Commentaire de Gazi BORAT
sur Les trois piliers de l'antilibéralisme à la française


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Gazi BORAT 29 octobre 2008 07:51

En passant rapidement sur ce fil, je lis :
 

  • Hitler et Staline avaient une grande admiration l’un pour l’autre jusqu’à la rupture du Pacte germano-soviétique

Suivi immédiatement de l’argument d’évidence évitant le développement de l’affirmation :
  • Ce n’est pas contestable, c’est un fait historique

Tout ceci reposant sur la somme d’Hannah Arendt, philosophe qu’il n’est pas aujourd’hui de bon ton de contester.

Le pacte germano-soviétique, la politique de "realpolitik" menées par les régimes hitlérien et stalinien dans leur phase de consolidation, face aux autres puissances européennes qui menaçaient leur existence sont des faits historiques. Les admirations croisées des deux dictateurs l’un envers l’autre ne sont qu’une extrapolation de l’ouvrage d’Arendt sur le "totalitarisme" et ne relèvent absolument pas du "fait historique".

S’il exista au sein du NSDAP une aile gauche, représentée principalement par Josef Goebbels, certains dignitaires du régime, comme Martin Bormann sur la fin, prêt, lui, à une paix séparée avec l’Union Soviétique, il n’existe aucune déclaration d’Hitler, publique ou rapportée par un témoin, où il marque son admiration pour Josef Staline.

Les déclarations d’empathie avec le régime soviétique, provenaient des courants "nationaux communistes" du parti nazi, très rapidement réduit au silence par un régime qui fit, ne l’oublions pas, la fortune des très capitalistes "konzern" allemands, (IG Farben en ses composantes : Siemens, Hoechst, Bayer... Firmes liées à l’armement : Krupp, Thyssen, Blohm & Voss, Porsche, BMW, etc..) qui se portent très bien aujourd’hui et que l’on peut considérer comme les grands bénéficiaires de cette grande boucherie mondiale.

Elles vinrent aussi, sur vers la fin du régime et même au-delà, de conservateurs prussiens, nazis ou nationalistes de droite, qui, finalement, trouvaient dans la bureaucratie militaire stalinienne des points de convergence avec la vision bismarckienne de l’Etat.

C’est ainsi qu’un Von Paulus rallia sans difficulté le comité "Freie Deutschland", futur embryon de la DDR, qui débarqua en 1945 dans les fourgons de l’Armée Rouge et qu’un Enst Von Salomon, dans son ouvrage "Les Cadets" où il raconte sa jeunesse dans une école militaire prussienne, déclare à la fin de son livre que, si les cadets prussiens ont vécu, c’est à Kiev aujourd’hui qu’on les retrouve, dans les écoles d’officiers de l’Armée Rouge.

Adolf Hitler, catholique bavarois, n’était pas véritablement bismarckien et trop raciste pour accepter d’admirer un "untermensch" slave..

De l’autre côté, je serais curieux de connaitre vos sources car le système soviétique était particulièrement bien vérouillé et nulle part une déclaration d’admiration de Staline à l’égard de son allié puis adversaire n’a été enregistrée..

Ces simplifications historiques sont lassantes mais elles sont de règle, malheureusement, sur ce type de forum où le renvoi telles balles de ping-pong de slogans et de poses héroïques constitue la base des échanges entre contradicteurs..

gAZi bORAt

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