vendredi 27 avril 2012 - par chapoutier

La jeunesse frappée de plein fouet par le chômage et la précarité !

A peine sortis du système scolaire, les jeunes sont jetés dans le monde du chômage et de la précarité. Les jeunes sont devenus une simple variable d'ajustement au gré des besoins patronaux.

Ils sont placés comme sur une liste d'attente, alternant intérims, CDD, petits boulots et chômage, dans l'espoir hypothétique de décrocher un CDI ou un emploi dans l'administration.

C'est toute une génération qui est sacrifié et qui n'a d'autre horizon que l'angoisse du futur, pendant que Sarkozy pérore sur le vrai travail et sur les fraudeurs.

Le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans a atteint une moyenne de 21,6% pour la zone Euro, indiquent les statistiques officielles d’Eurostat de février 2012, contre une moyenne de 10,8 %, toutes catégories confondues. Deux fois plus !

Mais il peut atteindre des sommets tragiques dans les pays aux avants-postes des attaques de la Troika.

Il varie de 50,5% en Espagne à 8,2% en Allemagne, en passant par 50,4% pour la Grèce, 35,4% pour le Portugal, 31,9% pour l’Italie, 31,6% pour l’Irlande, 21,7% pour la France, 16,9% pour le Luxembourg, 16,6% pour la Belgique, 9,4% pour les Pays Bas.

Un jeune de moins de 25 ans sur deux au chômage en Espagne et en Grèce !

Mais selon Antoine Math, chercheur de l’IRES (Institut de Recherches Economiques et Sociales), les pays nordiques n’échappent pas au phénomène avec, pour la Suède, 23,5%, 19,8% pour la Finlande.

Pour l’ensemble de la population, le même institut Eurostat avait déjà indiqué, le 2 avril, que le taux de chômage a atteint 10,8% en février. Il n’avait jamais été aussi élevé depuis juin 1997 avant la création de la zone euro. Il s’agissait du dixième mois de suite au cours duquel le chômage a atteint ou dépassé le seuil de 10%.

Le quotidien Ouest-France de samedi 21 dernier publie l’interview d’un jeune allemand de 24 ans diplômé en électronique, qui après une formation alternée avec un salaire de 960 euros par mois se retrouve avec 577 euros de l’Agence pour l’emploi.

Alors que les portes-paroles du oui à Maastricht ne cessaient de nous seriner sur l'avenir radieux que nous réservait l'Union Européenne, la réalité est toute autre dans toute la zone Euro. En effet l'emploi précaire est devenu la normalité pour la jeunesse.

On constate en France que les deux tiers des premières embauches se font sur contrat « précaire », avec 16 % sur des missions d'intérim, 12 % en contrats aidés et 37 % en contrats à durée déterminée.

Même pour les diplômés de l'enseignement supérieur le CDI ne constitue plus la norme d'emploi des débutants. Seuls les sortants d'écoles d'ingénieurs restent très majoritairement (75 %) recrutés en CDI dès la fin de leurs études.

De plus, trois ans après leur entrée sur le marché du travail, un tiers des jeunes qui travaillent sont toujours en contrats à durée déterminée, intérimaires, vacataires, ou en contrat aidé par l'Etat. Pour de plus en plus de jeunes, la précarité s'installe donc dans la durée. Chômage et précarité deviennent la norme pour une grande partie de la jeunesse.

Les conséquences du chômage de masse et de la précarité sont incalculables.

Pour beaucoup de jeunes, la famille arrive à amortir l'impact social de la précarité mais, de plus en plus, les parents eux-mêmes sont en difficulté et de fait la pauvreté a beaucoup progressé chez les jeunes. De plus en plus de jeunes ne s'inscrivent plus au chômage, ils sont découragés, en retrait de la société. Les conséquences se font sentir y compris au niveau démographique, car comment « se lancer dans la vie » sans un vrai travail.

Comment ne pas être saisi de colère quand le prétentieux personnage qui se targue d'être président vient pérorer sur le vrai travail. Car c'est justement d'un vrai travail que veulent les jeunes et non pas d'une activité en pointillé qui ne laisse pas de place pour le moindre projet d'avenir.

Comment ne pas être saisi de colère quand ce même personnage se vante de ne plus embaucher de fonctionnaires. Ce qu'il ne dit pas, c'est qu'un fonctionnaire à la retraite qui n'est pas remplacé, c'est un jeune de plus qui ne trouvera pas de travail. Cela pour financer à perte les banquiers !

Comment ne pas être saisi de colère quand ce même personnage se vante de diminuer les dépenses de l'état au nom du remboursement de la dette, au lieu de planifier une politique de grands travaux génératrice d'emplois.

Pendant que les financiers se gavent, nos jeunes crèvent.



9 réactions


  • Francis, agnotologue JL1 27 avril 2012 11:29

    Entièrement d’accord avec vous Chapoutier.

    Le pire dans cette histoire, c’est que, plus Sarkozy sera odieux, et plus le social-démocrate - comprenez : néolibéral mondialiste - sera plébiscité le 6 mai !


  • c.d.g. 27 avril 2012 12:28

    Bien que d accord sur la majorite du texte et la decision de sacrifier la jeunesse francaise au profits des retraites, je crois pas que la solution soit de creer des postes de fonctionnaires

    On peut certes embaucher plein de fonctionnaires mais il va bien falloir les payer (et aussi leur forunir un bureau, du materiel ...). Et cet argent, il faudra le prendre en taxant le reste

    Si on decide de taxer la rente (par exemple les heritages ou l immobilier) ca serait benefique mais c est peu probable (ou en limitant la gabegie mais c est encore moins probable (vous imaginez un politicien remettant de l ordre en corse vous ?)).
    On va au contraire faire au plus simple et taxer ceux qui ne peuvent pas protester ni eviter les taxes. Autrement dit on va taxer surtout le travail salarié
    Consequence : encore moins d activite car moins de revenu. Les entreprises francaise souffriront car leur marche se reduira. les plus grandes reagiront en se detournant encore plus de la france et en se developpant a l etranger (et donc en embauchat la bas. On va pas prendre des francais pour vendre en chine ou au bresil)

    Ce dont la france a besoin c est pas de grand travaux pour construire des ponts ou des autoroutes dont une grande partie ne servira a rien sinon a remplir les poches de nos politiciens ou a flatter leur orgueil (cf l aeroport de nantes)
    Ce qu il faudrait faire c est :
    - investissement massif dans l education (le contraire de ce qui est fait). Il ne s agit pas de jeter plus d argent dans un systeme qui fonctionne pas mais de le revoir de haut en bas
    - penaliser la rente par rapport au travail (taxation des heritages, des plus values immobilieres, suppression des 10 % d abattement des retraites, hausse massive de la taxe fonciere et en echange detaxation du travail)
    - faire crever la bulle immobiliere (c est en cours. il suffit d attendre) pour que les gens puisssent se loger moins cher
    - cesser de priviligier les grosses societes qui embauchent peu en France car l essentiel de leurs affaires est ailleurs
    - a court terme, inciter les jeunes francais a s expatrier afin de faire baisser le chomage


  • c.d.g. 27 avril 2012 12:32

    Il y a quand meme un point oú votre raisonnement est faux. Le taux de natalite ne baisse pas alors que les jeunes generations sont de plus en plus mal
    Malheureusement le taux de natalite n est vraiment correle a la sante financiere d un pays. Il n y a qu a voir la somalie...

    En France, un effondrement de la natalite serait souhaitable. Ca permettrai d avoir bien moins de chomeurs dans 20 ans (et aussi de donner aux enfants qui restent une bien meilleure education car plus de profs pour moins d eleve)


  • voxagora voxagora 27 avril 2012 12:39

    .

    Pensez-vous vraiment aider les jeunes ainsi,
    en leur tenant la tête bien bien enfoncée dans le négatif, même s’il est en partie vrai ?
    C’est une chose de regarder la réalité en face,
    c’est une autre chose de dire qu’il n’y a plus qu’à crever !

    Parce que c’est la tonalité de ce discours, que je trouve, 
    comme tout ce qui pousse à la désespérance, assez irresponsable.
    On est au-delà des statistiques, là.
    Ne vaut-il pas mieux pousser à chercher les solutions pour vivre,
    et dire, une fois qu’on l’a bien mesuré et « statistiqué », que le verre est plus plein que vide,
    que pousser à se coucher pour mourir ?

    Pensez à « La vie est belle », de Roberto Benigni, dont le personnage du père,
    connaissant la réalité, autrement plus désespérante que celle que vous décrivez,
    a tout fait pour que son fils, au milieu de l’horreur on ne peut plus réelle,
    que son fils au moins garde au coeur et à l’esprit 
    que sa vie à lui, l’enfant, avait un futur, malgré tout.

    • chapoutier 27 avril 2012 12:56
      Parce que c’est la tonalité de ce discours, que je trouve, 
      comme tout ce qui pousse à la désespérance, assez irresponsable.

       ????
       les chiffres du chômage viennent de tomber, les principales victimes de ce chômage de masse institutionnalisé sont les jeunes.

      et il serait irresponsable d’en parler ?

      j’ai du mal à vous suivre, il faudrait peut-être dire que tout va bien madame la marquise ?

      en quoi cela pousse à la désespérance que de dire la vérité, en quoi cela pousse à la désespérance que de dire que l’argent de la dette serait plus utile pour créer des emplois plutôt que de gaver les bourgeois ?


  • voxagora voxagora 27 avril 2012 13:11

    .

    Je connais la réalité, et les chiffres du chômage,
    et que le chômage est institutionnalisé, et que tout ne va pas bien,
    et que l’argent de la dette serait plus utile à créer des emplois que gaver les gavés.
    Je pense aux jeunes, 
    et à l’effet des discours désespérants qui sifflent sur leurs têtes.
    C’est peut-être un aspect des choses qui n’a pas d’importance, je ne sais pas.
    Merci pour l’article.


  • Robert GIL ROBERT GIL 27 avril 2012 13:57

    L’Europe vole au secours de ses marchés financiers mais pas de sa jeunesse, dont les droits élémentaires en matière d’éducation, de travail et de logement sont de plus en plus bafoués.................
    http://2ccr.unblog.fr/2011/09/05/sauvez-les-jeunes-pas-les-banques/


  • patdu49 patdu49 27 avril 2012 16:01

    Attention, les chiffres en France, concernant les moins de 25 ans, sont très sous estimés.

    Car la France est un des seuls pays d’europe, avec l’Espagne, à n’attribuer AUCUNE allocation de survie, aux moins de 25 ans ( sauf s’ils ont des enfants à charge ), le RSA jeunes étant qu’un pur effet d’annonce, il est IMPOSSIBLE d’en bénéficier.

    http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/rsa-jeune-c-est-du-pipeau-86935

    Donc un nombre considérables de jeunes, se font radier de pôle emploi, soit par dégout des rendez vous qui ne servent à rien, etc ou radier tout simplement pour autres motifs, sans aucune envie de se reinscrire ...

    De +, les moins de 25 ans, entrent souvent dans d’autres suivis, pas nécéssairement donc avec inscription chez pôle emploi, suivi par mission locale, associations, etc ..

    Bref la situation est encore + catastrophique, que celles qu’on laisse entendre avec les chiffres « officiels ».

    Sinon le chomage des 45 ans et + ... des 50 ans et + ... des personnes qui à l’epoque n’avaient pas le BAC, « pas triste » non plus ...
    alors même, qu’ils ne pourront pour certains pas prétendre à leur retraite de misère avant 67 ans !! ....


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