Commentaire de Baltha
sur La Dette publique en quelques mots !


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Baltha 13 juillet 2015 13:00

L’article décrit ce qu’est la dette en l’état.


A part quels rares pays en excédant (rente pétrolière), tous les pays sont endettés, ce qui amène une interrogation car selon toute logique la somme des dettes devraient s’annuler s’il s’agissait d’un défaut de gestion que vous appelez « vivre au dessus de ses moyens » de quelques pays qui emprunteraient à d’autres. Or ce n’est pas le cas.

Ce qui signifie que le circuit des dettes n’est pas un système fermé et s’expliquant par un mécanisme interne. L’endettement généralisé des pays riches fait donc obligatoirement intervenir un autre secteur financier vis-à-vis duquel il est débiteur. Ce secteur, nous le savons, c’est le secteur bancaire.

Il faudrait ainsi ajouter à l’historique de la dette la mise en place de dispositifs imposant aux Etats souverains de ne pouvoir emprunter aux banques. C’est bien le cas depuis la mise en place d’une loi sur l’emprunt étatique mise en place par un politicien Français, ministre des finances du président Pompidou, un certain Valéry Giscard d’Estaing (loi des finances du 3 janvier 1973).

Nous partons ainsi d’une certitude : les Etats se sont endettés auprès du secteur bancaire, et ceci depuis plus de 40 ans.

Un autre point de votre article que je désire commenter :
Ne prenant pas en compte que l’endettement n’est pas lié aux impératifs d’accumulation croissante de richesses par le secteur bancaire, vous lui pr^tez comme cause un train de vie inadapté (vivre au-dessus de ses moyens), une sorte de gaspillage des richesses par les citoyens. Or ce sont justement eux qui produisent les richesses, et nullement les banques, qui se les accaparent pour du « toujours plus », au point de créer des bulles financières spéculatives dont le gonflement et l’explosion dérégulent l’économie mondiale.

Entre 1980 et la « crise » de 2008, la richesse de notre pays a doublé. Richesse générée par le travail. (« crise » entre guillement car il faut bien comprendre ce qu’est la définition de ce mot : phase subite de sortie d’une situation péjorative vers une nouvelle phase, c’est à dire processus limité dans le temps permettant de passer d’un état A à un état B plus satisfaisant),


La mise à disposition de cette richesse pour ceux qui l’ont générée s’est amoindrie - et s’est même effondrée dans certains secteurs jugés comme improductifs (comprendre : improductifs en valeurs monétaires pouvant être accaparées par le secteur financier) : il s’agit essentiellement des secteurs qui par nature servent le bien-être de la population générale et contribuent à l’amélioration de l’économie (*), tels que la santé ou l’éducation. Il suffit, pour s’en convaincre, de jeter un œil sur l’état de nos services publics d’éducation et de santé.

En 1980, pour 100 € (ou une monnaie de votre choix ayant cours à l’époque), 70 étaient consacrés à la rémunération des producteurs de richesse = le monde du travail) et 30 étaient consacrés à la rémunération du capital. En 2008, le rapport était inversé ; et la richesse ayant doublé entre temps, un simple calcul donne un passage de l’indice revenu+investissement de 70 à 60 et de l’indice actionnariat de 30 à 140. (30 X 2 = 60. 2 X 100 = 200. 200 - 60 = 140).

Les dysfonctionnements et distorsions monétaires et financières basées sur la spéculation comme fin en soi - vous comprenez maintenant pourquoi je n’emploie pas le mot crise, fut-elle des subprimes ou autres - aurait du amener la finance mondiale à corriger très rapidement cet état de fait. Il n’en fut rien, le ratio actuel tendant vers 25 / 75. Aucune leçon tirée, la machine à sous est fructueuse, tant pis si elle « tue » les producteurs de richesse tant qu’elle permet d’engranger de l’argent (fictif).
C’est la marche suicidaire de la finance mondiale : pérenniser un système qui permet d’engranger des faux billets en broyant ce qui crée les richesses réelles.

(*) A ce stade, il faut définir ce qu’est l’économie.
Ce n’est pas une discipline autarcique, quant bien même la finance l’instrumentalise dans ce sens.
En médecine par exemple, on parle également d’économie pour désigner le fonctionnement GLOBAL de l’organisme, en tant qu’entité fonctionnant grâce à l’interactivité de tous ses composants organiques et physiologiques, de tous ses acteurs.

Il en va de même pour ce supra-organisme qu’est une société. L’économie du monde est l’économie humaine dans tous ses aspects, financier, d’investissement dans le lendemain (pléonasme volontaire), d’organisation sociale et aussi de la production de richesses vraies, dont des expressions sont le droit du travail et la législation afférentes aux sociétés industrielles et commerciales.

Partons de ces définitions intangibles pour les confronter à notre réalité : toute puissance d’un « secteur économique » vivant pour lui-même, en pleine déconnexion avec la recherche de productions de richesse utiles au progrès humain, faillite du système éducationnel, coups de boutoirs insensés contre le système de santé, attaques croissantes contre la législation du travail (jusqu’à la monstruosité qu’est la Macron en France et la paie dérisoire des Allemands entrants sur le marché du travail par exemple), etc. La liste est longue et chacun pourra la compéter au gré de son vécu.

Autre chose encore - qui pourra paraître à certains comme « philosophique », donc sujette à caution, mais qui doit être considérée dans un cadre phylogénétique et/ou anthropologique.

Toute vie, animale comme végétale, s’est toujours organisée selon 3 impératifs, présents ou partiellement présents chez chaque espèce vivante.
Ces impératifs sont : la survie de l’individu, la survie du groupe et la transmission du savoir.
Ce dernier étant apparu en dernier.

L’Homme s’est développé et à organisé ses sociétés, ses civilisations, en ayant comme seul objectif de satisfaire ses trois impératifs.

Dans le monde actuel, la sécurité de l’individu correspond au service de santé. La sécurité collective à la sécurité civile et aux corps régaliens de défense collective. La transmission du savoir aux services d’éducation, de la maternelle à l’université, en passant par la formation continue.

Comme toute perspective, la pseudo-économie s’engage de façon forcenée et exponentiellement croissante dans la corrosion - et la destruction si-possible - de ces trois fondamentaux humains : sécurité individuelle (chômage, déliquescence des services publics de protection de l’individu, démantellement du code du travail,…), sécurité collective (dans la même lignée que la précédente mais en y ajoutant des dommages collectifs) et étranglement du service public d’éducation.

Nous ne sommes plus dans une « crise » (sic) de société. Même plus dans une « crise » (sic) de civilisation. Nous sommes à présent bien au-delà, dans une négation pure et simple de notre humanité par une pieuvre financière que nul ne semble être en mesure de maîtriser (encore faudrait-ils que ceux qui en tire profit le veuillent...).

La « dette » fabriquée par la finance mondiale à seule fin de s’enrichir au dépens de la production de richesses (réelles) - matérielles, mais aussi humaines et sociétales - et de se sur-enrichir en spéculant sur cette dette qu’elle a ainsi artifiellement créée par avidité, ne doit pas être considérée comme une réalité économique et de surcroît l’économie des sociétés humaines doit bien se garder de faire de cette « dette » et de son remboursement (impossible car source de spéculation pour créer encore plus d’argent fictif et donc de dette) la finalité de l’économie moderne. Courrir après le remboursement d’une dette souveraine en organisant toute notre économie pour cette finalité, c’est courir à notre perte.

De plus en plus de monde semble en prendre conscience ; En tout cas d’aucuns ont tenté de s’affranchir de ce mirage de la dette pour enfin s’orienter vers un retour à une économie de restauration et de développement d’une société humaine viable. C’est le sens à donner à l’élection de Syyriza en Grèce et à la large victoire du référendum populaire contre l’austérité.

Mal leur en a pris : les financiers et leurs vassaux politiques et journalistiques se sont déchaîné à outrance, jusqu’à l’injure et le mépris étalés et dévoilés sur la place publique. Devant la menace faite contre leur montage économique, ils ont dévoilé leur vrai visage. Comme on dit au jeu d’échecs : le roi est nu.








Voir ce commentaire dans son contexte