jeudi 11 décembre 2014 - par Sylvain Rakotoarison

Bayrou et Delors : l’acte manqué

La frontière entre la gauche et la droite est un mur de verre installé par l’anachronique union de la gauche en 1972 et renforcé par l’élection présidentielle au suffrage universel direct que les citoyens plébiscitent et qui coupe la France en deux camps. Certaines personnalités politiques cherchent pourtant à l’abattre, mais les occasions se font de plus en plus rares.



Il y a exactement vingt ans, le dimanche 11 décembre 1994, deux événements politiques ont marqué la vie politique française, et leurs conséquences s’en font ressentir encore d’aujourd’hui : le congrès d’un parti politique et une émission de télévision.

Mais avant d’en parler, resituons la situation de l’époque.


Contexte politique de la fin 1994

Décembre 1994, c’était quelques mois avant l’élection présidentielle de 1995. Depuis un an et demi, après la victoire de la coalition UDF/RPR, Édouard Balladur dirigeait le gouvernement d’une main de fer aux côtés d’un Président de la République François Mitterrand vieillissant et malade, et même, depuis septembre 1994, presque agonisant. Beaucoup de rumeurs circulaient sur l’état de santé réel du Président, son incapacité à assumer ses fonctions, sa présence quasi-cadavérique aux conseils des ministres, et la préparation de René Monory, Président du Sénat, à assurer prochainement l’intérim présidentiel.

Édouard Balladur, qui avait été placé à Matignon par Jacques Chirac, président du RPR, le parti le plus important (mais l’UDF faisait presque jeu égal dans l’hémicycle depuis 1993), parce qu’il avait compris que Matignon était un handicap pour l’élection présidentielle, était très populaire, par sa manière consensuelle (et immobiliste) de gouverner. Malgré sa promesse de ne pas se présenter à l’élection présidentielle, il ne faisait aucun doute qu’il serait candidat, soutenu par la moitié du RPR et la grande majorité de l’UDF, et surtout, par la plupart des élus de la majorité qui voyaient en lui une belle locomotive. Toute la vie politique était focalisée sur la rivalité présidentielle entre Édouard Balladur et Jacques Chirac.

L’état de l’opposition était aussi cadavérique que son grand chef : le PS avait été laminé aux élections législatives de mars 1993 (la coalition UDF/RPR avait remporté 472 sièges sur 577 !), le Premier Ministre sortant Pierre Bérégovoy en était même tombé en dépression jusqu’au suicide le 1er mai 1993 (enfin, dans la version actuelle), et aucun candidat sérieux au PS n’était envisageable pour gagner l’élection présidentielle, Laurent Fabius avait été mis (injustement) hors jeu à cause de l’affaire du sang contaminé, Pierre Mauroy n’avait jamais eu d’ambition présidentielle, et Lionel Jospin (qui vient d’être nommé le 8 décembre 2014 par Claude Bartolone, Président de l’Assemblée Nationale, à la succession de Jacques Barrot au Conseil Constitutionnel) avait échoué dans sa circonscription aux législatives et voulait retourner dans son administration d’origine, le Quai d’Orsay (son ministre, Alain Juppé a dû se mordre les doigts de ne pas lui avoir proposé une belle ambassade). Quant à Michel Rocard, il avait été lessivé par Bernard Tapie aux élections européennes du 12 juin 1994.

Aucun candidat sérieux… sauf Jacques Delors. Président de la Commission Européenne pour encore quelques semaines (il finissait son second mandat de cinq ans), Jacques Delors jouissait d’une éclatante popularité, de compétences reconnues dans le domaine économique, social et européen, mais n’était pas excessivement apprécié de ses camarades socialistes, y compris de Michel Rocard alors qu’il pouvait prétendre appartenir à l’esprit de cette Deuxième gauche, la gauche moderne qu’on pourrait qualifier actuellement de sociale-libérale et que peuvent aujourd’hui représenter le Premier Ministre actuel Manuel Valls et son Ministre de l’Économie Emmanuel Macron.

Donc, en début décembre 1994, le débat public était dominé par la dispute entre Édouard Balladur et Jacques Chirac, au point que certains sondages les donnaient même s’affrontant au second tour de la présidentielle, et un PS mordant la poussière, simplement prêt à poser une candidature de témoignage (Robert Badinter ou Pierre Joxe pouvaient ainsi faire l’affaire)… sauf dans le cas où, hésitant, Jacques Delors se déciderait à entrer dans l’arène. Car s’il était candidat, les sondages l’auraient placé en très bonne position. Ce qui montre bien que l’élection présidentielle obéit plus à la nature des personnalités candidates qu’aux programmes politiques qu’elles pourraient défendre.

Justement, le soir de ce dimanche 11 décembre 1994, Jacques Delors était l’invité d’Anne Sinclair, dans son émission "Sept sur sept" sur TF1, et devait annoncer sa décision sur son éventuelle candidature. Il venait de sortir un livre sur le programme politique qu’il aurait pu défendre au cours de son éventuelle campagne.


Congrès du CDS à Vincennes

Le même week-end, se tenait à Vincennes le congrès du Centre des démocrates sociaux (CDS). Congrès à enjeu très fort, puisque son président depuis plus de douze ans, Pierre Méhaignerie, allait s’éclipser pour laisser la place à la nouvelle génération. Le renouvellement aurait dû avoir lieu en avril 1994, mais pour ne pas interférer avec la campagne des élections européennes, les questions de personnes avaient été reportées de six mois.

Hervé Torchet a très bien décrit le contexte politique de ce congrès sur son blog.

Les centristes du CDS étaient partie prenante de la majorité dans le gouvernement d’Édouard Balladur, avec de beaux ministères : la Justice pour Pierre Méhaignerie (avec rang de Ministre d’État aux côtés de Simone Veil, Charles Pasqua et François Léotard), l’Éducation nationale pour François Bayrou, l’Économie pour Edmond Alphandéry, l’Équipement, les Transports et le Tourisme pour Bernard Bosson, la Santé pour Philippe Douste-Blazy et enfin l’Aménagement du territoire et les Collectivités locales pour Daniel Hoeffel.

Alors que René Monory (CDS) se préparait à une candidature de témoignage, la plupart des ministres centristes étaient balladuriens, en particulier Bernard Bosson, secrétaire général du CDS depuis octobre 1991 (succédant à Jacques Barrot) et héritier plus ou moins admis par tous pour la présidence du CDS. Bernard Bosson expliquait depuis avril 1989 que le centre devait rester uni avec la droite gaulliste car la plupart des positions sur l’Europe, sur l’économie, sur la justice étaient similaires grâce à la conversion proeuropéenne de Jacques Chirac qui avait soutenu le Traité de Maastricht (sur fortes recommandations d’Édouard Balladur).

Aux élections européennes du 12 juin 1994, la liste d’union UDF/RPR conduite par le centriste Dominique Baudis (sa campagne a été dirigée par Jean-Pierre Raffarin) avait atteint le premier rang, avec 25,6%, ce qui était néanmoins une victoire en demi-teinte en raison de la grande dispersion des voix.

Finalement, François Bayrou, secrétaire général de l’UDF à l’époque, et donc proche de Valéry Giscard d’Estaing, décida de se présenter également à la présidence du CDS, ce qui apporta une concurrence qui n’exista pas depuis le congrès de Versailles du 31 mai 1982 avec le duel entre Bernard Stasi et Pierre Méhaignerie pour la succession de Jean Lecanuet. Loin de devenir un congrès consensuel pour la succession de Pierre Méhaignerie, Vincennes fut le théâtre d’une rivalité redoutable entre Bernard Bosson et François Bayrou.

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Contrairement à Hervé Torchet, je n’avais pas vraiment perçu, à l’époque, le clivage stratégique entre un Bernard Bosson complètement ancré dans une alliance à droite et un François Bayrou susceptible de créer un espace plus d’autonome pour le centre. En revanche, j’avais bien pressenti la différence d’ambition : Bernard Bosson était prêt à continuer à gérer la "boutique" comme les prédécesseurs, s’assurant que le CDS pût "profiter" au mieux d’une alliance dont il n’aurait jamais le leadership, alors que l’ambition présidentielle de François Bayrou était déjà connue et qu’il voulait se hisser dans la cour des grands (ce qu’il parvint à faire en 2007), et son parti avec lui (la réussite fut moins convaincante sur ce plan-là).


Finalement, le 11 décembre 1994, ce fut l’ambition qui gagna sur la stratégie du faire-valoir, après bien des spéculations dans les jours qui ont précédé le vote (le comptage et recomptage de mandats). François Bayrou fut élu président du CDS avec 665 mandats contre 490 mandats en faveur de Bernard Bosson. Chaque fédération départementale avait un nombre de mandats correspondant au nombre d’adhérents.

Concrètement, les centristes s’étaient en quelque sorte réveillés : ils avaient osé l’aventure vers la plus haute ambition au détriment de la gestion tranquille d’un petit capital politique. Peu de journalistes ont, semble-t-il, compris ce qu’il venait de se nouer : la multicandidature présidentielle de François Bayrou, l’autonomie du centre, et la capacité à proposer une alternative au bipolarisme qui réduit l’offre politique à une caricature très stérile par son manichéisme.


Sept sur sept sur TF1

Quelques heures après la victoire de François Bayrou à Vincennes, Jacques Delors était dans les studios de TF1 pour répondre aux questions d’Anne Sinclair. L’émission politique a commencé à 19 heures et il a fallu attendre près de trois quarts d’heure pour avoir la réponse à la seule question qui était sur les lèvres de la (déjà) épouse de DSK : sera-t-il ou pas candidat à l’élection présidentielle ? Pourquoi autant de temps avant de répondre ? Pour optimiser l’audience des deux ou trois pages de publicité ? Ou pour pouvoir être écouté sur ce que disait Jacques Delors de sa vision de l’avenir sans être pollué par les considérations de politique politicienne ?

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Qu’importe, puisque cette attente n’était pas l’essentiel. Il n’était pas candidat à l’élection présidentielle, pour des raisons très institutionnelles. Sa phrase, quasiment lue comme au temps de la radio sous la IVe République, avait été mûrement préparée : « L’absence d’une majorité pour soutenir une telle politique quelles que soient les mesures prises après l’élection, ne me permettrait pas de mettre mes solutions en œuvre. » ; c’est-à-dire qu’on lui refuserait « la possibilité et les moyens politiques de mener à bien ces réformes indispensables ».

En plus de la réflexion d’un homme qu n’avait rien compris aux institutions de la Ve République (comme Pierre Mendès France), Jacques Delors avait mis en avant son âge (69 ans) pour renoncer, sans évoquer non plus quelques problèmes de santé qui auraient rendu une campagne présidentielle très pénible. Certains affirment par ailleurs qu’il aurait voulu laisser le champ libre à sa fille Martine Aubry.

Les sondeurs s’attendaient à un second tour entre Édouard Balladur et Jacques Delors, et finalement, le duel au sommet aura été entre Jacques Chirac et Lionel Jospin.

Pourtant, Jacques Delors avait de quoi faire exploser le paysage politique français. Je peux confirmer que toute la base du CDS, par exemple, l’aurait soutenu sans hésitation, même si les élus, dépendant du RPR, auraient haussé les épaules avec réticence. Jacques Delors aurait été un candidat d’enthousiasme pour les centristes parce qu’il défendait les mêmes principes qu’eux : la construction européenne, l’efficacité économique et la justice sociale.


Le ticket proeuropéen Delors/Bayrou

Le livre "Bayrou l’obstiné" de Rodolphe Geisler (éd. Plon) publié le 1er mars 2012 a révélé un épisode intéressant de cette "non candidature". Quelques semaines avant cette émission télévisée, Jacques Delors avait demandé à rencontrer François Bayrou dans la plus grande discrétion. Il lui a alors posé très crûment la question : « Si je suis candidat, est-ce que vous me soutiendrez ? ». Et François Bayrou de répondre par la négative : « Monsieur, je suis ministre du gouvernement Balladur. Je ne pourrai pas vous soutenir au premier tour. En revanche, au second tour, si vous êtes face à Jacques Chirac, alors je vous soutiendrai. ».

Ce refus poli reste aujourd’hui difficilement compréhensible quand on connaît la trajectoire de François Bayrou qui est allé jusqu’à annoncer qu’il voterait pour François Hollande au second tour de l’élection présidentielle, en se souvenant sans doute que François Hollande avait été le premier des députés deloristes à la fin des années 1980, président de Témoin de 1993 à 1997, le club de réflexion de Jacques Delors (on dirait aujourd’hui think tank) et avait eu un regard plus ou moins bienveillant vis-à-vis des Gracques en avril 2007.

Le Bayrou autonome n’avait pas encore pris son indépendance complète, il lui a fallu une première candidature en 2002, le vote d’une motion de censure contre le gouvernement de Dominique de Villepin et enfin, ses 18,6% le 22 avril 2007 au premier tour de l’élection présidentielle sur le thème d’une majorité « de Balladur à Delors ».

Dans le livre de Rodolphe Geisler, justement, François Bayrou a reconnu qu’il avait beaucoup regretté son refus : « C’était un moment très émouvant pour moi, car j’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour cet homme. Chaque fois, dans ma vie, que j’ai entendu un discours de lui, j’étais d’accord avec ce qu’il disait. Pour moi, Jacques Delors, c’est l’homme de la deuxième gauche dont j’ai toujours pensé qu’elle devait faire partie intégrante de la majorité centrale. ». Il voyait en lui un ami commun de l’idéal européen et de l’ingénierie sociale.

François Bayrou a expliqué que le balladurisme du CDS était une réaction antichiraquienne de base : « Pour moi, la candidature d’Édouard Balladur, c’était l’occasion de prendre le pas sur le RPR, façon Jacques Chirac. Mon parti était balladurien, moi-même j’étais ministre d’Édouard Balladur. Et j’estimais qu’on ne quitte pas le navire en pleine traversée. ».

Un peu plus tard, le Chancelier allemand Helmut Kohl aurait confié à son ami François Bayrou qu’il l’aurait bien vu créer un parti avec Jacques Delors, ce dernier en numéro un et François Bayrou en numéro deux. Mais Jacques Delors n’avait pas donné suite cette proposition kohlienne assez farfelue tandis que François Bayrou avait dû se voir déjà numéro un.

Pour François Bayrou, 1995, ou plutôt, 1994, c’était un grand acte manqué, celui d’en finir avec le bipartisme et de rassembler des responsables politiques qui ont la même vision sociale, démocrate et européenne de la nation : « C’est probablement le rendez-vous manqué qui a été pour moi le plus triste. Au fond, si je réfléchis à ce que je crois de plus profond en politique, Jacques Delors en aura été ces dernières décennies la plus parfaite expression. (…) Jacques Delors croit à la société autant qu’à la nation. Il pense qu’on peut faire confiance aux gens à condition qu’il y ait des règles. Enfin, il aime la liberté et les communautés humaines avec ce qu’elles ont d’histoires et de légitimités. ».


D’autres rendez-vous manqués avec l’histoire

Si Jacques Delors a raté ce rendez-vous historique de 1995 pour rassembler deux Français sur trois, il n’a pas été le seul à l’avoir raté en d’autres occasions. Le premier qui a échoué, et qui, lui, était en situation, ce fut Valéry Giscard d’Estaing qui s’est heurté au mur de l’union de la gauche érigé imperturbablement par François Mitterrand qui aurait pourtant pu comprendre l’idée puisque lui-même venait du centre droit (les plus récents sont souvent les plus zélés). Cette volonté de rassembler les Français autour d’idées communes l’amena à publier son fameux livre "Deux Français sur trois" (éd. Flammarion) le 29 février 1984.

Le Président Jacques Chirac avait été, lui aussi, en situation de réaliser cette synthèse nationale, en ayant réuni derrière son nom, le 5 mai 2002, l’ensemble de la France républicaine, qu’elle soit de droite, du centre ou de gauche. François Bayrou n’a pas été tendre avec lui, en disant en face de lui : « Tout le centre et toute la gauche vont te suivre alors qu’ils ont beaucoup de réserves sur ton action. Il faut qu’ils aient leur part de cette victoire que tu devras à leur vote. Tu dois faire un gouvernement qui représente cette union des républicains. ». Au lieu de cela, Jacques Chirac a voulu supprimer le parti centriste en le fondant dans un parti unique, l’UMP.

En 2007, douze ans après sa première élection à la tête du parti centriste, François Bayrou s’est retrouvé électoralement en position de pouvoir réaliser ce rassemblement des républicains démocrates et sociaux. Mais il n’a pas su atteindre le second tour et l’histoire s’est faite sans lui.

En 2012, c’était François Hollande, l’un des héritiers politiques de Jacques Delors, qui aurait pu amorcer cette recomposition du paysage politique. Il avait toutes les cartes en main : il était donné gagnant (et il a gagné), et François Bayrou l’avait soutenu au second tour. Au lieu de lui tendre la main, il a refusé obstinément toute alliance sur sa droite tandis qu’il cherche encore aujourd’hui, désespérément, une alliance sur sa gauche. Même ses anciens ministres montrent leurs dents contre cet hollandisme sans fondement politique (Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Delphine Batho et même Aurélie Filippetti à Florange).

Pourtant, toute sa politique aurait pu se prêter à une alliance vers le centre droit pour redresser l’économie française. Cela aurait même permis de diviser l’UMP, de le radicaliser, et de lui enlever toute capacité d’alliance coincée entre le FN et les centristes. C’est étonnant de la part d’un homme qui connaît très bien l’histoire politique et les stratégies politiques, mais François Hollande a un train de retard, ou même quarante ans de retard et reste encore à singer François Mitterrand qui avait toujours cru qu’une élection se gagnait sur sa gauche et pas sur le centre.


Et demain ?

Il paraît assez évident que François Hollande a peu d’espoir de redresser son image personnelle aux yeux des Français tant il s’est discrédité dans un sens ou dans un autre (on lui reproche trop ou pas assez de réformes de structure). Il a pourtant une pièce maîtresse, son Premier Ministre Manuel Valls, encore relativement apprécié des Français, qui a confirmé sur France 2 le dimanche 7 décembre 2014 qu’il resterait à Matignon jusqu’à la fin du quinquennat (depuis quand un Premier Ministre s’autoqualifie dans son mandat ?).

Or, Manuel Valls a toujours été bayrou-compatible. Ce n’est pas un hasard si Manuel Valls voudrait le changement de nom du Parti socialiste, une sorte de rassemblement social-démocrate. L’aile gauche le pousserait plutôt vers la sortie mais conserver le PS originel, c’est conserver la force de frappe financière, les aides de l’État, la structure militante, les fédérations, etc., donc, ce serait évidemment un suicide pour le couple de l’Exécutif de créer ex nihilo un nouveau parti.

Pour François Bayrou, de toute façon, cela semble trop tard. Il a renoncé à cette alliance à gauche qui lui avait été refusée, et est revenu dans une alliance plus classique avec des personnalités raisonnables de l’UMP et de l’UDI.

Et finalement, peut-être que celui qui sera en situation de rassembler les Français en dehors du clivage droite/gauche très artificiel serait celui qui avait fondé le parti unique tant reproché en 2002 : Alain Juppé, par ses opinions très modérées et responsables sur l’immigration, a d’ores et déjà intégré le fait que s’il devait être élu à l’Élysée en 2017, ce serait par sa gauche et pas par sa droite.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (11 décembre 2014)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
François Bayrou.
Jacques Delors.
Bernard Bosson.
L’unité nationale.
Jacques Chirac.
François Hollande.
Manuel Valls.
La famille centriste.
Le Centre aujourd’hui.
Mathématiques militantes.

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9 réactions


  • Fergus Fergus 11 décembre 2014 09:53

    Bonjour, Sylvain.

    Vous avez oublié un troisième « acte manqué », celui du dilettante Strauss-Kahn, poussé par sa très ambitieuse épouse vers une présidence dont il ne voulait lui-même sans doute pas assez, très satisfait de sa position de patron du FMI. L’affaire du Sofitel a été la concrétisation de cet « acte manqué ».

    A noter que lors de la primaire qui l’avait opposé à Fabius et Royal pour la présidentielle de 2007, DSK avait déjà démontré un évident manque d’enthousiasme, au point d’être laminé par Royal, avec 40 points de retard sur elle !


  • asterix asterix 11 décembre 2014 10:46

    Bien sûr, comme le dit bien Sylvain, l’acte manqué de Bayrou a empêché de faira sauter le verrou de la 5ème république. Il lui en reste une et elle est mince mais elle existe. Si le nabot réussit à être le candidat de l’Union de la Majorité Sarkozyste, Juppé et compagnie quitteront l’attelage pour le centre et Bayrou qui en est le candidat naturel pourrait bien passer le premier tour ...et dès lors être élu à coup sûr Président.
    Avvec des si, on ne met pas Paris dans une bouteille. Mais ce cas d’école existe.


  • zygzornifle zygzornifle 11 décembre 2014 12:11

    Avant j’aimais bien écouter Bayrou , maintenant il me saoule Sarkozy m’agace Hollande m’endort il n’y a plus que Mélanchon , Le Pen et Dupont Saignant qui ne m’ont pas gavé ....


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 11 décembre 2014 16:15

    Le paysan béarnais a au moins une chose que personne ne peut lui reprocher ; il est constant dans ses idées ! Lui l’homme du terroir, politicien obstiné devrait se rapprocher du Front National car il est bien du front national français depuis toujours... si ce n’est cet irrésistible ensorcellement de Bruxelles ! Tout comme Dupont-aignan, d’ailleurs.


  • heliogabale heliogabale 11 décembre 2014 21:16

    Le marais n’a plus le choix : elle devra se soumettre à la gauche radicale ou l’extrême-droite


  • Hervé Torchet 11 décembre 2014 22:57

    Il est trop tôt pour planifier 2017. Du reste, les problèmes se règlent au présent, et il semble qu’il y en ait plus devant nous que derrière, non seulement pour la France, mais pour le monde.

    Il est vrai qu’en 1995, les militants centristes étaient prêts à aller vers Delors pour construire une autre « Nouvelle Société ».

    Ne parions pas sur les souliers d’un mort, mais il semble bien aussi que l’embolie menace notre système politico-étatique et que les partis politiques qui incarnent ce système soient en fait des astres morts.


  • kimbabig 12 décembre 2014 22:40

    Bayrou / Delors, le bon ticket pour la soumission du peuple Français à l’abjecte union européenne et à l’oligarchie capitaliste qui contrôle cette union.


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