mardi 19 avril 2016 - par Sylvain Rakotoarison

Mitterrand en 1956 : l’Algérie et les exécutions

« L’Algérie, c’est la France ! (…) Ceux qui veulent l’en dissocier seront partout combattus et châtiés. » (François Mitterrand, Ministre de l’Intérieur, le 12 novembre 1954 en séance à l’Assemblée Nationale, Journal officiel p. 4967-4968).



Il y a exactement soixante ans, l’actrice Grace Kelly (1929-1982) s’est mariée avec le prince Rainier III (1923-2005), prince de Monaco du 9 mai 1949 au 6 avril 2005. Ce 19 avril 1956 fut considéré comme le mariage du siècle, luxe et paillettes, l’union entre le star system américain et l’aristocratie européenne. Trente millions de téléspectateurs ont assisté à la cérémonie religieuse. Six cents personnalités furent conviées à participer aux agapes.

Parmi ces invités, François Mitterrand. Il représentait le gouvernement français. Le Traité de Paris signé le 17 juillet 1918 faisait de Monaco un protectorat de la France. François Mitterrand avait alors 39 ans (Emmanuel Macron a 38 ans) et était déjà un vieux routard de la vie politique. Après plusieurs portefeuilles ministériels, il a été nommé Ministre d’État, Ministre de la Justice le 1er février 1956 dans le gouvernement de Guy Mollet après la victoire du Front républicain. Il le fut jusqu’au renversement du gouvernement le 21 mai 1957 mais continua à diriger son ministère jusqu’au 12 juin 1957.

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À l’époque, François Mitterrand était d’une ambition sans borne. Numéro trois du gouvernement devant Jacques Chaban-Delmas et derrière Pierre Mendès France qui, finalement, donna sa démission le 23 mai 1956, et en raison de la fréquence des changements de gouvernements, il était à peu près convaincu qu’il serait rapidement nommé Président du Conseil, le sommet du pouvoir. À la tête d’un petit parti centriste (l’UDSR) dont les voix étaient indispensables à toute majorité gouvernementale (parti dit charnière ou pivot), il était devenu incontournable tout en ne représentant pas beaucoup d’électeurs.

Vingt-cinq ans plus tard, il est devenu Président de la République, d’une République qu’il avait toujours combattue (et pour cause, le retour au pouvoir de De Gaulle lui a cassé son ascension politique), et l’un de ses rares actes positifs pendant ses interminables quatorze ans de double septennat, ce fut l’abolition de la peine de mort. Bien plus tard, son Ministre de la Justice (et avocat) Robert Badinter confiait que François Mitterrand n’avait pas toujours été un abolitionniste forcené et qu’il avait été convaincu seulement tardivement : « Il n’a pas été un militant de l’abolition, c’est sûr. Je ne me souviens pas d’avoir eu la moindre discussion philosophique ou morale avec lui à ce sujet. » ("L’Abolition", éd. Fayard, 2001).


Des exécutions pour raison politique

En 1956, en effet, François Mitterrand était loin d’être abolitionniste. Beaucoup de gens en métropole, craignant l’extension du conflit algérien, souhaitaient la fermeté, et pour cela, voulaient que des têtes tombassent pour faire preuve de sévérité contre le FLN. Or, si des condamnations à mort avaient été déjà prononcées, sur des personnes qui, généralement, n’avaient commis aucun meurtre, aucune exécution n’avait encore été faite.

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Sachant que l’avenir politique appartenait aux partisans de la fermeté, François Mitterrand et son rival Maurice Bourgès-Maunoury (le Ministre de la Défense nationale et des Forces armées dont l’avis comptait également pour les demandes de grâce avec un Président de la République, René Coty, qui n’avait aucun pouvoir politique et qui suivait les avis du gouvernement) voulurent montrer rapidement la fermeté du gouvernement, en plein accord avec Guy Mollet. Après le renversement de ce dernier, ce fut finalement Maurice Bourgès-Maunoury qui succéda à Guy Mollet (du 12 juin 1957 au 30 septembre 1957) malgré toutes les tentatives de séductions de François Mitterrand auprès de René Coty (François Mitterrand refusa alors d’appartenir à un gouvernement qui ne serait pas dirigé par lui).

Guy Mollet demanda des pouvoirs spéciaux au conseil des ministres du 15 février 1956. François Mitterrand signa, parmi quatre ministres, les lois n°56-268 et n°56-269 publiées dans le Journal officiel du 17 mars 1956. Toute la classe politique, y compris le Parti communiste français, vota ces lois d’exception qui transféra une grande partie des pouvoirs à l’armée. Elles permettaient de condamner à mort les nationalistes algériens arrêtés les armes à la main, sans instruction préalable : « En Algérie, les autorités compétentes pourront (…) ordonner la traduction directe, sans instruction préalable, devant un tribunal permanent des forces armées, des individus pris en flagrant délits de participation à une action contre les personnes ou les biens (…) si ces infractions sont susceptibles d’entraîner la peine capitale lorsqu’elles auront été commises. » (cité par "Le Point" du 31 août 2011). Plus de 1 500 condamnations à mort furent ainsi prononcées !

Roland Dumas, qui avait voté ces lois, a témoigné très amèrement : « Bien sûr, j’ai pensé que c’était un moyen de débloquer la situation. Je croyais qu’on allait mener une politique originale, mais je ne me doutais pas qu’elle entraînerait un conflit aussi dur : on a fini par jeter des types depuis des hélicoptères ! ». Le prédécesseur de François Mitterrand à la Justice (du 23 février 1955 au 24 janvier 1956), Robert Schuman, avait fermement refusé le principe de ces lois qui violaient les droits de la défense.

Magistrat à la chancellerie à l’époque, Jean-Claude Perier évoqua la signification de ces lois : « Les pouvoirs spéciaux changent tout. On ne peut plus parler de notion de liberté. On peut faire des perquisitions de jour comme de nuit. On n’est pas tenu à certaines règles comme la présentation à un avocat. Toutes choses qui transforment cette justice en justice de fait. On a énormément travaillé pour donner la justice aux militaires, mais ça n’a fait qu’augmenter le nombre des condamnations à mort. (…) Il y avait simplement une volonté très ferme : écraser la rébellion. ».

Ce fut l’hebdomadaire "Le Point" qui retrouva les procès verbaux des demandes de grâce des condamnés à mort pour cause d’appartenance au FLN. Cela a fait un dossier réalisé par les journalistes François Malye et Philippe Houdart qui fut publié le 31 août 2001. Ils ont comptabilisé 222 condamnés à mort exécutés dans le conflit algérien, soit un quart des exécutions pendant l’épuration à la Libération, dont 45 pendant la durée où François Mitterrand était le Garde des Sceaux. Sur ces 45 exécutions, François Mitterrand en a approuvé au moins 32. Il a émis un avis favorable à seulement 7 demandes de grâce et 6 autres avis sont absents des archives. "Le Point" a rappelé que Robert Lacoste, le Ministre résident en Algérie (du 9 février 1956 au 14 juin 1958), réputé pour sa fermeté, avait été bien plus clément (il n’avait approuvé que 9 des 27 exécutions parmi les 45 évoquées).



Un documentaire réalisé par François Malye et l’historien Benjamin Stora a également été diffusé sur France 2 le jeudi 4 novembre 2010 à 22 heures 50 sur le sujet, reprenant le livre des deux auteurs "François Mitterrand et la guerre d’Algérie" (éd. Calmann-Lévy) et un autre livre "Algérie 1954-1962. Lettres, carnets et récits des Français et des Algériens dans la guerre" de Benjamin Stora avec Tramor Quemeneur (éd. des Arènes) a également été publié sur sujet en 2010.



Les procès dans des tribunaux militaires furent souvent expéditifs. "Le Point" expliquait : « Le plus surprenant, c’est surtout la minceur des dossiers liés à la guerre d’Algérie : lorsqu’on les voit pour la première fois, entassés sur la longue table de bois clair du service des archives de la chancellerie, on constate rapidement qu’il faut empiler au moins une vingtaine d’exécutions capitales en Algérie pour obtenir un dossier aussi épais que celui d’un obscur droit commun de métropole. Quelques feuillets, deux ou trois bristols griffonnés de mains illustres ont donc suffi à mener, le plus souvent au terme d’une parodie de justice, 222 hommes à la mort en cinq ans. ».

Les exécutions furent politiques. Il s’agissait au gouvernement français de montrer sa fermeté et sa détermination face aux nationalistes du FLN. Les deux premiers condamnés à mort de la guerre d’Algérie ont été guillotinés le 19 juin 1956. Il s’agissait de Mohamed Ben Zabana et d’Abdelkader Ferradj. Quarante-trois autres les ont suivis à l’échafaud avant la chute de ce gouvernement. François Malye a précisé le 4 novembre 2010 : « Contrairement à ce qu’on a pu croire, ces premiers condamnés à mort exécutés de la guerre d’Algérie ne sont pas des poseurs de bombe. Ils ont participé à l’insurrection, mais souvent sans commettre de meurtre. (…) Ce n’est qu’après Mitterrand que les poseurs de bombe du FLN d’Alger seront capturés. Avant, les prisonniers sont juste de pauvres types qui n’ont pas fait grand-chose… » ("Le Point").


Socialisme sécuritaire et absence d’anticipation

Le 7 janvier 1957, Guy Mollet a donné au général Jacques Massu tous les pouvoirs pour la Bataille d’Alger. Il y a eu plus de 3 000 exécutions sommaires, plus de 3 000 Algériens furent ainsi portés disparus et de très nombreuses personnes furent torturées.

Le secrétaire général de la préfecture d’Alger, Paul Teitgen, ancien résistant et écœuré, donna sa démission le 29 mars 1957 : « Sur certains assignés, j’ai reconnu les traces profondes des sévices ou des tortures qu’il y a quatorze ans, je subissais personnellement dans les caves de la Gestapo à Nancy. ».

L’avocate Gisèle Halimi, qui défendit de nombreux militants du FLN, déplora la réaction de certains hommes politiques lorsqu’elle leur expliqua la réalité : « J’ai rencontré Mendès, Daniel Mayer et Mitterrand à l’Assemblée Nationale. J’apportais des preuves. Alors Mitterrand me dit : "Vous ne croyez pas que vous exagérez un peu ?". Mayer, lui, s’est mis à sangloter, la tête entre les mains, en disant : "Ce n’est pas possible que nous, Français, fassions cela". Mendès était complètement bloqué par mon écrit. Et il disait : "Mais il faut le faire savoir, il faut le faire savoir…". Mitterrand ne parlait jamais de la torture. Je ne l’ai pas vu réagir à ce sujet. Il pensait qu’on en faisait trop (…). Il n’a jamais cru qu’elle était systématiquement utilisée. ».

Ce fut le gouvernement le plus répressif de l’histoire de France depuis Pétain. Caution morale, Pierre Mendès France quitta ce gouvernement pour cette raison dès le 23 mai 1956. Alain Savary, Secrétaire d’État socialiste aux Affaires marocaines et tunisiennes, l’imita le 3 novembre 1956. Et Gaston Defferre, Ministre de la France d’Outre-mer, désapprouvait aussi ces méthodes musclées.

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Tandis que François Mitterrand, à l’ambition débordante, minimisait les faits de torture (il déclara le 2 avril 1957 devant la commission de la justice de l’Assemblée Nationale à propos des actes de torture : « Il y en a eu beaucoup moins souvent qu’on ne dit, mais plus souvent qu’il ne faudrait ! ») et continuait à voir dans la politique du gouvernement son salut politique. À propos de la démission de Pierre Mendès, François Malye a rappelé ceci : « Mitterrand en était soulagé. Mendès France ne reviendra plus jamais au premier plan de la politique. Au fond, Mitterrand s’est arrimé à lui le temps qu’il fallait… S’il approuve la politique de répression, c’est qu’il croit que la guerre peut être gagnée très vite. C’est loin d’être un visionnaire. » ("Le Point").

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Le 23 octobre 1954, alors Ministre de l’Intérieur en déplacement officiel en Algérie, François Mitterrand a rendu compte par écrit au Président du Conseil Pierre Mendès France en ces termes : « Je tiens à vous dire, Monsieur le Président, le grand espoir que votre gouvernement suscite parmi ces populations loyales et fidèles et combien j’ai été sensible à la confiance qu’elles font à votre personne. ». Quelques heures plus tard à l’aéroport d’Alger avant de s’envoler vers Paris : « J’ai trouvé les trois départements français d’Algérie en état de calme et de prospérité. Je pars empli d’optimisme. ». Un vrai talent d’analyste puisque… une semaine plus tard, l’insurrection algérienne éclata.

À propos des condamnations à mort et de la torture, l’historienne Sylvie Thénault, spécialiste du droit et de la répression légale pendant la guerre d’Algérie, analysa l’attitude de François Mitterrand ainsi : « Je crois que pour lui, l’État de droit, c’est celui qui respecte le droit que l’État s’est donné, même si ce droit est un droit d’exception, même si, à un moment donné, il ne va plus respecter les principes généraux qu’on doit avoir en tête si on se revendique comme étant le pays des droits de l’Homme. ».

Il existe depuis longtemps une branche de "socialisme sécuritaire" qu’on retrouve encore aujourd’hui : Jules Moch, Guy Mollet, François Mitterrand, François Hollande, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve.


L’ambition dévorante

Les auteurs du livre de 2010, Benjamin Stora et François Malye, avaient alors décrit le contexte politique de François Mitterrand : « Il poursuit une ambition : être le premier. Aujourd’hui, le chemin vers la Présidence du Conseil ne peut lui être disputé que par quelques-uns des hommes qui l’entourent. Guy Mollet bien sûr, cacique de la SFIO qu’il a arrachée à Daniel Mayer en 1946. Pierre Mendès France ensuite, conscience de la gauche, qui lui a abandonné la place de Président du Conseil à la fin d’un dîner. François Mitterrand soupire. Quel manque d’ambition politique ! Lui n’aurait pas hésité. Il y a encore Maurice Bourgès-Maunoury, Ministre de la Défense nationale, poste stratégique à un moment où les armées pèsent lourd, où il faut maîtriser ces hommes qui ne se remettent pas de leurs défaites. ».

La position de François Mitterrand était essentiellement opportuniste. L’un de ses plus proches amis, qui a eu grâce à cette amitié une carrière politique prestigieuse, Roland Dumas, l’a évoqué ainsi : « Mitterrand était dans le gouvernement Mollet par opportunité. Il pensait que ce dernier ne ferait pas l’affaire face à la situation et qu’il lui succéderait. ». Benjamin Stora a enfoncé le clou : « Mitterrand est empêtré dans des querelles d’ambitions. Il n’a pas de hauteur. Il est au diapason du discours conservateur et répressif sur le nationalisme algérien. ». Jean Lacouture a également confirmé : « Il est clair que dans son esprit, la Place Vendôme était l’antichambre de Matignon. ».

Et effectivement, François Mitterrand refusait l’indépendance de l’Algérie et n’avait aucune idée de la gravité de ce qu’on appellerait plus tard la guerre d’Algérie.


Entre ambitions et valeurs en politique

L’intérêt de rappeler cet épisode navrant de l’aventure politique (romanesque) de François Mitterrand (qui se confond avec la vie des Français), ce n’est pas de faire de l’antimitterrandisme qui serait anachronique (il est mort depuis plus de vingt ans). De plus, le cynisme et la duperie de François Mitterrand ont largement été révélés depuis longtemps par ceux-là même qui avaient été ses électeurs et ses soutiens aux moments décisifs de son ascension politique.

Non, l’intérêt d’un tel rappel réside en l’avenir. Savoir qu’en 1956, un personnage ambitieux savait que pour se faire apprécier et pour "monter" dans la hiérarchie gouvernementale, il devait adopter le sentiment majoritaire, et celui-ci était basé sur la fermeté au point d’envoyer à l’échafaud de "pauvres bougres", selon l’expression d’un ancien condamné à mort, Abdelkader Guerroudj, qui a échappé à l’exécution : « Ce sont surtout des pauvres bougres qu’on a guillotinés. Pour l’exemple, pour faire peur. » ("Le Point" du 31 août 2011).

Aujourd’hui, le sentiment majoritaire est d’être là aussi ferme. Ferme contre les terroristes islamistes ? Mais ferme pour qui ? pour ses valeurs fondamentales ? Le sentiment majoritaire, c’est de refuser l’accueil des réfugiés syriens et irakiens qui sont pourchassés dans leur pays, comme l’a rappelé il y a deux jours l’ancien Chancelier Helmut Kohl. Le sentiment majoritaire, c’est de vouloir la déchéance de nationalité à des terroristes qui, de toute façon, méprisent leur propre vie au point de vouloir se faire exploser en mille morceaux avec leurs bombes.

Le courage en politique, justement, c’est de ne pas surfer sur ces élans très circonstanciels et de se déporter sur une perspective historique : en cela, le pape François à Lesbos le 16 avril 2016, tout comme la Chancelière allemande Angela Merkel ont été l’honneur de l’Europe en restant fermes sur les valeurs contre les "opinions publiques" qui, un jour, protesteront contre la lâcheté des personnalités politiques ordinaires…


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (19 avril 2016)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
La peine de mort.
François Mitterrand et la cohabitation.
François Mitterrand et l'Algérie.
François Mitterrand, l’homme du 10 mai 1981.
François Mitterrand et la peine de mort.
François Mitterrand et le Traité de Maastricht.
François Mitterrand et l’extrême droite.
François Mitterrand et l’audiovisuel public.

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28 réactions


  • Robert GIL Robert GIL 19 avril 2016 11:18

    Mitterrant : petite vidéo .


    • mmbbb 19 avril 2016 19:19

      @Robert GIL Les professeurs de l’education nationale ont fait du bon boulot excellent meme en nous inculquant une histoire disont « à leur sauce » Durant les cours d’histoire, la colonisation francaise, evidemment les propos de Jules Ferry fut gommées, Si ce brace homme avait éte de droite qu’aurions nous pas entendu Quant a la guerre d’algerie en forçant le trait elle se resumait en trois lettres « OAS OAS » Evidemment les exactions commises par la droite dure Cette periode ou Mittérand eut les renes sous la 4 eme fut aussi occultées Excellents professeurs de l’education nationale tres objectifs Morale de l’histoire Mitterrand a coule ( niquer ) le PC et s’est coule à merveille des habits du president de la 5 eme qu il avait tant combattue On a l’habitude de dire nous avons la droite la plus idiote du monde, par pure symetrie la gauche la plus félonne du monde.


  • César Castique César Castique 19 avril 2016 13:05

    « ...contre les »opinions publiques« qui, un jour, protesteront contre la lâcheté des personnalités politiques ordinaires… »



    Cinquante ans d’immigration allogène, alterculturelle et alterconfesionnelle, montrent que plus il y a d’immigration allogène, alterculturelle et alterconfessionnelle, plus il y a communautarisation et rejet des allogènes, alterculturels et alterconfessionnels.


    L’histoire jugera sévèrement la Folle de Berlin. Quant à Bergoglio, il serait bien inspiré de prendre plutôt en charge l’honneur de l’Argentine, un pays de 40 millions d’habitants, grand comme neuf fois l’Italie, ou trois fois et demie comme l’Irak et la Syrie réunis.

    • Sarah 20 avril 2016 14:29

      @César Castique
       

      Un film documentaire qui malgré les récompenses qu’il a reçu (Palmes académiques) est encore censuré sur vos chaînes de TV officielles, sur l’histoire de l’Algérie qui vous intéressera certainement ainsi que l’auteur. 

      Je ne connaissais que peu de chose à part ce qu’en disent les médias, ce film montre une Histoire totalement différente. Je le recommande vivement y ayant appris beaucoup.

       

      https://www.youtube.com/watch?v=lghZQSfhDWY

       

      Merci à Pomme de Reinette qui l’avait mis sur ce fil.


    • Sarah 20 avril 2016 14:44

      @César Castique
       

      Une autre en réfutation d’un discours récent : https://www.youtube.com/watch?v=jpfAe39tDb8

       

      Hallucinant quand on a vu le film ci-dessus smiley


    • César Castique César Castique 21 avril 2016 18:22

      @Sarah

      « Un film documentaire... »



      Pour avoir fréquenté des Pieds-Noirs de la première génération, et pour avoir lu pas mal d’ouvrages sur la fin de l’Algérie française, j’ai une assez bonne connaissance de ces événements.


      Et puis, j’ai compris, un peu sur le tard, que ça ne pouvait pas jouer. Les deux peuples, français et algériens, n’en formeraient jamais un seul. De Gaulle ne s’était pas privé de le dire à ses proches, mais si ça ne suffit pas à convaincre, il vaut la peine de se reporter aux témoignages des Pieds-Rouges honnêtes et sincères - il y en a eu - qui se sont exprimés sur leurs déboires et désillusions.


      A ce propos, dans le dernier en date de ses ouvrages, La décomposition française, Malika Sorel-Sutter, publie un extrait d’une interview de Julien Dray, publiée par le Figaro-Magazine du 28 janvier 2012 :


      «  Nous sommes arrivés (en France) en 1965, j’avais 10 ans. Mon père était directeur d’école et ma mère institutrice. C’était des gens de gauche qui avaient cru dans la révolution algérienne, dans une société multiculturelle, multiethnique… Ils se sont vite rendu compte que ce n’était pas tenable. »


      Tout est dit.

  • Phoébée 19 avril 2016 13:10

    Ce serait bien que Benjamin Stora, nous fasses le même topo sur la politique US contemporaine  smiley .

    .

    Oui Mitterrand était dans sa jeunesse une crapule. S’il était né parmi le peuple il aurait certainement fait maquereau. 


  • Jo.Di Jo.Di 19 avril 2016 13:43

    De Gaulle a vu clair, Algérie = ruine
     
    Mitterrand arriviste hypocrite, décoré de la francisque
     
    Le Pen idéaliste nationaliste
     ! :
     
    « Ce qu’il faut dire aux Algériens, ce n’est pas qu’ils ont besoin de la France, mais que la France a besoin d’eux. C’est qu’ils ne sont pas un fardeau ou que, s’ils le sont pour l’instant, ils seront au contraire la partie dynamique et le sang jeune d’une nation française dans laquelle nous les aurons intégrés. [...] J’affirme que dans la religion musulmane rien ne s’oppose au point de vue moral à faire du croyant ou du pratiquant musulman un citoyen français complet. Bien au contraire, sur l’essentiel, ses préceptes sont les mêmes que ceux de la religion chrétienne, fondement de la civilisation occidentale. D’autre part, je ne crois pas qu’il existe plus de race algérienne que de race française [...]. Je conclus : offrons aux musulmans d’Algérie l’entrée et l’intégration dans une France dynamique. Au lieu de leur dire comme nous le faisons maintenant : « Vous nous coûtez très cher, vous êtes un fardeau », disons leur : « Nous avons besoin de vous . Vous êtes la jeunesse de la Nation » [...] Comment un pays qui a déploré longtemps de n’avoir pas assez de jeunes pourrait-il dévaluer le fait d’en avoir cinq ou six millions ? »

    Jean Marie Le Pen, un nationaliste (avant le GlobalState et la colonie Benêtland, du temps de la France et même de l’Empire multi-peuples ET multi-terres pas le Grand Remplacement mondialiste )
     

    le 28 janvier 1958, à l’Assemblée NationaleJean-Marie Le Pen, 2e séance du 29 janvier 1958, Assemblée Nationale, dans JO - Débats parlementaires - Assemblée Nationale (1958), p.310-311, paru 1958, JO.[/c]

     
    http://www.youtube.com/watch?v=9JLhlefcXj8


    • César Castique César Castique 19 avril 2016 15:27

      @Jo.Di

      A quoi De Gaulle répondait, treize mois plus tard : 


      « Ceux qui prônent l’intégration ont une cervelle de colibri, même s’ils sont très savants. Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se séparent de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber 10 millions de musulmans qui demain seront 20 millions, et après demain 40 ? » - Cité par A. Peyrefitte. C’était de Gaulle. Ed Gallimard, 2000. Propos tenus le 5 mars 1959


      Après-demain, c’est aujourd’hui ! La France compterait 105 millions d’habitants, dont 45 millions de musulmans. Ceux qui refusent d’admettre qu’elle l’a échappé belle, cumulent le déni de réalité et la dissonance cognitive. 


      Naturellement, cela n’excuse en rien la manière ignoble dont les Pieds-Noirs et, surtout, les harkis ont été traités,

  • Le p’tit Charles 19 avril 2016 16:06
    +++++
    Bravo pour cet article qui remet les pendules à l’heure sur l’ignoble Mitterand exécuteur des hautes oeuvres...Quand je pense que le PS d’aujourd’hui l’encense comme l’homme politique du siècle.. ?
    Vous avez dit....MAFIA...

  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 19 avril 2016 18:36

    Mitterrand n’était pas seul et le seul à décider...


    Voilà ce qu’il faut dire : 
    Mitterrand, comme tous les responsables politiques, incarnait l’idéologie terroriste de la France terroriste et il s’était chargé de la mettre en oeuvre ! 

    Il a récidivé en au début des années 1990 et il est ainsi responsable de « l’apocalypse algérienne... » Sans pour autant disculper les Bach-Aghas indigènes soumis et obéissants qui avaient exécuté les ordres de ce criminel et terroriste en puissance ! 

    Votre article est juste une soupe réchauffée des millions de fois, elle laisse les gens sur leur faim !

  • Alren Alren 19 avril 2016 19:16

    L’attitude de Mitterrand fut criminelle.
    Celle du FLN le fut aussi en coupant le nez des musulmans pris deux fois en train de fumer : ils n’avaient rien à envier aux islamistes d’aujourd’hui !
    En maintenant Bouteflika à la tête de l’Algérie, ils n’ont rien à envier aux franquistes qui firent croire jusqu’au bout que Franco était toujours en forme, craignant à sa mort un bouleversement social qui leur ôterait leur privilèges.


  • Hannibal GENSERIC Hannibal GENSERIC 20 avril 2016 07:35
    Les guillotinés des guerres françaises en Algérie
    "Dès lors qu’on avait arrêté quelqu’un, il fallait qu’il soit coupable. Quand une bombe avait éclaté, si on attrapait un type et qu’on trouvait qu’il avait la tête du client, on ne s’en embarrassait pas plus", témoignage de Jean-Claude Périer, membre du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) en 1956.

    « Avis défavorable au recours » ou encore « Recours à rejeter » : ces deux formules tracées à l’encre bleue ont la préférence de François Mitterrand quand, garde des Sceaux, il décide de donner un avis au recours en grâce des condamnés à mort du FLN dont les dossiers lui sont soumis. René Coty, président de la République - et décideur ultime -, préfère barrer d’un long trait noir la première page du formulaire administratif et indiquer sur l’autre, d’une écriture ronde d’enfant, qu’il laissera « la justice suivre son cours ». Des expressions qui reviennent tout au long des dossiers de condamnés à mort exécutés durant la guerre d’Algérie. Sinistres périodes, sans parler des « enfumages », sorte de gazage à bas coût des civils « musulmans », ou des oreilles coupées, car il est plus facile de transporter des tonneaux d’oreilles afin de décompter les morts, que de transporter les cadavres ou les têtes. Elle était belle la civilisation apportée par la France aux Algériens, à l’image de qu’apportent, en ce moment, les Occidentaux aux Irakiens aux Syriens et aux Yéménites.

    http://numidia-liberum.blogspot.com/2016/04/les-guillotines-des-guerres-francaises.html


  • J.MAY MAIBORODA 20 avril 2016 12:20

    Le rappel de ce que fut véritablement MITTERRAND est toujours nécessaire. Merci à Sylvain Rakotoarison pour sa description exhaustive et objective de l’homme et de ses « œuvres ».





  • docdory docdory 20 avril 2016 15:18

    @Sylvain Rakotoarison


    Oui, la carrière politique de Mitterrand fut une succession de bassesses et d’ignominies, des exécutions en Algérie aux écoutes téléphoniques illégales en passant par la tragique signature de l’ignoble traité de Maastricht après un référendum dont on pourrait rétrospectivement presque se demander si le résultat, très serré, n’a pas été légèrement bidouillé sur ordre présidentiel, compte tenu de tout ce que l’on sait maintenant de ce sinistre personnage, l’un des plus néfaste de l’histoire de France récente...


    • Crab2 20 avril 2016 16:03

      @docdory
      succession de bassesses et d’ignominies à l’image de ce que savent faire les droites, les centres et les gauches d’où un électeur sur deux pour choisir l’abstention dans la mesure où les bulletins blanc ne sont jamais comptabilisés


  • AmonBra QAmonBra 20 avril 2016 16:02

    Merci @ l’auteur pour le partage.

    Comme beaucoup je me suis réjoui de la victoire de la gauche en 1981, pourtant, et bien que de gauche, même si à présent cela ne veut plus rien dire, J. Chirac m’a toujours semblé humainement plus sympathique que F. Mitterand.

    A la lecture de votre article, je réalise encore une fois combien on devrait toujours davantage tenir compte de nos premières impressions.

    L’Algérie française chère à Mitterand et pour laquelle il s’est lavé les mains dans le sang de ses victimes, je l’ai découverte par les algériens compagnons de chantiers, notamment l’un d’eux, aujourd’hui décédé, qui me racontait que dans sa petite ville natale, quelque part dans l’un des 4 « départements français d’Algérie », au fronton de la mairie, à l’ombre du drapeau tricolore, était gravé la fameuse trinité républicaine, mais le large trottoir ombragé et fleuri passant à ses pieds, quasiment une promenade, était « interdit aux indigènes » et des agents de l’ordre veillaient au respect de cette interdiction.
    Il en était de même pour certaines places de cinéma, de stade et certains bars et restaurants. 

    L’Algérie du pétainiste Mitterand, décoré de la francisque, et autres nostalgiques de « la coloniale », était factuellement un régime d’apartheid à l’ombre de la nation des droits de l’homme, mais il est vrai qu’avec la ploutocratie française, vu l’indifférence de ses administrés, on n’est pas à un pillage, une hypocrisie ou une absurdité près et ce sont les mêmes et/ou leurs héritiers, qui la ramènent encore sur l’Algérie tout en étant les fervents soutiens d’un autre apartheid en Palestine, quitte pour se faire a mettre à feu et à sang l’ensemble du M.O. et du Maghreb . . . 


    • Crab2 20 avril 2016 16:07

      @QAmonBra
      apartheid en Palestine, dites-vous - bien vu - l’idéologie musulmane est dans l’actualité l’exemple le plus parfait d’un univers carcéral


    • J.MAY MAIBORODA 20 avril 2016 21:08

      @QAmonBra


      Rubrique : SÉQUENCES ALGÉRIENNES.

      Cordialement


    • AmonBra QAmonBra 20 avril 2016 22:49

      Merci @ MAIBORODA

      Je connait votre site, il me plait bien et j’y donne de temps à autre un coup d’œil.

      Grâce à vous j’ai également découvert avec fascination l’histoire de votre petite communauté russe au sein de la bien nommée île de beauté.

      Мир и спасение/Paci è sarvamentu.


  • AmonBra QAmonBra 20 avril 2016 17:24

    @ Crab2

    Vous avez une vision caricaturale de l’Islam, une lecture très tendance, vous confondez wahhabisme et Islam, comme d’autres confondent $ionisme et Judaïsme, ou d’autres encore catholicisme et Christianisme etc.

    La complexité et la richesse des civilisations et cultures ne se prête absolument pas à votre approche binaire, type hollywoodienne, avec des bons d’un coté et des méchants de l’autre.

    Mais peut être est ce du à votre âge, si c’est le cas je vous invite à méditer les propos d’un vieux maçon n’étant plus de ce monde et qui, au jeune homme que j’étais, affirmait avec l’accent du midi : « Pitchoun ! Il n’y a pas de génération spontanée dans la connerie, c’est bien avec les jeunes cons qu’on fabrique les vieux cons ».


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 20 avril 2016 17:51

    Tous les commentaires sont vides et n’effleure même pas les contours de la Vérité historique : L’oeuvre terroriste de De Gaulle-Mitterrand n’est pas ce que vous racontez ! 


    Comme d’habitude tout le monde mâche et rumine les conséquences sans songer aller à l’origine de la cause !

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