lundi 8 février 2016 - par
Nicolas Sarkozy, le candidat qui sent le renfermé
L’ancien président de la République poursuit sa rentrée politique en vue des primaires. Après la sortie de son livre, il a présenté son programme économique, puis a participé à Des Paroles et des Actes. Où l’on constate, s’il en était besoin, que son mea culpa n’est que de façade, tant le candidat de 2016 reprend les recettes de 2017, sur le fond comme sur la forme.
Le programme réchauffé du bonimenteur de service
Sur le fond, ses propositions économiques ressemblent à s’y méprendre à celles de 2007, aucune leçon ne semblant avoir été tirée de son échec. Suppression de l’ISF, baisse de 10% de l’impôt sur le revenu, alors même que les inégalités augmentent, une baisse dérisoire de 13 milliards du coût du travail (quand Hollande aura fait plus de 50), non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, la règle qui a vidé nos rues de milliers de policiers, augmentation de la durée du travail des fonctionnaires, dégressivité des allocations chômage, relèvement de l’âge de la retraite, baisse des remboursements de l’assurance-maladie et privatisations du service public : nous avons droit à un gloubli-boulga des mesures de 2007, de celles qu’il avait évoquées mais pas osées faire, et de l’air du temps, décidemment néolibéral.
Bref, Nicolas Sarkozy ne semble pas avoir profité de ses quelques années de retrait de la vie politique pour réfléchir, se contentant, comme toujours, d’une approche mêlant opportunisme et superficialité. Pas sûr que ce soit suffisant face à un président qui lui a volé bien des propositions. Aujourd’hui, il est à peine à droite d’un président dont le ministre de l’économie tient quasiment le même discours que lui et fait ce qu’il n’avait pas osé faire. Et puis, sur la forme, à Des Paroles et Des Actes, l’ancien président, à mille lieux de son mea culpa, a continué son rôle de bonimenteur, n’hésitant pas à affirmer des choses complètement fausses ou mensongères. Comment peut-il encore s’exposer à ces décryptages qui révèlent ses approximations ou ses mensonges patents, qui sapent une image déjà bien ternie ?
Bref, la performance du Sarkoshow 2016 ne laisse pas augurer d’un retour victorieux, même s’il parvient à rapporter les primaires qu’il organise, soutenu par des fidèles qui se sont rués sur son livre, mais qui risquent bien de ne pas être assez nombreux en 2017.