vendredi 18 novembre 2016 - par Bernard Dugué

Le 13 novembre à Paris, des victimes de guerre et non pas du terrorisme

Les médias nous interpellent régulièrement lorsque des civils sont tués intentionnellement par des individus qualifiés de terroristes. Mais est-ce que le mot terrorisme est signifiant ? L’étymologie associe ce mot à la terreur. Le but du terroriste est de semer la terreur mais est-ce pour le simple plaisir de terroriser les populations ? Certainement que non car sauf exception, les actes de terrorisme, surtout ceux qui sont revendiqués, visent en fait des objectifs politiques ou alors sont exécutés avec des motifs politiques. En ce cas, un attentat doit être considéré comme un acte de guerre et la notion de guerre doit être élargie pour l’appliquer aux faits de notre époque. La guerre ne se résume plus à des conflits décidés par des Etats comme en 14 ou en 39.

Dans un conflit conventionnel, des armées sont déployées sur le terrain. Elles visent à conquérir ou contrôler un territoire. Avec des soldats organisés et pourvu de matériel militaire très perfectionné. Depuis le 20 siècle, un troisième corps s’est ajouté à la marine et à l’armée de terre naguère désignée comme « fantassins », puis artillerie. L’armée de l’air joue un rôle déterminant dans les conflits contemporains. Seuls les Etats en disposent.

Le terrorisme constitue un quatrième corps sans qu’on puisse parler d’armée. Le terrorisme est un acte de guerre perpétré en dehors des conventions et règles régissant les conflits classiques dont le principe repose sur l’affrontement entre des soldats alors que les civils sont considérés en dehors, mais de plus en plus souvent victimes collatérales. Une armée qui tue non intentionnellement des civils fait des victimes collatérales. Une armée qui tue intentionnellement des civils commet des crimes de guerre. En ce sens, chaque attentat terroriste qui blesse ou tue est un crime de guerre mais aussi un acte de guerre dont la terreur est un moyen et qui au bout du compte, se conçoit comme l’action d’activistes dont le terrain d’action n’est ni le sol ferme, ni la mer, ni les airs, mais l’âme, le psychisme, le monde des émotions.

Une chose est certaine, les attentats terroristes sont des actes de guerre puisqu’ils visent des objectifs politiques, le plus souvent revendiqués. En matière de conflit politique, la règle reste la diplomatie, la négociation, la démocratie. Lorsque le droit et la négociation ne parviennent pas à solutionner des conflits, la guerre émerge entre les différentes parties. Le terrorisme est une arme non conventionnelle utilisée pour mener une guerre à des fins politiques. Guerre civile contre le capital du temps des brigades rouges et action directe, guerre des Palestiniens contre un Etat considéré comme occupant, guerre indépendantiste en Irlande ou au Pays Basque.

Les attentats récents en France sont aussi commis pour des raisons politiques dans le contexte d’une guerre qui a commencé on ne sait quand. Une guerre menée par les puissances occidentales contre des pays qui eux, ne nous ont pas déclaré la guerre. L’Irak de Hussein, la Libye de Kadhafi, la Syrie de Assad. Ces conflits ont favorisé le terreau pour que l’Etat islamique prenne position en Irak et en Syrie. Puis il est devenu impossible de ne rien faire pour les Occidentaux alors la guerre contre Daech a commencé et en retour, les terroristes sont venus à Paris pour perpétrer d’atroces crimes de guerre.

Considérer les morts du 13 novembre 2015 comme des victimes de guerre donne du sens à ces décès et d’ailleurs, les commémorations et les indemnisations abondent dans ce sens. Le ministère des victimes est un prolongement du ministère des anciens combattants. Mais ces victimes n’ont pas combattu. Elles sont mortes parce que la France a décrété la guerre en Orient avec d’autres puissances occidentales. Cette interprétation a le mérite de remettre les choses en place. Le débat sur la légitimité de l’intervention est tout autre. Fallait-il imposer la démocratie, appuyer le printemps arabe en soutenant des groupuscules obscurs de l’opposition dite démocratique en Syrie. Fallait-il buter Saddam puis Kadhafi ? Le débat reste ouvert.

Un autre débat s’est ouvert. Faut-il donner de la visibilité médiatique aux terroristes ? Informer est un devoir mais de là à passer en boucle les images sordides des secours au Bataclan, des tours du WTC en feu ou du camion de Nice ne sert pas forcément l’éthique de l’information citoyenne alors qu’elle donne un impact supplémentaire au tacticiens du terrorisme qui n’en demandent pas tant. Les débats sont ouverts. La philosophie pose des questions et c’est son rôle. Les crétins ont des réponses toutes faites sans réflexion et ce n’est pas drôle !



25 réactions


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 18 novembre 2016 08:56

    « La guerre ne se résume plus à des conflits décidés par des Etats comme en 14 ou en 39. »


    La guerre ne s’est jamais résumé à ça, d’une part, mais d’autre part les conflits entre états en constituent toujours l’essentiel.
    Et nous sommes bien en guerre en tant qu’état :
    - ce le premier ministre du gouvernement et le président de la république qui l’ont affirmé
    - l’armée nationale intervient sur le terrain par des frappes aériennes et le soutien à des groupes de combattants (« nos gars font du bon boulot »).

    Pas besoin d’aller chercher ailleurs.
    Mais je suis d’accord avec vous sur le plus important : les attentats sont des actes de guerre et l’utilisation du mot « terroriste » est un enfumage destiné à brouiller les pistes, comme l’armée d’ouccupation allemande le faisait déjà en appelant « terroriste » les résistants (qui faisaient eux aussi la guerre).

    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 18 novembre 2016 09:09

      @Jeussey de Sourcesûre

      J’oubliais :

      ce qui est caractéristique des conflits en cours est la développement de deux techniques, anciennes elles aussi :

      - les « proxi wars », guerres par procuration

      - les « false-flags », fausses bannières ou faux drapeaux

      Les deux termes sont souvent cités en anglais dans les document d’analyse, ce qui donne une indication sur l’origine des stratèges qui affectionnent ces procédés.

  • njama njama 18 novembre 2016 09:06

    « Elles sont mortes parce que la France a décrété la guerre en Orient avec d’autres puissances occidentales. »

    100 % d’accord CQFD !


    • mmbbb 18 novembre 2016 18:58

      @njama c’est le droit d’ingerence cher a kouchner Le bordel au Moyen orient minimum 20 ans. Valls devant des lycéens : Il faut apprendre a vivre avec le terroriste, Ces gamins dont certains de leurs parents ont la vie pourrie par le chomage ont de surcroît ce précieux conseil Bel héritage


  • fred.foyn 18 novembre 2016 09:31

    Vous avez 100 fois raison de faire le distingo sur ce sujet..prouvant de ce fait l’incompétence des politiciens en charge actuellement en France...Votre pays est en effet en guerre et l’ennemi est dans vos murs..mais pas grand chose ne se passe pour les combattre énergiquement ?

    Des sommes astronomiques sont dépensées pour aller larguer des bombes hors de France, faisant des dommages collatéraux sur les populations civiles... ?

  • alanhorus alanhorus 18 novembre 2016 09:37

    Ce serait plutôt : Les Français sont victimes d’un false flag et d’une manipulation médiatique, n’est-ce pas ?
    https://www.youtube.com/watch?v=1ULRk0eo-44
    https://www.youtube.com/watch?v=37BIv09wuEk
    https://www.youtube.com/watch?v=eH72UoqK5wQ


    • njama njama 18 novembre 2016 11:29

      @covadonga*722

      Ces tribunaux ne peuvent être établis qu’en temps de guerre ... Lorsque ces juridictions ne sont pas établies, les infractions qui auraient été de leur compétence reviennent aux juridictions civiles, ...
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Tribunal_militaire_aux_arm%C3%A9es_(France)

      or comme il n’y a à ma connaissance et sauf erreur de ma part aucune guerre de formellement déclarée par l’État français jusqu’à présent , et donc pas d’ennemi nommément désignés (l’État syrien par exemple) ... que de plus une opinion n’est ni un crime ni un délit au pays de Charlie (sauf exceptions usuelles et incitation au terrorisme, racisme, négationnisme génocide juif ...)
      quant à « (trahison, espionnage, insurrection, etc.) » il faudrait que la guerre soit déclarée et que les cas de figures précis soient constitués et là on est en plein flou artistique ...
      En l’état actuel des choses cet Article L255-1 du Code de justice militaire est inapplicable


    • njama njama 18 novembre 2016 14:55

      @covadonga*722

      l’auteur du part du postulat que nous sommes en guerre
      Il peut l’avoir emprunté et d’ailleurs s’il prend une importance médiatique ce postulat n’est pas très partagé dans la classe politique :

      Il l’a dit neuf fois en moins de dix minutes. Manuel Valls n’avait samedi soir qu’un mot à la bouche – « guerre » – pour qualifier les attentats de Paris,... « Ce que je veux dire aux Français, c’est que nous sommes en guerre. Oui nous sommes en guerre. Ce qui s’est passé était un acte de guerre organisé méthodiquement », a-t-il martelé, se justifiant d’avoir utilisé ce mot après les attentats de janvier, un registre de langage dramatique qui lui avait alors été reproché dans son camp.
      http://www.liberation.fr/france/2015/11/14/manuel-valls-nous-sommes-en-guerre_1413503

      être en guerre c’est être en guerre contre quelqu’un, contre un pays ce qui n’est pas le cas, bien que le langage contre le régime syrien et son président est depuis longtemps très belliqueux, et belliciste ! et bien que paradoxalement la Syrie ne soit pas ennemi déclaré de la France.

      Or, jusqu’au début 2013 il n’était question que de révolution syrienne et jamais de guerre, seulement d’insurrection armée et de répression, avant que la présence d’islamistes ne soit devenue par trop criante (elle l’était depuis longtemps, mais il ne fallait pas troubler le scénario révolutionnaire) au point de devoir ensuite la re-lifter en guerre civile syrienne pour conserver un visage présentable à cette coalition dont Paris avait été le grand promoteur. Un mensonge de plus, car une guerre civile ne serait qu’entre syriens, et il n’y aurait pas la présence de dizaines de milliers de combattants étrangers venus de 36 nations, dont certaines européennes.

      mais encore une fois ce n’est pas une guerre contre un État ennemi extérieur ... donc la guerre mais contre QUI ? là est toute l’ambiguïté ... 
      Une guerre se déroule dans le temps, dans une durée, avec une ligne de front ou plusieurs, mais ici il n’est question que d’un acte de guerre ... et de victimes d’un acte de guerre, et non de victimes de guerre. 


  • njama njama 18 novembre 2016 09:52

    La responsabilité de la France dans les conflits libyen et syrien est d’autant moins contestable que la responsabilité de l’OTAN pompier-pyromane est totalement incontestable.

    Sauf erreur la France fait partie de la poignée de pays qui tiennent le leadership dans l’Union Européenne. De plus la réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN date du Sommet de l’OTAN des 3 et 4 avril 2009 à Strasbourg, soit bien avant les « printemps arabes ».

    Le traité d’adhésion de la Croatie à l’Union européenne est signé à Bruxelles le 9 décembre 2011 et prend effet le 1er juillet 2013, après le référendum de 22 janvier 2012, où le « oui » l’a emporté avec plus de 66 % des voix. La Croatie devient membre de l’OTAN en 2009.

    Des tas d’armes ont été livrées dès le début du conflit c’est simplement l’évidence, des armes venant de Libye, et beaucoup d’autres venant de Croatie, donc de bases de US ou OTAN ?
    ...
    Début 2012 soit moins d’un an depuis les premières manifestations (mars 2011) c’est l’époque à laquelle le Qatar fournit plein d’armes aux rebelles [déjà alimentés avant avant les armes libyennes] via une base de l’Otan en Croatie :

     Arms Airlift to Syria Rebels Expands, With Aid From C.I.A. The New York Times

    "The airlift, which began on a small scale in early 2012 and continued intermittently through last fall, expanded into a steady and much heavier flow late last year, the data shows. It has grown to include more than 160 military cargo flights by Jordanian, Saudi and Qatari military-style cargo planes landing at Esenboga Airport near Ankara, and, to a lesser degree, at other Turkish and Jordanian airports. « 
    Saudis Step Up Help for Rebels in Syria With Croatian Arms
     »Saudi Arabia has financed a large purchase of infantry weapons from Croatia and quietly funneled them to antigovernment fighters in Syria ..."

    http://www.nytimes.com/2013/02/26/world/middleeast/in-shift-saudis-are-said-to-arm-rebels-in-syria.html?pagewanted=all&_r=3&

    Brown Moses Blog
    > More Background On Croatian Weapons In Syria
    > Croatian Weapons Arrive In Homs
    ...
    SYRIE : Pont aérien Cia pour armer les « rebelles »
    Depuis que l’opération a commencé en janvier 2012, au moins 3.500 tonnes d’armes, selon une estimation par défaut, ont ainsi été transportées par pont aérien. Les premiers vols ont été effectués, par des avions militaires de transport C-130, du Qatar en Turquie. Depuis avril 2012 ont été utilisés de gigantesques avions cargos C-17, fournis par le Qatar, qui ont fait la navette entre la base aérienne de Al Udeid et celle turque de Esenboga. Détail non négligeable : la base aérienne qatari de Al Udeid abrite le quartier général avancé du Commandement central Usa, avec un personnel de plus de 10mille militaires, et fonctionne comme hub pour toutes les opérations au Moyen-Orient. Dans ses dépôts sont stockés des armes de tous types, y compris certainement aussi celles non made in Usa, plus adaptées pour les opérations « couvertes ». Depuis octobre 2012, des avions jordaniens C-130 ont atterri dans la base turque de Esenboga, pour charger des armes à transporter à Amman pour les « rebelles » syriens.

    En même temps, des avions cargos jordaniens ont commencé à faire la navette avec Zagreb, en transportant à Amman des armes d’arsenaux croates achetées avec les financements saoudiens. Pour cette opération on utilise de gigantesques avions Iliouchine de la Jordanian International Air Cargo. Depuis le mois de février 2013, aux vols des avions cargos qatari et jordaniens se sont ajoutés des saoudiens, effectués par des C-130 qui atterrissent sur la base turque d’Esenboga.

    Malgré les démentis de Zagreb, l’enquête a amplement documenté l’engagement de la Croatie dans ce trafic international d’armes, dirigé par la Cia
    http://www.mondialisation.ca/syrie-pont-aerien-cia-pour-armer-les-rebelles/5328739
    .
    Syrie : la CIA favorise la livraison d’armes aux rebelles
    Alors qu’un pont aérien avait été mis en place début 2012, celui-ci a été de plus en plus utilisé au fil de l’année pour renforcer le soutien devenu nécessaire aux rebelles.

    Plus de 160 avions militaires jordaniens, saoudiens ou qataris transportant du matériel ont ainsi atterri sur l’aéroport Esenboga, près d’Ankara, ou sur d’autres aéroports turcs ou jordaniens. Si les autorités de ces différents pays nient toute implication officielle dans le conflit syrien, les différents témoignages de responsables anonymes de plusieurs pays ou de commandants rebelles attestent de ces agissements répétés.

    http://www.45enord.ca/2013/03/syrie-la-cia-favorise-la-livraison-darmes-aux-rebelles/


    • njama njama 18 novembre 2016 10:16

      Si l’UE a décrété un embargo sur le pétrole syrien dès le 2 sept 2011 pour FRAPPER LA SYRIE AU CŒUR suivant l’expression du ministre des affaires étrangères néerlandais, Uri Rosenthal, il est également important de signaler que l’embargo sur les armes a été décrété unilatéralement par l’UE le 25 juin 2012 après ce gigantesque trafic de milliers de tonnes d’armes dont des armes lourdes livrées aux « rebelles » via des bases de l’OTAN en Croatie. Soit quelques jours avant la première Conférence de Genève le 30 juin 2012.

      Pourtant à ces dates les US, leurs chancelleries affidées et leurs services de renseignement ne pouvaient ignorer que derrière cette pseudo-révolution elle était truffée d’islamistes qu’un rapport de la DIA le signifiait très clairement en juillet 2012.
      Et c’est ce que la coalition US / UE et Cie, nos gouvernements et les médias nous cachent depuis plus de 4 ans.

      Pourquoi les USA ont-ils ignoré les prédictions sur la Syrie ?
      25 Juin 2015 Rick Sterling 

      Il y a presque 3 ans, la DIA (Defense Intelligence Agency) du département de la défense américaine a caractérisé de façon précise la nature du conflit en Syrie et a prédit l’émergence de l’Etat Islamique. Cette révélation bouleversante a été le résultat de la loi sur la liberté de l’information combinée à un effort du groupe « Judicial Watch  »(1) en lien avec la commission spéciale sur Benghazi pour plus de transparence sur les agissements des services secrets américains en Syrie.

      Les sept pages du Rapport (rendues publiques) péniblement rédigées par les services secrets en août 2012 révélèrent les choses suivantes :

      1. La DIA a confirmé la dimension « sectaire » (religieuse) de l’insurrection syrienne puisqu’elle dit :
      « Les évènements prennent clairement une tournure sectaire. Les salafistes, les frères musulmans et AQI sont les forces majeures qui dirigent l’insurrection syrienne » (2)
      (AQI= Al Qaeda en Irak).

      Cette analyse est en nette contradiction avec ce qui est relayé par les médias et les élites politiques occidentales, lesquels ont déclaré que la «  révolution syrienne » a été dirigée par des protestants en quête de « démocratie et de libertés ».

      2. La DIA a confirmé le lien étroit entre l’opposition syrienne et Al Qaeda.
      [etc. ...............]



  • njama njama 18 novembre 2016 11:08

    @ Bernard Dugué
    Le débat sur la légitimité de l’intervention est tout autre.

    Pas tant que ça, surtout que « à priori » l’illégitimité des interventions occidentales est de mise, car ni la Libye, ni la Syrie n’agressaient personne, ne violaient la souveraineté d’autres États.
    Et si ces pays s’étaient placés en position (suicidaire) d’agresseur, ils n’avaient pas la naïveté de croire et prétendre avoir une envergure militaire suffisante pour résister à une attaque massive d’une armada d’une coalition internationale qui aurait eu lieu comme elle eut lieu en Irak en 2003 sur des bases tout aussi illégitimes de la présence d’armes de destruction massive que l’on cherche encore !
     Au final ces « aventures » guerrières, ces perfides expéditions coloniales, ressemblent bien davantage à de la sédition pour d’obscurs intérêts pour renverser des gouvernements légitimement élus qu’à de la légitime défense.


  • Francis, agnotologue JL 18 novembre 2016 11:18

    ’Faut-il donner de la visibilité médiatique aux terroristes ? Informer est un devoir mais de là à passer en boucle les images sordides’’

     
     Je ne sais pas si l’on peut parler de guerre mais une chose est sûre : la guerre de l’information - ou plutôt, de la désinformation - fait rage.

    • zygzornifle zygzornifle 18 novembre 2016 11:43

      @JL
       C’est voulu ça fait remonter le président dans les sondages .....


    • Croa Croa 18 novembre 2016 23:39

      À JL,
      C’est normal !
      Il faut désigner l’ennemi, c’est à dire les méchants, aux sujets français. Si en plus ça pouvait sortir du néant ce serait parfait ! De la désinformation en effet !


  • zygzornifle zygzornifle 18 novembre 2016 11:29

    Si le port d’armes était autorisé en France ces terroristes ne feraient plus plus du tir aux pigeons ....


  • njama njama 18 novembre 2016 11:54

    @ Bernard Dugué
    Le débat sur la légitimité de l’intervention est tout autre.

    Dans le doute de la pertinence ou légitimité d’une intervention, une autre approche consiste à voir où ces interventions ont conduit. Ainsi par exemple Alain Juppé a reconnu ouvertement que l’intervention en Libye était un « fiasco et un chaos » ! Dans ce dossier libyen comme dans le syrien le tandem Sarkozy_Juppé est indissociable, de même que dans la suite de la politique étrangère française celui de Hollande / Fabius, Ayrault.

    pour mémoire, le discours impérialiste et intégralement mensonger d’Alain Juppé à l’ONU le 17 mars 2011 : « Prenons garde d’arriver trop tard. Ce sera l’honneur du Conseil de sécurité d’avoir fait prévaloir en Libye la loi sur la force, la démocratie sur la dictature, la liberté sur l’oppression. » (5’38) https://www.youtube.com/watch?v=A5ZFRryGnoE

    Alain Juppé est responsable du chaos en Libye (vidéo)

    Alain Juppé, alors ministre des Affaires étrangères en train de se vanter sur RTL le 1er septembre 2011 de l’action de la France en Libye

    Mais, le 2 février 2016, Alain Juppé en visite à Alger a dû reconnaître ses torts. Cet aveu, tardif il est vrai, souligne à grands traits la politique des puissants de ce monde qui se permettent de se jouer du sort de millions de personnes et peut être pour des décennies. Et pour cause, la France était en 2011 aux avant-postes de l’attaque de l’OTAN contre la Jamahiria arabe libyenne et socialiste établie par le très courageux et très révolutionnaire Mouhamar Kadhafi et ses alliés en 1969.

    L’intervention militaire en Libye, un « fiasco » selon Juppé
    Par Hakim Megatli | 02/02/2016

    Le maire de Bordeaux et néanmoins candidat aux primaires républicains à la présidentielle française, Alain Juppé a fait ce matin à Alger son mea culpa au sujet de l’intervention militaire de la France et ses alliés de l’OTAN en Libye. Juppé a fait ces aveux devant des journalistes algériens qui l’ont interrogé alors qu’il fut le chef de la diplomatie française. « Oui, c’est un fiasco et un chaos », a-t-il reconnu, bon joueur contrairement aux autres responsables français notamment Nicolas Sarkozy qui se vante à ce jour d’avoir « libéré » la Libye de Kadhafi.


  • ZenZoe ZenZoe 18 novembre 2016 12:10

    Tout dépend ici de la légitimité de l’adversaire.
    Si on admet l’existence d’une guerre, on admet aussi l’existence légitime de l’état islamique. Veut-on reconnaître un ramassis de crapules sanguinaires et prédatrices comme les représentants légitimes d’un véritable état ?
    Sinon, le choix d’un autre mot s’impose. On peut être d’accord avec celui de terrorisme ou pas, mais celui de guerre pose problème à mon avis.


    • Ruut Ruut 18 novembre 2016 13:24

      @roman_garev
      Je n’aime pas votre mot par l’état français.
      Car jamais il n’y a eu de demande au peuple pour attaquer ces 2 nations pacifiques souveraines et qui ne nous ont pas agresser.

      C’est des actes terroristes (Crime contre des états pacifiques et légitimes) de N.Sarkozy et F.Hollandes parfaitement illégales et illégitimes.
      Et en tant que Français en aucun cas je ne légitime les actions menées sur ces champs d’opérations.

      Je demande même ace que ces 2 criminels s’expliquent devant un tribunal militaire pour avoir commis des crimes dans ces pays.


  • Ruut Ruut 18 novembre 2016 13:00

    Une question m’interpelle :
    Les victimes civiles et innocentes qui meurent ou sont blessées a cause des bombes de notre aviation, sont elles aussi considérées comme des victimes d’actes terroristes ?


  • njama njama 18 novembre 2016 13:14

    Nicolas Sarkozy a reconnu publiquement le présence de militaires français sur le sol syrien lors du dernier débat des primaires de la droite 2016. On s’en doutait ... et c’est dire qu’ils y étaient avant même l’élection de François Hollande !
    Les deux complices Sarkozy et Juppé bien d’accord entre eux, rien de surprenant lorsque l’on sait leurs lourdes responsabilités dans l’implication de la France début 2011 dans le conflit en Syrie, et du chaos qui a fait des dizaines de milliers de morts.
    Souhaitons rien que pour cette raison que ni l’un ni l’autre n’accède à la fonction présidentielle en 2017 !
     
    21:38 : Nicolas Sarkozy joue de nouveau les profs avec ses concurrents. Il revient sur la question des forces spéciales envoyées en Syrie. « On parle parfois du sujet sans savoir de quoi il s’agit », lance-t-il, taclant Jean-François Copé. Puis il indique qu’on ne peut pas employer l’aviation sans personnel militaire au sol si on ne veut pas de dommage collateraux dramatiques et des drames humanitaires« .

    21:41 : Juppé affirme qu’il n’y a pas de solution en Syrie avec Bachar al-Assad alors que certains de ses concurrents semblent tentés par la négociation avec ce régime.

    21:43 : Nicolas Sarkozy d’accord avec Juppé : Bachar al-Assad a »200 000 morts" sur la conscience selon lui. Il vante d’ailleurs son choix de fermer l’ambassade à Damas au début du conflit. C’est donc un vrai clivage entre les candidats qui se confirme, entre ceux qui pensent que la solution diplomatique passe par Bachar et ceux qui veulent son départ comme préalable.


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 18 novembre 2016 15:34

    @Dugué


    C’est faux, le TERRORISME n’est pas la GUERRE !

    Le perfide TERRORISTE qui manipule, déstabilise et terrorise ne commet pas un ACTE DE GUERRE !

    L’individu, DÉSTABILISÉ, TERRORISÉ et qui TERRORISE peut soit se faire EXPLOSER soit faire EXPLOSER ... Tout en faisant des victimes, il ne commet pas un acte de guerre !


    VALLS qui avait plusieurs fois déclaré aux Français «  »Nous souuuumes en guiiire« EST UN GRAND IGNORANT !

    Le mot »Kamikaze« ne peut en aucun cas être appliqué dans ce cas comme le font les journalistes et les politiciens, ce mot a une histoire, un contexte précis et il est exclusivement japonais ! 

    Depuis que l’humanité existe sur terre les individus et les peuples qui se donnaient à la confrontation avaient toujours observé des  »règles« , on a même fini par rédiger une »Convention« ... D’ailleurs on a inventé l’expression  »Sale guerre«  non pas pour dire qu’il y a une guerre propre mais juste pour rappeler que lorsque les armes et les pratiques restent dans les limites humainement acceptables »on accepte«  finalement que la guerre fait tout de même partie de la culture humaine... 

    Mais le TERRORISME, sa THÉORIE et sa PRATIQUE, c’est-à-dire L’IDÉOLOGIE TERRORISTE n’est pas humaine, ELLE EST SATANIQUE !

    ET TOUT LE MONDE A BIEN COMPRIS... LE BUT DE CETTE IDEOLOGIE FONDAMENTALEMENT OCCIDENTALE EST DE DÉNIGRER, DÉVALUER, SALIR ET FAIRE DÉTESTER LA RELIGION POUR MIEUX DÉSTABILISER LES POPULACES ET POUR MIEUX LES ASSERVIR !

    Personne ne pourra dire ce que sera demain parce que personne ne peut dire aujourd’hui dans quel sens ira ce monde totalement diabolisé ! 

    Eh bien non, monsieur Dugué, ni le TERRORISME n’est une GUERRE et ni la France n’est en guerre contre soi-disant un »Empire terroriste" ! 

    Les explications nécessaires et suffisantes pour comprendre le basculement de l’humanité dans l’Ère du terrorisme sont dans mes trois articles dont le troisième n’a jamais passé la barrière de la modératitude de l’Agora !







  • poubellelavie poubellelavie 18 novembre 2016 17:22

    « Elles sont mortes parce que la France a décrété la guerre en Orient avec d’autres puissances occidentales. Cette interprétation a le mérite de remettre les choses en place. Le débat sur la légitimité de l’intervention est tout autre »

    En effet , il ne faut pas hésiter à répéter inlassablement la question d’Asselineau : 

    « Qui a commencé ? »

    Voilà une vidéo qui résume bien la question et répond (en grande partie) au débat sur la légitimité de l’intervention Occidentale.

    https://youtu.be/ldgdC6BQ3cg



    • njama njama 18 novembre 2016 20:53

      @poubellelavie

      belle compil !
      à 2’41 : « nous avions un objectif quand j’étais notamment au ministère des affaires étrangères*, c’était le départ de Bachar »
      Juppé à TV5MONDE France Belgique Suisse, « L’Émission Politique »

      * 27 février 2011 - 10 mai 2012 : ministre d’État, ministre des Affaires étrangères et européennes du gouvernement François Fillon III


  • yvesduc 26 novembre 2016 07:22

    Merci pour cet article. Cependant, les deux ne s’opposent pas : les victimes du 13-Novembre sont à la fois celles de la guerre et du terrorisme. Le terrorisme ici découle de la guerre là-bas.


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