Commentaire de louphi
sur La France au Mali : une guerre juste ?


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louphi 12 février 2013 18:03

SEPH

1- Votre révolte contre les puissances impérialistes, sous entendu les puissances impérialistes OCCIDENTALES exclusivement.

« C’est que la majeure partie des populations africaines reste naïve ne comprenant jamais les politiques politiciennes des puissances impérialistes »

Sur ce point concernant l’impérialisme en Afrique, vous avez entièrement raison avec réserve sur la connotation restrictive que vous mettez dans l’expression « puissances impérialistes.

« les Maliens et Maliennes oublient que avant eux les Irakiens, les Afghans, les Somaliens, les Libyens, et les Ivoiriens, ont bénéficié de l’aide des puissances impérialistes au nom de la démocratie mais plus jamais ces pays n’ont connu la paix. »

Sur ce point concernant les « puissances » impérialistes au Mali, vous avez entièrement raison avec la même réserve que ci-dessus.

« Au lieu de la paix et de la démocratie, les puissances impérialistes ont apporté la misère et le désordre dans ces pays. ».

Sur ce point concernant l’impérialisme dans le monde et en Afrique en particulier, vous avez encore raison, avec la même réserve que ci-dessus.

« Face à l’émergence de la Chine, de l’Inde, du Brésil,…pays qui s’installent de plus en plus en Afrique c’est une course à la montre qui est lancée avec les puissances impérialistes comme les États-Unis d’Amérique, la France, la Grande Bretagne,….pour l’occupation de cette zone du continent africain. »

Sur ce point concernant l’émergence des nouvelles puissances impérialistes et leur ruée sur l’Afrique, que diable vous avez mille fois encore raison toujours avec la même réserve.

« L’objectif impérialiste colonial US c’est de s’accaparer les ressources de ces pays africains pour le compte des compagnies minières et des banques États-uniennes et d’en chasser la Chine et la Russie qui y ont développé des projets d’aides économiques. ».

Encore mille fois raison avec toujours la même réserve.

« L’impérialisme pris dans ses contradictions et ses erreurs continue à vouloir s’approprier les richesses de la planète. » 

Vous avez toujours raison avec toujours la même réserve sur votre conception étriquée de « l’impérialisme » en Afrique.

2- Votre complaisance à l’égard de l’impérialisme mahométan.

« Sous prétexte de « guerre contre le terrorisme » et pour soi-disant entraîner les troupes africaines contre les « terroristes » islamistes/Al Qaeda « Made in CIA » et les services de renseignements alliés ».

Vous avez tort. Ce n’est pas un prétexte, un alibi pour cacher une réalité. Personne ne peut ignorer, ni contester la réalité de la conquête du Mali, un pays colonial de la Françafrique propriété de la France, par le terrorisme jihadiste. La cause de l’intervention française au Mali est bien réelle et sérieuse. Ce n’est pas un prétexte. Votre appréciation est erronée.

« Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est répandu en insultes contre les combattants du Nord les traitant de bandits, de meurtriers, de terroristes. »

Ici, vous versez vos larmes sur le mauvais sort des terroristes mahométans au Mali. Vous êtes complaisant à l’égard du terrorisme mahométan.

« Sans oublier les réfugiés : des familles touareg en nombre fuient vers le Niger ou la Mauritanie pour trouver un asile dans des camps, des combattants cherchent aussi à gagner ces pays mais aussi la Libye et l’Algérie pour y trouver un refuge, ceci est la conséquence inéluctable de ce qui précède. »

Vous pleurnichez sur les malheurs que le terrorisme de l’impérialisme français fait subir au terrorisme berbéro-mahométan multi séculaire son concurrent qui, la veille et depuis 9 mois, paradait sur la moitié du pays, s’apprêtait à s’emparer de tout le pays, imposant la charia la plus rigoureuse aux populations noires autochtones et jamais aux touaregs, leurs coupant les bras, les oreilles, et… On ne vous a pas beaucoup entendu votre indignation de cette barbarie mahométane.

« La situation de plus de 6.500 de ces déplacés et de quelque 400 familles résidentes, qui partagent avec eux leurs maigres ressources, est, aujourd’hui, préoccupante, estime de son côté le Comité International de la Croix Rouge, dans un communiqué, diffusé début février 2013, à Genève. »

On n’a pas beaucoup vu ni entendu le Comité International de la Croix Rouge s’agiter pour les 10 millions de maliens séquestrés et terrorisés chez eux pendant des trimestres par une armada touarégo-arabo-mahométane, les Alqaïda Maghreb Islamique (AQMI), les MUJAO, les ANSAR DINE, et autres pseudos mouvements de libération touaregs au Mali. On ne le voit pas non plus se secouer pour les dizaines et dizaines de milliers d’esclaves sous la botte des berbéro-touaregs au Niger, Mauritanie, Algérie.

3 – Le Parlement Français.

« Hollande a décidé sans aucun vote du Parlement français … ».

Cet argument est désuet. L’ensemble des partis politiques et leurs députés et sénateurs se sont par la suite exprimés publiquement sur l’opportunité et la légitimité de l’opération Serval décidée par François Hollande. Ils ont affirmé leur soutien. L’opération Serval a donc été avalisée par le Parlement français, sans débat ! Même chose pour l’ONU !

4 – La facture de l’opération Serval

« …ce sont bien sûr les contribuables français qui paieront la note et certainement pas le Mali l’un des pays les plus pauvres d’Afrique bien que 3ème producteur d’or et bientôt producteur de pétrole justement au Nord de son territoire. »

Là aussi, vous avez tort de vous inquiéter pour les finances de l’Etat colonial français. La guerre du Mali, l’opération Serval, ne coûtera pas un sous au contribuable français. Ce sont les colonies, essentiellement la Françafrique, qui financent les guerres coloniales françaises. L’Etat français ne sort pas l’argent du trésor public de la France métropolitaine. L’Etat français pioche cet argent dans sa fameuse caisse noire dite « Comptes d’Opérations  », le compte des colonies (1).

Ces « Comptes d’Opérations » sont alimentés par les recettes financières des pays appartenant à l’empire colonial français, précisément de la Zone Franc, principalement la Françafrique. Ainsi donc, par le mécanisme du Franc CFA imposé par la France à ses néo-colonies il y plus de cinquante ans, l’Etat français dispose des fruits du travail des africains, sans en rendre compte à personne d’autre que lui-même, selon les règles du nazisme appliquées à la France sous l’occupation 1939-1945. Eh oui, sous l’occupation, les allemands avaient aboli le Franc et institué une sous-monnaie pour vider les richesses de la France. Ce sont les règles de cette sous-monnaie que le libérateur De Gaulle à son tour a copié-collé sur les africains qui avaient pourtant aidé la France à se libérer du nazisme.

Les « Comptes d’Opérations », sont placés sous la coupole discrétionnaire de la Banque de France, c’est-à-dire de l’Etat français. En effet :

« Les opérations liées au franc CFA sont secrètes et seul le Trésor français connaît le montant des fonds appartenant aux pays de la zone franc placés sur les comptes d’opérations. Seul le Trésor français peut indiquer le niveau de rémunération ainsi que les frais de gestion de compte. Le système est donc opaque et autoritaire. » (2)

C’est ainsi que l’Etat français trait les nègres africains. Le montant de cette traite atteint des sommes faramineuses (3). Pour se faire une idée à minima de ces sommes faramineuses, il faut se figurer par exemple que :

« En 1966…le gain total de 1220,3 millions de franc français résulte d’un apport de 221 millions de franc de la France, d’un apport de 1218,6 millions des Etats africains et malgaches et d’un apport de 193,3 millions des autres pays de la zone franc » (4).

On peut en déduire que le montant annuel des « Comptes d’Opérations » de la Françafrique s’élève à environ 1, 2 milliards de FF, soit 183 millions d’Euros annuels à minima. En fait, la Zone Franc, principalement la Françafrique, rapporte en devises à l’Etat Français 5,51 fois plus que la France métropolitaine (3).

Donc, au regard des montants annuels à minima des « Comptes d’Opérations » par rapport à l’évaluation du coût de la guerre en Libye, il n’y a pas à se faire du mauvais sang à propos des caisses de l’Etat déclarées vides dès l’été 2007 par François Fillon alors premier ministre de Sarkozy. Au su et au vu des « Comptes d’Opérations  », la caisse noire de l’Elysée, la« Caisse des Nègres » de la Françafrique, la rhétorique sarkozienne de l’Etat en faillite n’est qu’une fumisterie.


(à suivre)


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