vendredi 16 décembre 2011 - par Aimé FAY

Dagong dégrade la France à A+ : notre proposition !

La Chine, premier prêteur international avec ses presque 3 000 milliards de dollars de réserves multidevises, a annoncé le 8 décembre dernier avoir, par l'intermédiaire de son agence d'Etat − la Dagong (voir "rating result") −, dégradé la note souveraine de la France à simple A+, avec perspective négative.

Hu Jintao semble ne plus faire confiance à Nicolas Sarkozy pour sortir la France de la situation dans laquelle il l'a mise… au risque de ne pas pouvoir rembourser les épargnants chinois qui détiennent, par banques interposées, des bons du Trésor français. Pour Hu Jintao, comme semble-t-il pour Villepin, "Sarkozy est l'un des problèmes de la France". Plus du tout l'une des solutions pour les 5 prochaines années.
 
De fait, la République Populaire de Chine fait donc le même constat que beaucoup de Français/es. Sarkozy, c'est plus 500 milliards de dettes nouvelles en seulement 5 ans. Un déficit commercial de 75 milliards attendu pour 2011. Un chômage à 10 %, métropole et DOM compris. Une croissance économique atone surestimée à 1 % pour 2012 − alors que la Dagong prévoit seulement 0.3 %.
 
A tous ces fardeaux, qui ont tous reçus le quitus de l'UMP, s'ajoutent les tergiversations incessantes de notre pays entre le modèle américain prôné dès mai 2007 et maintenant celui allemand. Quel est notre cap ? Beaucoup se posent encore la question. La dégradation de notre rating par la Dagong est l'une des réponses.
 
La confiance des investisseurs de l'Empire du Milieu pour notre pays n'est plus.
 
Selon toute vraisemblance, Standard & Poor's devrait suivre la Dagong dans quelques jours, voire même dans quelques heures... peut-être même dès ce week-end.
 
Comme nous l'évoquions dans notre article du 18 novembre, la réalité du différentiel de spread entre nous et l'Allemagne, de quelque 205 points de base, justifie aujourd'hui notre dégradation. Le A+ de la Dagong est parfaitement cohérent avec toutes ses autres notations.
 
Qu'on le veuille ou non, nous avons besoin d'emprunter. Ne serait-ce que pour faire fonctionner l'Etat providence…
 
Dernièrement, le 1 décembre 2011, nous avons émis des OAT 6 ans à 4,25 % (source AFT) et celles à 30 ans, à 4,50 %.
 
Il y a fort à penser que nos prochaines émissions de papier, ne trouvent preneurs qu'à des taux supérieurs à 4,50 %, voire 5 %.
 

Dans cette occurrence, il serait tout à fait pertinent, souhaitable et de bonne gestion autant que de bonne gouvernance, que notre Etat réserve enfin ses émissions aux épargnants de France.

Avec un taux d'épargne à 16 %, nous pouvons largement y souscrire. C'est la démarche du Japon pour financer sa dette de presque 200 % du PIB. Nous aurions tout à y gagner. Prélèvements sociaux compris… rentrant massivement dans les caisses de l'Etat.

Gageons que notre proposition soit rapidement entendue, bien que l'échéance du contrat de l'occupant du Palais de l'Elysée arrive prochainement à son terme… républicain !


11 réactions


  • Gabriel Gabriel 16 décembre 2011 09:12

    Il parait que les agences de notation veulent dégrader non seulement la France mais aussi l’Allemagne. Mais qu’est ce que c’est que ce cirque ! Franchement c’est du grand guignol, qu’est ce qu’on en a faire de ces agences subventionnées par les établissements financiers qui une fois la note dégradée pourront se gaver en augmentant les intérêts de la dette des pays sanctionnés. Cela ressemble étrangement à un hold up, voir l’arnaque du siècle avec la complicité active et bienveillante des dirigeants politiques. Le but étant l’asservissement des peuples par l’appauvrissement afin d’asseoir une dictature Européenne dans un premier temps et mondiale à terme. Quel meilleur servage que celui du débiteur face à son créancier qui pourra lui imposer ses règles.


  • Atlantis Atlantis 16 décembre 2011 09:35

    ah zut, on est le premier avril ? ah non ...

    « que notre Etat réserve enfin ses émissions aux épargnants de France »
    ah mais rien ne vous retient d’aller chercher des bons france trésor, faut juste faire un peu le forcing auprès de votre conseiller bancaire. Allez-y, foncez on vous regarde.

    Mais franchement c’est tout simplement stupide. Rien ne peut changer tant qu’on ne vire pas la monnaie papier et qu’on ne vire le système pyramidal que constitue le prêt/l’usure.

    Le japon, si c’est votre modèle, est tout simplement foutu. Regardez le bien votre modèle. Il était pourri de l’intérieur depuis des décennies par la dette au point d’avoir une croissance nulle, mais il va crever de la deuxième engeance, un bon lent cancer nucléaire...


  • Taverne Taverne 16 décembre 2011 11:08

    Pour renationaliser notre dette, il faut développer l’épargne des Français (souscription de bons du Trésor) mais pour cela il faut établir la confiance et donc élire un président sérieux sur les questions des dettes et des déficits. Pas un homme qui s’est affranchi des règles de bonne gestion de Maastricht et qui a accru la dette de façon colossale, ni un homme qui veut créer 60 000 postes de fonctionnaires à qui est à la tête du département le plus endetté de France.

    Certains objectent que l’épargne intérieure serait plus chère que l’emprunt sur les marchés extérieurs. Mais ils oublient que la rémunération des marchés en part de « prime de risque » ira augmentant avec la baisse de notre note. Par ailleurs, il vaut mieux dépenser en priorité de soi-même que des financiers étrangers.


    • Taverne Taverne 16 décembre 2011 11:09

      correction : Par ailleurs, il vaut mieux dépendre en priorité de soi-même que des financiers étrangers.


  • Prometheus Jeremy971 16 décembre 2011 12:51

    L’épargne des français est déjà utilisé à travers les livrets A, LDD, LEP, non ?


  • Scual 16 décembre 2011 13:13

    La France a besoin d’emprunter, oui c’est vrai.

    Mais à qui ?

    Aux banques privées à un taux usuraires ? Directement à la banque centrale pour un taux proche de zéro ?

    Dans les deux cas c’est nous qui prenons les risques puisque c’est aussi de la banque centrale que viens le pognon que nous prêtent les banques.

    Donc il y a une solution très simple au problème de la dette. D’ailleurs il n’y en a qu’une.


  • Scorsonère noire géante de Russie 16 décembre 2011 13:13

    Ceux qui ont suivi les conseils des spécialistes de l’époque et ont souscrit à l’assignat de la révolution française en ont été pour leurs frais. Après avoir perdu 60 % de sa valeur entre 1790 et 1793, l’assignat est retiré de la circulation en 1796 contre un nouveau billet, le mandat territorial. L’échange se fait sur la base de 30 francs assignat contre 1 franc mandat, au lieu de 300 contre 1, sa valeur réelle. La proposition de l’auteur, c’est l’assignat 2.0, où le concept de mougeon à l’ancienne. Quel intérêt dans ce cas de nous refourguer sa salade pas fraîche ? C’est à dire que l’assignat n’a pas été une catastrophe pour tout le monde : Sa création a non seulement empêché la faillite quasi immédiate de l’Etat français mais contribué à la réduction de la dette et permis de trouver de l’argent nécessaire au financement de la guerre dans les heures difficiles de l’an II. Détail amusant, pendant cette période le commerce au moyen de métaux précieux est interdit et la non acceptation de l’assignat est déclarée passible de la peine de mort. Une proposition qui ne se refuse pas, en somme. smiley


  • al.terre.natif 16 décembre 2011 17:03

    « Qu’on le veuille ou non, nous avons besoin d’emprunter. Ne serait-ce que pour faire fonctionner l’Etat providence… »

    Est-ce vraiment si nécessaire ?
    Juste une question de bon sens : si on emprunte chaque année, que ça soit auprès des citoyens, ou bien auprès des banques, ou bien même en créant de la monnaie, comment peut-on espérer ne pas arriver à une faillite au bon d’un moment ?
    C’est mathématique, si on consomme plus qu’on ne gagne, et ce de manière récurrente, c’est la faillite assurée. Ce qui est valable pour tout citoyens que nous sommes, ne le serait pas pour notre état ?

    PS : Je ne fait pas de la pub pour la pseudo « règle d’or », qui impose une réduction du déficit à 3% du PIB maximum ... C’est une règle qui ne vaudrait que si on repartait de 0. Avec la dette que nous avons, il est impossible de remonter la pente ! Les intérêts de la dette sont le premier poste de dépense dans le budget, et ce poste est bien sûr intouchable, même en temps de restrictions...

    La vraie question, c’est : « où passe tout ce fric qu’on donne à l’état chaque année ??? » et la réponse n’est pas ni « l’assistanat », ni les étrangers, ni les fonctionnaires (enfin pas directement) ... La réponse est plus à chercher du coté de ceux qui ont déjà beaucoup (personnes physiques comme morales), et qu’on favorise toujours pour qu’ils aient encore plus ! (Cher capital, trèèèès cher capital !) ou bien encore du coté de nos représentants, qui se représentent surtout eux mêmes !


  • Taverne Taverne 16 décembre 2011 19:13

    Le fait que notre dette envers les prêteurs extérieurs va nous coûter plus cher avec la 1èree dégradation de notre note devrait nous inciter à suivre cotre proposition : créer un emprunt national. Encore faut-il d’une part instaurer la confiance et la stabilité et d’autre part ne pas réorienter l’épargne actuelle (livret A essentiellement) vers un produit qui serait trop attractif. Le rendement doit être assez important pour attirer les épargnants afin de refinancer, disons 50 % de notre dette. Mais le rendement ne doit pas être trop juteux sans quoi l’Etat y perdra et l’épargne des livrets A se videra au détriment de l’investissement dans le logement social. Il faut mettre en balance les avantages et inconvénients de deux systèmes et ne pas forcément adopter l’un de façon exclusive par peur de l’avenir ou idéologie


  • Georges Yang 16 décembre 2011 20:31

    Même en Suisse, l’économie est en Berne


  • ddacoudre ddacoudre 16 décembre 2011 22:57

    bonjour fay
    un jour j’avais écrit, rachetons la dette, mais ce serait stupide cela reviendrai a se reverser de l’argent par nos propres impôts

    le GEAB évoque les qualités de notre président extrait d’une appréciation,

     Nicolas Sarkozy dont les concitoyens savent très bien, après cinq ans de pratique, que ses engagements n’ont aucune valeur durable et sont toujours de nature tactique.

    ddacoudre.over-blog.com.
    cordialement.



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