La Chine, premier prêteur international avec ses presque 3 000 milliards de dollars de réserves multidevises, a annoncé le 8 décembre dernier avoir, par l'intermédiaire de son agence d'Etat − la Dagong (voir "rating result") −, dégradé la note souveraine de la France à simple A+, avec perspective négative.
Hu Jintao semble ne plus faire confiance à Nicolas Sarkozy pour sortir la France de la situation dans laquelle il l'a mise… au risque de ne pas pouvoir rembourser les épargnants chinois qui détiennent, par banques interposées, des bons du Trésor français. Pour Hu Jintao, comme semble-t-il pour Villepin, "
Sarkozy est l'un des problèmes de la France". Plus du tout l'une des solutions pour les 5 prochaines années.
De fait, la République Populaire de Chine fait donc le même constat que beaucoup de Français/es. Sarkozy, c'est plus 500 milliards de dettes nouvelles en seulement 5 ans. Un déficit commercial de 75 milliards attendu pour 2011. Un chômage à 10 %, métropole et DOM compris. Une croissance économique atone surestimée à 1 % pour 2012 − alors que la Dagong prévoit seulement 0.3 %.
A tous ces fardeaux, qui ont tous reçus le quitus de l'
UMP, s'ajoutent les tergiversations incessantes de notre pays entre
le modèle américain prôné dès mai 2007 et maintenant celui allemand. Quel est notre cap ? Beaucoup se posent encore la question. La dégradation de notre rating par la Dagong est l'une des réponses.
La confiance des investisseurs de l'Empire du Milieu pour notre pays n'est plus.
Selon toute vraisemblance, Standard & Poor's devrait suivre la Dagong dans quelques jours, voire même dans quelques heures... peut-être même dès ce week-end.
Comme nous l'évoquions dans notre article du
18 novembre, la réalité du différentiel de spread entre nous et l'Allemagne, de quelque 205 points de base, justifie aujourd'hui notre dégradation. Le A+ de la Dagong est parfaitement cohérent avec toutes ses autres notations.
Qu'on le veuille ou non, nous avons besoin d'emprunter. Ne serait-ce que pour faire fonctionner l'Etat providence…
Dernièrement, le 1 décembre 2011, nous avons émis des OAT 6 ans à 4,25 % (source
AFT) et celles à 30 ans, à 4,50 %.
Il y a fort à penser que nos prochaines émissions de papier, ne trouvent preneurs qu'à des taux supérieurs à 4,50 %, voire 5 %.
Dans cette occurrence, il serait tout à fait pertinent, souhaitable et de bonne gestion autant que de bonne gouvernance, que notre Etat réserve enfin ses émissions aux épargnants de France.
Avec un taux d'épargne à 16 %, nous pouvons largement y souscrire. C'est la démarche du Japon pour financer sa dette de presque 200 % du PIB. Nous aurions tout à y gagner. Prélèvements sociaux compris… rentrant massivement dans les caisses de l'Etat.
Gageons que notre proposition soit rapidement entendue, bien que l'échéance du contrat de l'occupant du Palais de l'Elysée arrive prochainement à son terme… républicain !