dimanche 14 mai 2017 - par Cazeaux

MACRON : de la Révolution au grand recyclage

Révolution ! Face à Mélenchon et Marine Le Pen, notre Président-produit n’a pas été en reste. Réinventant l’eau chaude, l’homme marche n’a eu de cesse de dénoncer la stérilité du clivage gauche-droite. Mais lui, parce que nouveau, allait faire ce qu’il annonçait, le grand renouveau, une véritable révolution. Macron ne dort pas encore à l’Elysée quand déjà le recyclage de l’oligarchie s’organise, une redistribution des cartes entre mêmes joueurs, FN compris. La voici donc en marche « la révolution démocratique » grâce à laquelle la France va enfin entrer dans le XXI siècle…

Révolution recyclage {JPEG}

 

La Révolution

Macron y est allé franco. Sans gêne aucune, il a repris à son compte le mot central du mythe républicain : Révolution, titre choc de son opuscule de campagne. Homme auto-proclamé de la mémoire démocratique du pays, notre expert en histoire-géo ne semble pas s’être rendu compte que le dernier recours à ce concept sacré date de 1940 quand le maréchal Pétain a lancé sa politique de Révolution nationale. Avec celle-ci, du moins, la réalité fut conforme à l’annonce, le régime des partis a disparu, tout autant que la vie parlementaire, que les loges maçonniques et d’autres choses encore. Je laisse de côté la révolution tralali, la révolution tralalère de soixante-huit, chantée par Léo Ferré. Pour avoir porté l’esprit matérialiste des Lumières à son pinacle, elle n’aura eu d’autre effet sur les institutions politiques que de leur faire « digérer » les artisans de la colère. Maoïstes, trotskistes, spontanéistes, situationnistes, tous ont été recyclés en cossus maîtres à penser de la boboïtude, ils votent Macron comme un seul homme pour repousser la bête immonde…

 

L’ère des recyclages

Après l’ère des révolutions de tous poils, ce XIXe siècle qui aura duré, tout compte fait, jusqu’en 1945, nous connaissons l’ère des recyclages. Les savants allemands recyclés pour concevoir les fusées américaines ou russes, les nazis en fuite recyclés par la CIA, tant d’anciens vichystes recyclés en socialistes bon teint, notre empire noir africain recyclé en France Afrique avec les chefs des armées de libération recyclés en potentats outranciers, et la liste n’est pas close.

Indiquons pour sa gouverne à notre cher Emmanuel que ce XXIe siècle qu’il s’est vanté d’inaugurer, « lui, Président de la République » risque de se faire attendre. L’histoire ne fonctionne pas selon la cadence des calendriers.

Tant de choses ont pourtant bel et bien changé. L’Etat providence, les droits sociaux sans cesse plus étendus, la croissance économique continuelle, la natalité venant rajeunir une Europe saignée en huit ans de guerre fratricide, la construction européenne promesse de force et de richesse, tout cela s’est nettement effrité.

« C’était mieux avant » sont tentés de dire nombre d’humbles et grands esprits. Mais ce mieux qu’ils regrettent était depuis longtemps condamné. En un monde qui conservait des traits ancestraux, l’élan du bouleversement radical était donné. Si la réalité a mis du temps pour s’accorder entièrement à la logique profonde du libéralisme, nous explique le philosophe Jean-Claude Michéa, cela est dû à la résistance des gens modestes, les ouvriers tout particulièrement. Sous couvert du triomphalisme positiviste-capitaliste, ils ont développé une contre-culture populaire, orientée par des repères moraux, animée par un habitus de lutte sociale, rassérénée par des solidarités locales et portée par une certaine fierté d’appartenance, une identité dirait-on ces temps-ci.

Cependant, tel un feu qui a couvé sans être remarqué pour surgir soudain comme l’effet d’une explosion, le système libéral a vu sa course fortement s’accélérer au début des années 90. La mondialisation des échanges s’est emparée de presque tout, s’imposant à tous égards en modèle sans alternative. Le processus tirait cependant ses racines loin dans le passé. Avatar du « laisser faire, laisser passer », ce qu’on désigne aussi, pour faire english, par le terme incongru de « globalisation », était contenu dans la notion ancienne de division internationale du travail. Que chaque production s’établisse là où l’optimisation des coûts la guide et, de la même façon qu’une « main invisible » équilibre les prix au sein d’un marché sans contrainte, la production à l’échelle planétaire verra ses performances sans cesse améliorées par une mécanique de spécialisation, chaque pays, dire plutôt chaque territoire, fournissant telle ou telle gamme de produits ou services ; spécialisation provisoire, le mouvement effréné du capitalisme libéré étant imprévisible.

Au lecteur qui se demandera si je ne l’ai pas berné avec mon titre, je répondrai que cette incise définit le tableau général dans lequel s’inscrit la supposée révolution d’En Marche, devenu La République En Marche. La fin de l’ancien monde, l’aube nouvelle, cela a vraiment démarré en 1945 et depuis lors, rien n’a arrêté la mise en place, la domination d’un ordre nouveau, ô pas celui prôné par les nazis pour leur Europe nouvelle. L’ordre nouveau capitaliste, l’achèvement en France de cet ordre nouveau, est le vrai projet de l’opération Macron Président. L’été qui s’annonce en sera le premier épisode avec la réforme – entendre régression – du droit du travail mise en œuvre par une série d’ordonnances, donc sans débat ni vote au Parlement.

 

Sempiternelle fin du clivage droite-gauche

Si Macron n’a pas dissimulé sa volonté de libérer encore plus l’élan capitaliste, il ne pouvait pas centrer son discours sur ce volet. Les Français, hormis une frange de privilégiés, sont rétifs à la mystique de l’argent roi ; ils demeurent attachés aux acquis sociaux, bien que culpabilisés par leurs leaders qui ne cessent de leur dire qu’il faut d’adapter – entendre se contenter de moins – pour une France plus compétitive sur les marchés mondiaux. Notre homme en marche n’allait pas conduire ses cohortes de helpers, ni faire s’agiter des petits drapeaux tricolores à ses meetings avec ces seules considérations.

Dès ses débuts comme ministre de l’économie. Il s’est présenté comme l’homme qui ne voulait plus du clivage gauche-droite ni de l’accaparement du pouvoir par une caste devenue incompétente à force de vivre dans sa bulle. Avec une diction de premier de classe, il l’a répété et répété tout au long de sa campagne. Phraséologie de café du commerce ? Qu’importe, car ce qu’il a dit a été entendu. Force est d’admettre qu’une fois le champ de bataille préparé par le puissant feu de l’artillerie médiatique, il a mené l’assaut principalement autour de cette thématique du nécessaire renouveau de la vie politique.

Ainsi a-t-il parlé de révolution démocratique pour exprimer sa détermination à renouveler les acteurs. Car ce qui compte ce sont les hommes. Changeons ceux qui n’ont pas su, pas voulu, et en tout cas, ne peuvent plus changer les choses. Ainsi est née cette étrange initiative, un mouvement sans programme, avec un clic pour y adhérer, des sms pour s’y comporter opportunément, et des ambiances de meeting dignes d’une secte en délire ; tout cela pour changer les choses, pour faire gagner la France, pour qu’enfin nous entrions dans la modernité…

 

La Liste de Macron

Parvenu au seuil des élections, il a bien fallu concrétiser toutes ces intentions doucereuses et flouasses par des annonces de réforme, plus ou moins chiffrées. Les législatives devant prendre le relais des présidentielles, la première réforme allait émaner du propre parti de Macron. La majorité présidentielle serait composée d’une majorité de députés « neufs », venus de la société civile et non des appareils des partis au pouvoir…enfin, disons à moitié de la société civile, c’est déjà pas mal. Et de lancer un appel aux adhérents et électeurs d’En Marche  : posez votre candidature à la candidature, elle sera en toute honnêteté examinée par un comité des investitures, ainsi chacun de vous a une chance de devenir l’un des députés qui soutiendront le nouveau Président.

Depuis qu’elle est enfin sortie, cette liste ne laisse de faire le « buzz ». Comme toujours unanime, vive le copier-coller de la dépêche AFP, la presse en souligne le caractère innovant : la parité homme-femme, qui est une obligation légale, l’absence de repris de justice, bigre si cela est nouveau que dire des députés en place, et surtout, surtout, 52% des heureux gagnants sont issus de la fameuse société civile. En vocabulaire macronien, cela désigne des personnes n’ayant jamais été élues à un quelconque mandat public.

Bien que ce soit leur métier, les organes de presse se sont gardés de faire l’inventaire des quelques 210 candidats, garants, en quelque sorte, de la révolution annoncée. Les seules informations sont donc à trouver dans le dossier de presse téléchargeable sur le site d’En Marche. Ainsi peut-on découvrir qu’à défaut d’être un élu, un made-in société civile peut fort bien être ou avoir été conseiller d’Etat, commissaire de police du plus grade le plus élevé, conseiller ministériel ou directeur de campagne d’un député. Profils de « pieds tendres », n’est-ce pas ?, naïfs et libres de tout lien avec l’univers politique. Et quid du modeste agriculteur élu au conseil municipal d’une commune de 1000 habitants ? Il est déjà impliqué dans la machinerie politicienne, donc pas société civile. En revanche, label société civile à la journaliste de FR3 ou au sociologue connu du tout-Paris intello-mondain, tout comme aux membres de clubs élitistes ou de « think tanks ». Notons par ailleurs, que le profil type de l’autre groupe, ceux ayant déjà eu un mandat, se démarque de notre brave paysan maire de son village. On est plutôt là dans le député sortant, le conseiller départemental ou le conseiller régional.

La Liste de Macron, les 428 premiers candidats, n’est donc pas si innovante que les manchettes de presse voudraient nous le faire croire. Des élus, des vrais, bien imprégnés de la mentalité politicienne si conspuée par Macron durant sa campagne ; des labels société civile qui une bonne part sont des affranchis du système en place.

 

Les investitures, tout un métier

17000 adhérents d’En Marche ont déposé leur candidature pour obtenir l’investiture de La République En Marche dans l’une des 577 circonscriptions. La presse a loué le procédé, très « ressources humaines », très « start-up », très Macron donc. Débroussaillage dans un premier temps, histoire d’évacuer les candidatures fantaisistes ou trop peu Macron-compatibles. Selon quels critères ? Secret de fabrication aurait-il été répondu si la question avait été posée. Pareillement pour le Comité national, composé de neuf « sages » et présidé par le vieux briscard de droite Jean-Paul Delevoye, chargé d’étudier les dossiers admissibles, résultat du débroussaillage. Pourquoi ces neufs jurés, pourquoi et comment ont-ils sélectionné un premier lot de 428 investis ? La République en Marche ne s’en est pas expliquée. L’on peut toutefois souligner que cette mécanique témoigne de la posture « jupitérienne » dont se réclame le nouveau Président. Contraire à la logique démocratique est celle de La République En Marche : souverainement, le haut désigne le bas. S’il faut faire place à trente candidats du Modem, puis à une centaine après que Bayrou a exprimé sa colère, eh bien le haut repoussera cent dossiers admissibles issus du bas, des 17000 candidats. S’il faut ne pas gêner Emmanuel Vals dans sa circonscription, on renonce à une investiture et hop, un dossier admissible est évacué.

Mais il y a plus grave. Sous couvert de chiffres valorisants, comme l’âge moyen des candidats retenus, l’on s’est gardé de renoncer au bon vieux levier d’action politicard qui consiste à jouer habilement avec la carte électorale. On ne cesse de nous répéter que 52% des candidats sont issus de la société civile. C’est entendu. Mais dans quelles circonscriptions ont-ils été investis ? J’ai étudié les exemples dépeints de façon louangeuse par maints organes de presse. Tout simplement, je me suis reporté aux résultats des législatives de 2012 afin d’évaluer, pour chacun de ces candidats, la chance de décrocher le mandat espéré. Eh bien dans tous les cas cités, on se retrouve avec un député sortant élu avec une forte marge, dans un bastion du parti auquel il appartient. Autrement dit, pas de circonscription gagnable pour ces cas pourtant mis en avant par le service de presse de La République En Marche. Prenons l’exemple de cette jeune avocate niçoise investie dans la 1ere circonscription de Nice. Pour charmante et sympathique qu’elle est, que peut-elle faire contre Eric Ciotti, élu pour la deuxième fois en 2012 avec plus de 60% des voix ?

 

Société civile, société civile, est-ce que j’ai une tête de société civile ?

Selon les derniers sondages, La République En Marche peut escompter triompher dans à peu près la moitié des circonscriptions. Un peu plus et la majorité présidentielle sera garantie, un peu moins et il faudra composer, « à l’ancienne » avec les formations politiques d’une ère supposée révolue. Cela signifie qu’au terme des deux tours, le parti de Macron devrait compter quelques 280 députés. Au moment où ces lignes sont écrites, il reste environ 150 circonscriptions sans candidat de La République en Marche. Ce sont les secteurs les plus sensibles, là où Macron espère débaucher des ténors de la droite ou du PS ou s’entendre avec eux : je ne présente personne contre toi, en échange laisse-moi tranquille à tel endroit.

Difficile de savoir d’avance ce que donneront les tractations. Mettons que dans un cas sur trois, l’absence de candidat Macron en face d’un sortant soit compensée par un retrait du collègue de ce dernier dans une circonscription qui dès lors deviendrait gagnable pour La République en Marche.

Cela nous donne 100 circonscriptions sur les 150 encore à fournir et 50 sur les 428 déjà dotées en candidat Macron. Il y a fort à parier que ces 50 circonscriptions feront prioritairement partie de celles accordées aux 48% des candidats du premier lot ne faisant pas partie de la société civile. Pourquoi ? Parce que, c’est ainsi, un député sortant ou un candidat déjà élu localement a nettement plus de chance de triompher qu’une proviseure de lycée inconnue au bataillon ou même qu’un savant titulaire de la médaille Fields qui semble avoir atterri d’une autre planète.

Il me semble permis d’anticiper que sur les 280 députés Macron, 150 seront sûrement issus de la classe politique actuelle. Et les 130 autres, viendront-ils des fameux 52% issus de la société civile, ou des 48% appartenant à la classe politique ? Mon petit doigt me dit que parmi les premiers, ne gagneront un siège que les professionnels non élus de la politique et assimilés : énarques, conseillers ministériels, assistants parlementaires, directeurs de campagne, journalistes et autres intellectuels membres de clubs distingués, loges ou think tanks. Le reste sera fourni par le lot des élus sortants ou ancien élus.

Un bilan sera-t-il effectué à l’issue des deux tours ? J’en doute. Le soutien quasi unanime de la presse en faveur de Macron n’a aucune raison de s’évanouir aussi tôt. Mais de fait, sur les 215 candidats supposés tous appartenir à la société civile, je doute que plus d’une cinquantaine fassent partie des vainqueurs de ces législatives. Et parmi eux, une fois déduits les pro non élus évoqués ci-dessus, il restera quoi ? Quinze, vingt élus authentiquement société civile. 17000 volontaires, ayant trimé durant les deux campagnes, présidentielle et législative, accoucheront d’un infime peloton d’élus appelés à révolutionner la vie politique.

Ce peloton, noyé dans la masse, agira par mimétisme. Comme les soixante-huitards évoqués plus haut, ils auront tôt fait d’être digérés à leur tour. Un salaire plus que confortable, tous frais payés, et ces 9500 euros mensuels dont la plupart des Français ont appris l’existence lors du Pénélope Gate, permettant de se dégager de toute la partie technique et administrative du job de député. Il y a pire en ces temps difficiles. Nos ardents marcheurs pour Macron feront comme leurs collègues plus expérimentés, ils s’attacheront à préparer leur réélection en gérant leur boutique entre Palais Bourbon et permanence de leur circonscription.

Comme de bien entendu, la puissance médiatique qui a porté Macron au pouvoir ne baissera pas la garde. Les quelques députés véritablement bizuths auront droit aux petits soins de la télévision, des documentaristes, et pour certains, des éditeurs.

 

Vers un bipartisme à la française

La Com à Macron parviendra pour un temps à masquer la réalité, mais de cette révolution démocratique annoncée avec emphase et ardeur, il ne sera assez vite plus question. Hollande avait promis qu’il lutterait contre son ennemi, la finance. A peine élu, ce fut comme s’il n’en avait pas dit mot. Imitant son démiurge, Macron aura tôt fait de changer de registre. De la révolution vite devenue opération de recyclage, il passera aux « choses sérieuses » : la mise du pays en conformité avec le modèle libéral mondialiste, les visites à l’étranger, si flatteuses pour l’ego de ce type d’homme, et la structuration de son mouvement, l’enracinement de son implantation, la consolidation de son assise.

La République En Marche est le point de départ de la recomposition du paysage politique. Le PS en fera les frais les plus radicaux. Tel son vieux rival communiste, il deviendra un parti « vintage », accroché à quelques bastions. Il est à parier que Bayrou devra se contenter d’une compensation provisoire pour son ralliement. Le parti de Macron est appelé à être l’équivalent du Labor Party d’outre-manche. Notons d’ailleurs les encouragements significatifs de Tony Blair.

Le système dualiste anglo-saxon me semble être la ligne de mire du projet Macron. Deux partis autant libéraux l’un que l’autre, se distinguant sur des thèmes relatifs aux mœurs, à l’identité, à la multi-culturalité, la culture etc., autant de questions qui pèsent peu dans le budget de l’Etat mais comptent pour animer sa base électorale. Il faut donc s’attendre à ce que La République en Marche recycle en son sein, tout ou bonne partie du PS, du Modem, des Verts ainsi que de la droite Juppéiste.

En face, il faut s’attendre à une droite recentrée autour d’un FN lui aussi recyclé, délesté de ses deux ailes radicales, jacobine anti-européenne et catholique identitaire, et grossi du ralliement de la droite Fillon-Sarko. Bien sûr, il restera, en gravillons dans la chaussure, la gauche protestataire de Mélenchon et les scories du FN canal historique. Mais cela ne devrait pas, si tout se passe comme prévu, empêcher le système de poursuivre sa course folle. Seule inconnue dans ce tableau, l’évolution de l’islamisme. Il faudra un autre article pour en explorer les contours. A ce stade, il faut admettre qu’à défaut de révolution démocratique, une autre révolution est dans l’ordre du possible, pas du tout fondée sur les Lumières…

 

La revanche de Hollande

Pour conclure, je voudrais relier la présente réflexion à celle du premier article que j’ai consacré à l’homme en marche : Macron Président : Coup de Maître de Hollande. Laissant perplexe nombre de lecteurs, j’y développais l’hypothèse d’une opération menée de longue haleine par Hollande et les siens. Un Macron fabriqué au départ pour permettre à Hollande d’être réélu, l’objectif étant, de part et d’autre de l’échiquier, d’être au second tour.

Quand Hollande a compris qu’il ne pourrait pas atteindre cet objectif parce que devenu trop impopulaire, il a changé de stratégie, misant tout, avec les moyens lourds dont il disposait, sur un Macron qui serait son héritier, continuateur de sa politique de dénaturation du PS au profit du capitalisme terminal, parachèvement de l’utopie libérale. Les gens de la presse, dont nous sommes nombreux à mesurer l’incroyable opportunisme et le rétrécissement de l’esprit critique, font comme si les dirigeants avaient pour moteur des convictions et le souci de gérer les affaires publiques selon ces convictions. En réalité, des ressorts purement affectifs comptent parfois davantage pour orienter leurs lignes de conduite. C’est le plus souvent après leur mort, qu’on découvre ces facettes de leurs carrières, intimement liées à leurs existences.

Hollande n’aura probablement plus guère d’influence sur le cours des choses. Mais il aura réussi ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’a pu faire, ou faire vraiment : se choisir un héritier et le porter au pouvoir, le tout en un temps record. Certes la détection et la mise en écurie de Macron aura pris une dizaine d’années. Mais une prise fois la décision cruciale de le nommer ministre de l’Economie, il aura fallu moins de trois ans pour faire d’un jeune inconnu le premier Président de la République sans parti derrière lui, sans mandat public préalable, sans doctrine, sans fait de gloire pouvant justifier son ambition.

Deuxième satisfaction pour Hollande si décrié, si moqué, si humilié : par effet de souffle en quelque sorte, l’émergence du produit-Macron a chamboulé l’équilibre des forces, faisant exploser ou imploser le PS, fissurant la droite classique et plaçant le FN en force alternative. Certes, comme j’ai tâché de le monter, ce n’est pas une révolution. Mais des têtes sortent de l’ombre y laissant leur place, il faut s’y attendre d’ici peu, à des poids lourds qu’on croyait solidement arrimés à leurs fauteuils princiers. Une belle pagaille se prépare pour les législatives, où l’on comptera reniements et ralliements incongrus.

Eh bien, je suis persuadé que notre bonhomme Hollande jubile. Il a dû raccrocher les gants piteusement mais il tient une revanche pas commune. Sa « créature » lui succède à l’Elysée, bousculant tout sur son passage, se moquant des humbles comme des principes démocratiques qu’il a pourtant le culot d’invoquer dans ses discours et sa prose. De l’école mitterrandienne, faite de cynisme et d’humour cruel, Hollande a de quoi bien ricaner : ils ont élu triomphalement Jupiter et s’attendent à des miracles ! Bientôt, ils déchanteront et se mettront, qui sait, à le regretter, lui, président ordinaire.



40 réactions


  • pipiou 14 mai 2017 15:10

    Macron a remercié Hollande pour la grandeur de son oeuvre.
    Et il vient de nommer un enarque comme secretaire général de l’Elysée.

    Ce matin la cour était de nouveau réunie autour du Roi.

    Renouvellement de façade, langue de bois au rendez-vous, révolution avec effets spéciaux, grand recyclage effectivement.

    Hollande rejoint le conseil constitutionnel présidé par Fabius : la maison des petites horreurs.


  • Alain 14 mai 2017 15:47

    C’est sûr que c’est le grand recyclage :
    Des 4 noms sortis aujourd’hui, on a droit à énarques,anciens de la pub, anciens du FMI et salaudsqui envoient la flicaille taper sur les anti loi-travail.
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/05/14/investiture-de-macron-alexis-kohler-nouveau-secretaire-general-de-l-elysee_5127471_823448.html

    Et que dire des Bayrou, Collomb, tous les ministres socialos de Hollande qui tentent de se raccrocher aux branches des législatives... sans parler des pauvres types de la droite qui prennent le train de la collaboration.

    En fait, les mêmes courent à la gamelle comme d’habitude pour bouffer sur le dos de ceux qui les élisent. La télé et les médias en général se mettent en ordre de bataille pour mettre en place le culte de la personnalité de Macaron 1er. Même Agoravox n’y échappe pas (voir certains articles tellement nullissimes qu’on se demande si les mecs n’ont pas été payés pour faire leur ôdes à Macaron 1er).


    • chantecler chantecler 14 mai 2017 16:11

      @Alain
      « sans parler des pauvres types de la droite qui prennent le train de la collaboration. »
      Certains ne le savent pas encore .
      Beaucoup sont encore sur l’embarcation N.S, Barouin .
      Mais ça c’est pour le fun !
      En fait il y a encore quelques postes de députés chez LREM .
      Jusqu’au 15 !
      La vie est un long fleuve tranquille .


    • Cazeaux Cazeaux 14 mai 2017 18:14

      @Alain
      Et à mon humble avis, le vainqueur en catégorie PM est....Edouard Philippe, superénarque (conseil d’Etat) et proche de Juppé.

      Je pense que nous allons avoir un gouvernement énarchisé comme pas deux.

      Et retenez ma prévision sur le bipartisme : 
      Macron > Labor party à la française 
      Le Pen > Droite bien « tassée » alliance avec les Fillonistes et Sarkosistes « hard »

      Et peu à peu, les deux nouveaux blocs se ressembleront, comme en GB, comme en Allemagne, comme auX USA....je continue la liste ?

    • MERLIN MERLIN 14 mai 2017 20:01

      @Cazeaux
      Tous en chœur : Qu’est ce qu’on peut faire ?


    • Alren Alren 21 mai 2017 13:41

      @Cazeaux

      Et retenez ma prévision sur le bipartisme : Macron > Labor party à la française Le Pen > Droite bien « tassée » alliance avec les Fillonistes et Sarkosistes « hard »

      Vous oubliez une troisième composante qui va prendre encore plus d’ampleur que celle considérable qu’elle a déjà : c’est le mouvement de la France insoumise !!!

      À la différence du « PS » et même du PCF, elle ne fera aucune concession à la droite.

      Mais nous en reparlerons après les législatives, quand chaque camp pourra compter ses députés.


    • Cazeaux Cazeaux 22 mai 2017 00:02

      @Alren
      Non je ne l’ai pas oubliée : «  Bien sûr, il restera, en gravillons dans la chaussure, la gauche protestataire de Mélenchon et les scories du FN canal historique. Mais cela ne devrait pas, si tout se passe comme prévu, empêcher le système de poursuivre sa course folle. 

      Quelle sera son attitude ? Difficile de dire car »Méluche" est imprévisible. De plus, quand bien il émet des critiques pertinentes, il ne faudrait pas oublier, et il s’en vante, qu’il est membre d’une loge du Gd Orient de France, où l’on trouve nombre de personnalités de gauche mais aussi de droite, comme Me Collard.

  • mmbbb 14 mai 2017 15:49

    a l ’auteur Hollande a beneficié de la droite la plus stupide du monde cela aide


  • Gavroche 14 mai 2017 19:18

    Tocard Hollande ? 

    Hollande est très fort. Le plus fort de tous ! Tous les autres politiciens sont des petits garçons à coté de ce génie ! smiley

    Excusez du peu :

    Popularité de 22% en avril 2017, rejetés par la droite, la gauche, le centre, ses députés frondeurs....
    interdit de présidentielles etc....

    et en quelques semaines il parvient :

    -à faire élire président son candidat avec 66,1% des voix alors qu’il avait lui obtenu 51,64 % !
    -à casser en morceaux les LR, L’UDI, le PS, le PC, les verts,, le Front de Gauche, le FN....
    Pour les remplacer par une majorité de novices en politique, un président tout jeune jamais élu !

    Très fort Hollande , très très fort smiley

    Ça prouve surtout que tous les autres sont nuls. Ou bien que les français ont perdu la boussole !

    • Odin Odin 14 mai 2017 19:43

      @Gavroche

      Le jour où vous et une majorité de français comprendrez que Hollande lui aussi n’était qu’une marionnette, peut-être que la France pourra se relever, mais c’est mal barré.


    • MERLIN MERLIN 14 mai 2017 20:06

      @Gavroche
      Ce génie, je dirais, doué d’une duplicité sans faille et sans scrupule, mon ennemi c’est la finance....
      A celui qui mentiras le mieux, seras élu et on le sait.........


    • Gavroche 14 mai 2017 20:28

      @MERLIN @Odin


      En tout cas le résultat est là, personne n’a jamais accompli de telles prouesses. Tous ces partis remplis d’énarques , de grosses têtes , d’états majors qui n’ont rien d’autre à faire que d’échafauder des scénarii se font piéger et démolir en deux coups de cuillère à pots ! 

      Mais il y a plus Fort ! Trump.

      Regardez un peu plus bas j’ai posté un seul mot : « NOUS ». Ça veut dire ? je voulais voir si nous réagissons comme les américains smiley

      Sur google infos tapez la recherche « WE » et lisez que Trump, avec ce seul mot twetté, a mis l’Amérique en émoi !! smiley 

      Quand on fait courir le peuple avec un seul mot, il y a du souci à se faire pour ce peuple tombé bien bas.

    • Gavroche 14 mai 2017 21:21

      @arthes


      Vous ne semblez pas comprendre le 2ème degré. !! 

      Il faut reconnaître ce qui est. ça ne veut pas dire qu’on en est content.

       Aujourd’hui je devais aller à la plage. il a plut à verse.
       pas content certes mais je dois bien dire qu’il a plut, c’est la réalité.

      N’est pas vrai ce que j’ai rappelé ?

      Je suis tellement content que j’appelle à donner un majorité à Mélenchon pour l’empêcher de gouverner et appliquer ses funestes projets sur le code du travail.
      Et vous ?

  • Croa Croa 14 mai 2017 19:26

    Ces gens sont des pantins. Ils sont tous aux ordres de Bruxelles et de Washington. Dire que Hollande s’est trouvé un successeur n’est pas exact, Hollande a été viré (mais pas par les français). Il n’a pas désigné son successeur mais a été prié de lui préparer la place, c’est différent !
    *
    Ce qui me navre là dedans c’est la complicité des français ayant voté massivement pour le candidat choisi par une élite qui ne veut pas le bien du peule, conformément à ce que suggérait tous les journaux.


  • Gavroche 14 mai 2017 19:44

    NOUS                  


  • BA 14 mai 2017 20:29

    Le vrai visage de Macron :

    Comment Macron m’a séduit, puis trahi.

    EN 2010, LE JOURNAL LE MONDE EST AU BORD DE LA FAILLITE ET EMMANUEL MACRON PROPOSE SON AIDE « BÉNÉVOLE » AUX JOURNALISTES. MAIS LE BANQUIER D’AFFAIRES ROULAIT EN FAIT POUR UN DES GROUPES QUI VOULAIT RACHETER LE JOURNAL…

    Je suis Adrien de Tricornot, je suis journaliste au Monde. En 2010, le groupe Le Monde avait de grosses difficultés financières et j’étais vice-président de la Société des Rédacteurs du Monde.
    Nous les journalistes, au travers de la Société des Rédacteurs du Monde, étions les principaux actionnaires du groupe *. Nous savions que nous allions devoir faire appel à de nouveaux investisseurs, et voir nos parts diminuer. Nous allions perdre le contrôle actionnarial du journal. Il fallait nous entourer de spécialistes : avocats, banquiers d’affaires.

    C’est à ce moment là qu’Emmanuel Macron, jeune banquier chez Rothschild, fait savoir à une journaliste, qu’il est prêt à nous aider « pro bono ».

    Emmanuel Macron se présente à nous comme un banquier d’affaires qui fait de l’argent, mais n’y trouve pas du sens, membre de la Fondation Jean Jaurès, voulant défendre la liberté de la presse, ancien assistant de Paul Ricoeur… Et donc prêt à nous aider bénévolement.

    Et Emmanuel, puisque c’est comme ça qu’on l’appelait à l’époque, devient vite un conseiller important pour nous. On allait le voir le soir chez Rothschild, quand tous ses collègues étaient sortis ou dans des cafés pour se tenir au courant discrètement. On le trouvait formidable, super brillant…

    Le 2 septembre 2010 après-midi, on se retrouve une nouvelle fois dans le bureau d’Emmanuel Macron. On lui rend compte de l’état de nos négociations. On s’apprête à conclure avec l’offre Bergé-Niel-Pigasse, qui n’était pas la direction vers laquelle il nous avait conseillé d’aller. Mais l’entretien reste très cordial.

    Le 3 septembre au matin, nous avions une réunion avec les conseillers de Pierre Bergé [un des futurs repreneurs du Monde], 10 avenue George V. La coïncidence, c’est qu’à la même adresse, il y a les bureaux… d’Alain Minc. Or Minc, ancien président du Conseil de Surveillance du Monde, conseille à l’époque le groupe Prisa qui est un des autres candidats au rachat de notre journal.

    Après notre rendez-vous, nous discutons quelques minutes entre nous avec Gilles Van Kote, président de la Société des rédacteurs du Monde, notre avocat et sa collaboratrice, en bas de l’immeuble. Je vois la porte de l’immeuble s’ouvrir. Un petit groupe sort autour d’Alain Minc, pour aller déjeuner ; le dernier à sortir est Emmanuel Macron. Je croise son regard, il me semble qu’il me voit également  ; il échange quelques mots avec Minc tout en restant sur le pas de la porte, puis Macron disparaît derrière la porte cochère et ne sort pas.

    Là je dis à mes collègues : «  vous n’allez pas me croire, mais avec Minc, il y avait Macron ». Mes amis me disent que je suis peut-être un peu fatigué, mais que ça n’est pas possible.

    Je décide d’aller voir si Macron est toujours derrière la porte. Je ne vois personne dans l’entrée, personne derrière la porte, personne dans la cour.
    Je reviens sans l’avoir trouvé. Mais avant que nous nous séparions, je décide de faire une autre tentative, et je demande aux autres de m’attendre.
    Je monte à l’étage et je sonne au bureau de Minc, mais tout le monde est parti manger. Et je me dis, tiens, si j’allais monter voir aux autres étages.
    J’avais une sorte de pressentiment. J’avais vu que Macron se cachait, or quelqu’un qui se cache doit continuer à se cacher.

    Je monte les marches. Mon téléphone sonne en appel masqué. Je n’ai pas su qui c’était, j’ai raccroché.

    Et puis j’arrive au dernier étage de l’immeuble. Je vois que la porte de l’ascenseur est bloquée – et effectivement quand j’avais essayé de prendre l’ascenseur, il n’était pas dispo. Et tout au bout de l’étage, sur le palier, il y avait Emmanuel Macron qui s’était bien « replié » au moment où il m’avait vu !

    https://www.streetpress.com/sujet/1486723160-macron-le-monde


  • Ciriaco Ciriaco 14 mai 2017 20:38

    Pas de quoi pavoiser, surtout sur un ton sérieux.

    Fanfare pendant 5 ans pour le Père Limpinpin.

  • alinea alinea 14 mai 2017 22:39

    Je n’arrive pas à me faire à l’idée qu’au niveau local, les gens qui ont voté Macron par défaut, et ils sont majoritaires, votent pour un inconnu macronite au lieu d’un des leurs ou un clairement défini par sa politique.
    Mais nous voyons Macron tellement hissé par le pouvoir oligarchique, être si sûr de lui qu’il évacue d’un geste les inopportuns, trop vieillots, trop connus, et s’attendre à un second plébiscite dans les urnes, via ses petits nouveaux.
    Si le peuple français lui donne raison, ce sera une bonne raison d’exil, non seulement à cause de la politique menée, mais aussi et peut-être surtout à cause des occupants de cet hexagone si prompts à se faire hara kiri, mais en y embarquant tout le monde.
    Plutôt que faire un bel article et une belle analyse sur le réel passé et le probable futur, il faudrait œuvrer à l’ouverture de la conscience sans baisser les bras et expliquer que TINA n’est pas obligatoire, et qu’il nous reste des alternatives.


    • Cazeaux Cazeaux 14 mai 2017 23:54

      @alinea
      Si vous saviez comme je songe à l’exil comme vous dites. Nous avons passé des années avec mon épouse, à chercher un pays où nous implanter. Le problème demeure celui du travail et des fonds dont on dispose. Pour le moment, nous sommes coincés... 


      Faire un « bel article », merci, est hélas la seule chose qui soit dans mes moyens. Tant que nous pouvons réfléchir, je crois qu’il faut le faire. 

      S’il fallait reprendre les armes, comme chantait Barbara...les choses seraient plus simples, au bout du compte, on survit et l’on gagne ou l’on meurt et on perd.

    • alinea alinea 15 mai 2017 00:41

      @Cazeaux
      Moi je ne m’en plains pas, du bel article !! juste que j’ai la colère qui ne décroît pas et que j’aimerais tenir, ou voir tenir,par un bout, le début de l’idée de l’argument clé qui convaincrait les abstentionnistes que l’on peut prendre en main notre destin si l’on est unis, ou à ceux qui se laissent glisser dans la facilité offerte, les avertir que si elle est offerte c’est qu’elle n’est pas gratuite !
      L’exil, on en parlait sur ce site l’autre jour avec un bel auteur qui lui, part en Islande !
      Risquer l’aventure, mais où ? Le monde est abîmé de partout ; alors oui, les armes, la lutte, mais force est de constater que tout cela est dépassé ! Plus d’ennemi personnalisé à abattre, la résistance, celle que je prône, est sourde et souterraine et exigerait des réseaux solides mais secrets qui nous conforteraient, nous assureraient, dans nos désobéissances, nos boycottes, nos refus, nos bouderies de tout ce qui semble incontournable.
      Et comme la vie vaut le coup d’être vécue dans n’importe quelles circonstances qui nous laissent l’espace de notre liberté, celle que nous pourrions ainsi mener ne serait pas triste ni inutile.


    • Legestr glaz Ar zen 15 mai 2017 06:56

      @alinea


      A la seule condition d’avoir un discours rationnel et qui tienne l’analyse. 

      Le programme proposé par la FI étant inapplicable dans le cadre des traités européens, c’est le grand mensonge qui domine le débat. 

      Les sympathisants et soutiens de la FI ne se sont jamais posés la seule question qui valait : comment mettre en place le programme de la FI dans le contexte des traités européens qui l’interdisent. ?

      L’esprit rationnel de celles et ceux qui soutiennent la FI est aux abonnés absents. Parce que défendre un tel programme en brandissant comme une formule miracle le mot « désobéissance » ne peut que laisser suggérer que les dirigeants de la FI s’adressent à des benêts qui ne comprennent rien. Si la « désobéissance » pouvait être appliquée, elle le serait tout le temps ! La dette de la France serait annulée et les créanciers iraient se faire voir. Il serait inutile de chercher à faire des économies puisque la dette aurait disparu. Les choses ne se passent comme ça, mais les pauvres d’esprit mordent à l’hameçon. Désolant. 

    • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam 15 mai 2017 22:42

      @alinea :
      "...Si le peuple français lui donne raison, ce sera une bonne raison d’exil, non seulement à cause de la politique menée, mais aussi et peut-être surtout à cause des occupants de cet hexagone si prompts à se faire hara kiri, mais en y embarquant tout le monde....« 
       
      Autour de moi ca y pense très fort (je suis da le lot)
      Mais tu est bien ladernière personne sur ce site à qui j’aurai pu émettre cette hypothèse, rien que à cause de ton »cadre de vie« que tu nous à décrit.
       
      Ce matin au taf j’écoutais beur fm (parce que j’en pouvais plus le la pub incroyable faite à macron) et idem, comme pour ton cas, j’ai hallucinné je t’explique.
      Une vieille femme Algérienne, donc pas une jeunette décérébée, expliquais à l’invitée une supportirice macroniste venue défendre devant la communautée les avantage de voter pour son gourou, à expliqué à la gouroutine, que de son coté elle conseillais ses enfant à rentrer (en algérie) car ils auraient un bien meilleur avenir la bas (et visiblement ses enfants approuvaient).
      Pareil elle expliquais à la radio qu’elle ne comprenais pas pourquoi des gens veulent encore venir en france (elle pensait bien sur à ceux avec un minimum d’éducation et / ou un vrai travail dans son explication, car avant elle parlait de sa fille et de son fils).
      Bref, c’est surtout pour dire que si une grande partie des forces vives de ce pays se barrent, et sauf si notre sous sol est plein d’uranium, de gaz ou de pétrole ou de terres rares, comme d’autres pays d’Afrique ou déja avec ceci on voit ou ils en sonts, bref si ce qui fait la richesse (le pib) de ce pays se barrent presques tous, cux qui restent et ne peuvent pas partir, ex la répnse de l’auteur à ton encontre, ben.... je ne peut que le plaindre tant il va en prendre »plein la gueule« , parce que cette oligarchie elle ne descendra jamis ses propores prétentions.
       
      Autre chose, @ebindidonc à raison à propos du fn (son comm ci dessus) il est mort et enterré, melenchon (la fi et ses élécteurs) vont en prendre plein la poire car ils sonts désormais les seuls.
       
      La partie video de l’interview de m. omfrey posté ce jour sur a vox tv, l’explique très bien, et je rejoins pleinement son analyse cad ca en lien direct
       
      https://youtu.be/vcdVi2tvGjA
       
      En tout cas, je trouve cette élection et la manupulation généralisé du peuple, comme un événement à étudier est carrément passionnant et de plus sans précédent concernant ce pays, Dans quelques années il sera cité par de nombreuxs sociologues du monde entier comme un »cas d« école », rien que pour cela je remercie le peuple Français de m’avoir permis de constater « en live » son auto-destruction ainsi que celle de ses valeurs qui ont construit ce pays.

      J’ai été très long..faire plus court en etant précis me semble difficile.
      Ouam,


    • alinea alinea 15 mai 2017 23:57

      @Ouam
      C’est peut-être un évènement passionnant mais non seulement il n’augure rien de bon, politiquement parlant, mais il nous couvre de honte ; depuis Sarkozy, la France se couvre de honte.
      Je ne me savais pas si susceptible, n’étant pas très cocorico, mais là on dépasse les bornes !
      Quant à l’exil, il faut que ce soit un projet sinon c’est la mort.
      Quand j’étais jeune je fréquentais beaucoup d’émigrés argentins, dominicains, chiliens. Ils étaient étudiants, ils possédaient une force morale, politique, impressionnante ; ils ont fait leur vie en France, mais ils ne ramassaient pas les mégots dans les rues.
      Tu as raison, ma précarité alliée à ma sédentarité obligée, et aimée, ne me rend pas capable de partir.
      Mais je rêve d’Argentine, ou de Russie ; mais la Nouvelle Calédonie est un lieu possible pour ceux qui ont les moyens de le faire et un désir de changer de vie. Je suis déjà en exil,de mes origines, de ma classe sociale, je suis une exclue solitaire !
      Je rêve que les Algériens rentrent chez eux et fassent de l’Algérie un très beau pays.
      On vide le nôtre de son savoir-faire, de ses industries, de ses cerveaux ; c’est triste à pleurer, et ce sont les Français qui le votent !


    • Ouam (Paria statutaire non vacciné) Ouam 16 mai 2017 02:56

      @alinea
      Salut Alinea,
      Regarde d’un point de vue sociologique c’est archi passionnant, essaye tu comprendra ce que je souhaite t’expliquer.
       

      « , mais il nous couvre de honte... »
      pareil, pas fier, et la c’est 66%, en plus le niveau de honte augmente sous sarko c’etait bien moins (52% ou un truc du genre).
       

      « Tu as raison, ma précarité alliée à ma sédentarité obligée, et aimée, ne me rend pas capable de partir. »
      Ne juge pas, ni ne remets en cause ta condition sociale, celle ci n’est pas le fait de l’individu mais (très) souvent subie, alors très loin de cette forme de pensée.
      mais.....
      L’exaspération donne parfois des ailes....sisi smiley
       
      "On vide le nôtre de son savoir-faire, de ses industries, de ses cerveaux ; c’est triste à pleurer, et ce sont les Français qui le votent !« 
      D’ou le choc exprimé ci dessus.
       
       »Je rêve que les Algériens rentrent chez eux et fassent de l’Algérie un très beau pays."
      Cela est parfaitement légitime, mais ce n’est pas de leur fait, mais bien des 65% des Francais qui ont voté macron$, le roi de la gentrification et du moins disant social.

      Meme Hollande l’a prévenu sur les dangers de sa manière de voir la gouvernance, il a balayé sa remarque d’un mépris daidaigneux.
       
      Ouam,


  • rogal 15 mai 2017 03:44

    Bien des choses justes dans cette analyse.
    Réduire le Bilderberg au seul Hollande paraît toutefois un peu léger.


    • Cazeaux Cazeaux 15 mai 2017 22:52

      @rogal
      Vous noterez que je ne cite à aucun endroit, le mot Bilderberg. Ces réseaux forment un entrelacs dont l’analyse est fortement exposée à la caricature, d’où une critique contre-productive. 


      Bien sûr, s’exprimant sur un sujet en 3500 mots, ce qui est déjà long, l’on est tenté de faire l’impasse sur les nuances et réserves qui rendraient son propos plus rigoureux. 

      Je souligne le rôle de Hollande parce qu’il est dans la nature du modèle institutionnel en vigueur (qui s’est étendu sans dire son nom à la plupart des pays occidentaux) d’accorder un pouvoir quasi royal au chef de l’Etat. 
      Ce pourra être un sujet de prochain article, ce pouvoir réside tout particulièrement dans l’octroi de postes, de choix des hommes, donc.

  • zygzornifle zygzornifle 15 mai 2017 08:15

    Dicton : c’est au pied du mur que l’on voit le Macron ......


  • devphil devphil 15 mai 2017 08:17

    Sur ces exemples

    "S’il faut ne pas gêner Emmanuel Vals dans sa circonscription, on renonce à une investiture et hop, un dossier admissible est évacué.« 

     »l’exemple de cette jeune avocate niçoise investie dans la 1ere circonscription de Nice. Pour charmante et sympathique qu’elle est, que peut-elle faire contre Eric Ciotti, élu pour la deuxième fois en 2012 avec plus de 60% des voix ?"

    Une manière habile de rendre ces députés redevables envers Macron , ne pas injurier l’avenir ....

    Philippe


  • Hannibal GENSERIC Hannibal GENSERIC 15 mai 2017 08:47
    France. Macron recycle les ringards, les brebis galeuses et les chercheurs de « gamelle »

    Avec le savonnage de la planche à Benoît Hamon par le PS, Macron avec son programme de droite d’inspiration néolibérale, voit se multiplier les ralliements de vieux ringards de la politique et parmi eux les habitués de la « gamelle » pour continuer de vivre de la politique.

    http://numidia-liberum.blogspot.com/2017/04/france-macron-recycle-les-ringards-les.html


  • Lengage Lengage 15 mai 2017 20:41

    A ton article tu peux rajouter les nouvelles valeurs de cette république sataniste : la promotion du sexuel et du porno dans toutes les couches de la société, et le communautarisme religieux exacerbé. Cela ajouter à la starisation à outrance du fric facile et débauché tu as un tableau complet de ce que promeut le satanisme.


  • izarn izarn 15 mai 2017 23:25

    Bof...
    L’homonculus du Systéme...
    Et tu ponds ta merde à point nommé ?
    Pas quelques mois en avance ?
    Ce qui était déja programmé...
    Bravo Cazeaux ! Quel génie !
     smiley
    Pov’con !
    Ecrire un tel texte sans interet sur le nullissime Macron...
    Il y a rien à dire face au VIDE !
    Connard !


  • TSS 16 mai 2017 01:41

     Personnellement je ne voterai pas aux legislatives et je souhaite

     simplement que les escrocs qui nous gouvernent(?) se noient

     dans la merde qu’ils fabriquent depuis 30 ans avec les ânes bâtés

     qui les soutiennent... !!


  • Cazeaux Cazeaux 16 mai 2017 13:32

    Sans partager votre crudité de langage, je me range à votre option. Ne me faisais guère d’illusion sur le FN, avec ces lieutenants douteux qui gravitent autour de MLP, mais là, on sent que ça part en quenouilles, le départ de Marion n’étant pas du tout éclairci. 


    Les masques tombent, nous nous prenons la réalité de ce système, pleins feux en pleine poire.
    J’ai d’autres réflexions en réserve pour le dénoncer, mais je crois que c’est vain désormais. Ici, nous sommes à peu près tous d’accord. Le fond, le mondialisme, nous le connaissions, est « total raccord » avec la forme : le procédé, cette opération gigantesque de manipulation, d’intoxication nous assomme.

    Si on compare avec mai 81, victoire d’un homme expérimenté, talentueux, d’une force politique structurée, assise sur une vraie popularité, qu’on se souvienne de l’adversité des perdants et de toute une partie, la plus grande en fait, des médias. On s’attendait à voir déboucler les chars soviétiques et les ministres profs barbus à col roulé étaient conspués. Là, c’est l’unanimisme comme seulement on l’a connu avec Bonaparte 1er consul : on se bousculait pour avoir ses faveurs, au fil de l’extension de son pouvoir personnel. Mais la démocratie n’avait que 10 ans d’âge !


  • Cazeaux Cazeaux 16 mai 2017 13:41

    Sans partager la crudité de votre langage, je me range à votre option. 

    J’ai d’autres réflexions critiques sur Macron en réserve, mais je crois que c’est vain désormais.

    Le fond, le mondialisme, nous le connaissions, est « total raccord » avec la forme, une impensable opération de manipulation, d’intoxication, approuvée par mimétisme par peu à peu la majorité des Français. Que dire de plus, si ce n’est pour se faire plaisir entre grogneurs ?

     Le seul précédent d’un tel unanimisme date de Bonaparte 1er consul. Au fil de l’extension de son pouvoir personnel, les gens se bousculaient pour avoir ses faveurs...et on a vu ce qu’on a vu...
    La différence est qu’à l’époque, la démocratie (supposée) n’avait que 10 ans d’âge !

  • BA 16 mai 2017 15:15

    Edouard Philippe, Bilderberg 2016, a été choisi par Emmanuel Macron, Bilderberg 2014 !

    Du 9 au 12 juin 2016, Edouard Philippe participait à la réunion du Groupe Bilderberg.

    Le mécanisme du Groupe Bilderberg est le suivant :

    1- D’abord, la sélection.

    Depuis 1954, chaque année, au mois de juin, le Groupe Bilderberg se réunit. Il sélectionne deux ou trois hommes politiques français. Objectifs : placer leurs pions, continuer la construction européenne, et faire élire des membres du Groupe Bilderberg aux élections dans les pays européens.

    2- Ensuite, la propagande médiatique.

    Le système médiatique fait la promotion de ces hommes politiques sélectionnés par le Groupe Bilderberg. Le système médiatique dit du bien de ces hommes politiques dans les journaux, sur les radios, sur les chaînes de télévision pendant des mois et des mois. Normal : les grands journalistes politiques, les grands éditorialistes et les directeurs des médias sont eux-aussi des membres du Groupe Bilderberg.

    Exemple : Nicolas Baverez et Etienne Gernelle ont été sélectionnés par le Groupe Bilderberg pour participer à leur réunion de juin 2016. Ils sont respectivement éditorialiste et directeur de l’hebdomadaire LE POINT.

    Jeudi 4 mai 2017, l’hebdomadaire LE POINT faisait sa une sous le titre : « Droite : la bataille qui commence. »

    Sur cette une, on voyait la photo des huit principales personnalités politiques du parti de droite Les Républicains pour les mois qui viennent.

    Chose étonnante : sur ces huit personnalités de droite, il y avait sept personnalités très connues … et un homme politique complètement inconnu !

    Les sept très connus : François Baroin, Nathalie Kosciusko-Morizet, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Bruno Le Maire, Laurent Wauquiez, Christian Estrosi.

    Un homme politique inconnu : un certain Edouard Philippe !

    Avec cette photo de une et avec le dossier à l’intérieur, l’hebdomadaire LE POINT commençait à préparer l’opinion publique à la nomination d’Edouard Philippe, qui était alors encore inconnu.

    http://www.lepoint.fr/images/liseuse/medium-small/2330.jpg

    3- Dernière étape, l’élection.

    Les électeurs, après avoir subi des mois de bourrage de crâne, votent pour l’homme politique promu par les médias.

    Conclusion :

    Emmanuel Macron, Bilderberg 2014, a été élu président de la République. Quelques jours plus tard, il a nommé premier Ministre Edouard Philippe, Bilderberg 2016 !

    C’est la nouvelle aristocratie.

    La nouvelle aristocratie contrôle parfaitement le système politique et le système médiatique.

    La nouvelle aristocratie a verrouillé le système.

    Même au moment des élections, il ne peut plus y avoir d’alternance.

    Seule une révolution pourra détruire la nouvelle aristocratie.

    Rappels  :

    Edouard Philippe était là  :

    http://www.bilderbergmeetings.org/participants.html

    Emmanuel Macron était là  :

    http://www.bilderbergmeetings.org/participants2014.html

    Le Groupe Bilderberg est à l’origine de la construction européenne. Le traité de Rome, signé en 1957, a marqué le début de la construction européenne. Il a été négocié durant les réunions du Groupe Bilderberg en 1954, 1955 et 1956.

    « Je pense que vous pourriez dire, déclara un jour le diplomate américain George McGhee, que le traité de Rome, qui a créé le Marché commun, a été mûri pendant ces réunions de Bilderberg et aidé par le flot de nos discussions. »

    (Source : « L’Europe sociale n’aura pas lieu », de François Denord et Antoine Schwartz, édition Raisons d’agir, page 40.)


    • Cazeaux Cazeaux 16 mai 2017 17:38

      @BA
      Merci pour la richesse informative de votre commentaire. Connaissant bien, semble-t-il, le sujet, vous devriez lui consacrer un article. Il faudrait alors que vous replaciez le rôle, l’influence de ce groupe, dans ce que j’ai désigné du terme d’entrelacs de réseaux.


       Pour ne prendre que Macron, il est aussi membre d’un autre club qui participe de l’européanisme atlantiste, pro-USA en d’autre termes : la French American Heritage Foundation. N’est-il pas également au Siècle, dont on dit que c’est le cercle français le plus sélectif et, de ce fait, le plus porteur pour ses adhérents. Tout cela sans parler des loges maçonniques, tout particulièrement celles de l’obédience du Gd Orient de France. Les grands corps de l’Etat, ceux fournis par Polytechnique et ceux fournis par l’Ena, sont également organisés pour optimiser les carrières de leurs gens et favoriser entre ceux-ci, des échanges fructueux.

      Une alchimie mystérieuse relie en tout ou partie ces réseaux, du moins certains savent-ils mieux que d’autres tirer profit des synergies potentielles qu’ils recèlent. Toute la délicatesse du sujet tient au quadrillage des postes de commande par cet entrelacs.

      Pour en revenir au Bilderberg, si a lui seul, il possède la capacité d’action que vous lui attribuez, comment rendre compte de l’arrivée au pouvoir des prédécesseurs de Macron et autres Philippe ?
      Pour étayer votre thèse, il vous faut explorer ce questionnement.

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