samedi 20 décembre 2014 - par Trelawney

Bobigny ou c’était mieux avant

Ou comment pour accéder au conseil général de Seine Saint Denis, l'UDI s'associe avec la mafias local.

Bobigny était une ville communiste de Seine Saint Denis (93), faisant partie de ce que l’on appellait « la ceinture rouge ». Bobigny est l’une des villes les plus pauvres de France et certainement la plus pauvre de la banlieue parisienne. Aux dernières élections Bobigny est passée à droite. Dans ce combat de chef qui a plus à voir avec un jeu de guerre à la façon de Risk, qu’à la politique, Jean Christophe Lagarde occupe ses positions face à Claude Bartelone. L’objectif est le conseil général de Seine Saint Denis, lors des prochaines élections de mars 2015. Pour cela les élections municipales étaient importantes et Bobigny un verrou que la droite devait débloquer pour s’ouvrir la route du conseil général.

Un travail de terrain a été fait par l’UDI et comme ils ne pouvaient rien promettre sur la relance économique de ce secteur sous développé, ils ont appliqué les méthodes de Dassault à Corbeil Essonne. Comme les caisses de l’UDI sont moins grandes que le compte en banque de Dassault, les promesses étaient tout autres. C’était simplement des promesses d’emplois ou de logements aux habitants des quartiers défavorisés. Donc l’UDI a inscrit sur sa liste des personnes « représentatives de leurs quartiers », et comme ces quartiers sont tous tenus par la mafia locale, vous imaginez bien quel était le pédigrée de ces gens. Sabrina Saïdi conseillère municipale a même avoué qu’elle a fait campagne sur la liste UDI parce qu’on lui avait promis un logement plus grand (actuellement elle habite avec sa famille de 6 personnes dans un F3) .Dans cette surenchère de clientélisme face aux communistes qui ne sont pas les derniers en la matière, c’est l’UDI qui a emporté la mise.

Maintenant qu’ils sont en place, il faut passer à la caisse. Sabrina Saidi, est adjointe au maire chargée de la petite enfance. Kianoush Moghadam originaire de Bobigny et ancien attaché parlementaire de Jean Christophe Lagarde prend ses fonctions de cadre administratif à la direction du développement territorial sur décision du maire. Jonathan Berrebi préside l’office des HLM. Ould-Ahmed originaire de Bobigny prend ses fonctions de cadre administratif à la l’animation du territoire sur décision du maire. Christian Bartholmé cumule les fonctions de premier adjoint au maire de Bobigny et de directeur de cabinet du maire de Drancy. Et des dizaines de personnes originaires des quartiers sont embauchés à la mairie à des fonctions d’agents de maitrise ou de cadres alors qu’ils n’ont aucune compétence pour le faire, "dixit la CGT locale".

Kianoush Moghadam est l’ami de Jean-Christophe Soumbou, alias « Marc », alias « Crim », alias « Craps » : ancien lieutenant de Youssouf Fofana, cerveau du « gang des barbares » où Il a reconnu avoir recruté deux hommes de main et fourni la voiture utilisée pour enlever la victime Ilan Halimi. Il fait actuellement un séjour à la prison de Nanterre, où il était incarcéré pour vol avec violence à 18 ans de prison. Ce dernier a une compagne : Lynda Benakouche, dont elle attend un enfant qu’elle a fait en prison et qui vient d’être fraîchement embauchée à la mairie comme chargée de mission des politiques sociales et urbaines. Cette dernière a été condamnée en 2005, à l’âge de 21 ans, à une peine d’emprisonnement de un mois ferme pour avoir enlevé avec une amie une fille de Bobigny enceinte de 6 mois, avant de la passer à tabac au sous-sol d’un immeuble. Elle a aussi été condamnée pour des faits de violence en 2003.

Un tract anonyme circule dans Bobigny pour relater ces faits. Le 8 juillet vers 18 heures, quatre personnes (Moghadam, Berrebi, Ould-Ahmed et Christian Bartholmé) retiennent Sabrina Saidi qu’ils soupçonnent d’être l’auteur de ce tract. Cette dernière sentant l’embrouille se munis d’un dictaphone et enregistre clandestinement l’audition.

C’est Moghadam en premier qui hausse le ton : « Le mari de Lynda est un ami. […] Le mari de Lynda est en prison, il a fait un truc… Il est en prison depuis huit ans. Il a pris dix-huit ans. Pas huit ans, dix-huit ans. Lynda, je me sens responsable vis-à-vis d’elle quelque part… […] Pourquoi on ne parle pas devant les gens, à ton avis ? Parce que ça reste entre nous [...] Et ça n'arrivera surtout pas aux oreilles de Lynda, surtout pas... » « Tu es rentrée sur un terrain qui est dangereux pour toi… » dit-t-il plus loin. Avant d’exploser : « Ferme ta gueule, ferme-la, ta gueule, tu crois que tu parles à qui ? Tu crois que tu parles à qui, ici ? Tu parles à Kianoush, là ! Réveille-toi, y a personne qui me parle comme ça dans cette ville ! »

Christian Bartholmé enfonce le clou. « J’ai 50 ans, je ne fais pas beaucoup confiance aux gens. En revanche, il faut que je tienne compte de ce qu’on me dit… Je vais te dire un truc : des fois, il faut que tu te contrôles. Tu dis des choses… Il faut que tu fasses attention. […] Tu ne te rends pas compte de la connerie que tu racontes, alors réfléchis bien. […] Je suis un peu loin, mais je suis quand même lié à Lynda. On est passés par des trucs compliqués avec Lynda, avant qu’on ne te connaisse. C’est une fille que j’aime bien. […] C’est vachement dangereux pour elle. […] Super dangereux pour la cohésion du groupe, pour la municipalité, pour la réputation de chacun d’entre vous. Donc, si tu as la moindre info, crache-la. […] Parce que c’est aussi dangereux pour tes miches… A toi, maintenant. »

Le lendemain de l’audition, Sabrina Saïdi décide de porter plainte pour menace de mort. La municipalité a aussitôt porté plainte en diffamation contre Sabrina saïdi. L'affaire a été renvoyée par le tribunal correctionnel à 2015. Une nouvelle audience doit avoir lieu le 15 janvier, où le fond du dossier ne devrait toujours par être abordé. L’examen des faits pourrait n’avoir lieu qu’à la fin du printemps.

Dans cette affaire, le premier adjoint de la ville, Christian Bartholmé et Kianoush Moghadam, doivent répondre de « violences en réunion » alors que Sabrina Saïdi comparaît en tant que prévenue, soupçonnée d’avoir diffusé un tract jugé diffamatoire sur Lynda Benakouche. Pour plusieurs habitants de Bobigny qui ont assisté à l’audience, cette affaire est le révélateur des « méthodes » de l’équipe municipale, alliage d’habitants des cités et de membres de l’UDI, qui a mis fin à un siècle de gestion communiste de la ville avant de se déchirer, une fois les élections passées.



2 réactions


  • loulou 20 décembre 2014 13:07

    je suis surpris qu’il n’y ait aucun commentaire sur cet article
    J’envoie donc le mien.

    Selon moi, la plupart des mairies communistes de banlieue sont en péril.
    Les votants(essentiellement , les « de souche, voir les autres...) ne supportent plus le trop plein d’immigration, défendu avec un aveuglement désarmant par la gauche.Ils votent et voteront de plus en plus a droite qui a un discours plus ambigu sur la question.
    Par contre la droite comme a Corbeil Essonne et nous le verrons ailleurs s’appuie et s’appuiera de plus en plus sur le communautarisme , voir la voyoucratie de certain d’origine étrangère.
    Les illusions de la gauche sont terribles sur ce sujet.J’ai toujours pensé qu’en cas de mouvement social important, les travailleurs auront la désagréable surprise d’avoir un certain nombre( Pas tous.) de »Pauvres discriminés" en face d’eux !

  • Pere Plexe Pere Plexe 20 décembre 2014 18:44

    Sidérant.
    Bien du courage au habitants de Bobigny.
    Et pas un politique pour remettre en cause les ressources des collectivités.
    Celles qui ont les populations les plus pauvres ont moins de dotations celle qui ont les habitants les plus fortunés ont plus.
    Surtout ne changeons rien.
    Continuons une petite politique de petits avantages entre amis...


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