mercredi 31 août 2016 - par PRCF

« Bercy Macron ! », où quand le pouvoir social-maastrichtien de Hollande achève de se décomposer

 C’est classique : après avoir « tiré à droite » au maximum le gouvernement « de gauche », volant même la vedette à l’hyper-droitier Valls, Macron se retire… pour courir au congrès du MEDEF retrouver ses rivaux de la droite classique et se livrer à leurs côtés au petit jeu des surenchères en matière de cadeaux aux patrons…

Quant au bilan de ce personnage hautain issu de la haute banque, et sans que cela exonère Hollande et Valls de leurs trahisons, il est exécrable : 50 milliards de cadeaux fiscaux au MEDEF exempté notamment des cotisations famille de la Sécu, le travail dominical en veux-tu en voilà, la casse accélérée des statuts des artisans et de lourdes menaces sur le statut des fonctionnaires, le massacre du rail français à l’avantage – ô combien « écologique » ! – des autocars, voilà qui n’est à vrai dire ni « social » (rien pour les travailleurs, tout contre eux !) ni même « libéral » puisque, que l’on sache, le libéralisme proprement dit n’a jamais consisté pas à gaver le privé d’argent public…

Mais surtout, le départ de Macron illustre la décomposition accélérée du pouvoir où le noyau dur Hollande-Valls est totalement isolé, non seulement de son aile gauche, mais de sa droite : chaque fois que la gauche fait une politique de droite pour gagner les électeurs de droite, et surtout, pour complaire à l’UE et au patronat, elle « paume » l’électorat populaire et elle renforce la droite classique, elle lui permet même de se droitiser davantage, le FN étant l’ultime bénéficiaire de cette translation réactionnaire générale.

Mais derrière la minable péripétie Macron, les causes profondes de la crise politique explosive de la France – que la présidentielle ne suffira sans doute pas à apaiser, voire à ralentir – sont structurelles. Il s’agit d’abord de la prétendue « construction européenne » qui dissout comme un acide tout ce qui fait l’héritage national social et républicain : casse du « produire en France » agricole et industriel, démolition de la République laïque, une et indivisible au profit de l’Europe néo-cléricale des régions, destruction de la langue française au profit du tout-anglais transatlantique, démolition des services publics, du secteur public industriel (Alstom, EDF…), de la protection sociale…

Par ailleurs, pèse sur la politique française l’auto-liquidation « mutante » du PCF qui, depuis plusieurs décennies, a tourné le dos au marxisme, a renié son histoire internationaliste, a abandonné la défense de la nation indépendante pour la mensongère « réorientation progressiste de l’UE », bref, ne parvient plus à marier la nation au monde du travail, le drapeau tricolore au drapeau rouge comme savait le faire le PCF de Jacques Duclos, et même encore, malgré de lourdes et croissantes contradictions, le PCF de Georges Marchais.

Plus que jamais, pour reconstituer une véritable offre progressiste dans ce pays, il faut que les militants franchement communistes s’unissent dans l’action, qu’ils soutiennent la relance en cours du syndicalisme de classe (pour commencer, tous aux manifs intersyndicales le 15 septembre), qu’ils construisent à partir des luttes – ouvrières, paysannes, étudiantes, enseignantes, etc. – un large Front Antifasciste, Patriotique et Ecologique qui sortira notre pays de l’UE atlantique, qui rompra la fascisation en cours, et qui remettra la France sur la voie révolutionnaire d’une République sociale, souveraine, fraternelle en marche vers le socialisme.

 

G. Gastaud, porte-parole du PRCF.

www.initiative-communiste.fr



12 réactions


  • fred.foyn 31 août 2016 10:46
    Macron le désosseur..ou comment la « gauche » depuis Pétain se trompe tout le temps...

    • taktak 31 août 2016 10:53

      @fred.foyn

      « la gauche » vraiment ? Macron, comme Hollande, Valls, Daladier ou Clémenceau c’est la droite.

      Le problème c’est que la quasi totalité des partis politiques visibles et promus par les médias en France sont de droite : FN, LR, PS, EELV, MODEM, UDI ... défendant la même idéologie à quelques variante près, et obéissant aux ordres de l’Union Européenne du capital.

      Oui Macron, le banquier, c’est la droite dure.


    • fred.foyn 31 août 2016 11:12

      @taktak...heu...tous les livres d’histoires disent que Pétain est venu au pouvoir avec les voix de la gauche..même que Mitterant travailla dans son gouvernement avec la francisque à son revers...macron était dans le gouvernement Hollande du PS...pas de l’UMP.

      Tous les médias de votre pays disent la gauche en parlant de Hollande même le Figaro serviteur du voyou de Neuilly... !

    • taktak 31 août 2016 11:59

      @fred.foyn
      la preuve du pudding c’est qu’il se mange.

      De la même manière la politique violemment anti sociale, brutale et antidémocratique, et précollaborationniste suivie par ceux qui étaient derrière Dalladier / Reynaud démontrent leur appartenance à la droite.
      Comme celle de Hollande et Cie montrent qu’ils sont de droites

      Ces gens ne sont que les portes flingues des banquiers, des grands patrons et de leurs multinationales.

      Et oui le PS c’est la droite.


  • Dzan 31 août 2016 11:28
    L’élargissement du travail du dimanche : l’ouverture des commerces n’est plus limitée à cinq dimanches dans l’année, mais peut être étendue à douze (soit un par mois), avec une majoration de salaire d’au moins 30 %. La règle est laissée à l’appréciation des élus locaux. Selon Christopher Dembik, économiste à la banque danoise Saxo, le travail du dimanche n’a pas entraîné d’augmentation significative du chiffre d’affaires : « Les dépenses de consommation sont apparemment réparties sur une durée plus longue. »
    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/08/30/quel-bilan-pour-emmanuel-macron-au-gouvernement_4990086_4355770.html#JTsTHcrs83PBSCd9.99

  • Dzan 31 août 2016 12:08

    Voteriez vous Macron ( cf La Tribune)

    La France que dessine cette sociologie est clairement une France privilégiée : Emmanuel Macron obtient ses meilleurs scores de fortes probabilités de vote chez ceux qui gagnent plus de 6000 euros par mois (24 %), ceux qui déclarent s’en sortir « très facilement » avec les revenus de leurs foyers (24 %), qui ont le sentiment d’exercer une profession en expansion (21 %), ou encore chez les cadres supérieurs (20 %), les diplômés à bac + 4 (19 %), ceux qui gagnent entre 3500 et 6000 euros par mois (19 %), les chefs d’entreprises (17.5 %).

    En revanche, les probabilités de vote pour Emmanuel Macron sont faibles, voire très faibles, chez les employés (13 %), les ouvriers (12 %), les salariés du public (12 %), les travailleurs à temps partiel (11 %), les chômeurs (10 %), les peu diplômés ou ceux qui ont le sentiment de ne pas s’en sortir.


  • zygzornifle zygzornifle 31 août 2016 13:13

    Macron n’a plus besoin qu’on lui change sa couche , il va tout seul a son pot faire son cacounet , Hollande doit quitter son « éducation parentale » et reprendre son boulot ....


  • zygzornifle zygzornifle 31 août 2016 13:15

    Macron va se faire payer sa campagne présidentielle de 2017 par les banques Rothschild en tète et le MEDEF qui utilisera l’argent que lui a filé le gouvernement pour créer son million d’emplois .....


  • Jeanmoulin1943 (---.---.92.202) 31 août 2016 16:51

    Et un tocard de plus sur la liste. Franchement ça sert plus a rien de voter dans ce pays.


  • EL Yagoubi M’hamed (---.---.252.203) 1er septembre 2016 01:58

    Partout dans la presse dans toutes ses variantes : Macron, burkini, Macron, burini, islam, religion, laïcité, identité, Macron, et.c


    Une vrai maladie politique dans ce pays. C’est étouffant et insupportable.
    Mais qu’est-ce qu’il vous arrive dans ce pays ? 
    Je survole la presse internationale chaque jour : En anglais, en espgnol, en arabe, en allemand. Je trouve des articles de grande qualité aux dimensions transversales et transculturelles. Une vraie satisfaction. je ne sais pas ce qui se passe dans la boîte noire de la presse franco-française.

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