mercredi 23 novembre 2016 - par Bernard Dugué

Fillon tel un Erdogan à la française : en marche vers le passé !

Nous n’avons pas vu apparaître François Fillon et pourtant il est présent dans les primaires avec 16 points d’avance sur Alain Juppé, longtemps favori chez les Républicains et le Centre. Nous n’avons pas vu aussi quel était le programme de Fillon et quand je dis nous, je parle au nom de ceux qui n’ont pas étudié avec attention les intentions des candidats et qui du reste ont suivi de loin ce scrutin. Par contre, la plupart des électeurs de Fillon ayant fait basculer le scrutin savaient ce que propose Fillon. Et comme la prochaine étape devient très sérieuse, il serait bon de nous intéresser de près à ce candidat qui risque de diriger le pays entre 2017 et 2022 dans un contexte social et international assez tendu.

J’avoue ne pas trop comprendre le positionnement de Fillon sauf en le recadrant dans une perspective historique. Le passé nous éclaire et montre que des hommes d’Etat peuvent évoluer de revirement en positionnement selon les changements historiques de grande envergure. On connaît le Mitterrand adhérent aux Croix de feu puis adoubé par Pétain pour ensuite devenir un ministre sévère et droitier pendant la quatrième république et enfin emprunter le vent des mouvements sociaux après 68 et permettre à la gauche d’accéder au pouvoir après plus de 20 ans de gouvernement entre droite et centre depuis la naissance de la cinquième république en 1958.

Justement, en 1958, Fillon avait 4 ans, comme Erdogan. Fillon a vécu l’expérience de ceux que j’appelle les frangins de mai 68, ceux qui enfants ont salué les copains en écoutant la musique yéyé et désinvolte sans comprendre ce qui se tramait en France et dans le monde et qui ont fini leur formation de jeunesse dans le sillage des babas cools et des rêveries utopiques. En 1973, les uns fumaient des joints et écoutaient les Pink Floyd en refaisant le monde sous le regard d’un poster de Che Guevara, alors que d’autres comme Fillon étaient rigoureux, sérieux déjà vieux, respectueux des valeurs et fréquentaient les scouts. Les frangins de mai, c’est aussi la génération Hollande et Sarkozy et de tous ceux qui sont nés entre 1953 et 1960. Ensuite, la bof génération est arrivée avec l’un de ses représentants copieusement traité de petit merdeux par le professeur Choron sur un plateau télé aussi enfumé qu’animé, avec parfois des cendriers volants et Polac un peu dépassé par la tournure des événements.

Fillon fréquentait les scouts, en cette époque d’émancipation des mœurs de Paris à Munich et d’Istanbul à Kaboul. Erdogan fréquentait à la même époque une école traditionaliste qui formait des imams. Pendant que Fillon assistait aux messes catholiques, Erdogan récitait des prières et à 16 ans il remplaçait parfois l’imam pour célébrer des naissances ou pleurer les morts lors d’obsèques religieuses. Ensuite, Erdogan et Fillon se sont adaptés comme des caméléons de la politique aux tendances oscillant en libéralisme, modernisme et une gouvernance sérieuse. Fillon a été gaulliste, balladurien, chiraquien, sarkzozien puis est devenu lui-même, austère catho conservateur dans les mœurs et brutal pour le monde du travail. Erdogan a suivi un parcours similaire. Pour devenir lui-même, un autocrate néo-ottoman étriqué dans un islam d’une autre époque et forcené dans les grandes œuvres technocratiques. Prestige oblige, mégalopathie évidemment !

Retour vers le passé. 1980, l’époque des révolutions ultralibérales parfois qualifiées de conservatrices. Reagan et Thatcher. Et maintenant, Fillon présenté en homme d’acier après la dame de fer. C’est je pense une comparaison qui nous égare. Le contexte n’est pas le même. En 1980, l’Occident était encore sur une pente de croissance économique avec un dynamisme industriel finissant mais passant le relais à un dynamisme financier et administratif. En 2016, les pays sont fragilisés par une crise sociale alimentée par la crise financière et une paupérisation galopante. Ce qui se passe depuis les années 2000, aux USA, en Allemagne, en Russie, en France, en Turquie et dans bien d’autres pays de culture chrétienne ou islamique, c’est une réaction conservatrice. On parle de populisme et c’est bien avec cette formule que l’opinion publique est copieusement enfumée.

Trump aux States, Marine le Pen en France, le Brexit au Royaume-Uni et quelques autres mouvances nationalistes, font les choux gras d’analystes peu rigoureux nous présentant ces phénomènes électoraux comme la revanche des peuples sur les élites, avec le peuple composé par exemple des petits blancs de la classe moyenne américaine. L’interprétation est hélas erronée car ces phénomènes politiques sont non seulement inscrits dans une réaction conservatrice mais aussi pilotés à des degrés divers par une classe bourgeoise traditionaliste, assez aisée et plutôt brutale. Un phénomène similaire s’est produit dans des pays de tradition islamique. La Turquie de Erdogan étant un exemple édifiant et visible. Ce que l’on sait moins, c’est que par exemple en Egypte, le renforcement des traditions islamiques n’est pas seulement porté par les Frères musulmans et les populations défavorisées. Une classe bourgeoise et aisée porte avec elle la réaction conservatrice et le retour aux traditions. Le processus s’est bien développé depuis l’an 2000. Il s’est produit aux Etats-Unis sous GW Bush.

François Fillon est en partie un frère catholique comme il y a des frères musulmans en Orient. Il incarne les valeurs d’une droite traditionnelle, bourgeoise, aisée et souvent emprunte d’une brutalité envers ceux qu’elle considère comme des pauvres fainéants et assistés. Fillon est le produit d’une tendance historique qui a son pendant oriental en Turquie avec l’islam rigoriste et autoritaire de Erdogan. Les pays industrialisés et financiarisés ont raté la marche vers un avenir pénétré de lumières et d’aspirations spirituelles. Le monde s’est ouvert avec les technologies mais une frange notable de la population s’est rétrécie en esprit, à l’instar de ce qui s’est passé dans les années 1930. Les funestes jeux de pouvoir se sont libérés en 2017.

Maintenant, aux électeurs de jouer en connaissance de cause. Il va de soi qu’un chrétien progressiste et libéral de gauche ne peut être qu’en en désaccord avec Fillon, sauf au niveau du positionnement à l’égard de la Russie. Cela dit, je ne suis pas certain de la sincérité de Fillon en ce domaine. Est-ce une admiration pour le personnage de Poutine ou bien une réelle réflexion sur la stratégie de rapprochement pour lutter contre l’Islam totalitaire ? Combattre le totalitarisme dans le monde est une chose, installer un autoritarisme en son propre pays est une autre chose. Fillon représente la promesse d’une société funeste et clivée. Il est vital de l’éjecter, dimanche prochain si possible, sinon en 2017, ce qui est plus difficile mais pas impossible si les paroles et les volontés se libèrent. A bon entendeur !



36 réactions


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 23 novembre 2016 09:54

    Merci pour cet éclairage.


    Les cathos dont Frigide Barjot représente la figure de proue ont senti des ailes leur pousser avec la « manif pour tous », alors que les militants progressiste se sont recroquevillés dans leurs coquilles, honteux du spectacle offert par Mimolette.
    Le résultat risque en effet d’être apocalyptique et François III (les deux premiers étant respectivement pape et président) pourrait bien être sacré roi des brebis retrouvées par la pugnacité du clergé que l’on croyait disparu mais restait tapi dans l’ombre.

    La nature ayant horreur du vide, les cathos occupent le terrain.


  • Clocel Clocel 23 novembre 2016 10:04

    Il est fascinant d’observer que la France applique toujours les bonnes vieilles recettes qui ont prouvé leur parfaite inanité chez les pionniers libéraux.

    Conséquences d’un cerveau collectif en panne...


    • V_Parlier V_Parlier 23 novembre 2016 20:02

      @Clocel
      Tant que c’est UE-compatible et pro-libre-échange, c’est néolibéral, que ça en porte le nom ou pas. Inutile de discuter ensuite de l’eurobéat à choisir. Ce sera de préférence le moins guerrier à l’étranger et le moins racoleur de minorités revendicatrices sur le territoire. Aucun système s’éloignant même de peu du libéralisme n’a pu exister sans protectionnisme économique.


  • leypanou 23 novembre 2016 10:09

    Cela dit, je ne suis pas certain de la sincérité de Fillon en ce domaine. Est-ce une admiration pour le personnage de Poutine ou bien une réelle réflexion sur la stratégie de rapprochement pour lutter contre l’Islam totalitaire ? : l’auteur, je partage votre doute, mais si je rajoute une troisième raison, qui est l’opportunisme, caractère assez courant chez les politiciens.


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 23 novembre 2016 10:55

    L’auteur regarde dans le rétroviseur, mais pas au bon endroit... C’est du côté de l’ Europe qu’il faut regarder pour comprendre que rien ne différencie les candidats, qu’ils soient de Droite, de Gauche ou d’ailleurs...


    D’abord regarder du côté du Traité de Maastricht 1992, qui introduit l’ Union européenne, la zone euro et l’OTAN. Puis celui de Lisbonne.
    En mixant tous les Traités depuis le Traité de Rome, cela a donné le TFUE, le Traité de fonctionnement de l’ UE.

    ** Le TFUE, c’est l’introduction des 4 libertés de la mondialisation :
    liberté de circulation des capitaux, des marchandises, des hommes et des services.

    ** L’OTAN a servi a soumettre la Défense et la politique étrangère aux intérêts géopolitiques des USA.

    ** L’euro a servi à enlever aux Gouvernements la possibilité de dévaluer et de mener des politiques keynésiennes. C’est la BCE qui gère la monnaie, elle est totalement indépendante des Etats, mais aussi des citoyens. Le but de l’euro est réactionnaire : en finir avec les acquis sociaux et les Etats Providence.

    ** L’UE a permis d’enlever aux Etats tous les droits régaliens au profit de la Commission européenne. Les compétences dites « exclusives ou partagées ».. sont exclusivement du ressort de la Commission.

    Quant aux « compétences d’appui », elles s’appuient .... sur les Traités européens. Il reste aux Présidents de la République, les questions sociétales... et le droit de choisir la couleur des rideaux... !! Tout ce barnum est juste destiné à faire croire qu’ils ont des pouvoirs, alors qu’ils ne décident plus de rien d’important.


  • Francis, agnotologue JL 23 novembre 2016 11:18
     Les promesses des politiciens c’est comme le rêve : il y a le contenu explicite et le contenu latent.
     
     Le contenu explicite, c’est le positionnement public du candidat en vue de s’attirer le maximum de suffrages par rapport à ses concurrents.
     
     Le contenu latent, c’est bien sûr ce qu’il fera s’il est élu. Bien malin celui qui peut deviner le contenu latent au vu des promesses électorales.
     
     Le contenu latent c’est la posture ; le contenu explicite c’est l’imposture.
     
     Tiens, par exemple aujourd’hui, regardez Trump.

    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 23 novembre 2016 11:37

      @JL

      Pour connaitre le « contenu latent », il faudrait être au courant des véritables intentions de l’« état profond » ( Banquiers, industriels, CRIF, Francmacs, le Siècle, Young Leaders,). Mais il est clair, comme vous l’expliquez clairement, que ce contenu est le même pour tous les candidats républicains qui présentent un show pour évaluer l’applaudimètre avant le vrai match, comme le PS présentera son show début 2017.

    • Francis, agnotologue JL 23 novembre 2016 12:08

      @Jeussey de Sourcesûre
       

       en effet, contrairement au principe de plaisir qui imprègne le contenu explicite, le contenu latent est conforme au principe de réalité, et de fait, est quasiment identique d’un candidat à l’autre.

    • Francis, agnotologue JL 24 novembre 2016 08:50

      Je crois qu’on parle non pas de contenu explicite du rêve par opposition au contenu latent, mais de contenu manifeste. 


    • Trelawney 24 novembre 2016 15:54

      @JL
      Le contenu latent, c’est bien sûr ce qu’il fera s’il est élu. Bien malin celui qui peut deviner le contenu latent au vu des promesses électorales.

      En guise de promesses électorales, il nous annonce :
      Retraite à 65 ans
      Retour aux 39 heures payés 37 pour les fonctionnaire et limite légale à 48 heures dans le privé.
      50 milliards d’économie dans les dépenses de l’état (bonjour la croissance)
      500 000 fonctionnaires en moins soit 100 000 par an.
      Par contre il ne promet rien pour le retour à l’emploi.

      Quel est le candidat qui a réussit à s’attirer les suffrages avec des promesses pareil ?

      J’en connais un il n’y a pas si longtemps qui a dit « mon ennemi c’est la finance ». Lui ne le dit pas.

    • Francis, agnotologue JL 24 novembre 2016 15:58

      @Trelawney
       

       ’’Quel est le candidat qui a réussit à s’attirer les suffrages avec des promesses pareil ?’’
       
       Plutôt que cette question, je vous pose cette autre : Qui sont ces électeurs qui ont ont donné leurs suffrages à des promesses pareilles ?
       
       Est-ce que vous voyez la différence ?

  • alinea alinea 23 novembre 2016 11:42

    « Les funestes jeux de pouvoir se sont libérés en 2017 » ; voilà une phrase que personne ne peut comprendre !
    Je pense que c’est, justement, en 2017 qu’il faut éjecter Fillon ; dimanche prochain, la droite fait ce qu’elle veut mais en avril prochain, Juppé, pour je ne sais quelles raisons obscures, risque bien d’attirer quelques votes utiles (! !), il n’est qu’à voir comme soudain la gauche molle n’en a que pour lui ! Comme il a semblé évident à tous qu’il gouvernerait l’an prochain. À mes yeux, il est plus funeste encore ! non pas dans son programme qui est le même, mais dans sa personnalité, louvoyante, hypocrite à souhait. Il vaut toujours mieux avoir affaire à une droiture qui nous blesse qu’à une mollesse qui nous anesthésie.
    Je sais, je sais qu’il est aimé à Bordeaux !!


    • njama njama 23 novembre 2016 11:55

      @alinea

      il n’est qu’à voir comme soudain la gauche molle n’en a que pour lui !

      très juste ! quel croustillant spectacle ...
      un front républicain du PS contre le candidat trublion Fillon ?
      à moins que ce ne soit son programme de politique étrangère qui les fait flipper ? smiley


    • alinea alinea 23 novembre 2016 12:03

      @njama
      je le crois !! et puis Fiillon ne prendra personne de la gauche molle dans son gouvernement !
      Bon cela n’ôte pas ma position de citoyenne lambda qui ne veut ni l’un ni l’autre, mais le danger est pour dans quelques mois ; je ne participerai d’aucune manière à l’avènement de l’un ou de l’autre, je n’aime pas me rendre utile !! mais en attendant, on peut causer !


    • njama njama 23 novembre 2016 12:34

      @alinea

      Je suis dans la même dilemme, faute d’alternatives, mais à choisir entre les deux, je penche vers Fillon, car en matière de politique étrangère, au-delà de la question syrienne qui me tient très à cœur, au delà de la politique désastreuse de Sarkozy-Juppé poursuivie par Hollande-Fabius-Ayrault, c’est aussi tout une histoire de nouveaux partenariats qui ne dépendraient plus de l’humeur sectaire de Washington qui nous impose l’option d’un monde unipolaire, d’une mondialisation taillée en fonction de leurs intérêts ...
      La différence essentielle entre Fillon et Juppé est là, sortir de cette vassalisation, et les conséquences sont très importantes au plan politique, au plan mondial, car même si la conjoncture de l’économie française est malade aujourd’hui, la France reste malgré tout une grande puissance au monde. Fillon mise aussi là-dessus ...
      S’il doit être élu, espérons qu’il ne s’entoure pas de trop de Young Leaders

      Il vaut toujours mieux avoir affaire à une droiture qui nous blesse qu’à une mollesse qui nous anesthésie.
      bien d’accord, au risque d’en chier quelques temps, et si cette option d’une droite libérale dure ne marche pas (laissons lui sa chance si nous en sommes réduits à cela) c’en sera fait une fois pour toute de cette doxa économique libérale si elle nous mène droit dans le mur.


    • alinea alinea 23 novembre 2016 12:58

      @njama
      C’est ce que je pense aussi ! mais tout cela est une question de caractère, il y a des gens qui préfèrent les agonies à rallonge, les adieux qui n’en finissent pas, les tergiversations sans fin ; je préfère marcher sur un sol dur que dans les sables mouvants aussi, je pense, que Fillon plutôt que Le Pen , peut apporter un réveil, un sursaut populaire national ! Le Pen, on en comprend bien les bases politiques , mais elle clive la population ; Fillon, a priori, non !
      Parce qu’il y a la politique extérieure, et si nous ne la devançons pas, voir notre adaptation à celle-ci, et puis la politique intérieure ; c’est pas rien. Hors Mélenchon elle sera de toutes façons abjecte pour le peuple, et, avec Mélenchon, la pression extérieure fera que ce ne sera pas tous les jours une partie de plaisir. Mais quand on est acteur, la difficulté active le dynamisme ; quand on est passif, c’est la violence souvent stérile qui pointe !


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 24 novembre 2016 09:14

      @njama
      sortir de la vassalisation ? Mais aucun candidat de gauche ni de droite ne propose de sortir de l’ UE ni de l’ OTAN !


    • Trelawney 24 novembre 2016 15:59

      @alinea
      Je pense que c’est, justement, en 2017 qu’il faut éjecter Fillon ; dimanche prochain, la droite fait ce qu’elle veut mais en avril prochain, Juppé, pour je ne sais quelles raisons obscures, risque bien d’attirer quelques votes utiles (! !),


      Pour quelques raisons obscures, je pense qu’en avril, Juppé sera à Venise mais pas en campagne électorale. Quant à la gauche qui se réveille contre Fillon, c’est plutôt les fonctionnaires (de gauche) ayant peur des 500 000 qui font le forcing. Lorsqu’on vous dit que dans ce pays c’est « chacun ma gueule » ce n’est pas une galéjade.

  • njama njama 23 novembre 2016 11:50

    très drôle avec cette primaire on découvre, sorti d’on ne sait quel chapeau, un Fillon subitement catholique  !!!
    mais qui donc en parlait ainsi avant ?

    Fillon, une grenouille de bénitier ? une figure de proue qui rendra hommage à Jeanne d’Arc ? un futur chanoine de Latran ? un chevalier de Malte ?

    Vous n’en rajoutez pas un peu beaucoup Bernard Dugué sur ce coup-là ? ça vire un peu dans l’attaque ad hominem !
    Hormis que n’importe qui voit au premier coup d’oeil que Fillon est de bonne famille, qu’il est bien éduqué, très diplomate dans ses attitudes, fort propre sur lui et que c’est pas un prolo ... vous virez dans la caricature en exhumant qu’il était scout dans sa jeunesse, ce qui à l’époque était très tendance dans la bourgeoisie de province surtout.
    Fillon est excessivement discret sur sa vie privée (pas comme son ex-patron bling-bling), je n’ai pas souvenir qu’il a étalé un jour sa vie privée dans un média, pas plus qu’il n’avait viré comme son patron Bismuth dans le débat identitaire
    Fillon représente la promesse d’une société funeste et clivée  ???

    Fillon certainement une vraie droite dure au plan économique, mais je ne crois pas qu’il donnera du grain à moudre au communautarisme.


  • njama njama 23 novembre 2016 12:11

    Pour un peu Bernard Dugué nous aurait sorti que Fillon était un membre de l’Opus Dei
     smiley


  • Pyrathome Pyrathome 23 novembre 2016 12:23

    ce candidat qui risque de diriger le pays entre 2017 et 2022
    .
    Non, pas du tout, il ne sera même pas au deuxième tour, pas plus que le Micron ou le candidat « PS »....Vous allez avoir des surprises, des grosses surprises même....


  • njama njama 23 novembre 2016 12:42

    @ Bernard Dugué

    Si vous avez des idées sur comment sortir de l’€uro car Jacques Sapir en tant qu’économiste ce n’est pas son problème qui est celui de la politique de comment faire, car là serait la clé de la réussite. Je crois comme il l’explique que ce serait jouable à condition de sortir de l’€uro ; MAIS ce n’est ni dans le programme de Juppé, ni dans celui de Fillon qui lui est jumeau ; voir son article :

    « François Fillon, de Gaulle et Jean Monnet »

    Graphique 1 : Le chômage et la politique de François Fillon (nombre de demandeurs d’emploi des catégories A, B et D de la Dares)

    « L’autre solution, qui serait non seulement incontestablement moins coûteuse, mais aussi dont la garantie de succès est considérablement plus élevée, consisterait à sortir de l’Euro, à laisser le « nouveau » Franc se déprécier d’environ 10% tandis que l’Euro allemand (et plus certainement encore le DM, car une sortie de la France ferait exploser la zone Euro) se réapprécierait d’environ 20%. Cette solution est en réalité la seule qui permette à la fois de résorber une partie du chômage de masse que nous connaissons (entre 1,5 et 2,0 millions à court terme), et de rééquilibrer nos comptes sociaux (moins de chômage signifiant plus de cotisations et moins de prestations) mais aussi nos comptes publics. »

    http://arretsurinfo.ch/francois-fillon-de-gaulle-et-jean-monnet/


    • Pyrathome Pyrathome 23 novembre 2016 14:07

      @njama
      Je crois comme il l’explique que ce serait jouable à condition de sortir de l’€uro ; MAIS ce n’est ni dans le programme de Juppé, ni dans celui de Fillon qui lui est jumeau ; voir son article :

      « François Fillon, de Gaulle et Jean Monnet »

      .

      Et comme par hasard, les pays d’Europe qui s’en sortent le mieux ne sont pas dans l’Euro :

      http://www.economiematin.fr/news-union-europeenne-pays-membres-zone-euro

      Pourquoi ? Parce que l’euro est un carcan, un piège, une prison qui dicte aux pays ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire, on appelle cela du totalitarisme financier qui piétine allègrement tout vote référendaire qui ne serait pas en leur faveur à grand coup de propagande outrancière merdiatique et mensongère.....
      Quelqu’un ose t-il encore appeler ça une « démocratie » ?


    • Trelawney 24 novembre 2016 16:05

      @Pyrathome
      Et comme par hasard, les pays d’Europe qui s’en sortent le mieux ne sont pas dans l’Euro

      Et l’Allemagne, l’Autriche, Les Pays Bas, la Finlande, le Luxembourg, c’est quoi ?

  • L'enfoiré L’enfoiré 23 novembre 2016 14:16

    Je n’interviens pas souvent quand il s’agit d’élections françaises.

    Je dirais que d’après ce que j’ai pu lire, l’analogie avec Herr Dog An me parait bonne.
    Alors,serait-ce une nouvelle tornade blanche ? 


  • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 23 novembre 2016 14:45

    On savait déjà que la gauche ne reculait devant aucune comparaison douteuse, avec un vocabulaire allant de nauséabond à fasciste, mais là c’est le pompon avec la comparaison entre Erdogan et Fillon !
    (Dugué n’a pas osé allé jusqu’à comparer Hitler et Fillon, mais on sent que sa main le démangeait).


    • lsga lsga 23 novembre 2016 14:47

      @Gilles Mérivac
      La comparaison est très juste. Mais une comparaison entre Fillon et Jean Marie Lepen serait encore plus juste. L’immense majorité des électeurs de gauche refusera de voter pour Fillon face à Lepen. Fillon, c’est la version française d’Hillary Clinton. 


    • berry 23 novembre 2016 17:02

      @lsga
      Fillon était bien du coté d’Hillary Clinton :
      "Un homme politique n’a pas à prendre parti, surtout quand il est candidat, mais je peux dire que le débat politique aux États-Unis m’inquiète. On voit les signes d’une forme de radicalisation à laquelle on assiste aussi dans d’autres pays et qui est préoccupante. Incontestablement, je me sens plus proche des positions d’Hillary Clinton".


    • V_Parlier V_Parlier 23 novembre 2016 20:10

      @berry
      L’UMP-LR est remplie d’opportunistes. Mais maintenant que Clinton s’est rétalée il est fort probable qu’il l’oublie pour toujours, c’est déjà ça... C’est là qu’on voit que les présidentielles américaines ont un impact insoupçonné sur la France, même sans que ce soit toujours organisé par les américains ! C’est ça qui est fort !


  • zygzornifle zygzornifle 23 novembre 2016 14:49

    2017 second tour Filon VS Le pen, droite extrême contre extrême droite le tout orchestré par les votes des fauxcialistes obligé de veauter LR et se faire défoncer par un président de droite qui va les atomiser pour éviter un FN bien moins dangereux , je me gondole d’avance ......


  • SysATI 23 novembre 2016 15:06

    Bernard, 


    Un article comme celui-ci vous garantie la taule sans aucune circonstance atténuante dans la Turquie d’Erdogan. Alors que vous pourriez le péter les fesses à l’air à la figure du président français sans rien risquer d’autre que d’être mollement bousculé par le service d’ordre tant dans la France de Fillon que celle de Marine ou encore de Mélenchon.

    J’en conclu donc que vous ne connaissez vraiment pas Erdogan...
    Ou que vous n’aimez particulièrement pas ce Monsieur...

    • leypanou 23 novembre 2016 18:54

      @SysATI
      sans rien risquer d’autre que d’être mollement bousculé par le service d’ordre tant dans la France de Fillon que celle de Marine ou encore de Mélenchon. : vous ne savez rien de ce qu’ils peuvent réellement faire s’ils arrivent au pouvoir, même si la France est un pays où il y a encore des garde-fous en ce qui concerne un état de droit.

      Et heureusement pour nous.


  • njama njama 23 novembre 2016 16:21

    ah je comprends mieux cette stratégie de la gauche et de l’aéropage de journalistes qui gravite autour de Hollande comme des mouches autour du pot de confiture à longueur de jours, de mois, ... de présenter Fillon comme un vieux catho réac  !

    Très drôle par exemple sur Challenges.fr , l’auteur de l’article taille à Valls une croupière de laïciste, pour apprêter sa (possible) candidature d’opposant au trublion Fillon qui bouscule comme Macron l’échiquier politique des impétrants à la présidence de la république.

    C’est oublier un peu vite que Manu la tremblotte astique très volontiers toutes les kippas, soutanes et djellabas qui lui tombent sous la main, trempe sa main dans tous les bénitiers, qu’il a son couvert au dîner du Crif, ne rate pas avec les deniers de la république les canonisations papales et autres béatifications, bref comme grand sacristain de la république, il est assurément devant le GADLU (Grand Architecte de L’Univers), le maçon sauveur de la laïcité subitement mise en péril par son homologue François qui n’avait même pas pris la peine de l’écorner quand il était 1° ministre, et le sauveur de la république à tel point qu’il serait « Le dernier rempart », ... Au fond, Valls est bel et bien l’héritier de Clemenceau ...« 

    Quelle apologie ! Valls chantre de la laïcité !

     »A Fillon le catholique réactionnaire, il conviendrait d’opposer un républicain pétri de laïcité et ce rôle historique ne peut que revenir à Manuel Valls. Retour vers le futur, les forces de l’esprit de Clemenceau et du petit père Combes seraient bientôt convoquées afin de renvoyer la droite soutane en sa sacristie, et l’actuel Premier ministre, compte tenu de ses engagements permanents, paraîtrait seul fondé à mener ce combat.« 

     »Contre l’identitaire adepte de la génuflexion, hostile à l’avortement, au mariage pour tous et à la Sécurité sociale, il conviendrait d’opposer un authentique républicain, un laïque d’entre les laïques, un Clemenceau post-moderne qui, dès qu’il s’est agi de s’en prendre à la manifestation intempestive de religiosités dans l’espace public, n’a jamais failli. Un homme d’Etat posé dans la verticalité de cette gauche qui ne répugne pas à l’autorité, à l’ordre juste et ne dédaigne pas une certaine forme de nationalisme. Un lecteur de Fourest plus que de Jaurès. Bref, un socialiste de l’ordre laïque. Et ce candidat ne peut plus être François Hollande.« 

     »Manuel Valls est plus que laïque. C’est un laïciste. Et même, un laïciste identitaire en ce qu’il assigne souvent à la laïcité une vocation de défense culturelle et identitaire."


  • Esprit Critique 23 novembre 2016 21:28

    Vous avez oublié une petite différence entre Fillon et Erdogan.

    Fillon ne propose pas d’instituer et de légaliser le viol comme formule de demande en mariage.

    Mais c’est si peu de chose .....


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