Un scandale sans fin : la réserve parlementaire, affaire Marini
Cette fois-ci c’est au Sénat que cela passe après les révélations scandaleuses des 11,9 millions d’euros dont disposait Bernard Accoyer (UMP) lorsqu’il présidait l’Assemblée nationale. C’était faire l’impasse sur le Sénat et oublier que nos joyeux sénateurs disposent aussi de cette généreuse manne de la république, à un moment où l’on nous fait croire que le temps des économies est venu.
C’est à l’occasion du débat à venir au sénat sur la fameuse loi sur la transparence de la vie politique voulue et imposée par François Hollande, que la sénatrice Laurence Rossignol (PS) s’est manifestée sous la forme d’un amendement qu’elle va soumette au débat. Il s’agit d’y intégrer aussi la transparence des réserves parlementaires (des deux assemblées), lesquelles mises à disposition des députés et des sénateurs leur permettent curieusement de financer des projets de tout ordre dans leur propre circonscription.
Par les temps qui courent, où la moralisation de la vie politique devient une urgence si l’on ne veut pas voir s’instaurer dans ce pays très prochainement un régime proche de celui de Vichy, on s’étonnera que la proposition ne soit pas purement et simplement la suppression de ces réserves.
Pour la sénatrice de l’Oise, ce sera simplement le fait que chaque année un document soit publié avec le nom du parlementaire, celui des structures ayant bénéficié de ses largesses et bien sûr le montant. Ce serait déjà une étape, on va dire un mieux au regard de la situation actuelle caractérisée par une opacité dont on voit jour après jour qu’elle permet des gabegies et des abus incroyables.
La demande de transparence n’est pas nouvelle, le tribunal administratif de Paris avait déjà fait cette demande. Bref, alors que la somme avait été ramenée à 140 000 euros par sénateur à la demande du président du Sénat, on découvre que Philippe Marini, sénateur lui aussi de l’Oise a fait attribuer dans sa seule ville de Compiègne, dont il est le maire, des subventions pour un montant total de 900 000 euros… Coutumier du fait, la Chambre régionale des comptes avaient à plusieurs occasions fait remarquer que la ville de Compiègne n’échappait à la faillite que par le complément que Mariani attribuait à sa ville par le biais de sa réserve parlementaire.
A ce stade d’opacité, on ne peut donc que constater que la réserve dont dispose Monsieur Marini est bien de 900 000 euros à….., car il semble évident qu’il arrose d’autres communes de son département d’élection, combien ? Dans de telles conditions on peut facilement imaginer qu’il dispose au moins du double soit 1,8 à 2 millions d’euros. Qu’il le dise !
Je rejoins les interrogations de Laurence Rossignol et demandes d’explications. Alors que le président Bel a ramené cette enveloppe à 140 000 euros annuel, par quel mystère Monsieur Marini a réussi la multiplication des pains en obtenant 10 à 15 fois plus que ses collègues ?
Mais une fois la trappe à faire n’importe quoi, sans contrôle, ouverte, de l’opacité on peut facilement glisser vers le conflit d’intérêt. Ainsi le même Marini a fait verser par sa réserve parlementaire la somme de 340 750 euros au stade équestre du grand Parc de Compiègne (sur un budget total de 800 000 euros), le bug, c’est que son épouse Mme Marini est présidente de l’association Compiègne équestre principal usager du stade hippique ? Népotisme vous avez dit, Oui. D’ailleurs écoutons le commentaire de M.Marini : « Ce que vous dites, c’est que la femme d’un maire doit être interdite de toute activité. ». La ficelle est grosse Monsieur Marini, les électeurs jugeront…