mardi 5 juillet 2016 - par Sylvain Rakotoarison

Bruno Le Maire et le Brexit : pour un nouveau traité européen

« Il faut en finir avec le dogme de la concurrence libre et absolue comme seule boussole de la construction européenne ! Apprenons à défendre nos intérêts industriels, nos intérêts agricoles face à la Chine e face aux États-Unis ! Nous ne devons pas être dépourvus de moyens de réaction, de puissance, d’organisation économique dans la mondialisation telle qu’elle se construit. » (28 juin 2016 à Paris).

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À 47 ans, Bruno Le Maire est sans doute le responsable politique de l’opposition républicaine le plus doué et le plus ambitieux de sa génération, alors qu’on aurait pu imaginer que c’était Jean-François Copé. Ayant affronté (courageusement) Nicolas Sarkozy dans la bataille de la présidence de l’UMP en automne 2014 (il a été soutenu par 29,2% des adhérents le 29 novembre 2014), il a désormais constitué une véritable écurie à sa dévotion, avec des militants dédiés, recrutant bien au-delà des rangs LR (par exemple, le député radical Yves Jégo, vice-président de l’UDI, après un démarrage de carrière dans un sarkozysme aveugle, s’est rallié à lui le 13 septembre 2015 dans une déclaration au "Journal du dimanche").

Même s’il n’a pas l’allure d’un "crâne d’œuf", il est particulièrement cérébral et il est une grosse tête qui cherche à ne pas trop l’avoir (son contact est facile et familier). Il a eu en quelques sortes trois "parrains" en politique.

Lorsqu’il fut étudiant en préparation littéraire, il a eu comme prof… un futur ministre devenu académicien, Xavier Darcos, qui l’avait en cours pendant sept heures par semaine sans compter les cours de latin. Xavier Darcos avait compris tout de suite qu’il ferait de la politique. Après avoir passé l’agrégation de lettres modernes (major) en sortie de Normale Sup, Bruno Le Maire a commencé une thèse de doctorat sur la statutaire chez Proust mais son directeur de thèse, Jean-Yves Tadié, lui a dit qu’il n’était certainement pas fait pour l’enseignement et la recherche car il s’ennuierait rapidement, ce qui était vrai.

Bruno Le Maire est alors passé à l’IEP Paris puis l’ENA d’où il est ressorti parmi les dix premiers, et a choisi la diplomatie, à la Direction des affaires stratégiques, de sécurité et du désarmement du Ministère des Affaires étrangères. C’était juste après la dissolution de 1997 et l’Élysée était en berne, sous la (troisième) cohabitation. Il y avait alors peu de monde en 1998 pour aller voir Dominique de Villepin, le Secrétaire Général de l’Élysée et à l’origine de cette dissolution calamiteuse. Bruno Le Maire a ainsi commencé une collaboration ("bénévole", a-t-il précisé) avec Dominique de Villepin, ce dernier étant capable de lui demander des notes de synthèse sur certains pays pour le lendemain…

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Lorsque Dominique de Villepin fut nommé au Quai d’Orsay en 2002, c’était donc naturel de découvrir dans son cabinet Bruno Le Maire, conseiller politique et responsable de ses discours. Il a notamment collaboré au fameux discours du 14 février 2003 à l’ONU pour éviter la guerre en Irak. Il a suivi Dominique de Villepin dans ses différentes responsabilités ministérielle pendant tout le second mandat de Jacques Chirac, jusqu’à devenir, du 12 juillet 2006 au 15 mai 2007, son directeur de cabinet à Matignon, une des responsabilités essentielles dans les institutions.

À l’approche de 2007, Bruno Le Maire a finalement été atteint par le virus de la politique et est devenu lui-même homme politique… à son compte. Son troisième mentor fut Jean-Louis Debré, Président de l’Assemblée Nationale qui venait d’être nommé Président du Conseil Constitutionnel et qui lui a laissé sa circonscription à Évreux. Il fut élu avec 58,3% des voix (et plus tard réélu au même niveau). Depuis le 17 juin 2007, Bruno Le Maire est ainsi député de la 1e circonscription de l’Eure, plutôt apprécié par les habitants de sa circonscription qu’il rencontre et écoute régulièrement.

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Il a été aussi élu conseiller régional de Haute-Normandie du 22 mars 2010 au 4 janvier 2016 (en mars 2010, il a échoué à reprendre la présidence du conseil régional aux socialistes) et a fait activement la campagne régionale pour faire élire Hervé Morin à la tête de la Normandie unifiée (on voit ainsi qu’il sait se faire apprécier des centristes malgré parfois un discours très musclé sur l’immigration). Il a par ailleurs échoué aux municipales à Évreux en mars 2014.

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Durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, il fut nommé au gouvernement (pas immédiatement), d’abord Secrétaire d’État aux Affaires européennes du 12 décembre 2008 au 23 juin 2009, puis Ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du territoire du 23 juin 2009 au 10 mai 2012 (il a failli être nommé Ministre de l’Économie et des Finances le 29 juin 2011 pour succéder à Christine Lagarde mais François Baroin a finalement obtenu le poste).

La "bande à Copé" qui n’a probablement jamais existé (pas plus que la "bande à Léo" en son temps), a complètement éclaté après l’échec de Nicolas Sarkozy en 2012, en raison des ambitions très affirmées de chacun : Jean-François Copé président de l’UMP puis candidat à la primaire LR sans beaucoup d’espoir, Bruno Le Maire à son compte pour essayer de prendre la succession un peu plus tard, Luc Chatel revenu auprès de Nicolas Sarkozy, François Baroin de même (il serait le Premier Ministre de Nicolas Sarkozy si ce dernier revenait à l’Élysée), après avoir pris la présidence des maires de France et un siège de sénateur, Valérie Pécresse à la présidence du conseil régional d’Île-de-France pour y apporter toute son énergie, Laurent Wauquiez à la présidence de Rhône-Alpes-Auvergne, etc.

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Loin de reprendre le principe d’une carrière politique interminable, Bruno Le Maire a prôné un certain nombre de principes éthiques qu’il s’est appliqué à lui-même : il a démissionné de la fonction publique le 3 octobre 2012 (malgré une position très confortable) ; il a également annoncé qu’il ne resterait pas trop longtemps député (il est pour la limitation à trois mandats parlementaires). Il est aussi l’auteur de huit livres, pas seulement des essais politiques, l’un retrace la vie du grand chef d’orchestre autrichien Carlos Kleiber et ce livre faisait partie des finalistes du prix Femina 2012.

Dans certains sondages, Bruno Le Maire dépasserait François Fillon pour la primaire LR. S’il devait y avoir une surprise (qui bouleverserait le duel attendu entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé), ce serait sans doute Bruno Le Maire qui la créerait en impulsant un vent de nouvelle génération. Il est d’ailleurs clair que sa détermination est sur du long terme, 2017, ou 2022 éventuellement, mais il est décidé à concourir dans la cour des très grands.



C’est dans ce contexte qu’aux côtés d’autres présidentiables, Bruno Le Maire a pris part le 28 juin 2016 au débat sans vote sur l’un des événements majeurs de l’année, à savoir le Brexit. J’y reviendrai plus précisément un peu plus tard, mais il est ici question d’évoquer l’intervention de Bruno Le Maire.



Il l’a commencée en bon disciple de Dominique de Villepin dont il a probablement contribué à rédiger le discours du 14 février 2003 au Conseil de sécurité de l’ONU à New York, qui contenait cette phrase restée dans les mémoires : « Et c’est un vieux pays, la France, d’un vieux continent comme le mien, l’Europe, qui vous le dit aujourd’hui, qui a connu les guerres, l’occupation, la barbarie. ».

En effet, son propre discours a démarré ainsi : « La vieille Europe est morte jeudi dernier [23 juin 2016] à Londres. Une nouvelle Europe peut naître : cela ne dépend que de nous, de nous tous ici et de la France. ».

Après avoir commenté à chaud sur l’importance de consulter aussi le peuple français sur l’Europe (le 24 juin 2016), Bruno Le Maire a évoqué l’idée d’un nouveau traité : « Il faut (...) ouvrir rapidement une négociation pour signer un nouveau traité qui permette de réinventer le projet européen conformément à nos intérêts à nous, Français, et conformément à l’idée que nous nous sommes toujours faite de la construction européenne. ».

Il a considéré que tout devait rester basé sur l’entente franco-allemande : « Cette négociation doit évidemment commencer avec Berlin car rien de grand ne se fait en Europe sans un accord entre la France et l’Allemagne. C’est parce que nos deux pays sont si différents qu’un accord entre eux permet de trouver un compromis entre les vingt-huit États membres de l’Union européenne. » [Il aurait dû cependant parler de vingt-sept États et pas vingt-huit].

Parmi ses priorités de refonte de l’Europe, avec un brin de démagogie : « La question des institutions européennes, devenues illisibles à force de bureaucratie. Nous ne pouvons pas demander des efforts ici et réduire les effectifs dans la fonction publique française tout en laissant Bruxelles recruter toujours plus de fonctionnaires européens. ».

Et enfin, la nécessité de faire ratifier ce nouveau traité par référendum : « Une fois que ce traité aura été négocié, soyons clairs, ce ne sera pas une affaire de mois mais d’années si nous voulons reconstruire sur des bases solides, il faudra le soumettre au vote des Français par la voie du référendum. (…) L’Europe de demain devra se faire avec l’assentiment des peuples. N’ayons pas peur des peuples pour construire l’Europe ou les peuples se vengeront de la construction européenne. ».

Notons que ce référendum proposé n’aurait rien à voir avec le Brexit : il s’agit de choisir entre le statu quo et un projet très précis de nouveau traité européen. Pas entre le statu quo et l’idée très imprécise et diversement interprétable de sortie de l’Union Européenne (ce 4 juillet 2016, l’un des promoteurs du Brexit, Nigel Farage, a abandonné ses fonctions politiques à l’UKIP ; après le renoncement de Boris Johnson le 30 juin 2016, on voit que ceux qui ont fait campagne pour le Brexit n’ont aucune volonté d’assumer concrètement la sortie de leur pays, bonjour le sens des responsabilités !).

Pour justifier l’utilisation du référendum, Bruno Le Maire a parlé de déficit de démocratie en oubliant toutefois le référendum sur le Traité de Maastricht : « L’Europe de 1957 s’est faite sans les peuples. C’était la méthode de Monnet et de Schuman : on négocie dans les couloirs et on ne consulte pas les peuples. Puis l’Europe s’est faite contre les peuples : en 2005, lorsque le peuple français a voté "non", au lieu d’écouter ses inquiétudes, on l’a méprisé et on a continué d’avancer dans la construction européenne. ». Une telle tirade est assez démagogue de sa part, car il était justement membre du gouvernement responsable des Affaires européennes lorsque le Traité de Lisbonne venait d’être ratifié !

Il a évoqué ensuite à la fois Charles De Gaulle et François Mitterrand : « À ceux de mes amis gaullistes qui douteraient de l’intérêt du référendum, je veux dire que c’est le Général De Gaulle qui a inscrit cette possibilité dans la Constitution ; à tous mes amis socialistes qui seraient dans le même cas, je rappelle la phrase prononcée par Mitterrand à l’occasion du référendum de 1992 : "l’Europe n’est pas ma propriété, elle est celle des Français". C’est bien parce que l’Europe n’est pas notre propriété mais celle du peuple français que, le moment venu, quand un traité permettant d’impulser une nouvelle orientation à l’Europe aura été négocié, il faudra donner la parole aux Françaises et aux Français. ».

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Le Premier Ministre Manuel Valls s’est alors permis de lui répondre (alors que son interlocuteur avait déjà quitté l’hémicycle) : « On ne peut pas dire, comme l’a fait Bruno Le Maire (…), que l’Europe s’est construite contre les peuples : il me semble que c’est un raccourci, voire une contrevérité quant aux origines de la construction européenne, qui sont beaucoup plus complexes que cela. On ne saurait la réduire à l’action de Schuman et Monnet et un tel raccourci est étonnant de sa part ! Le choix principal, qui renforce profondément la construction européenne, a été le fait de De Gaulle et d’Adenauer sur la base de ce qui avait été entrepris sous la Quatrième République. Ce choix fondamental fait alors par la France et l’Allemagne l’a été, me semble-t-il, en résonance complète avec les peuples, et même d’ailleurs s’il l’avait été contre leur avis, ils auraient eu raison de dépasser ainsi l’antagonisme qui opposait ces deux pays car si nous sommes un espace de civilisation et si l’Europe a une âme, nous ne devons pas oublier que cette civilisation a été, au XXe siècle, capable du pire, jusqu’à l’horreur. » (28 juin 2016).

Un débat populaire sur l’Europe semble de toute façon nécessaire. Il se fera en premier lieu avec la campagne présidentielle qui démarrera très rapidement après l’été avec les deux primaires (LR et PS), puis l’élection présidentielle elle-même, et je me réjouis que l’Europe arrive enfin en thème présidentiel.

Il se fera en second lieu peut-être après la négociation d’un nouveau traité, mais comme je l’ai indiqué précédemment, je suis partisan d’un référendum de mandat de négociation : quel nouveau traité le gouvernement français devrait négocier en Europe ? Cela me paraîtrait la meilleure méthode pour respecter la volonté du peuple : pas le "tout ou rien" de la roulette russe, mais le "que voulons-nous ?" plus à l’écoute du peuple français et nécessairement, plus constructif…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (05 juillet 2016)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
Intervention de Bruno Le Maire sur le Brexit le 28 juin 2016.
Le Brexit en débat chez les députés français.
Verbatim intégral du débat parlementaire sur le Brexit (le 28 juin 2016).
Tribune de Jean-Christophe Lagarde (24 juin 2016).
L’Europe n’est pas un marché.
Nouveaux leaders.
Dominique de Villepin.
Débat Bruno Le Maire vs Pierre Moscovici (14 novembre 2011).
Remaniement ministériel du 29 juin 2011.
Peuple et populismes.
Le Brexit.
Jean-Claude Juncker, premier Président de la Commission Européenne issu des urnes.
La France des Bisounours à l’assaut de l’Europe.
L’Europe, c’est la paix.
Le Traité de Maastricht.
Le Traité constitutionnel européen (TCE).
Le Traité de Lisbonne et la démocratie.
Le référendum alsacien.
Nuit Debout.
Démocratie participative.
Vote électronique.
Monde multipolaire.

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27 réactions


  • troletbuse troletbuse 5 juillet 2016 16:39

    Et avant le Brexit, il ne s’était aperçu de rien ? Un bel exemple d’opportuniste


  • Le p’tit Charles 5 juillet 2016 17:24

    Vanité de sa part..Ego démesuré, ayant fait carrière chez les gangsters de l’UMP..Un « Pignouf » de plus sur la ligne de départ pour le concours du plus con qui sera président.. !


  • Auxi 5 juillet 2016 17:38

    À 47 ans, Bruno Le Maire est sans doute le responsable politique de l’opposition républicaine le plus doué et le plus ambitieux de sa génération, alors qu’on aurait pu imaginer que c’était Jean-François Copé.


    Un éclat de rire dès la troisième ligne, merci Rako ! Ces deux nullités étant parmi ce qui se fait de pire dans la classe politique, on pourrait croire à un gag des Inconnus ! Sacré Rako, si tu n’existais pas, il faudrait t’inventer ! Tu as pensé à une carrière de comique ? Tu aurais toutes tes chances, nous tenons là le nouveau Coluche ! smiley

  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 5 juillet 2016 17:53

    Encore un qui veut un Nouveau Traité, sans avoir lu les précédents...
    Ou alors, il n’est pas aussi intelligent qu’il veut bien le dire..., ou aussi menteur que les autres Ripoublicains où tous les couteaux sont sortis : les coups bas et les chausse-trappes pleuvent entre les différents clans pro- Juppé, pro-Sarkozy, etc.


    Dans ce Parti, de l’avis de ceux qui s’y aventurent, l’air y est plus irrespirable que jamais, tandis que tintinnabulent sans relâche les casseroles judiciaires de tout ce beau monde.De plus LR est en faillite financière et ne tient que grâce au renflouement permanent des banques.


    Ce que Bruno Lemaire découvrirait, s’il lisait les Traités européens :

    Article 48 du TFUE : « 1 seul Etat peut s’opposer à tout changement dans les Traités ».Il ne suffit pas que les Français soient d’accord avec son projet. Il faut que les 27 pays soient d’accord à l’unanimité = 100% d’accord = tous d’accord = pas un seul ne doit voter contre.


    "Une nouvelle Europe peut naître : cela ne dépend que de nous, de nous tous ici et de la France. ».
    Il confond avec l’article 50 qui organise la sortie unilatérale de l’ UE, qui elle, ne dépend que de nous. Bref, faut vite qu’il aille apprendre à lire ou qu’il fréquente plus souvent le site de l’ UPR.

  • Legestr glaz Ar zen 5 juillet 2016 19:07

    Deux axes, deux énormes mensonges.

    1) l’entente franco-allemande. Un mythe colporté par les médias. Des preuves ? Lisez le préambule interpretatif du traité de l’Elysee et vous comprendrez que l’Allemagne est liée aux USA et pas à la France. Prenez connaissance de l’alliance germano-américaine pour le XXIÈME siècle et vous posséderez les clés de compréhension. Visiblement Bruno Lemaire ne les a pas ou trompe son monde. Compte tenu de ses connaissances, c’est cette seconde hypothèse qui tient la rampe.

    Un lien qui donne une leçon d’histoire à Bruno Lemaire et à l’auteur.

    https://www.upr.fr/dossiers-de-fond/le-mythe-du-couple-franco-allemand-traite-elysee

    2) La refondation des traités. Oublier la portée de l’article 48 du TUE et de son long processus de mise en oeuvre, c’est prendre son électorat pour un imbécile. Que l’auteur en prenne de la graine. Il faut arrêter de croire ou de faire croire que la rénégociation des traités consiste à réunir autour d’une table les 27-28 chefs d’Etats et de gouvernement de l’UE. C’est une hérésie de penser, ou de laisser croire, à une chose pareille. Les acteurs sont très nombreux et le processus est long et le résultat totalement aléatoire. Les intervenants : le conseil de l’union européenne (les 27-28 ministres concernés par le sujet de la révision. Si plusieurs sujets, les autres 27-28 ministres) + le conseil européen + le parlement européen + les parlements nationaux + la commission européenne + une convention nommée pour la circonstance. Il faut, par ailleurs, obtenir l’unanimité à différentes étapes. C’est un parcours du combattant pratiquement irréalisable, une véritable utopie.

    l’article 48 qui pose les conditions de changement de dispositions des traités. Dans le cadre d’une révision « ordinaire » des traités il y a différentes étapes.

    1°) Soumettre la proposition au conseil de l’Union Européenne (c’est à dire la réunion des 27-28 ministres concernés par le sujet, économique, agricole, juridique,...). Unanimité requise.

    2°) Transmettre cette proposition au conseil européen. Unanimité requise.

    3°) Les transmettre aux 27-28 parlements nationaux.

    4°) Recueillir l’approbation du parlement européen à la majorité simple pour « débuter » l’examen de la, ou des modifications souhaitées.

    5°) Convoquer une convention composée de représentants de parlements nationaux (des 27-28), des chefs d’Etats ou de gouvernements, du parlement européen et de la commission.

    6°) La commission doit adopter par « consensus » une "recommandation.

    7°) Cette recommandation est soumise à une conférence des représentants des gouvernements des Etats membres (27-28). Unanimité requise.

    8°) Si un accord est trouvé, il doit être ratifié par tous les Etats membres. C’est seulement à ce moment que la nouvelle disposition entre en vigueur. Unanimité requise

    9°) Si après un délai de 2 ans après la signature du traité modifiant le ou les traités, les 4/5 ont ratifié ce traité (mais pas tous), le conseil européen se saisit de la question. Par conséquent rien n’est encore fait et rien n’est encore accepté.

    10°) Je vous signale que toutes les décisions concernant les modifications sont prises à « l’unanimité ». C’est donc une course d’obstacles que personne ne pourra jamais finir. « Renégocier » les traités est une vue de l’esprit.

    Procédure de révision ordinaire

    2. Le gouvernement de tout État membre, le Parlement européen ou la Commission peut soumettre au Conseil des projets tendant à la révision des traités. Ces projets peuvent, entre autres, tendre à accroître ou à réduire les compétences attribuées à l’Union dans les traités. Ces projets sont transmis par le Conseil au Conseil européen et notifiés aux parlements nationaux.

    3. Si le Conseil européen, après consultation du Parlement européen et de la Commission, adopte à la majorité simple une décision favorable à l’examen des modifications proposées, le président du Conseil européen convoque une Convention composée de représentants des parlements nationaux, des chefs d’État ou de gouvernement des États membres, du Parlement européen et de la Commission. La Banque centrale européenne est également consultée dans le cas de modifications institutionnelles dans le domaine monétaire. La Convention examine les projets de révision et adopte par consensus une recommandation à une Conférence des représentants des gouvernements des États membres telle que prévue au paragraphe 4. Le Conseil européen peut décider à la majorité simple, après approbation du Parlement européen, de ne pas convoquer de Convention lorsque l’ampleur des modifications ne le justifie pas. Dans ce dernier cas, le Conseil européen établit le mandat pour une Conférence des représentants des gouvernements des États membres.

    4. Une Conférence des représentants des gouvernements des États membres est convoquée par le président du Conseil en vue d’arrêter d’un commun accord les modifications à apporter aux traités. Les modifications entrent en vigueur après avoir été ratifiées par tous les États membres conformément à leurs règles constitutionnelles respectives. 5. Si à l’issue d’un délai de deux ans à compter de la signature d’un traité modifiant les traités, les quatre cinquièmes des États membres ont ratifié ledit traité et qu’un ou plusieurs États membres ont rencontré des difficultés pour procéder à ladite ratification, le Conseil européen se saisit de la question.

    http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:12008M048:fr:HTML


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 5 juillet 2016 19:50

      @Ar zen
      Tous nos politiciens comptent sur l’ignorance qu’ils entretiennent savamment...
      Ils se gardent bien de citer le moindre article des Traités. Par exemple, Valls, qui essaye de déminer les dossiers les plus chauds...


       - Il prétend s’opposer à TAFTA. Mais sans dire aux citoyens que les pays européens ont donné mandat à la Commission européenne pour négocier.
      L’avis de Valls sur TAFTA = peanuts.

      - Pareil pour les travailleurs détachés. Il évite d’expliquer que la France a signé la directive, et qu’elle ne peut s’y soustraire sans payer des millions d’euros d’astreinte... . Il reconnaît implicitement que la directive sur les travailleurs détachés est nocive pour l’emploi en France, et fait croire qu’il pourrait ne pas l’appliquer...

      - Le PS a tellement peur des militants du PS (pas des antifas qui lui mangent dans la main), que le PS va « décentraliser » ses Universités d’été..., d’abord en Automne, puis en plusieurs endroits de France...., diviser pour mieux éviter la débandade en cours.
      Avec une 2e couche de 49-3, ils devraient demander asile politique à la Russie, non ?

    • Auxi 5 juillet 2016 20:27

      @Fifi Brind_acier
      Je répète : Fifi, à 3’10, il y a un message qui te concerne :



    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 6 juillet 2016 06:54

      @Auxi
      Je vous ai répondu plus haut, continuez à insulter au lieu d’argumenter, cela renforce l’ UPR !


    • Legestr glaz Ar zen 6 juillet 2016 07:05

      @Auxi

      Si le type au benêt sur la vidéo, ça fait rebellitude, veut avoir, comme il le dit et le souhaite, une vie privée, il devrait se la coincer et ne pas poster de vidéo sur internet.

      Le mec objectif qui vient reprocher à l’UPR et à Asselineau d’avoir eu raison sur l’article 50 !

      Et oui, c’est bien l’article 50 qui va être activité. La GB ne sortira pas, comme le préconisaient d’autres partis, en faisant un bras d’honneur à l’UE. Il y a quand même quelques trucs à régler.

      Pas vraiment honnête le mec. Ou alors, c’est exactement le contraire. Il fait une publicité cachée à l’UPR. Allez savoir ce qu’il a dessous le bonnet ?


  • foufouille foufouille 5 juillet 2016 20:58

    En 2015, Bruno Le Maire réclame un code du travail de 150 pages, une allocation sociale unique, un traitement en six mois des demandes d’asile, une réforme complète de la fiscalité favorable au risque et au travail induisant selon lui la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF)31 et l’abaissement de l’Impôt sur les plus-values.


  • foufouille foufouille 5 juillet 2016 20:59
    ControverseLe 8 octobre 2013, Mediapart révèle que Pauline Le Maire, l’épouse de Bruno Le Maire, a été rémunérée aux frais de l’Assemblée en tant qu’assistante parlementaire à temps plein entre 2007 et 2013, une période entrecoupée d’une longue interruption pour congé maternité35. L’enquête rappelle que Pauline Le Maire n’a jamais été décrite publiquement comme assistante parlementaire. L’enquête de Mediapart suggère que Pauline Le Maire jouissait durant cette période d’un emploi qualifiable, non pas de fictif, mais de complaisance. L’absence de référence explicite à l’emploi de collaboratrice parlementaire de Pauline Le Maire de la part de son mari a donc été appréhendée par cette enquête comme un élément intriguant, créant de l’ambiguïté autour de l’emploi incriminé36,37.

    • Auxi 5 juillet 2016 23:31

      @foufouille et à tous


      un élément intriguant

      Intrigant, crédié, et non « intrigUant » !

      Et, tant que j’y suis, d’autres fautes récurrentes, et donc exaspérantes, sur le net : avoir tort, et non « torD », et, également, la gent, et jamais la « gentE », même féminine  !

      Il existe une encyclopédie Larousse sur le net, vous savez ? Si l’exactitude est la politesse des rois, l’orthographe est, elle, celle des rédacteurs ! Et si vous ne savez pas ou n’êtes pas sûr, vérifiez avant de poster, nom de Dieu, il n’y a pas de honte à ça ! smiley

    • foufouille foufouille 6 juillet 2016 01:20

      @Auxi
      c’est un copier coller de wikipédia.
      sinon, cela fait un certain temps que ma fonction écrire ne fonctionne plus du tout. because gros problème de santé.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 6 juillet 2016 06:58

      @Auxi
      Les insultes en bon français n’en restent pas moins des insultes, savez-vous ?
      Je vous renvoie à la vidéo que vous trouvez géniale sur l’ UPR et que vous avez mise en lien.


    • jakem jakem 6 juillet 2016 09:00

      @Auxi Bravo ! Et aussi la confusion très fréquente entre « OR » conjonction qui marque la transition d’une idée à une autre, et « HORS » préposition qui indique un extérieur.

      Confusion entre Passé simple ( il fut ) et Sub imparfait ( qu’il fût )

      Ce qui m’étonne c’est que temps de gents fasse autent dereurs qui seroit sinples a évité ; ya pas eu d’école pour tousse ?


  • tashrin 6 juillet 2016 11:51

    À 47 ans, Bruno Le Maire est sans doute le responsable politique de l’opposition républicaine le plus doué et le plus ambitieux de sa génération, alors qu’on aurait pu imaginer que c’était Jean-François Copé.

    Mdr, ah oui quand même. Moi j’imaginais rien de tel !
    Sympa le publi-redactionnel
    Je suis pas allé plus loin, comme première phrase ca pose l’article


  • Milla (---.---.1.10) 6 juillet 2016 14:26
    C’est une conséquence inattendue du référendum anglais : la première victime du Brexit n’est pour l’instant pas l’économie du Royaume-Uni mais celle de l’Italie. Plombé par ses créances douteuses, le sytème bancaire italien dévisse en 

  • Milla (---.---.1.10) 6 juillet 2016 14:29

    Les anglais soutenus par les USA (Israel )vont plonger l Europe dans le chaos


  • devphil devphil 7 juillet 2016 07:55

    Un opportuniste qui sait bien parler mais sera aux ordres de Bruxelles.


    Circulez rien à voir avec ce type de personnage 

    Philippe 
     

    • aimable 7 juillet 2016 08:06

      @devphil
      de lui rien a craindre , comme dit Mélenchon , c’est un arriéré , parce que c’est un Normand du haut
      a moins qu’il soit un parachuté , de toute façon je suis d’accord avec votre com !


  • Samson Samson 7 juillet 2016 11:56

    Histoire de vous détendre, un peu de lecture, peut-être ? smiley


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