jeudi 20 juillet 2006 - par Gérard Ayache

Corps augmenté : rêve bionique ou cauchemar prométhéen ?

Matthew Naggle est un jeune Américain de vingt-six ans qui eut la malchance de recevoir un coup de couteau dans le cou lors d’une vulgaire bagarre de rue. Il resta tétraplégique. Son nom ne demeurera pas dans les annales des innombrables faits divers de ce genre. En revanche, Matthew Naggle est le premier être humain à commander un ordinateur par la pensée. Il est le premier homme à établir une connexion entre neurone et électron.

Il ne s’agit pas de télépathie, mais d’une prouesse technologique dévoilée par la revue Nature du 13 juillet dernier. Un composant électronique de quatre millimètres de côté, hérissé de 100 électrodes, a été implanté dans la région de son cerveau qui commande les mouvements volontaires. Ce composant capte les signaux électriques des neurones et les transmet, par l’intermédiaire d’un câble branché sur le crâne du jeune Américain, vers des ordinateurs qui analysent l’influx nerveux et le traduisent en pixels animés. Par la pensée, Matthew Naggle est capable de déplacer un curseur sur un écran d’ordinateur et de commander les mouvements d’une main et d’un bras artificiel. Les chercheurs qui ont réalisé cette prouesse estiment n’être qu’au début d’un rêve : celui de commander directement les muscles du tétraplégique grâce à ses signaux cérébraux.

L’intérêt médical d’une telle expérimentation est immense. Renouer les liens désaccordés ou brisés entre l’esprit et le corps, entre le réel et le virtuel, par l’intermédiaire d’un appareillage électronique, ouvre des espoirs à tous ceux pour qui, comme Matthew Naggle, il ne reste plus que leur activité cérébrale pour survivre.

Cette nouvelle mérite toutefois qu’on dépasse l’euphorie de la découverte scientifique et médicale, et qu’on s’interroge sur la nature étrange de cette hybridation entre technologies et corps humain. Il est vrai que notre époque a ceci de spécial : elle a fait naître des entités hybrides, situées entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. L’informatique a bouleversé les règles du jeu en travaillant une chaîne de modélisation intermédiaire entre l’objet et la pensée ; ce faisant, elle a libéré le virtuel, jusqu’alors prisonnier de la seule et simple activité imaginaire.

La virtualisation des objets conduit à l’invention de nouvelles modalités pour les définir et les animer, créant ainsi un nouvel espace perceptif où voir, parler, bouger, sentir, ressentir, se déplacer... recomposent la nature même de leurs opérations. Le virtuel crée un état étrange, où la pensée n’est plus représentation mais présentation, où elle n’est plus idée mais fonction. Le vocabulaire fait défaut pour évoquer cet état, source certaine de confusion. Cette dichotomie pose non seulement des questions de savoirs, mais aussi d’éthique ; elle appelle en effet des questionnements sur la primauté du virtuel sur le réel, de la pensée sur l’objet, de la machine sur l’homme, etc. Le virtuel apparaît ici comme une nouvelle dimension du réel, non pas destinée à le remplacer, mais à l’envelopper d’une extension, d’une couche de possibles qui ne sont plus imaginaires mais concrets par la pensée.

L’information numérique, par les langages, était extérieure à l’homme. Avec le virtuel, l’homme, dans son corps, est devenu support d’information. Corps d’emprunt dans les avatars des jeux vidéo et des réalités virtuelles, corps augmenté par ajout d’organes périphériques comme les pilotes de chasse, les chirurgiens, mais aussi tous ces passants que l’on voit dans les rues, munis d’un étrange artefact -leur téléphone mobile- comme greffé à leur oreille, corps interactivé en plate-forme d’information biométrique, corps connecté physiquement et mentalement à d’autres corps du réseau.

Le corps, virtualisé, échappe à sa réalité et aux frontières de son organisation biologique. Le corps virtuel, c’est le fantasme du Golem, c’est aussi le monde des robots et des androïdes. Longtemps cantonné dans l’imagination des auteurs de science-fiction, ces domaines investissent les laboratoires de recherche du monde entier. Le monde occidental, depuis longtemps déjà, approche la robotisation sous l’angle industriel d’amélioration de la productivité et d’allégement des tâches pénibles du travail humain. Les chaînes de montage de tous les secteurs industriels sont automatisées, robotisées. Le robot remplit des fonctions techniques et mécaniques. Sous d’autres horizons et d’autres cultures, le robot prend une autre dimension. Au Japon, la recherche en robotique travaille sur des machines capables de remplir des fonctions anthropoïdes. Le Japon, détaché par sa culture et sa religion du tabou du Golem, n’est pas limité intellectuellement ni éthiquement dans la reproduction de plus en plus parfaite de l’être humain. Des robots accompagnateurs, nouveaux confidents virtuels, voient le jour dans les centres de recherche d’Honda, de Mitsubishi ou de Sony.

Dans le domaine artistique, les robots danseurs apparaissent sur les grandes scènes chorégraphiques. De nombreuses expériences sont menées, fruits de la collaboration d’artistes chorégraphes et d’ingénieurs en cybernétique. Elles révèlent à la fois l’attraction et la répulsion que peuvent représenter les technologies de substitution du corps pour des artistes dont le corps est le moyen sacré d’expression et de créativité. Les danseurs n’hésitent plus aujourd’hui à laisser leur corps se faire absorber par la machine. L’expérience du chorégraphe Marcel Li Antunez et de son exosquelette est intéressante à cet égard : le danseur est « incarcéré » dans un robot dont les mouvements sont dictés notamment par ceux du public. L’interactivité produite pose pour l’artiste le problème de la double contrainte douloureuse : celle de l’homme sur l’homme, mais aussi celle de la machine sur l’homme. D’autres artistes explorent le champ du dédoublement du corps, créant des performances où le corps des danseurs est tout à tour, mais aussi simultanément, réel et virtuel.



47 réactions


    • (---.---.62.123) 20 juillet 2006 13:27

      J’espère que ça fera réflechir les gens qui croient que les micro-ondes qu’on balance partout (portables, antennes relais, wifi, wimax, satellites, gps...) sont juste là pour qu’ils fassent joujoux en pensant que tout va bien et sans se douter que on peut leur faire faire n’importe quoi ! comme dans un ordi ! effacer tel fichier, provoquer tel maladie..... !

      vive le progrès !

      je plains les génrations futures ! :(


  • (---.---.148.62) 20 juillet 2006 13:26

    Article très intéressant et bien construit.

    Et pour Demian, encore un message pour ne rien dire. Il devient vraiment très très très pénible de devoir subir votre diarrhée verbale sur l’ensemble des articles d’Agoravox.


  • (---.---.241.179) 20 juillet 2006 13:31

    Ce qu’on va pouvoir faire avec ce genre de trucs, matière flicage et fascisme-fiction !

    C’est toujours du « dark side » qu’on évite de nous parler, alors que c’est surtout à cette fin qu’on pond les inventions actuelles.


    • CP (---.---.241.179) 20 juillet 2006 13:33

      Ces « belles inventions », alors que Sarko veuit « obliger à se faire soigner », ça nous en dit long sur le rôle de la science dans la « démocratie de l’avenir ».

      Pour quelques bénéficiaires, combien de victimes ?


  • Marsupilami (---.---.225.239) 20 juillet 2006 13:43

    Excellent papier. Grâce ou à cause de la science, nous sommes entrés, non pas dans l’ère des Golems, mais plutôt dans celle des cyborgs.

    Le Golem, si l’on en croit Harry Collins et Trevor Pinch, auteurs de Tout ce que vous devez savoir sur la science (Ed. Seuil Points-Sciences), ce serait plutôt la science elle-même.

    Je rappelle d’abord ce qu’est un Golem : dans la tradition magique juive et des légendes d’Europe orientale, le golem (mot hébreu qui signifie « masse informe, embryon ») est une créature artificielle, au corps d’argile et à forme humaine. Voici comment le décrit le kabbaliste Scholem : « Sur son front est écrit emeth (vérité), il grossit chaque jour et devient facilement plus grand et plus fort que tous ceux qui vivent dans la maison, alors qu’au début il était si petit. Par peur de lui ils effacent la première lettre afin qu’il ne reste que meth (mort), sur ce, il s’écroule et redevient de l’argile. Un homme avait laissé par insouciance grandir son Golem ; il était devenu si grand qu’on ne pouvait même plus atteindre son front. Alors il ordonna, par peur, au valet de lui enlever ses bottes, avec l’idée qu’étant baissé, il pourrait lui atteindre le front. Cela réussit, la première lettre fut enlevée mais tout le poids d’argile tomba sur le juif et l’écrasa ».

    Revenons à Harry Collins et Trevor Pinch qui opposent les pro-science et les anti-science. Selon les premiers, elle est « un croisé assiégé par les apôtres de mystiques obscurantistes tandis que d’autres individus plus sinistres encore attendent leur heure pour fonder un nouveau fascisme sur les décombres du savoir scientifique » ; selon les seconds, c’est « l’ennemi public n° 1 : notre douce planète, notre sentiment de justice, notre sens du beau et du poétique sont offusqués par des technocrates - incarnant l’antithèse de la culture - inféodés à des capitalistes avides de profit ».

    Les auteurs récusent cet antagonisme manichéen, caricatural et simpliste. Ils rappellent que la science n’est qu’une activité humaine comme les autres, faite par et pour des hommes : « la science ne ressemble ni à un preux chevalier ni à un monstre sans pitié. Qu’est-elle alors ? La science est un golem ».

    Relisez sa description selon le kabbaliste Scholem : la ressemblance avec la science est saisissante. Comme elle, « le golem est puissant et le devient chaque jour un peu plus » ; comme elle, « il obéit aux ordres de son créateur, travaille à sa place et le protège de l’ennemi sans cesse menaçant » ; et comme elle aussi, « il est maladroit et dangereux. Si ses maîtres ne le surveillent pas, il risque de les détruire par maladresse dans le déchaînement de sa force ».

    Pour le meilleur et pour le pire, le Golem a créé le premier cyborg.


    • Gérard Ayache Gérard Ayache 20 juillet 2006 14:59

      Votre rapprochement entre Golem et science est saisissant. cela me fait penser à ce que disait Gunther Anders.

      Le philosophe Günther Anders, longtemps méconnu en France, fut disciple d’Heidegger, ami d’Hans Jonas et premier époux d’Hannah Arendt. Dès 1956 dans son livre L’obsolescence de l’homme puis, une vingtaine d’année plus tard dans Nous, fils d’Eichmann, il évoquait cette évolution implacable de la technosphère, cette ‘mégamachine’ dont la soif d’expansion est inextinguible :

      « Comme la raison d’être des machines réside dans la performance, et même dans la performance maximale, elles ont besoin, toutes autant qu’elles sont, d’environnements qui garantissent ce maximum. Et ce dont elles ont besoin, elles le conquièrent. Toute machine est expansionniste, pour ne pas dire « impérialiste », chacune se crée son propre empire colonial de services. ... La machine originelle s’élargit donc, elle devient ‘mégamachine’ ; et cela non pas seulement par accident ni seulement de temps en temps ; inversement, si elle faiblissait à cet égard, elle cesserait de compter encore au royaume des machines. A cela vient s’ajouter le fait qu’aucune se saurait se rassasier définitivement en s’incorporant un domaine de services, nécessairement toujours limité, si grand soit-il. S’applique plutôt à la mégamachine ce qui s’était appliqué à la machine initiale : elle aussi nécessite un monde extérieur, une ‘empire colonial’ qui se soumet à elle et ‘fait son jeu’ de manière optimale, avec une précision égale à celle avec laquelle elle-même fait son travail : elle se crée cet ‘empire colonial’ et se l’assimile si bien que celui-ci à son tour devient machine - bref aucune limite ne s’impose à l’auto-expansion ; la soif des machines est inextinguible. »

      Ces propos sonnent avec une étrange actualité aux temps de l’hypermondialisation et de l’ultra-libéralisme moderne.


    • Marsupilami (---.---.225.239) 20 juillet 2006 15:27

      Oui, ça va dans le même sens et ce n’est pas rassurant, vu que depuis qu’il existe, tout ce que l’homme imagine et peut faire, il le fait. Et ce qu’il peut désormais imaginer et faire est désormais vertigineusement dangereux.

      Nous en arrivons vraiment à un moment où il faudrait des sages pour diriger le Golem technoscientifique et l’empêcher de faire n’importe quoi et mettre une muselière aux tehnopitbulls des laboratoires. Malheureusement, ces sages, même s’ils existent, n’ont aucune possibilité pour l’instant de faire quoi que ce soit pour contrôler ce Golem. Ils ne seraient pas rentables à court terme et ils défriseraient les actionnaires.


  • (---.---.1.1) 20 juillet 2006 14:37

    A quand un oeil bionique pour notre borgne national, cela lui permettrait de voir un peu plus loin que le bout de son nez.


  • Antoine Diederick (---.---.26.46) 20 juillet 2006 15:15

    Bientôt Golem ou Créatura ?

    ou tout simplement clones et répliquants ?

    ou tout à la fois .... ?


    • Antoine Diederick (---.---.26.46) 20 juillet 2006 15:16

      ZUT ! Le marsupial est passé avant moi, viens de le voir, chuis juste redondant...


  • gem (---.---.117.249) 20 juillet 2006 15:32

    bon article. Mais c’était clair que, tôt ou tard, ça devait arriver... comme il est clair qu’on ne s’arretera pas là !


    • Antoine Diederick (---.---.229.212) 21 juillet 2006 08:11

      hein, et quand je disais démiurge West, il n’y a pas si longtemps....vous êtes meilleur Demian quand vous ne vous laissez pas aller...euh, quand vous vous lâchez avec précautions.


    • Gérard Ayache Gérard Ayache 20 juillet 2006 16:36

      L’homme a toujours cherché à simuler le réel. Miron taillant dans le marbre son discobole ou Brunelleschi découvrant les secrets de la perspective càd l’illusion de la profondeur. Ou encore Memling qui comme tous les autres peintres de Bruges faisait partie de la confrérie des miroitiers, les artisans du reflet.

      Chaque époque artistique a cherché à exceller dans l’art du simulacre c’est-à-dire dans l’art de l’effraction du réel et de l’arrachement à la force gravitationnelle de sa représentation. Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est que nous fabriquons des entités hybrides situées entre ce qui est réel du point de vue de l’objet et ce qui ne l’est pas. Avec le virtuel, nous ne fabriquons pas que des objets mais aussi des idées, des pensées, des réalités en puissance (virtuelles). Les technologies numériques parviennent ainsi à enchevêtrer de plus en plus finement le réel et le virtuel, au risque absolu de les confondre. Le danger étant de si bien croire aux simulacres qu’on finit par les prendre pour réels.


    • demian west (---.---.119.254) 20 juillet 2006 18:34

      Vous dites vrai. Car Alberti a dédié à Brunelleschi son traité « de pictura », car il reconnut que Brunelleschi avait mis en oeuvre ses propres principes albertiens.

      En fait, même l’artiste démiurge est un thème emprunté à l’antiquité qui le connaissait. Mais au fond, le lien entre le robot et le golem ou l’homoncule, c’est la neuve analogie qu’on sut faire entre l’organique et le mécanique.

      Là, faut-il parler d’un personnage très important et peu connu du public : Héron d’Alexandrie qui fit les primes automates qui bluffèrent la foule devant les temples d’Alexandrie, mais tout pour le service de la religion. Il était aussi important pour l’antiquité tardive que Vinci l’est encore pour notre période moderne puis contemporaine. Et il amena toute la « physique amusante » de Descartes et son chien pneumatique, que Vaucanson réalisa avant la révolution française. A l’époque on donnait à voir ses « Automates » dans les soirées curialistes devant Marie-Antoinette qui s’émerveillait de l’apparence de vie de ces « poupées mécaniques » qui confirmaient les théories de l’« homme machine » par de la Mettrie.

      Quant au numérique, proprement dit, il est issu des métiers à tisser automatisés et de leurs cartes perforées programmatiques.

      Pour ma part, ainsi que je le théorise dans mes textes de théorie artistique : nous vivons, probablement et aujourd’hui, une sorte de Ultima Rinascimento : la Renaissance Ultime, où l’industrie cinématographique, donc le divertissement, exerce une puissante pression sur le réel afin qu’il soit dématérialisé en nos plus extravagants fantasmes démiurgiques aussi.

      Les dieux antiques et toutes périodes historiques vont être vitement recréés, afin que nous puissions voyager en elles, et vivre dans une sorte d’Olympe très-antique retrouvé sur le mode résurrectif.

      Ce qui était pressenti par les rites de la religion romaine elle-même, quand les patriciens et les prêtres flamines réalisaient des créations plastiques mettant en scène les dieux, qu’on nommait des « lectisternes » en sorte de reconstitution hyperréaliste d’un banquet de dieux. Et qui paraissent très semblables à la démarche entreprise par la 3D aujourd’hui. Et conformément programmatique à toute la recréation de l’antiquité qu’on nomma la « Renaissance italienne et flamande des quattrocento et cinquecento : la »Renaissance... de l’Antiquité".

      En fait depuis ses débuts ingénieux, tout le mouvement occidental veut retrouver ou remonter à rebours vers le paradis originel ou l’Age d’Or de l’antiquité : soit de l’immortalité retrouvée : la sur-vie.

      Demian West


    • Gérard Ayache Gérard Ayache 20 juillet 2006 19:26

      Intéressant thème que celui de « la Renaissance ultime » comme quête de l’humanité pour sa sur-vie.

      Le retour aux mythologies est quotidien : dans les oeuvres de fiction, les jeux vidéo, les mangas etc... C’est là tout l’univers de l’idéologie dite New Age. Mais l’intelligence artificielle, la science puisent aussi dans ce vivier. Les génies, dieux, lutins et autres folletons sont devenus les agents intelligents de nos interfaces et autres logiciels d’interactivité. Devenus softbots, knowbots ou autres animats, ils remplissent les mêmes fonctions que les génies familiers de nos anciens : ils nous guident, se mettent à notre service comme des intercesseurs, des messagers. Parfois aussi, ils nous trompent.


    • Gérard Ayache Gérard Ayache 20 juillet 2006 20:41

      Oui, je pense que notre sortie de la grande confusion viendra d’une pulsion quasi instinctive de survie. Mais peut-être sera-t-il trop tard ...C’est pourquoi il est préférable de comprendre et d’agir ici et maintenant.


    • Antoine Diederick (---.---.229.212) 21 juillet 2006 08:14

      « la Renaissance ultime »

      tout a fait d’accord avec votre commentaire.


    • Antoine Diederick (---.---.229.212) 21 juillet 2006 09:02

      @Demian « homonculus n’est le golem » ce n’est pas la mme thématique pour ces deux images.


  • papy (---.---.236.115) 20 juillet 2006 17:57

    Demian West PreterNatural OverMind SuperMind’d

    Tu craquerais pas un peu toi ? Vérifie ton orthographe avant de te lancer dans de grands débats pseudo philosophiques scientifiques... Ah ces gens qui ont besoin d’employer de grands termes de grands mots, de grandes phrases pour se montrer « culturer » smiley. Bref on ne dit pas « conquêter » (merci pour l’accent) mais conquérir, on ne dit pas « méchaniser », ce n’est pas français, ouvre ton dico. Tu as appris un nouveau mot aujourd’hui ? Démiurge... ainsi qu’un de ses qualificatifs : démiurgique. Bien, bravo

    Une personne incapable de s’expliquer avec des mots simples, par lui même, citant sans cesse des auteurs, des artistes ou autres est finalement un bien mauvais auteur. Alors stoppe ta diarrhée verbale et montre nous une autre facade de ton intelligence : la simplicité !!!!

    Je pense que cela ferait beaucoup de bien aux lecteurs d’agoravox qui se coltinent tes textes sans queue ni tête, n’amenant à aucune reflexion, ni échange, ni partage, ce qui est tout l’intérêt de pouvoir rajouter un commentaire à un article sur ce site.

    A bon entendeur, salut !


    • papy (---.---.236.115) 20 juillet 2006 18:02

      ps : prends peut être exemple sur Gérard Ayache et sur Marsupilami qui sont capables, eux, de développer une pensée sans tomber dans une caricature de troisième zone d’imitation d’un écrivain ou d’un journaliste. Bravo messieurs pour vos articles.


    • Antoine Diederick (---.---.229.212) 21 juillet 2006 08:16

      Il se fait que Demian a été bon sur ce coup... smiley)

      Merci Demian quand vous faites un effort.


    • Antoine Diederick (---.---.229.212) 21 juillet 2006 08:22

      cet article me fait penser à une petite réflexion que je m’étais écrite il y a une quinzaine d’année dont la thématique pourrait se résumer ainsi :« J’éloignerai mon corps du computer ou du systéme, du code informatique... »

      Il faudrait réfléchir à une primauté liant corps et esprit en ces temps de réplicants.


    • Antoine Diederick (---.---.229.212) 21 juillet 2006 08:29

      mais cependant, l’Homme est irréductible à ses inventions et donc je reste optimiste. Mais avant, il faudra bien que quelques uns de nos semblables expérimentent ces technicités comme dans un sacrifice sur l’autel des artefacts et des névroses.

      Alors seulement, lorsque le sang ou la lymphe auront coulé, il se trouvera des hommes pour dire :« Comment avons-nous pu être si aveugles ».


    • Antoine Diederick (---.---.229.212) 21 juillet 2006 10:56

      Je verrais bien la figure ou le dispositif du sauvetage instinctif - pour nous extraire de la confusion défavorable vers la bonne confusion favorable - de cette façon dont Kubrick a conçu « 2001 a Space Odissey ». Quand il a visionné les rushes : il voulut, immédiatement, une musique pour étoffer l’image, et il prit au hasard ce qu’il trouva dans le studio, et ce fut le « Danube Bleu » de Strauss : on connaît la suite cultissime... Mais là, nous ne sommes plus ni dans la technique ni dans la réflexion, non-plus que dans les stratégies sociales : nous sommes dans l’art qui est la vie elle-même.

      Et qui advient grâce à un élément inattendu, et souvent une erreur ou une faute qui achèvent bien le process.

      @Demian

      Ce que vous décrivez est soit de l’action inspirée (cela existe).

      Ou encore et là c’est purement formel ;une incongruence change et pertube le sens...

      ou encore en opposant des objets dissemblables ou en les associant plutôt ds le mme ensemble on crée une brêche...elle peut être artistique en effet et l’est fortement d’ailleurs...


    • Antoine Diederick (---.---.229.212) 21 juillet 2006 10:57

      c’est comme si l’orchestre jouait un hymne à l’amour pendant que décapite à la hache.


    • Antoine Diederick (---.---.229.212) 21 juillet 2006 11:03

      il y a de forte chance que le prochain ordinateur couplera cellules vivantes et silicone...et donc nous aurons à la fois besoin de le nourrir de code, d’électricité et de cellules vivantes fraîches...

      Je serai mort avant ou très vieux, pour ma part, je ne compte pas destiner mon corps à la science comme un don, mais aux vers ds une bonne terre bien argileuse....et putride...


    • Marsupilami (---.---.253.158) 21 juillet 2006 11:16

      Désolé pour toi, mais des savants fous te déterrerront, te rescuciteront et te bourreront de puces électroniques et du vivras jusqu’à 250 ans minimum, transformé en cyborg avec télé intégrée dans le cerveau. Un conseil : fais-toi cramer après ton dernier soupir : on ne peut pas greffer des puces sur de la cendre...


    • Antoine Diederick (---.---.229.212) 21 juillet 2006 12:00

      @ Marsupilami

      Euh... smiley) je vais y penser....

      Mort de rire...en fait la crémation me répugne...mais je vais tenir compte de l’avis...car sait-on jamais ? <] ;0()


  • fredleborgne (---.---.33.76) 20 juillet 2006 19:26

    Je dois être fatigué par la canicule car je reste totalement réfractaire ce soir au coté philosophique de l’affaire.

    J’en reviens plutot à la réussite technologique de la captation d’un signal autre que mécanique (le cerveau n’est pas un muscle) converti ensuite en une action efficace.

    J’y vois donc plus le retour à une petite autonomie pour la personne ainsi appareillée, et surtout à moindre frais une possibilité de communication pour ceux qui ne peuvent même pas parler. Communication donc du cerveau vers un ordinateur.

    Ensuite, c’est de la robotique.

    J’espère qu’on fera l’effort de développer les interfaces de controle...

    Ensuite, je ne vois pas de viol de la mécanique sur l’esprit, même par ce contact trés intime avec le capteur.

    Mais je salue tout de même le retour des philosophes sur l’agora aprés l’éclipse due au foot.


  • James (---.---.6.5) 20 juillet 2006 20:51

    C’est pas que je t’aime pas jeune homme. Mais tu t’ennui un peu dans la vie a parler autant sur tout le sujet - tu remarqueras que je n’utilise pas le mot diahrée verbale.

    Faut bouger un peu, bosser faire la fête.


  • Nicolas (---.---.199.183) 20 juillet 2006 22:17

    Merci, article très interessant.

    Sinon, pour résumer les commentaires

    « Science sans conscience n’est que ruine de l’ame »

    F. Lalanne - 5ème siècle avant lui-même.


  • George (---.---.64.232) 21 juillet 2006 01:02

    Voir : l’oeuvre de Masamune Shirow pour ceux qui auront le courage de faire une recherche et de s’y intéresser. N’hésitez pas, ca vaut le coup : Ghost in the Shell, Apple Seed traitent de ces questions..... à vous de voir maintenant.


  • Antoine Diederick (---.---.229.212) 21 juillet 2006 11:05

    Article super intéressant, merci.


    • Gérard Ayache Gérard Ayache 21 juillet 2006 11:09

      Merci à vous pour les commentaires qui ont si bien enrichi et élevé la thématique que j’avais lancée.


    • Antoine Diederick (---.---.229.212) 21 juillet 2006 11:19

      Cet article suscite le mme genre d’interrogations que les intervention de Monsieur Dugué sur l’ID.

      D’un point de vue plus général, l’empirisme pragmatique nous vient de cette culture importée des EU.

      L’apprenti sorcier n’est pas loin et l’esprit pionner ne s’encombre pas de la prudence que l’histoire en Europe nous a imposée.

      Tout est faisable, il suffit d’y penser et que le marché en ressente un besoin ou l’occasion d’une nécessité.

      Comme souvent lors d’applications scientifiques nouvelles et les effervescences qu’elles suscitent, le meilleur côtoiera le pire. A nous d’ouvrir les yeux pour un contrôle démocratique des nouvelles techniques, le droit et la protection des valeurs humanistes y trouveront ils leur compte ?

      Dans un autre fil de discussion, Monsieur le Marsupial, a soulevé la question de savoir s’il existe des scientifiques assassins ?

      Nous gardons souvent à l’esprit que la science fait partie du progrès et permet l’amélioration des condition de vie de l’homme soumis à la nature et à son milieu. Nous nous empêchons alors de penser que quelqu’un puisse utiliser la science autrement que pour le bien-être humain. Or, ce n’est pas le cas.

      La science peut aussi détruire et plus rapidement que la nature elle-mme.


    • Gérard Ayache Gérard Ayache 21 juillet 2006 11:28

      Le problème est, comme le dit Hans Jonas, que nous avons atteint, avec le progrès scientifique et technique un excédent de puissance. Nous avons la capacité d’agir non seulement sur notre environnement mais aussi sur la nature même de l’homme. Cette puissance ne s’exerce plus seulement sur la génération en cours, mais elle impacte les générations futures. Notre excédent de puissance va au delà de nous mêmes et engage ceux qui peut-être nous survivront. Cette pensée terrifiante devrait nous obliger à adopter une « éthique de responsabilité » (Jonas) qui doit prendre parfois la force du tabou : certaines choses ne peuvent tout simplement pas se faire.


    • Gérard Ayache Gérard Ayache 21 juillet 2006 11:33

      Avez-vous vu la pub qui est affichée au pied de l’article ? ;)


    • Gérard Ayache Gérard Ayache 21 juillet 2006 11:59

      Oui Demian, mais arrêtons de flipper. Agissons. Ne nous laissons pas berner par les hymnes à l’ultra-liberté, à la science toute-puissance-destructrice-réparatrice, à la démocratie-fourre-tout, à la sarkoïsation ou à la ségolinite, aux « il n’y a pas d’autre alternative ». Nous avons, grâce à l’hyper-information notamment, les moyens de... faire la révolution (voir ici ce que j’entends par là)


    • Antoine Diederick (---.---.229.212) 21 juillet 2006 12:17

      Bonjour Monsieur Ayache,

      Cette éthique sera sans doute nécessaire mais comment la mettre en forme et la disposer de telle manière qu’elle soit efficace et perçue par tous ?

      De plus comment faudrat-il la produire et qui va la produire ?

      Voici un débat de plus ...


    • Antoine Diederick (---.---.229.212) 21 juillet 2006 12:31

      @ Monsieur Ayache ,

      Vous souvenez-vous des voix des jeunes femmes faisant des annonces dans les aéroports ou encore de ces fois d’interludes sur la Radio France Inter, ou encore sur Arte cette voix féminine a la fois douce et sussurante qui annonce les programmes entre deux contenus ?

      C’est la voix de Mister Pink Paradise. C’est celui-là mme qui sous son déguisement lénifiant et séducteur nous parlait déjà et nous parle encore de la Démocratie molle, de cette démocratie qui nous fera non plus chanter la Marseillaise ou siffloter un air de Beethoven mais « Tout va bien Madame la Marquise ».

      Révolution, révolution avez-vous écrit ? Je vais aller lire votre lien...

      @Demian...

      Je vous pose une question : « Croyez-vous que l’art pourra encore trouver assez de subversion créative pour désamorcer la bombe invisible ? »

      « Assez de subversion salvatrice comme un coin ds un roc prométhéen ou la surface lisse de la cybernétique et de ses applications pratiques ? »


    • Gérard Ayache Gérard Ayache 21 juillet 2006 12:38

      @ Antoine Diederick

      « Cette éthique sera sans doute nécessaire mais comment la mettre en forme et la disposer de telle manière qu’elle soit efficace et perçue par tous ? De plus comment faudrat-il la produire et qui va la produire ? »

      J’entends, derrière vos mots, le spectre de l’impuissance. Il est vrai que l’hypermonde que je décris fonctionne sur le principe de l’universalisation càd un principe dans lequel les actions individuelles sont poussées par une force d’agrégation (poussée mimétique ?) qui les fait entrer dans une mécanique systémique dont la tendance à l’autonomisation est inévitable. ceci explique l’inertie de certaines conduites très quotidiennes et la rémanence de leur pratique malgré les risques qu’elles font peser sur l’avenir (cf les questions de pollution par ex.).

      L’individu est alors entraîné dans un ensemble qui le dépasse, qui possède son propre moteur. Il se sent alors impuissant et n’envisage pas que son action individuelle puisse l’extraire de la force attractive dans laquelle il est engagé.

      La question n’est plus alors « si tout le monde en fait autant » mais « comment puis-je ne pas faire comme les autres ? ». Face à cette question, la tentation d’abandonner l’emporte le plus souvent.

      Il faut donc sortir de la métaphysique de l’avenir et inscrire nos actions dans un impératif obligatoire mettant en jeu notre SECURITE et celle de l’espèce humaine.Par là, nous sortons du domaine de la philosophie pour entrer dans celui de la stratégie.


  • Marc P 21 juillet 2006 12:14

    En effet, depuis la révolution industrielle, les connaissances humaines, sociales et politiques ont pris un « retard » considérable extrêmement douloureux et dangereux sur les sciences et technologies et ce qu’elles induisent... Ce déphasage pourrait se competr en siècles... La pluspatr d’entre nous utilisons des instruments du 21 ème siècle avec une lecture côté sciences humaines digne du moyen âge... (astrologie, survie individuelle, absence d’introspection..., empathie agonisante...etc, on se prend et se ciomporte tous comme des petits démiurges...)

    S’intéresser à ce qui fait courir l’homme, à comment faire mieux plutôt que plus, est considéré comme une hérésie ou un divertissement intellectuel, au mieux peut on en tirer « quelques » profits « économiques »

    L’humanité n’a JAMAIS ETE AUSSI CAPABLE de fournir chacun de ses membres à l’échelle mondiale en biens, services, formations, equipement, soins, communication... soit nécessaires... ou de « confort »...

    Et pourtant, « Grande Confusion » oblige... les esprits impréparés des décideurs comme des autres sont bien incapables de réaliser cette attente y compris dans les pays les plus « riches »...

    La rareté et la privation sont comme organisées.... presque délibérément...

    Autrement dit on est particulièrement mauvais.. y compris à l’échelle de l’histoire de l humanité...

    Bref ce que je dis est banal mais encore une fois est ce que ce monde est sérieux ???

    Pas si utopiquement votres...

    Marc P

    PS : Ils ont présenté ce Mr paralysé sur Arte à 19 heures cette semaine.. Bref : « par la pensée », il déplaçait le curseur sur l’écran de l’ordi et validait en cliquant sur ses choix... c’est spectaculaire, mais on s’habitue trop vite... En fait, je n’ai pas su son avis sur tout cela... Peut être est ce parce que contrairement au voeu de Mc Luhan, le vaisseau spatial terre comporte encore beaucoup trop de passagers alors que nous devrions tous faire partie de l’équipage...


    • ropib (---.---.27.229) 24 juillet 2006 19:46

      Certes, certes. Mais parfois il faut inventer...


  • Johan Johan 21 juillet 2006 16:13

    Juste pour rire un peu, j’imagine le cerveau de Robot Staline, conserve malgre le temps dans un liquide nutritif, faire un discours au sujet des methodes fascistes de Robot hitler ! : D

    Et encore, ca me fait moins peur que l’eugenisme genetique !


  • (---.---.148.206) 21 juillet 2006 18:31

    attention à ne pas penser trop fort.


  • ropib (---.---.27.229) 24 juillet 2006 19:44

    Pour aller un peu à l’encontre de beaucoup je dirais qu’on trouve dans le passé beaucoup de racines du futur. Pour autant il ne s’agit plus d’Histoire puisque nous dépassons là le champ de l’Homme. Oui l’espèce humaine va disparaître. Un grand nombre d’évènements peuvent se produire. Mais voici quelques réflexions qui me sont venues cette année (sans compter celle que j’avais eu il y a longtemps sur l’évidente ascendance que ne manqueraient pas de se trouver d’éventuelles machines) : nous rêvons depuis bien longtemps de machines ressemblant à l’homme, en effet le monde que nous avons construit est à notre image (je négligerai l’argumentation de la loi de Murphy appliquée à la biscotte beurrée ramenée à la hauteur de nos cuisses), aussi pourquoi ne pas imaginer tout simplement l’usage de la belle machine que nous sommes. Si nous pensons à la taille des téléphones aujourd’hui on se dit imanquablement qu’avoir un bazar tout petit sur l’oreille est moins efficace qu’un bazar attaché directement à notre centre nerveux dans la zone de l’audition, sans compter que ce bazar sera bientôt biochimique et intégré à notre code génétique. Très rapidement on arrive à la conclusion qu’on ne se limitera pas au téléphone et que nous saurons faire la vaisselle sans s’en apercevoir tout en regardant un bon film. Partages de compétences, échanges culturels et autres expériences sociales pourront être augmentés et on peut imaginer, le raccourci est certes rapide mais valable, des expériences de collaboration cérébrale, partage d’identité et autres. Il va de soi que ceci ne peut se faire sans heurts. Ca m’étonnerait que beaucoup d’entre nous accepteraient de telles choses mais la question n’est pas à l’acceptation mais à la domination. L’homo sapiens sapiens (je remets au gout du jour l’usage du 2è sapiens qui n’est pourtant plus de mise) sera supplanté par l’homo sapiens particeps, peu importe si cela nous plairait puisqu’il ne s’agit plus de nous depuis longtemps exterminés.


  • toto (---.---.39.159) 27 juillet 2006 21:19

    Woua Demian tu sort d’où... J’ai toujours cru que des types comme toi ça n’exitait qu’au temps de Balzac... Dis moi, c’est naturel, tu ne te shoot pas ? Car là on a un vrai spécimen.... PS : merci pour la photo, ça permet d’éviter facilement tes articles...


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