jeudi 26 juillet 2012 - par Alain-Patrick Umucyo

L’UMP à la recherche d’un chef

1. La définition

Alors que Nicolas Sarkozy était président de la République française, une direction bicéphale assurait la présidence du parti qu'il avait lui-même dirigé juste avant son mandat présidentiel. Cette direction répondait aux exigences de l'article 48 des statuts de l'UMP, qui prévoit un régime dérogatoire lorsque le président du parti devient président de la République. Après la défaite du candidat Sarkozy aux précédentes élections présidentielles et son retrait de la vie politique française, l'Union cherche une nouvelle tête, un chef de parti.

Le calendrier des opérations électorales à peine entamé, déjà se profilent des candidats, certains déclarés, d'autres simplement pressentis. Le désordre est révélateur de cinq années sans chef, cinq années durant lesquelles la définition même de chef de parti semble avoir quitté les esprits les plus aiguisés. Ainsi, dans une entrevue accordée au journal Le Monde, Jean-Pierre Raffarin, ténor du parti, a présenté Jean-François Copé, actuel Secrétaire général, comme un « excellent organisateur », quelqu'un ayant « le sens de l'équipe ». Il a ajouté, à propos de François Fillon, ancien premier ministre et candidat déclaré à la présidence de l'UMP, que « son profil ne (…) semble pas être celui d'un chef de parti ». Si les atouts attribués à Mr Copé résonnent avec le texte de l'article 28 des statuts de l'UMP, qui dispose que « Le Secrétaire Général anime la vie quotidienne de l’Union et veille à son organisation. », rien dans l'intervention du sénateur de la Vienne ne permet de définir la mission du président du parti. Cette mission est pourtant clairement définie dans l'article 27 des statuts : « Le Président préside les instances nationales et assure l’exécution de leurs décisions. »

L'apparente confusion entourant la recherche d'un chef n'est pas seulement le fruit de cinq années d'une direction association Secrétariat général et Bureau du Conseil National, elle trouve ses racines dans l'existence même d'un parti qui aspire à rassembler sous un même étendard des orientations politiques différentes. Celles-ci sont portées par les mouvements, conformément à l'article 15 des statuts de l'UMP. L'élection de ces mouvements aura lieu de concert avec celle du président. Les candidats devront donc être attentifs aux orientations politiques qui se distingueront, les plus habiles sauront imposer leurs propres vues. En effet, alors que le Secrétaire général est contraint de composer avec les tendances qui infusent au sein du parti, le président en est le principal inspirateur. Il doit s'appuyer sur une équipe fidèle et suffisamment large pour embrasser la diversité du mouvement populaire. Il ne suffira donc pas aux candidats de manifester du charisme mais il leur faudra également jouir d'une assise, d'une reconnaissance, de relations en bref, aptes à rassurer plus de 260 000 adhérents. Ceux-ci semblent avoir opté pour Mr Fillon. Cependant le duel Copé/Fillon que tous les media préparent n'est encore qu'au prologue, Copé ne s'étant pas encore officiellement déclaré.



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