lundi 21 août 2017 - par CBaupin

Streaming illégal : producteurs, ayants droit, internautes... tous perdants ?

Plébiscité par les internautes du monde entier, le streaming illégal est pourtant loin d’être sans conséquence : pour l’industrie du cinéma et même les Etats, les pertes se chiffrent en milliards d’euros, et pour ce qui est des utilisateurs, notamment les plus jeunes, l’association Ennocence rappelle que les publicités à caractère pornographique sont monnaie courante sur les sites de streaming et de téléchargement illégal…

Le streaming illégal continue de progresser, et les risques qu’il fait courir aux internautes aussi. D’après l’Alliance pour la créativité et le divertissement, une initiative lancée en juin dernier par 30 poids lourds du divertissement (dont la Warner, HBO, Netflix, Disney et Canal +), 5,4 milliards de téléchargements illégaux de films ou d’émissions ont été réalisés en 2016 dans le monde. L’organisation estime par ailleurs que les sites pirates ont reçu 21,4 milliards de visites l’année dernière.

Les chiffres sont tout aussi alarmants au niveau national : 13 millions d’internautes français (soit 27 % des utilisateurs) ont consommé illégalement des vidéos sur Internet en 2016. Selon une étude du cabinet EY, cela représente un manque à gagner pour l’Hexagone de 1,35 milliard d’euros. Réinjecter cette somme dans l’économie rapporterait pas moins de 430 millions d’euros de recettes fiscales et sociales pour l’Etat et générerait 265 millions d’euros pour les créateurs et les ayants droit.

Conscients de la menace, les industriels se mobilisent de plus en plus, comme le démontre la naissance de l’Alliance pour la créativité et le divertissement, dont le but est de lutter contre le téléchargement illégal en ligne. En Espagne, le site Rojadirecta, l’un des leaders du streaming illégal outre-Pyrénées, a été contraint de fermer en février. La décision a été prise par le tribunal du Commerce n° 1 de La Corogne après la plainte déposée par DTS (Canal + Espagne et Movistar).

Outre-Manche, le monde du football et ses associés télévisuels (Sky, BT, etc.) estiment que le streaming illégal est «  la plus grosse menace pour les droits TV du ballon rond britannique  ». En février dernier, cinq personnes ont été arrêtées et accusées de vendre des box permettant de diffuser les rencontres de Premier League gratuitement sur Internet, un trafic qui aurait rapporté 250 000 livres aux cinq suspects.

En France, Yousef Al-Obaidly, président de la chaîne beIN Sports, qui a récemment estimé à 200 millions d’euros le manque à gagner que représente le streaming illégal, a également décidé de prendre les choses en mains : «  nous avons commencé à demander la fermeture de sites pirates et nous allons continuer de le faire, car nous pensons que cela handicape l’ensemble du paysage audiovisuel français  », prévient-il.

Les jeunes internautes en danger

Mais si l’industrie du divertissement et, avec elle, une partie importante de l’économie sont menacées par le streaming illégal, elles n’en sont pas les seules victimes. Selon un rapport de l’Association of Internet Security Professionals (AISP), 80 % des sites de streaming illégal hébergent un ou plusieurs virus. Cinq cents millions d’ordinateurs (soit un ordinateur sur trois) seraient ainsi infectés dans le monde. Le but de ces sites : récupérer les données privées des internautes (photos, documents personnels, listes de contacts, informations bancaires, historique de navigation, etc.).

D’autres victimes sont d’autant plus discrètes qu’elles sont fragiles. Gros consommateurs de séries TV, de films et de sport, les jeunes, et notamment les enfants, constituent les principaux consommateurs de streaming illégal. Or, la plupart de ces sites se financent grâce à des publicités très agressives s’affichant de façon intempestive sur les écrans. Ces fameux «  pop-up  » présentent souvent des images à caractère pornographique et sont à l’origine de 72 % des glissements involontaires vers des sites classés X.

Une expérience violente et destructrice

Selon une étude OpinionWay commandée par l’association Ennocence, 14 % des 9-16 ans et 36 % des 15-16 ans déclarent avoir surfé sans le vouloir sur un site pour adultes. Résultat : un enfant a en moyenne 11 ans lorsqu’il est exposé pour la première fois à du contenu pornographique en ligne, ce qui peut être lourd de conséquences…

Pour Claude Halmos, psychanalyste spécialiste de l’enfance et la maltraitance, il faut «  protéger  » la sexualité des enfants des intrusions. En effet, «  quand de la sexualité adulte se mêle à celle de l’enfant, c’est toujours pour lui très violent et destructeur  ». La spécialiste estime que les images pornographiques sont particulièrement perturbantes «  parce que l’enfant est envahi par des scènes de sexualité adulte  », ce qui est «  d’autant plus dangereux que, d’une part, la sexualité qui lui est présentée est une sexualité sans échange et sans respect de l’autre et que, d’autre part, elle est fondée sur des pratiques dont l’enfant va penser qu’elles sont les seules possibles  ».

L’association Ennocence se bat depuis sa création pour protéger les enfants face à cette menace croissante. Elle sait cependant que le combat, notamment judiciaire, est difficile, les plateformes de streaming étant souvent hébergées à l’étranger. Seule une stratégie visant à couper les rentrées financières de ces sites pourrait être efficace. Et bien sûr, la sensibilisation et l’engagement des pouvoirs publics restent indispensables pour réussir.



25 réactions


  • Inquiet 21 août 2017 16:12

    @l’auteure : vous travaillez pour quel major ?

    Je plaisante (quoi que), cependant il apparaît que sous couvert de « sécuriser » et « finances des états » et « intégrité psychologique des enfants » vous apportez surtout votre concours à l’intérêt des « ayants droits ».

    Tout d’abord, ces « chers ayants droits » n’ont pas vraiment l’air de faire l’aumône sur les escaliers des églises, et si c’était le cas, ça serait entièrement de leur faute suite à leur intransigeance à ne pas vouloir accompagner les évolutions technologiques.

    Ensuite, les sites pornographiques n’ont certainement pas besoin des sites illégaux pour prospérer, c’est une malhonnêteté intellectuelle d’en faire porter le majeur partie par les sites illégaux même si ils les utilisent. Les enfants « débrouillards » en téléchargement sont autant « débrouillards » en recherche de contenu pour adulte.

    Enfin, arrêtez par pitié avec le streaming, la tendance aujourd’hui est de recommencer à télécharger mais en anonymisant sa connexion avec des outils comme TOR par exemple. Rendant d’ailleurs, le flicage de l’IP complétement caduque (ce qui en réalité à toujours été, mais bon on ne peut pas convaincre les incompétents et/ou malicieux qui avaient peut être d’autres idées que de fliquer les pirates :) )


    • Inquiet 21 août 2017 16:13

      J’ai oublié :

      pour les finances de l’état, quelle rigolade, quand on connait le problème de l’évasion fiscale, vos centaines de millions sont un épiphénomène


    • V_Parlier V_Parlier 22 août 2017 11:15

      @Inquiet
      Je cite l’auteur : "l’association Ennocence rappelle que les publicités à caractère pornographique sont monnaie courante sur les sites de streaming et de téléchargement illégal…« .
      Or le plus gros moyen de diffusion de contenus néo-orgiaques visible par tous les âges reste bel et bien la filière légale : Toutes ces productions pourries diffusées en rafale sur les chaînes TV »musicales« , rediffusées ensuite sur Internet, que ce soit en conformité ou non avec les droits »d’auteur« . Certes on ne voit pas les parties de corps interdites mais c’est tellement suggestif que c’est comme si on voyait tout. Consommation de l’humain par l’humain, abus, violence sexuelle larvée, etc... Quant au contenu officiellement pornographique, si on le retrouve en téléchargement illégal c’est qu’il est déjà diffusé en »légal" avec aucun contrôle d’âge sérieux puisque ça impliquerait une inscription avec carte d’identité à l’appui... Bref : Le piratage c’est simplement la bête qui se mord la queue et c’est au moins une consolation. Un problème de manque à gagner pour le show-bizz ? Ca c’est tant mieux !


  • Le421... Refuznik !! Le421 21 août 2017 16:37

    Ah oui. C’est vrai.
    C’est l’histoire du gars qui veut le beurre, l’argent du beurre, et maintenant se taper la fille de la crémière.
    Le problème c’est que toute bonne chose a son pendant.
    Quand on a inventé le « miniK7 » (Philips), quel était le bonheur d’enregistrer les disques des copains et de pouvoir les écouter gratuitement...
    C’est juste une évolution.
    Les flics bastonnent dans les rues, mais les smartphones filment et témoignent.

    Il y a toujours deux aspects à toute chose.
    Vouloir le nier c’est faire preuve soit de naïveté, soit de mauvaise foi.


  • Pouêt 21 août 2017 17:13

    Bof, vu le pognon que brasse l’industrie cinématographique (8.89 milliards d’euros/an en France selon l’étude d’EY), je vais pas les plaindre.
    Et puis avec un bon bloqueur de pubs, fini les soucis de pop-up pornographique.


    • V_Parlier V_Parlier 22 août 2017 11:17

      @Pouêt
      Surtout que des pop-ups de ce style, on en récolte même sur des sites à grande audience considérés parfaitement légaux.


  • zygzornifle zygzornifle 21 août 2017 17:40

    Rien a foutres des sois disantes pertes de ces majors pleins de fric , ils ont tous des splendides villas avec piscine des bagnoles de l’autre monde et organisent des soirées entre eux ou des petites gamines tout juste majeures viennent pour quelques biftons et un rail de cocke leur pomper les cou...s , ils se gavent comme des truies sur les ventes de films et de musique et ils sont victimes de leurs tarifs exorbitants , nous on se serre la ceinture alors qu’ils fassent pareil au lieu de venir chialer vers les autorités , tout de Ubérise et c’est a leur tour d’y passer, on va pas se mettre a chialer pour ces riches qui nous méprisent.....


    • V_Parlier V_Parlier 22 août 2017 11:18

      @zygzornifle
      « tout s’Ubérise et c’est a leur tour d’y passer, on va pas se mettre a chialer »
      Je plussoie avec conviction !


  • Pere Plexe Pere Plexe 21 août 2017 19:00

    Ce qui est notable c’est que ceux qui fournissent les moyens, les FAI (free, altice,Bouygues...), sont de plus en plus investis dans les contenus.

    Ce qui ma foi ne colle pas trop avec vos propos alarmistes.
    Concernant les droits TV je n’ai pas plus l’impression que la menace soit jugée sérieuses vue les sommes investies par les Beein Sfr Canal+.

  • devphil30 devphil30 21 août 2017 23:10

    @CBaupin

    Oula la ca c’est pas bien de regarder un film en streaming et en plus plus on voit des fesses ....

    Franchement regardez les choses en face , on ne paye pas , on peux choisir le film que l’on veux et surtout des anciens films , des films moins récents , on voit des fesses et c’est gratuit .........

    Vive le streaming , j’ai récupéré des films de Bourvil , de Funes , Belmondo etc ....

    i on peux aussi les télécharger , c’est une manière de sauvegarder la culture et c’est une assurance contre les imbéciles qui veulent tout régenter , tout financiariser ...

    Quand on voit les navets et les cornichons qui passent au cinéma , ça donne pas envie de lâcher 8 à 10 € pour engraisser des auteurs et des producteurs installé en Suisse.

    Ca vous n’en parler pas dans votre article de ceux qui partent avec l’argent des films pour être tranquille en Suisse sans impôt , il semble que ce soit autorisé par contre le streaming c’est pas bien ....

    Même les brevets passent dans le domaine public par contre pour les films il faudra toujours payer

    Sans moi

    Philippe

     


  • HELIOS HELIOS 22 août 2017 02:41

    ... dans quelques temps, lorsque les Negre et autres gangsters auront disparu, payer pour une video sera aussi incongru que de payer une communication téléphonique dans un forfait !


  • taketheeffinbus 22 août 2017 06:30

    Ils n’avaient qu’à pas cracher sur la licence globale, bien fait pour eux.


  • zygzornifle zygzornifle 22 août 2017 09:39

    il y en a pas mal qui téléchargent les films rien que pour éviter les coupures des pubs .....


    • V_Parlier V_Parlier 22 août 2017 11:21

      @zygzornifle
      Quand on voit que sur un DVD Disney acheté légalement il n’y avait pas moyen de zapper les pubs pour voir le dessin animé, c’est là que je me suis dit qu’en effet le piratage était bien mérité...


  • xana 22 août 2017 11:28

    CBaupin semble faire l’unanimité... contre lui. Que fait cet article sur Avox ?

    Ici on ne vient pas pour lire la propagande officielle, il y a la télé pour çà.

    Les industriels font suffisamment de lobbying pour obtenir ce qu’ils veulent du gouvernement (lois Hadopi etc) et s’assurer un maximum d’argent sous prétexte de « droits d’auteur ». Les citoyens ne sont pas dupes, il faut dire que la ficelle est grosse.

    Cet article est inutile, à moins que ce soit une manière de sondage pour voir comment les gens perçoivent l’escroquerie aux « droits d’auteur » ?

    Jean Xana


  • Zolko Zolko 22 août 2017 12:06

    Outre-Manche, le monde du football et ses associés télévisuels (Sky, BT, etc.) estiment que le streaming illégal est «  la plus grosse menace pour les droits TV du ballon rond britannique  ».
     
    avec des salaires de joueurs de foot dans les centaines de millions, j’espère que vous comprendrez que 99,99% de la population rigole de votre prédiction.


  • sleeping-zombie 22 août 2017 12:26

    Bonjour,Il y a dans le traitement de cet article une grosse erreur de logique, celle de croire que l’argent des pirates vit dans un espace parallèle :
    cela représente un manque à gagner pour l’Hexagone de 1,35 milliard d’euros. Réinjecter cette somme dans l’économie rapporterait pas moins de 430 millions d’euros de recettes fiscales et sociales pour l’Etat
    ...L’argent que je ne dépense pas en DVD, je peux le dépenser en train, en restaurants, en chauffage. Pour l’Etat, qui est une sorte d’enveloppe globale, ça ne change rien.Plus encore, l’argent que je ne dépense pas (tout court) est utilisé par ma banque et est injecté dans l’économie.L’argument de la « perte pour tout le monde » ne tient pas à 5 secondes d’analyse.Par ailleurs :

    80 % des sites de streaming illégal hébergent un ou plusieurs virus.N’importe quel utilisateur te dira que c’est faux.Or, la plupart de ces sites se financent grâce à des publicités très agressives s’affichant de façon intempestive sur les écrans.Bienvenu sur le Web financé par la pub. C’est pas spécifique aux sites de streaming.

    14 % des 9-16 ans et 36 % des 15-16 ans déclarent avoir surfé sans le vouloir sur un site pour adultes. Résultat : un enfant a en moyenne 11 ans lorsqu’il est exposé pour la première fois à du contenu pornographique en ligne, ce qui peut être lourd de conséquences
    Le comble. C’est justement la condamnation du streaming qui pousse les sites vers ce genre de financement.
    Par ailleurs, je serai curieux de voir une étude sérieuse sur les « conséquences lourdes » évoquées...

    Bref, une publication militante de quelqu’un qui cherche à se faire embaucher là où il y a du pognon...

  • sleeping-zombie 22 août 2017 14:04

    Oh, a propos, quelqu’un a déniché un remplaçant de valeur à T411 ? :D


  • johnnydepp 22 août 2017 14:10

    Vous me semblez assez naïf. Le calcul du manque à gagner de l’industrie du cinéma suppose que tous les internautes auraient à chaque fois acheté leur(s) place(s) de cinéma au lieu de regarder le film en streaming. C’est aussi absurde que de calculer ce qu’un voyageur aurait dépensé en prenant la voiture plutôt que l’avion pour se rendre en Chine. Il y a fort à parier qu’il aurait simplement changé de destination. Cibler les sites de streaming revient à éluder les vrais raisons du déclins du cinéma, français en particulier (pourtant largement soutenu par les pouvoirs publics) à savoir :

    - des tarifs exorbitants, surtout si l’on inclut le parking et les boissons
    - les TV Haute Définition (sisi, rien n’a jamais fait plus de mal au cinéma que la télévision, avons-nous pensé à l’interdire ??)
    - la division par quatre des abonnements à Canal+, due à une concurrence acerbe des qataris et une incompétence foudroyante de V. Bolloré en matière d’audiovisuel
    - enfin, c’est certain, des films de plus en plus exécrables. Il est bien loin le temps où des Thierry Lermitte nous faisaient mourir de rire. Je ne me souviens même pas d’un bon film de chez nous depuis Intouchables ! les rares bons scénarios étant souvent compensés par un jeu d’acteurs affligeant.

    D’autre part, sur la question du porno, vous serez sans doute heureux d’apprendre que l’époque edonkey où 50% des films étaient des fake pour adultes est révolue, les sites de téléchargement s’étant professionnalisés et ne proposant plus que du contenu vérifié.

    Une petite anecdote personnelle pour ceux qui fulminent contre ces voleurs d’internautes qui empêchent la création d’artistes. Un ami à moi a récemment écrit un chapitre dans un livre qui coûte 59.99€. Il touche 2 centimes par exemplaire vendu.


  • Ruut Ruut 22 août 2017 15:08

    Les places de cinéma son cher plus de 8 euro par personne voir 9 Euro pour certains, normal que nous testions les films avant d’aller les voir a un prix exorbitant et dans des conditions douteuses (GSM allumé, bruits de nourriture, papier qui se déchire, voisin qui papote).
    Des fois a la maison en HD c’est mieux sauf que le home cinéma ça réveille Bébé......
    A moins d’avoir une cave insonorisée et étanche ça deviens difficile de voir un film en 4k et sans bruits extérieures.


  • foufouille foufouille 22 août 2017 15:40

    c’est dommage que netflix ait beaucoup de mal à augmenter la taille de son catalogue ............
    hein ?
    il oublie le nombre de fois où on se faisait arnaquer en achetant des dvd à la bonne époque.
    la légende des virus est totalement débile puisqu’ils en vivent grâce à la pub, crétin finit.


  • Rmanal 22 août 2017 15:58

    Pour une fois qu’un auteur fait l’unanimité contre lui, ça se fête.
    Faut dire que le coup du porno pour relancer le débat sur le téléchargement illégal, ca ne peut venir que d’un gros think tank de communication travaillant pour les majors.


  • Samson Samson 23 août 2017 00:16

    Affligeant de sottise et surtout de mauvaise foi, mais bon, ..., quand on a les dents longues, même affublée des titres ronflants de consultante en cybersécurité et autres web-expertises, le mercenariat reste un moyen comme un autre de mieux beurrer ses tartines, ... smiley

    « ... le streaming illégal est pourtant loin d’être sans conséquence : pour l’industrie du cinéma et même les Etats, les pertes se chiffrent en milliards d’euros ... »
    Ces prétendues pertes sont purement « virtuelles » et tout aussi dématérialisées que ne le sont les contenus téléchargés en streaming ou échangés en peer-to-peer : à constater le niveau affligeant d’une majorité de navets les plus produits et téléchargés, absolument rien ne prouve qu’ils eussent autrement été achetés, et au vu - sinon pour les plus riches - de l’appauvrissement généralisé des peuples occidentaux et la baisse généralisée de leur pouvoir d’achat, on peut douter que leurs consommateurs soient prêts à passer, une fois encore, à la caisse, ... Une majorité n’en a tout simplement plus les moyens !

    Quoique vous puissiez en dire, et si même son rendement n’est pas totalement « optimisé » - mais la faute à qui, quand l’offre des majors peine toujours à s’adapter à l’économie numérique (je vous défie de trouver certains classiques du cinéma en offre légale et en format de qualité), internet rapporte infiniment plus - tant aux FAI qu’aux majors, aux états, aux web-experts de tout poil, aux administrateurs-réseaux, .. - qu’il ne leur coûte au niveau global : à preuve, outre vos propres émoluments, possédant pls à eux seuls que sa moitié la plus pauvre, les dix hommes les plus riches de l’humanité s’y sont fait des couilles en or.
    Mais à force d’exiger des plus-values toujours plus exorbitantes de leurs actions, c’est l’avidité sans bornes des actionnaires qui finit par « casser » la machine (et pas qu’en informatique ou sur la toile, ou nous n’en serions pas là) !

    (...)


    • Samson Samson 23 août 2017 00:35

      @Samson
      (...)
      « ... l’association Ennocence rappelle que les publicités à caractère pornographique sont monnaie courante sur les sites de streaming et de téléchargement illégal… »

      Quand la devise est que tout s’achète et tout se vend et qu’on réduit la culture à une basse « marchandise », n’est il un peu « facile » de dénoncer le porno sur le net ? Mais à quels arguments - même les plus spécieux - ne recourrerait-on pour défendre ou arracher sa part de la galette ? smiley

      Plus que l’omniprésence du porno sur les sites de streaming « illégaux », c’est l’omniprésence de la pub, réduisant un génial outil de communication et de partage en une gigantesque pompe à fric et ses utilisateurs en veaux narcissiques,soumis et passifs - soit en une clientèle déjà idéalement formatée pour proie aux pornographes -, que je trouve personnellement gerbante.

      Plutôt donc que pleurnicher sur l’illégalité du streaming et ses innombrables méfaits, je trouve personnellement plus avisé d’éduquer l’utilisateur (et ses parents) aux vertus des pare-feux, antivirus (gratuits) et autres bloqueurs de pub, ..., et tant qu’à faire aux vertus de l’open-source (Linux, c’est infiniment plus cool !), aux plaisirs de l’échange, de la collaboration et du partage, même si çà ne me rapporte pas un rond, ...
      Au moins, l’accès au net m’offrant à tarifs raisonnables (abonnements FAI, VPN, ...) la possibilité d’élargir mon horizon culturel et intellectuel, je m’en console comme je peux, et peu me chaut que l’accès à la culture soit décrété légal ou pas ! smiley


  • nono le simplet 23 août 2017 07:39

    ça me rappelle cette saillie de Bernard Lavillier, il y a quelques années, disant qu’il faudrait détruire les ordis des téléchargeurs illégaux ...

    lui qui chantait autrefois « parachutiste »
    parfois, souvent même peut être, la vieillesse est un naufrage et le confort amollit le cerveau ...

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