait donc servi ni de leçon ni de guide ?), Couturier n’oublie jamais de penser tout ce que pensent tous ceux qui pensent comme lui, même si dans les faits, Couturier ne pense pas : il se conforme. Une seule mission : défendre mordicus tout ce que pense tous ceux qui ne sont pas de gauche.

Consultez donc son CV : ironie suprême : vous ne pourrez pas ne pas remarquer que ce journaliste n'a vécu qu'aux crochets d'une presse et d'organismes subventionnés par l'Etat ; Etat français ou étranger (Pologne).

Chronique après chronique, semaine après semaine, la coupe pleine, sur France culture, son ultime et sans doute dernier employeur (finalement, un peu comme pour les flics, les médias n’aiment pas les balances et les indics ; ils finissent toujours pas les mépriser même s’ils savent s’en servir un temps – voyez les ennuis d’Elkabbach avec Europe 1), chroniqueur... aux frais des contribuables - merci le contribuable providentiel que nous sommes et l’Etat providence qu’il pourfend du matin au soir ! - que ce soit notre argent à nous qui travaillons qui paie le salaire de ce repenti sans talent ni charisme, terne et pleutre, on en viendrait bien pour un peu, et sans qu’on n’ait à nous forcer la main ni à nous tordre le bras, à suggérer que des individus comme Couturier soient mis dans l’obligation d’opter pour un statut de travailleur indépendant, auto-entrepreneur de surcroît, à la sauce Uber, payé à la tâche, 20 Euros la chronique, à charge pour lui d’aller se trouver un organisme de « sécurité sociale » et une mutuelle dignes de ce nom sur le marché privé de la santé.

Un conseil Brice : ne tombe jamais malade !

Là encore, sans doute Brice Couturier ne s'est-il jamais remis de s'être résolu à occuper un emploi subventionné faute de talent et d'esprit d'entreprise... lui qui aujourd'hui n'a pas assez de mots pour célébrer l'initiative privée et la concurrence...

Compensation ! Quand on vous dit que tout n'est que compensation finalement !

       Ubérisation de l’économie et de la société dans son ensemble qui touche les savoirs et les métiers et dont Couturier chante les louanges alors qu'il semblerait que la messe soit dite car, il faut le savoir : Couturier a pris le train néolibéral en retard (à la fin des années 90) ; et devinez quoi : il semblerait que ce train soit arrivé à destination, les voyageurs déçus, maintenant impatients de descendre pour s’empresser d’emprunter une autre destination, et seul Brice Couturier l’ignore encore ; ce qui, dans un avenir proche, nous promet de franches rigolades à l’idée d’assister au naufrage d’un Couturier bientôt roi au royaume des aveugles.

C’est le lot du repenti-cafteur : se croire en avance alors que plus il raisonne, ou croit le faire, plus il accumule du retard, perché au dernière étage d’une tour d’ivoire sans fenêtre ni porte de sortie.

A chacun sa prison.

 

 La voix neutre, fluette, le ton badin, comme s’il parcourait pour la millième fois son catéchisme, récitant de la doxa libérale, plus que jamais pro-allemand, pro-américain, sioniste-netanyahou-iste, atlantiste, pro-commission européenne (il ne s’est pas encore positionné clairement pour ou contre Donald Trump ; sans doute attend-il de connaître la position de la gauche, des fois que...), Couturier a la panoplie complète, non pas celle d’un Zorro défenseur de la veuve et de l’orphelin mais bien plutôt celle de celui qui pourfend tout ce qui ressemble de près ou de loin à un être humain dans le besoin – réfugiés, chômeurs, minorités discriminées, les Grecs, Nuit debout...

C'est sûr ! Papa et maman Couturier peuvent donc être fiers de leur fils ! Faut dire aussi qu’ils l’ont bien gâté à Noël et à tous les Noëls avec cette panoplie de cow-boy pourfendeur et exterminateur.

Couturier n’a pas de mots assez durs envers ceux qui cultivent sans faille un engagement pour la justice et l’égalité. Taylor-made, Couturier fait sienne toute pensée qui se propose – pour faire court -, de taper sur les faibles et de libérer les riches d’une dette morale quelle qu’elle soit envers qui que ce soit ; en cela, il est dans le cadre de sa défense de la doxa libérale ce que Zemmour est à l’invective raciste… même si sa cible n’est pas l’Afrique noire et le Maghreb (bien qu'il pourrait adopter sans difficulté « les Africains ne sont pas entrés dans l’Historie » d’un Sarkozy et/ou « Le bilan de l’épisode colonial français est globalement positif  » des Républicains) mais bien plutôt tous ceux qui résistent et se battent ; tous ceux qui refusent de se soumettre : syndicalistes, activistes politiques, lanceurs d’alertes...

 La leçon de tous les Brice Couturier de la terre est la suivante : si vous qui êtes de gauche rencontrez un gauchiste de moins de trente ans, vous pourrez sans hésitation le considérer déjà comme un ennemi politique, car c’est bel et bien un homme de droite qui vous fait face, une fois la cinquantaine passée ; un homme de droite de la pire espèce ; de l’espèce de ceux qui, un temps à gauche, ne se pardonnent rien et par voie de conséquence, n’accordent rien aux autres tout occupé à rendre et à rembourser ce qu’ils croient avoir pris (quelques lingots d'utopie à crédit dans leur jeunesse) alors qu’ils ne font que se dépouiller moralement et intellectuellement au profit d’une "bêtise" dont ils sortiront laminés, déjà condamnés aux oubliettes et aux poubelles d’une parole chroniqueuse que le premier venu - successeur pressé de marquer son territoire -, aura chassé en moins de temps qu’il faut pour poser ses fesses devant le micro d’une radio.

        Autre leçon que "le cas" Brice Couturier nous enseigne : de toutes les soumissions, la pire c'est bien celle qui a pour origines la culpabilité et le repentir.

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Pour prolonger, cliquez : les inénarrables de l'information sur France CULTURE

 



9 réactions


  • Clocel Clocel 5 janvier 2017 17:43

    C’est qu’elle est bonne la cantine du Rotary...

    Couturier est un tout petit étron sur France Cul.

    Faut se souvenir de l’époque où on se farcissait le gros poussah d’Adler, Slama de soi en plus de la chronique du petit cuistre redondant, le tout dans la même demi-heure...

    Excellente la Matinale pour recharger son indignation, se sentir moins égaré, se dire qu’on a aucun avenir dans l’art de la fellation des puissants tant la barre est haute.

    Ça reste pourtant de la prostitution d’abattage, les vrais professionnels sont ailleurs.

    Radio France n’est plus qu’un repère de has-been, même Debray finira par me faire vomir...

    Le trombinoscope de cette épave de radio ne dissimule même plus la maison mère...

    La bonne question, c’est combien il reste de zombis pour s’aliéner sur les ondes ?


  • Victor 5 janvier 2017 20:18

    On m’a dit que Bobo Uleski était importateur de migrants torcheurs de culs merdeux de vieux souchiens (quand ses gamins bobo n’en étaient pas dignes) ?
     
    du stock pour la gogoche mondaine ?
     
    y a du plongeur du Fouquet’s ?
     
    de l’empileur de parpaings ?
     
    du ramasseur de poubelles ?
     
    Bref de la sous-classe migrante pour la classe supérieure antiraciste.


  • Marignan Marignan 6 janvier 2017 10:54

    A l’auteur.
    Il me semble que les gauchistes et autres trotskystes, récemment rejoints par les « anti »-facistes, sont connus de longue date comme étant les miliciens du système libéral. Les mots en effet sont utilisés à dessein pour semer la confusion, gauchisme et gauche sont aussi éloignés l’un de l’autre que liberté et libéralisme. Quant à France Culture, qu’un si bel outil d’information et de culture pour tous soit détourné par les idéologues du système mafieux au profit de l’ordre mondial libéral, je suis d’accord, c’est un gâchis immense (à relativiser par l’audience marginale de la radio aujourd’hui cepedant, ceci expliquant cela sans doute d’ailleurs).


  • Julien30 Julien30 6 janvier 2017 11:12

    Militer à gauche ? Une passade romantique pour jeune bourgeois sans expérience de la vie, ça arrive à beaucoup, ce qui est plus inquiétant ce sont ceux qui ont passé les 30 ans et qui continuent à y croire vraiment (je ne parle pas là des pragmatiques purs qui persistent parce que leur gamelle est bien remplie), là ça devient un spectacle vraiment triste de gens paumés et délirants ayant perdus tout contact avec la réalité et finissant par encenser Castro et même Mao ou Staline tout en s’auto-proclamant grand humaniste et traitant ceux qui les contredisent de fachos.


    • Clocel Clocel 6 janvier 2017 12:52

      @Julien30

      Bravo !

      Raisonnement vraiment up-to-date !

      John Adams, deuxième président et un des pères fondateurs de cette immense escroquerie en bande organisée qu’on appelle Amérique, tenait à peu près le même discours, il y a... Hou,,, ça nous rajeunie pas !

      La preuve qu’on peut faire confiance aux libéraux pour renouveler les concepts.

      Il s’opposait quand même au vote des femmes. Fallait quand même pas déconner, pourquoi pas les nègres et les natives pendant qu’on y était !

      C’est ce que j’aime chez vous, votre constance, votre capacité à vous reproduire à l’identique.

      Un libéral peut soutenir tout son discours à partir de trois bouquins : Un petit coup du Prince de Machiavel et un autre avec la richesse des nations d’Adam Smith et,,, bien entendu la Bible pour se donner une conscience morale qui n’apparaîtrait pas spontanément.

      Vous savez pas ?

      En quelque part, je vous envie, quand je pense à tous ces bouquins que j’ai dû m’enfiler pour trouver des moitiés de réponse qui n’ont fait que lever de nouveaux doutes...

      C’est injuste, j’aurai mérité d’être bienheureusement con. Hélas, il semblerait que je n’avais pas les bonnes dispositions...

      Ita est.


    • Julien30 Julien30 6 janvier 2017 14:21

      @Clocel
      Quand on est pas de gauche on est forcément libéral ? Savez-vous qu’à l’origine le libéralisme ça vient de la gauche ?


  • zygzornifle zygzornifle 6 janvier 2017 13:25

    j’ai toujours voté a gauche mais la depuis que j’ai eu ma retraite sous le seuil de pauvreté j’ai tiré un passé sur la gauche ce sont les mêmes parasites que ceux de droite en encore plus menteurs , vive les extrêmes pas parce que j’y crois mais pour faire c..... tout le monde , je voterai pour ceux qui ne seront jamais élus comme cela il ne me pourront jamais me nuire, il est déja dur de subir ses chefs il est encore plus stupide de les élire .... 


  • Doume65 6 janvier 2017 15:34

    Bonjour.

    Deux points que je voudrais corriger :

    « ils finissent toujours pas les mépriser même s’ils savent s’en servir un temps – voyez les ennuis d’Elkabbach avec Europe 1 »
    Contre-exemple à mon avis. Elkabbash est toujours là , à 79 ans !

    « bien qu’il pourrait adopter sans difficulté « les Africains ne sont pas entrés dans l’Histoire » d’un Sarkozy »

    Sarkozy a dit bien des conneries (Par exemple « Les paradis fiscaux, c’est terminé »), mais pas celle-là.
    Son discours ne prétendait pas que les africains n’étaient pas entrés dans l’histoire, mais regrettait qu’ils n’y soient pas assez entré. « Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas rentré dans l’Histoire » Ça fait une sacré nuance ! Il faudrait être malhonnête pour la dénigrer d’une pichenette.


  • JP94 9 janvier 2017 22:18

    Bon, c’est bien beau, cet article, mais ça suffira pas à nous débarrasser de sa présence , que nous payons très cher sans doute ( déjà qu’Adler touchait 40 000 FF par mois pour débiter au téléphone ses conneries).


    C’’est insupportable.

    Le journal de France Culture aussi.
    Et le reste, enfin à moins d’un coup de bol. Et idem sur France Musique. 

    On a des dizaines de radios concurrentes et libres, mais au bout du compte, tout y est privatisé y compris le public, puisqu’ à longueur de journée on a droit à des journalistes des grands groupes privés. 

    ça promet pour la campagne électorale ... Va falloir la faire dans la rue, si on veut entendre autre chose que toute la clique PS UMP FN ... 

    Parce que par internet, on on n’ira pas loin ...

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