Commentaire de trevize
sur La clonage de l'avenir


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trevize trevize 30 mai 2014 13:43

Bonjour !
Merci pour cet article. J’ai beaucoup apprécié le ton, loin d’être venimeux comme c’est trop souvent le cas dans les débats sur les sujets qui fâchent.

Je commencerai par dire que la génétique n’est pas suffisante pour expliquer les maladies mentales. Il n’y a pas de « gène de la folie » pas plus que de « gène de l’homosexualité » On sait qu’il y a une corrélation entre certains gènes et des pathologies mentales, mais posséder ce ou ces gènes n’implique pas dans tous les cas que la maladie se développe. C’est d’ailleurs aussi valable pour de nombreuses pathologies physiques. L’environnement joue un rôle très important. Pour les pathologies mentales, la piste des infections prénatales est de plus en plus souvent évoquée.

Nous avons encore énormément de chose à apprendre sur les mécanismes de la génétique. Tout est beaucoup plus intriqué que ce que nous pensons. Une même séquence peut coder de très nombreuses protéines différentes, impliquées dans des mécanismes cellulaires divers.
En clair, (c’est un exemple fabriqué de toutes pièces, juste pour illustration) supposons qu’on veuille « bricoler » un embryon, en fonction de ce que nous savons aujourd’hui des « bons » et des « mauvais » gènes, pour produire un « surhomme ».
On repère dans son génome une version d’un gène qui risque de l’exposer plus tard à la schizophrénie. On décide donc de remplacer ce gène par une version plus saine.
Seulement, peut être qu’une des protéines que codait ce gène était extrêmement importante pour un mécanisme cellulaire qui n’a rien à voir avec la schizophrénie. Cette protéine est censée travailler avec une ou plusieurs autres (c’est souvent le cas). En remplaçant le gène, on supprime peut être un risque de schizophrénie, mais on risque d’handicaper la personne sur un autre plan.

Je suis un fervent défenseur de la recherche en général (donc en génétique aussi), mais je pense qu’on est loin d’en savoir assez pour bricoler le génome d’un bébé, et tout enthousiaste que je suis sur ce sujet, je ne conseillerai à aucune femme de porter un « bébé bricolé », les résultats seraient tout simplement trop aléatoire. Ceux qui vous disent que c’est pour demain naviguent en plein fantasme.
Je pense que le jour où on en saura assez pour le faire sans risques, on aura compris qu’il vaut mieux laisser la nature faire son boulot pour commencer, quitte à rattraper les erreurs plus tard (thérapie génique a posteriori).
Nous avons encore beaucoup de choses à apprendre sur ce sujet, beaucoup plus que ce que nous savons déjà.
Cette étude est édifiante : petits ARN et alimentation
Certains ARN des aliments que nous consommons se retrouvent tels quels dans nos cellules ! Clairement, ce que nous mangeons a un impact direct sur notre fonctionnement cellulaire. On fait déjà de la génétique en nous alimentant !

Autrement, vous semblez à plusieurs reprises mettre en avant le côté spirituel de l’être humain, plus important que son aspect matériel et physique. Je suis en accord avec vous là-dessus, mais j’en tire des conclusions assez opposées aux vôtres. L’esprit habite le corps, et si nous avons le moyen de l’améliorer, pourquoi s’en priver ? Les animaux savent se soigner en mangeant certaines plantes. A partir du moment où on soigne, que ce soit un rhume, une grippe, une fente palatine ou une maladie génétique, on va à l’encontre des règles de la nature. Si on décide de ne pas soigner par la génétique, alors il ne faut rien soigner du tout.


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