Commentaire de Brath-z
sur François Hollande, le candidat du désastre


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Brath-z Brath-z 9 juillet 2011 08:47

Jusqu’à la fin des années 1990, le PS pouvait encore passer pour une alternative crédible. Le deuxième mandat de François Mitterrand, celui de tous les renoncements, outre qu’il a été, comme le premier, amputé de 2 ans par la deuxième cohabitation, a aussi été celui où pour la première (et unique à ce jour) fois de la Vème République il n’y a pas eu de majorité fixe. Rocard en premier ministre de 1988 à 1991 a précisément été choisi car il était le seul à pouvoir s’y retrouver dans ce jeu des alliances politiciennes à géométrie variable (le PS ne disposait que d’une majorité relative ; il avait besoin de s’appuyer soit sur les communistes soit sur les centristes, sachant qu’au sein des députés PS une fraction refusait l’alliance avec les premiers et une autre celle avec les seconds).
De 1997 à 2007, malgré le gouvernement Jospin, l’appel au « oui » au referendum de 2005 et la candidature de Ségolène Royal, on pouvait décemment penser que la domination de la fraction sociale-libérale et centriste du PS ne tenait qu’à peu de chose (les alliances de personnes, principalement, ce qui avait amené Charles Pasqua à moquer ce « parti de supporters »), puisque l’aile gauche du parti réunissait fréquemment plus de 40% des voix. Avec le congrès de Reims, le masque est tombé, et on a vu 81% des militants voter pour la continuité du glissement vers le social-libéralisme, les seuls points d’achoppements tenant aux questions de personne (Ségolène ou Martine ?) et à la tactique électorale (alliance ou non avec le MoDem ?).

Une catastrophe qui a décillé les yeux de beaucoup, qui étaient déjà sceptiques, comme Mélenchon et Dollez. Mais le PS a tenu bon face à la scission, non pas en donnant tort aux scissionistes mais en resserrant les coudes autour de l’appareil (Fabius, Emmanuelli, Hamon, tous ils se sont ralliés sans mot dire) et en utilisant la pression du fonctionnement féodal des fédérations du parti pour empêcher l’hémoragie des militants.
Mission accomplie en six mois : le PS n’a perdu qu’une dizaine de milliers de militants en 2008, moins qu’après son échec électoral aux européennes de 2009, et seulement 3000 environ ont rejoint le PG.

En attendant, ce ralliement de toutes les fractions du PS autour de l’appareil, à l’exception notable de la branche la plus droitière réunie autour de la quasi exclue Ségolène Royal, démontre qu’il n’y a plus aujourd’hui dans ce parti d’opposition frontale au social-libéralisme.
Arnaud Montebourg est bien sympathique, et ce qu’il dit n’est pas idiot, mais sa candidature aux primaires (même si lui est certainement sincère) ne sert au fond qu’à empêcher certains électeurs de gauche pas encore désespérés de la maison PS de partir ailleurs (Front de Gauche, extrême-gauche, voire éventuellement Chevènement).


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