Commentaire de Agronomephyto
sur Mangez des oranges et des citrons cancérigènes traités à l'Imazalil


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Agronomephyto 16 décembre 2010 16:22

Pfff.... Pathétique ! Attention, lachez les loups, je travaille dans les « pesticides », et je me suis inscrit juste pour votre article, tellement j’étais énervé de voire un pareil tissu d’ignorance et de naïveté...

Alors étudions un peu l’article, vu par un ingenieur agronome, on est OK ?

- « Un produit tellement inoffensif qu’il faut…une autorisation de marché » ...MAIS HEUREUSEMENT QU’IL FAUT UNE AUTORISATION DE MISE EN MARCHE POUR LES PRODUITS PHYTOSANITAIRES !!!!! Vous vous imaginez quoi ????? sinon n’importe quel clampin pourrait aller balancer du mercure, ou je ne sais trop quelle merde dans les champs, et ça serait légal !!
Les produits phytosanitaires suivent un processus d’homologation stricte, qui dure une bonne 10aine d’année, où TOUT est étudié : les risques environnementaux, les risques utilisateurs, la toxicité, les résidus, etc. En gros, ça suit un processus similaire à l’homologation des médicaments, sauf que là, c’est pour les plantes.
(Pour la petite histoire, mes collègues qui font l’homolgation de ces produits, sont toutes des gentilles jeunes mères de familles, qui ne rèvent que d’une chose, bien évidemement, c’est que leurs enfants soient empoisonnés par des pesticides, c’est logique !!)

Alors, au terme de ces années d’homologation est rédigé un dossier d’homologation, qui sera alors soumis à un comité d’étude totalement indépendant (et Dieu sais à quel point ils nous emmerdent d’ailleurs ;) , mais c’est pour notre bien !!) qui s’appèle l’AFSSA, et qui va étudier point par point tous les risques du produit ainsi que son interet agronomique ; au terme de cette étude, le produit sera soit refusé (assez rare, parce que les firmes phyto ne dépensent pas d’argent pour un produit qui n’aura pas de chances d’être homologué : il est abandonné avant), soit accepté avec des restrictions d’usage (dans la majorité des cas), soit accepté.

Avec l’homologation sont attribuées des phrases de risques, liées au risques UTILISATEUR. Donc, prenons le cas de l’Imazalil, puisque c’est l’exemple :
Alors, sur e-phy (http://e-phy.agriculture.gouv.fr/), (le site qui registre tous les produits homologués en France), on apprend que 8 produits commerciaux sont homologués en France à base d’Imazalil. Prenons par exemple le « Diabolo », homologué par la firme Certis : on apprend qu’il a comme phrases de risque R41, R51, R53 Xi, et N.

Ce qui signifie pour un agriculteur :
R41 : peut provoquer des lésions occulaires graves : lors de l’utilisation, l’agriculteur devra faire très attention en cas de projection du produit dans les yeux (ce n’est pas de la soupe, c’est un produit à usage professionel, qui s’utilise avec des consignes de sécurité (masque, gants, etc.))
R51/53 : dangers pour les organismes aquatiques : TOUS les produits homologués possèdent cette phrase de risque, pour que les agriculteurs ne fassent jamais de traitement qui risqueraient de polluer les nappes)
Xi : Irritant ; ben oui, ce n’est pas de la soupe : le dossier d’hologation adeterminé cette caractéristique pour ce produit
N : dangereux pour l’environnement : tous les produits sont estampillés « N », pour ne pas que l’agriculteur fasse n’importe quoi avec, par exemple nettoyer son fond de cuve n’importe où, etc.

Maintenant, parlons du risque consommateur ! Le connaissez-vous ?
Comme je vous l’ai dit, lors de l’homologation, des études de toxicité sont réalisées : sur rat, lapin, oiseaux, vers de terre, etc. Lors de ces études est determinée une dose à partir de laquelle l’animal étudié va présenter des symptomes (de quelle nature que ce soit). Cette dose est enregistré, et on lui applique un coefficient de division de 100 pour obtenir la « dose sans effets ». Dans le dossier d’homologation, cette dose sans effets, est encore divisée d’environ 300 à 500 fois pour obtenir la limite maximale de résidus (LMR) autorisée dans l’aliment final. Autant vous dire que cette LMR est très largement inférieure au µg pour 100g d’aliment : il n’y a quasiment plus rien dans l’aliment final, et rien qui puisse développer le moindre risque chez le consomateur !!!

Je vous passe les 10aines de restrictions, de limites d’utilisations et de contraintes que l’agriculteur à pour appliquer ces produits, ça prendrait beaucoup trop de temps, et je ne suis pas un formateur, mais autant vous le dire simplement : la reglementation qui encadre les produits phytopharmaceutiques (pesticides) en France est une des reglementations les plus stricte au monde !! De conneries ont été faites, notamment dans les années 70, avec des produits qui ne se dégradent pas, des produits toxiques, etc., et depuis la reglementation n’a fait que s’amplifier, pour éviter absolument que ce genre de connerie ne soient répétées.
L’alimentation est la chose pour laquelle les gens font le plus attention, car elle est directement relié à notre santé ! C’est pourquoi PERSONNE en France ne pourrait se permettre de mettre en marché un produit qui serait dangereux pour le consommateur ! Ca serait dramatique, pour le consommateur bien sur, mais surtout pour l’industrie phytopharmaceutique elle-meme, qui bénéficie déjà d’une image suffisamment ternie à cause des conneries faites par nos parents !


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