vendredi 6 janvier 2012 - par JL ML

Médicaments : entre 13 000 et 34 000 morts chaque année en France

La nouvelle loi sur la sécurité du médicament permettra l’indemnisation des victimes du Mediator. Mais toujours pas des victimes, bien plus nombreuses, des effets secondaires des autres molécules. Pas assez médiatiques, sans doute… On ne cherche d’ailleurs pas à savoir avec exactitude combien de morts sont causées chaque année par les effets indésirables des médicaments.

L’Assemblée nationale a voté le 19 décembre 2011 le projet de loi relatif à la sécurité sanitaire du médicament. Celui-ci renforce la lutte contre les conflits d’intérêt et modifie le système de pharmacovigilance. Enfin, il crée l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui remplace l’Afssaps.

Or le texte ne comporte aucune disposition pour les victimes d’effets secondaires graves des médicaments, hormis celles du Mediator. Il ne peut donc pleinement atteindre son objectif annoncé, celui de « restaurer la confiance des citoyens dans le médicament ».

Pourtant, ces victimes, qui crient à l’injustice et à la discrimination, sont autrement plus nombreuses que celles du Mediator…

Dans le rapport déposé par la commission des affaires sociales de l´Assemblée en conclusion des travaux de la mission sur le Mediator et la pharmacovigilance, le député Roland Muzeau indique : « On estime dans notre pays à 150 000 le nombre d’hospitalisations annuelles liées à des accidents médicamenteux et de 13 à 18 000 le nombre de morts provoquées par des médicaments ».

L’étude EMIR (Effets indésirables des Médicaments : Incidence et Risque), conduite par le Réseau des centres régionaux de pharmacovigilance, a porté sur les hospitalisations liées à un effet indésirable médicamenteux. Rédigée en 2007, cette recherche concluait que « 3,60 % des hospitalisations étaient dues à des effets indésirables de médicaments » (contre 3,19% lors de l’étude précédente menée en1998). Et que « le nombre annuel d’hospitalisations dues à des effets indésirables de médicaments en France peut être estimé à 143 915 et le nombre de journées d’hospitalisation à 1 480 885 ».

Mais « il ne faut pas oublier, notent les rédacteurs de l’étude, que ces résultats ne reflètent qu’une partie du problème. En effet, ils ne prennent pas en compte tous les aspects de la iatrogénie médicamenteuse en particulier des décès qui ne sont pas hospitalisés, des hospitalisations dans les services de chirurgie ou dans des établissements privés et enfin des effets indésirables graves survenant au cours d’une hospitalisation ». En outre, il faut tenir compte de « la sous-notification ne permettant pas d’avoir le reflet des cas réellement survenus ».

Au moins 150 000 malades tous les ans

Bref, le chiffre de 150 000 personnes rendues malades tous les ans par les médicaments est un minimum.

Pour ce qui concerne le nombre de décès, pourtant conséquences plus graves que les seules hospitalisations, il n’y a pas de chiffres officiels. La consultation de différentes sources fait apparaître des chiffres compris entre 13 000 et « 34 000 voire plus ».

Ainsi, la sénatrice Anne-Marie Payet, lors d’une audition parlementaire en 2005, a voulu savoir si l’Office national d´indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales (Oniam) disposait de statistiques relatives à la survenance d´accidents médicamenteux en France. Elle a rappelé que « les chiffres les plus couramment avancés font état de 140 000 hospitalisations provoquées par des accidents médicamenteux et 13 000 décès avérés, sans compter les accidents bénins qui ne font pas l´objet d´une déclaration systématique ».

Ce à quoi le président de l’Oniam a répondu : « L’Oniam n´établit pas de statistiques particulières relatives aux accidents médicamenteux ».

Pas d´étude sur le sujet

Selon d´autres sources, un rapport sur la « iatrogénèse médicamenteuse », remis par les centres de pharmacovigilance en novembre 1997 à Bernard Kouchner, alors ministre de la santé, indiquerait que les médicaments causeraient au moins 18 000 décès en France chaque année.

De son côté, Julien Husson, docteur en sciences de gestion, indique, dans un article intitulé Risk management à l’hôpital : vers un modèle pour le manager hospitalier : « L´iatrogénie médicamenteuse engendre 25 000 morts par an ».

Enfin, dans un tableau récapitulatif sur l’iatrogénèse sociétale et organisationnelle, paru sur le site ecoetsante2010, Suzanne Gaubert note : « Total iatrogénèse : + de 20.000-22.000 décès/an, voire + de 34.000, voire plus ».

A rapprocher des 3959 morts sur la route en 2011... Presque dix fois moins.

Pour Françoise Haramburu, responsable du Centre d´évaluation et d´information sur la pharmacodépendance de Bordeaux, « la question de la mortalité due à l’usage des médicaments est une question difficile. En effet, il n’existe pas de données en France. Les chiffres communément avancés et que vous citez [de 13 000 à > 30 000] me semblent des estimations raisonnables. Il faudrait des études pour les déterminer plus précisément. Ce serait en effet intéressant d’avoir ces données, ce qui nous permettrait de mieux définir ce qui est évitable de ce qui ne l’est probablement pas. Mais beaucoup de personnes s’intéressent à l’aspect qualitatif de la question, et moins à l’aspect quantitatif, difficile à établir. Il n’y a pas d’étude en cours à ce sujet. »

Les parlementaires peu désireux d´y voir clair

Le 25 janvier 2005, le sénateur François Autain et les membres du groupe communiste républicain et citoyen avaient déposé une proposition visant « la création d´une commission d´enquête sur les conditions de délivrance et de suivi des autorisations de mise sur le marché des médicaments ». Déjà, ils y dénonçaient notamment « l´absence d´étude sérieuse sur [la] question [des] décès attribués en France aux effets secondaires des médicaments et sur les lacunes du système national de pharmacovigilance ».

La proposition fut rejetée. Marie-Thérèse Hermange, auteure d’un rapport sur la question au sein de la commission des affaires sociales, avait en effet considéré « que la formule de la commission d´enquête ne [semblait] pas la formule la mieux adaptée pour répondre à ces interrogations, car il s´agit d´une procédure lourde, contraignante, dont on doit à l´avance fixer les limites et qui peut se heurter aux procédures judiciaires en cours ». Nicolas About, qui présidait la commission, avait « estimé que le choix d´une commission d´enquête risquerait d´être interprété comme une procédure de type inquisitorial »…

François Autain s´était déclaré « déçu » de ce refus de principe de constitution d´une commission d´enquête. Cette structure lui paraissait « pourtant la mieux adaptée, dans la mesure où elle offre des garanties juridiques et assure la fiabilité des témoignages des personnes à auditionner ».

Une analyse similaire avait été faite par l´Assemblée nationale, où une proposition de résolution ayant le même objet, et qui a connu le même sort, avait été déposée par Jean-Marie Le Guen.

> Article paru une première fois sur Ouvertures.



25 réactions


  • Robert GIL ROBERT GIL 6 janvier 2012 17:55

    Les laboratoires Servier sont un exemple typique d’un certain capitalisme français aux pratiques mafieuses que tout le monde connaissait. Alors que le groupe compte environ 5 000 salariés en France (et 20 000 dans le monde), aucun syndicat n’a jamais pu y prendre pied. Un système de surveillance policière permet d’éliminer, lors des recrutements, les candidats ne présentant pas toutes les garanties. Plus de vingt personnes sont chargées en permanence de développer des relations avec les parlementaires, les ministres et les membres de leur cabinet. Servier sera décoré de l’ordre du Mérite par François Mitterrand et adoubé grand-croix de la Légion d’honneur par Nicolas Sarkozy…..
    pour en finir :
    http://2ccr.unblog.fr/2011/09/29/mediator-en-finir-avec-un-syteme-meurtrier/


    • appoline appoline 7 janvier 2012 13:09

      Les laboratoires ont pignon sur rue un peu partout, dans les années 93, ils arrivaient en territoire conquis dans les hospitaux, sans qu’il y ait négociation avec d’autres labos, les marchés étaient considérables notamment pour les hospitaux des Yvelines. C’est une vermine qu’il faut récurer et vite.


  • Kuota Kuota 6 janvier 2012 21:42

    Bonjour.


    Je sors de la lecture du livre Complot Mondial contre la santé.... ou la la... c’est vraiment un réquisitoire redoutable contre les cartels de l’industrie pharma et de l’agro chimie. Sans paranoïa, l’auteur démontre que le seul intérêt, c’est le profit et tant que les profits sont supérieurs au risque de devoir payer les indemnités à cause des effets collatéraux... on maintien les médicaments... Et si une maladie n’est pas rentable, on ne s’embète pas à faire de la recherche.

    J’ai aussi appris que les médecins, n’ont pas de formation continue après leurs études, alors les labo se charge de cela à grand coup de séminaire et de pub pour leur médicaments... (si un médecin sur la toile peu confirmer.)

    La difficulté c’est de prouver les effets des médicaments... comment voulez vous envoyez un inspecteur au sein de l’organisme... cette complexité permet au laboratoire de l’industrie pharma de prendre des risques... car après tout... d’ici qu’on prouve les effets secondaires, de l’eau aura coulé sous les pont et des milliards auront remplie les caisses..

    Le livres relate des dizaines d’arnaque de ce genre dont la fameuses Grippe H1N1 pour laquelle les Français furent méfiant. Cette gripette permi de refourger des stock de Tamiflu sans même vérifier leur efficacité, permettant à Donald Rumsfled quelques millions de dollars de dividende... Et mieux encore, le vaccins avait un brevet déposé avant la soit disant découverte du virus... c’est énorme...

    Ces cartels s’entendent à merveille, les uns pousses les pesticides, engrais, produits chimiques qui stress le système immunitaire, les autres vendent les médicaments pour soigner les symptômes lié à ce stress immunitaire etc... et tout ce petit monde va frayer avec le politicien avec les membres de l’AFSAAPS etc....

    Pour ceux qui n’ont pas vue la vidéo de l’auteur en présentation de son Livre.

  • Fanny 6 janvier 2012 21:56

    Ces chiffres ne veulent absolument rien dire. Au-delà de 70ans, chaque pékin se trimballe avec une valise de médicaments. Certaines de ces drogues évitent une mort prématurée, d’autres participent du confort de vie. Ce cocktail médicamenteux a évidemment un revers, affaiblissant ou menaçant certaines fonctions de l’organisme, entraînant hospitalisations et parfois décès. Pour ces cas limites, bien malin celui qui peut affirmer qu’il n’aurait pas fallu prescrire tel ou tel médicament, et croit pouvoir dire de façon fiable quel cocktail médicamenteux aurait augmenté l’espérance de vie du défunt. Cela me rappelle les affirmations aussi péremptoires que non fondées sur les centaines de milliers de victimes de la pollution.


    • Bilou32 Bibi32 7 janvier 2012 10:11

      En effet, difficile de prendre parti. Il est certain que les médicaments prolongent les vies (sida par exemple) , mais c’est aussi une usine à fric fabuleuse... Et l’usage de certains (antidépresseurs) ressemble plus a une pompe à finance qu’a un réel intérêt pour la santé des patients. Ceci dit on est libre de se soigner ou pas... Comme on a le choix avec des méthodes alternatives (médecines « douces »).


  • ddacoudre ddacoudre 6 janvier 2012 23:20

    bonjour JL

    un problème sérieux, je suis d’avis de mettre toutes les industries pharmaceutiques sous la loi d’activité à but non lucratif. si la vie est une source de risques les effets secondaires des médicament ont des effets suivant l’état de santé des personnes, ou de réaction inconnu d’allergies a un médicament, il n’y a rien de surprenant à cela, même si on peut en mourir comme cela à faillit m’arriver avec une allergie majeure à la pénicilline.
    ce qui me satisfait c’est que cela remet en place la sur enchère punitive qui vise les automobilistes pour descendre a un seuil de 3000 tués, comme quoi il est des intérêts politique qui jouent plus sur l’émotion que sur la réalité des risques.
    ddacoudre.over-blog.com
    cordialement


    • appoline appoline 7 janvier 2012 13:14

      Bonjour dd,


      Il faut savoir que tout les médicaments ont des effets secondaires, prendre un médicaments n’est jamais anodin même s’il le semble comme le paracétamol.

      Par contre, je me demande que qu’ils foutent dans leurs génériques, je serais bien curieuse de le savoir, car l’effet n’est pas du tout le même, même si la molécule est similaire.

  • Bilou32 Bibi32 7 janvier 2012 10:17

    Le fric est partout et le profit une règle d’or... Tout çà est donc très logique.


  • Slift Slift 7 janvier 2012 11:10

    Cela la me rappelle les affirmations aussi péremptoires que non fondées sur les centaines de milliers de victimes de la pollution.

    C’est sûr la pollution est excellente pour la santé,c’est bien connu...^^


  • Daniel Roux Daniel Roux 7 janvier 2012 11:11

    Sur les 4000 morts et dizaines de milliers de blessés (dont personne ne parle) d’accidents de la route, combien sont dus aux médicaments ?

    L’obligation de disposer un éthylotest dans sa voiture est insultant. Les français sont considérés, a priori, comme des poivrots irresponsables. Il est vrai que leur jugement n’est pas sain puisqu’ils ont voté à 53% pour un incompétent notoire et un menteur.

    Pourquoi n’interdisent-ils pas la vente d’alcool dans les restaurants et dans les bars ?

    Il serait plus efficace de mettre en place un analyseur sanguin de substances pouvant troubler la concentration du conducteur.

     


    • appoline appoline 7 janvier 2012 13:20

      Si vous voulez interdire la conduite, aux névrosés sous antidépresseur, aux alcoolos en sevrage, aux cardiaques, aux psychotiques, aux hypers tendus, aux épileptiques, aux handicapés, à tous ceux qui souffrent d’effets secondaires, ben autant dire qu’il n’y aura pas grand mode sur les routes. Et puis, soyez lucide, 4000 morts sur des millions de conducteurs, faut arrêter de se masturber les neurones, ou alors ne sortez plus de chez vous, vous ne risquerez rien.


  • Ray Volté 7 janvier 2012 11:22

    IL faut revenir à la loi du talion.


    Pour Servier, lui faire bouffer son médiator jusqu’à ce que mort s’en suive.
    Son médicament n’est pas nocif, il est très bon et efficace.
    il pourra ainsi le prouver. CQFD
    Même chose pour les prothèses PIp. Gonflons son fabricant de lolos, de postérieur et de roubignoles PIP, pour en faire un Biberndum publicitaire pour ses produits. 

  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 7 janvier 2012 13:42

    Bon article et bon fil, tout est dit, bon vœux à tous.
     
     


  • Annie 7 janvier 2012 19:03

    Vous m’excuserez si je suis un peu à côté de la plaque, mais je réagis à chaud et tard Je suis plutôt d’accord avec votre article, mais je voudrai quand même savoir si dans ces effets secondaires sont par exemple inclus les allergies aux pénicillines qui ne sont pas prévisibles, mais sont potentiellement mortelles.
    Aussi habitant en Angleterre, et venant de rentrer en France après une semaine avec ma famille, où j’ai suivi l’actualité, j’ai appris en ce qui concerne les implants mammaires, que le gouvernement britannique avait décidé après une étude approfondie qu’il remplacerait toutes les prothèses des femmes qui le souhaitaient, à l’issue d’une étude qui n’a pas conclu à la toxicité de ces implants (inconclusive results), mais reconnaissant qu’ils étaient « sub-standards », c’est-à-dire qu’ils ne se conformaient pas aux normes agréées. 
    Tout cela pour dire que tous les médicaments ont des effets indésirables, qui ne sont pas toujours imputables aux sociétés pharmaceutiques. Dans le cas de Servier, il s’agit à mon avis d’un acte criminel comme dans le cas des prothèses mammaires, mais faut-il pour cela affoler la population et réopérer toutes les femmes qui ont des implants mammaires alors que leur toxicité n’est pas prouvée ?


  • RH_sante 8 janvier 2012 10:39

    Bonjour
    L’article est dévastateur pour la filière santé si tout ce qui est avancé est justifié par des preuves.
    Pour ceux qui se déchainent contre les laboratoires Servier, c’est compréhensible mais dans ce cas il faudrait aussi se déchainer contre Sanofi et son Avandia, ou contre GSK et ses vaccins testés contre des enfants pauvres en Argentine, ou contre les risques présentés par le Doliprane ou les anti-histaminiques.
    On ne peut pas voir que le bouc émissaire actuel, Servier remplacé aujourd’hui par PIP. Il me semble que c’est donc toute la filière Santé qui est à repenser. Néanmoins, il faut préciser que c’est grâce à tous les laboratoires privés que le niveau de protection sanitaire s’est considérablement développé car l’État n’a pas les moyens de développer de la recherche. Donc je crois qu’il convient d’être prudent et de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain.


  • voxagora voxagora 8 janvier 2012 12:56

    .

    Je reprends une phrase de KUOTA : « l’article démontre que le seul intérêt c’est le profit »,
    il me semble qu’il est nécessaire de se demander : « le profit de QUI ? »

    et une phrase de FANNY : « .. ces chiffres ne veulent rien dire .. rappellent les affirmations
    péremptoires et non fondées sur la pollution .. »
    => quelle pollution ?
    Parce que concernant la pollution atmosphérique, la pollution alimentaire, 
    la pollution par déchets toxiques industriels, la pollution des rivières et des océans, 
    celle de nos rues et de nos maisons, il y a des Grenelles de la pollution/environnement.
    Et des débats, et des articles, et des communications qui envahissent notre espace mental
    en y injectant la dose de culpabilité nécessaire à faire tourner le business.
    Pendant qu’on s’occupe de cette pollution là, 
    quasiment personne ne moufte sur la pollution médicamenteuse.
    Il n’y a qu’à voir cet article, qui ne fait pas le quart de la moitié du dixième de celui sur le culotte
    de Pippa Middleton (artificiellement gonflé quand même).

    A quand un Grenelle de la pollution 


  • JL ML JL ML 8 janvier 2012 15:50

    J’ai pensé utile d’apporter les précisions suivantes pour mieux comprendre la portée des informations tirées de l’étude Emir citée dans l’article : « Elle permet d’avoir une idée assez précise des effets indésirables entraînant une hospitalisation. Elle est parfaitement complémentaire des données de la notification spontanée (la sous-notification ne permettant pas d’avoir le reflet des cas réellement survenus).
    Ont été suivis des malades hospitalisés pour effet indésirable pendant 2 semaines consécutives dans des services de spécialités médicales d’hôpitaux publics tirés au sort
    Il s’agit d’une étude prospective menée, pendant 14 jours, sur un échantillon représentatif des services de spécialités médicales (court séjour) tiré au sort à partir de l’ensemble des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) et des Centres Hospitaliers (CH) de France métropolitaine. Elle a été réalisée par le réseau des 31 centres régionaux de pharmacovigilance. Ils ont
    enquêté dans 63 établissements hospitaliers,dont 27 Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) et 36 Centres Hospitaliers (CH). L’étude s’est déroulée entre le 4 décembre 2006 et le 9 juin 2007.
    Les malades ont été suivis jusqu’à ce qu’un diagnostic soit retenu. Le diagnostic d’effet indésirable a été discuté entre les médecins cliniciens et l’équipe du centre de pharmacovigilance. Tous les cas d’effet indésirable ont été revus de façon centralisée par un comité d’évaluation, comprenant des pharmacologues cliniciens, des internistes et un médecin généraliste.
    Les médicaments du système nerveux central étaient les plus fréquemment en cause (26 %), suivis des médicaments cardiovasculaires (21,6 %), puis des antinéoplasiques et immunomodulateurs (16,8 %), des médicaments du sang et organes hématopoïétiques (12,6 %) .
    Dans 31 cas (32 %), l’effet indésirable a été jugé évitable, dans 16 cas (16,5 %)
    potentiellement évitable, dans 34 cas (35,1 %) inévaluable et dans 16 cas (16,5 %)
    inévitable.
    Cette étude menée sur un échantillon représentatif de services de spécialités
    médicales, confirme l’importance du problème des hospitalisations secondaires à la survenue d’un effet indésirable médicamenteux. »


  • clostra 8 janvier 2012 18:48

    Ce que je trouve effarant est que pas un seul candidat aux présidentielles ni d’aucun parti n’a pris soin (les raisons sont multiples) de se pencher sur la santé autrement qu’en terme de dépenses.

    Pas très étonnant si, dans le fond, cet article signifie bien que les médecins prescrivent bien n’importe quoi.

    Le long écheveau de la plus belle escroquerie de tous les temps en matière de « médecine »

    Les arguments, on les connait par coeur !

    Imaginez ! si on ne trouve pas ou difficilement des experts sans conflit d’intérêt pour l’AFSSAPS, comment en trouverait-on pour faire une étude approfondie sur la question ? fourchette du simple au double...

    Après ce serait bien de faire une étude sur les mauvais diagnostics ou diagnostics malveillants ou intéressés...Car il y a également de la corruption collusion coercition dans cette zone d’ombre où on retrouve les mêmes dans différentes instances (policières, judiciaires...) avec d’indéboulonables malfaisants.

    C’est temps, c’est le moment de traiter ça avec autant d’acharnement et de sérieux que les affaires de Karachi et autres histoires de valises. On ne s’en portera que mieux du point de vie de la santé et du point de vue financier.

    Si vous saviez !


  • Constant danslayreur 9 janvier 2012 09:52

    Allons-y pour le maximum pessimiste 34 000 suspicions… éventuellement de chez il se pourrait.
    Il relève du lieu commun de noter que pour prendre des médicaments, il faut déjà en avoir besoin, être malade en somme, alors bien malin celui qui saura qui de la maladie elle-même ou de son traitement sera arrivé le premier à bout du défunt.

    Allons-y pour fifty fifty, histoire de contenter tous les nécrophages. 17000 donc, rapporté à 2008 cela donne 3.1% de décès qui seraient au conditionnel dus, aux effets secondaires des médicaments contre au moins 66% qui sont définitivement et sans l’ombre d’un doute cette fois, dus à des … maladies [*1*]lesquelles maladies, il fallait et il faudra bien soigner … avec des médicaments .

    Bref, il n’y a toujours pas photo.

    Pour rester dans le macabre et dans le mauvais goût, en Algérie mort naturelle se dit mout rabbi (mort attribuée à Dieu) alors au temps fort de la décennie noire, la règle c’était plutôt, douze citoyens assassinés par des terroristes, une femme, deux soldats, un policier etc etc.
    Je me souviens qu’un jour un collègue avait voulu savoir de quoi était mort Ammi X et à la réponse mort attribuée à Dieu, il a rétorqué à la bonne heure, par les temps qui courent et face à une telle concurrence, il est heureux que le patron ait réussi à en tuer au moins un …

    [*1*]
    Pour 543 139 décès en 2008, les cancers étaient encore la 1ère source de mortalité (29,6%), devant les maladies de l’appareil circulatoire (27,5%), les accidents (4,6%), la maladie d’Alzheimer (3,2%), le diabète (2,2%), le suicide (1,9%), les démences (1,8%) et les maladies chroniques du foie (1,7%), de plus de 70% des décès survenus en France10. La hiérarchie des causes de décès diffère selon le sexe et l’âge. Elle a peu évolué entre 2000 et 2008 pour les hommes, et s’est transformée pour les femmes10. Environ 20% des mort d’enfants de 1 à 14 ans sont dus à des tumeurs10. On observe une forte surmortalité chez les garçons de 15-24 ans, et (de 2000 à 2008), une forte progression du cancer du poumon chez les femmes de 45-64 ans10. La mortalité des 45-64 ans est d’abord due aux cancers : 54% (14 812 décès) chez les femmes et 45% chez les hommes (41 155 morts), taux stables de 2000 à 200810.


    • voxagora voxagora 10 janvier 2012 08:38

      Ah bon ? pour prendre des médicaments il faut en avoir besoin ?

      Je crois que LE problème est justement que ce besoin est dans une grande mesure créé,
      et que dans ce domaine de la médicamenttitude outrancière et cynique
      aucune évaluation sérieuse et honnête, pour le coup, ne verra jamais le jour.
      Devinez pourquoi ?
      Le pouvoir préfère évaluer les gamins de trois ans ...
      1) ils seront fichés
      2) s’ils sont agités ils seront médicamentés X
         s’ils sont calmes ils seront médicamentés Y
      Que du bénèf !
      .
      .

  • lilumultipass 10 janvier 2012 15:07

    pour info le magasine prescrire a diffusé un rapport avec les médicaments et leurs effets indésirables, 7euro pour les praticiens et disponible gratuitement sur le net, en sachant que de par ma formation d’aide soignante, la formatrice, cadre infirmière, nous a toujours dit qu’un médicament a des effets indésirables et qu’il faut y faire attention (à partir de 7 médicaments par jour cela peut être nocif...) comme par exemple le paracétamol... on se soigne à outrance, les médecins sont conscients des risques et c’est pour cela que l’on parle de la balance bénéfice-risque lors d’un traitement,
    mais pour ceux qui ne sont pas contents partez vivre aux usa où certains traitement nécessitent de s’endetter... arrêtez de vous plaindre... ma mère a été traité du virus de l’hépatite C, les médecins ne lui recommandaient pas au vus des effets indésirables, mais elle s’est informé et s’est battu, son traitement a couté des milliers d’euro... et elle a eu des effets indésirables mais maintenant elle est guérit et elle est reconnaissante à la sécu de l’avoir sauvé car ailleurs elle n’aurait jamais eu les moyens de le faire, elle serait morte d’une cirrhose... par ailleurs elle s’est impliqué dans son cancer du sein, contrairement aux autres patientes qui igoraient ce qu’on allaient leur faire... et son implication était tres apprécié et les soignants se « régalaient » à l’informer, en bref nous sommes acteurs de notre santé, il faut s’informer, mais arrêter de douter de votre soignant (certes aller voir un spécialiste comme un oncologue dans son cas) car l’effet placebo dépend de la confiance envers son soignant... enfin une bonne nouvelle elle n’a pas eu la mutation pour le cancer des ovaires et a bien fait de faire des mamographies et son ablation du sein, car elle s’est toujours impliqué, contrairement à d’autre qui ont du faire de la chimio car le cancer était découvert trop tard...
    apres rien ne vous empeche de faire de la médecine douce, mais en bref renseignez vous aupres des médecins, des infirmières, soyez acteur plutôt que de subir, et il n’y pas de secret apres un cancer pour éviter la récidive, pratiquez un sport, une activité car cela empêche la dépression, or pour la guérison d’un cancer on parle souvent de l’implication, la volonté, de la santé mentale
    apres si vous avez envi de suivre un charlatan rien ne vous empeche, il y a plein de site alternatif sur le net, dailleur si l’état laisse faire c’est que ça doit l’arranger... alors posez vous la question, pourquoi ces traitement anti conventionnel sont-ils disponibles ? il n’y aurait pas des lobby alternatifs dirigés par l’argent et non par la santé comme les lobby pharmaceutiques... réfléchissez y
    ceci dit allez voir « maladies à vendre » qui dénonce les lobby pharmaceutiques qui inventent des maladies, et je confirme les médecins n’ont que 25h de pharmaco dans toute leur formation, et la seul revue indépendante, Prescrire, n’est pas financé par les labos, coute dans les 200 euro par an, vu le travail qu’elle représente,
    elle se différencie par le fait qu’elle n’est pas financé par les labos, et puis je rajouterai, avant que l’on me dise que j’ai un parti pris pour les labos, que les autres revues médicales font partie de la formation continue auprès des médecins, donc s’ils y sont abonnés, on considère qu’ils sont formés... les conférences organisées par les labos aussi en font parti,
    donc voilà il y a toujours l’intérêt du gain, même en ce qui concerne le médecin présentant une nouvelle médecine alternative, mais n’imaginez pas que tout le monde il est beau, surtout parce que ce médecin vous parlera du complot de la pharmacopée et vous dira de laissez tomber la médecine conventionnelle, et si lui aussi était manipulé ? il existe beaucoup de charlatan et de victimes, alors faites en sorte que ces victimes ne soient pas morte pour rien, renseignez vous avant tout, car même si ces médecins sont reconnus comme criminels, parfois leurs liens leur permettront d’échapper au verdict, ou bien pourront d’exercer en toute impunité, mais ce n’est que mon point de vue...
    si vous croyez au monde de « bambi »... au blabla pseudo scientifiques, allez vivre dans les sociétés secrètes ou dans les tribus aborigènes pour vous soigner à base de plantes, d’incantation... en plus de ça vous n’ aurez pas toutes les pollutions de notre société actuelle
    pardon si je parais agressive mais ce genre d’article qui dénigre la médecine conventionnelle amène malheureusement les extrèmes,
    certes les infections associés aux soins(appelés ainsi maintenant), et venant du milieu hospitalier, je peux vous dire aussi combien de gens gardent leurs bijoux, les cadres qui ne veulent pas que l’on ai de gel hydroalcoolique(lavage des mains à « sec ») sur notre chariot car il y en a dans les chambres alors que l’on est en chir ortho où l’hygiène est importante, révoltez vous surtout contre les structures, les hopitaux qui réduisent leurs effectifs car c’est en cela qu’il y a des infections, mais par contre il y a des belles TV et du matériel bien high tech...(TV écran plat tactile amovible avec téléphone et internet, mais pas de personnel pour expliquer le fonctionnement...) cela dévoile bien le problème de notre société... donc avant detre soigné regardez les mains des soignants (ongles courts pas de vernis ni bijoux...) et on en reparlera...
    sur ce je vous souhaite bon courage si vous avez à passer par le secteur de soin, car j’imagine que ca n’est pas facile mais soyez confiant malgré tout...


    • JL ML JL ML 10 janvier 2012 16:03

      @lilumultipass
      Merci pour votre importante contribution.
      Une précision, cependant. Vous écrivez : "pardon si je parais agressive mais ce genre d’article qui dénigre la médecine conventionnelle amène malheureusement les extrèmes« 
      Cet article ne »dénigre« pas du tout la médecine conventionnelle. Il met l’accent sur une négligence des autorités (politiques et sanitaires) qui luttent pour faire baisser les accidents de la route, avec efficacité d’ailleurs, mais ne font pas grand chose contre les effets adverses des médicaments.
      Dans l’étude Emir, citée dans l’article, il est bien dit que les effets indésirables sont »évitables« dans 32 % des cas et »potentiellement évitables" dans 32,1% des cas. Autrement dit, on pourrait éviter environ 20 000 morts par an si on s’y mettait vraiment !
      Personne ne dénigre la médecine conventionnelle. En revanche, l’accent est mis sur une négligence grave et dramatiques en terme de perte de vies humaines...


    • JL ML JL ML 10 janvier 2012 16:05

      Si les autorités voulaient vraiment s’attaquer à ce problème, elles accepteraient les enquêtes parlementaires sur la question et conduiraient des études pour connaître avec plus de précision sa réalité quantitative et qualitative.


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