Commentaire de Layly Victor
sur Guerre nucléaire, la menace inexistante


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Layly Victor Layly Victor 19 juin 2016 14:04

Dès les années 1970, les spécialistes des deux camps étaient convaincus du fait qu’une guerre faisant appel à des armes nucléaires stratégiques était strictement impossible.


La raison essentielle était liée au développement des ABS, les systèmes anti missiles balistiques.
L’efficacité de ces systèmes conduisait au principe de « saturation des défenses », donc à une fuite en avant permanente : plus d’ABS= plus de têtes nucléaires= plus d’ABS= plus de têtes nucléaires, etc Au point que la saturation des défenses conduisait à la perspective de retombées radioactives massives chez l’agresseur éventuel lui même.

Les think tanks ont alors étudié la vitesse à laquelle un des belligérants, avec les rares rescapés, serait capable de remonter son économie pour prendre le dessus. Cette idée est illustrée dans la scène finale de « docteur Folamour », de Stanley Kubrick, lorsque le général US s’adresse à son président : « Monsieur le Président, les Russes sont déjà en train de creuser, il ne faut pas être en retard d’une galerie ! »

Fort heureusement, les états majors des deux camps n’ont pas cru à ces balivernes et ont rangé les armes nucléaires stratégiques dans la catégorie des armes à vocation unique de dissuasion, comme de Gaulle l’avait anticipé. Qu’un malade veuille déclencher une guerre nucléaire stratégique, aucun commandement ne le laisserait faire, pour les raisons évoquées plus haut, parce que ce serait se tirer une balle dans la tête. On peut arguer qu’avec une technologie supérieure il est possible de contourner les défenses, mais aucun militaire ne prendrait ce risque.

Ceci n’est pas du tout vrai pour les armes nucléaires tactiques, comme la bombe à neutrons.
Rappelons que la bombe à neutrons est une arme nucléaire de faible puissance qui ne dégage pratiquement pas d’énergie mécanique et qui produit peu de retombées, mais élimine les soldats ennemis par le flux de neutrons produits.
Dans les années 1970-1980, la doctrine stratégique de Giscard était « la bataille de l’avant », qui consistait à stopper les chars russes avant qu’ils ne pénètrent le territoire français, en employant des armes nucléaires tactiques. Inutile de dire que cette option n’était pas du tout du goût des Allemands !
De même, aujourd’hui, si l’option des think tanks du Pentagone était une bataille de l’avant sur les pays baltes ou la Pologne, on peut penser que ceux ci ne seraient pas chauds.
En revanche, on peut craindre en Syrie, si les occidento-israélo-saoudiens ne parviennent pas à leurs fins, une escalade dans ce sens.
Ce n’est malheureusement pas du tout exclu.

Je ne parle pas des bombes nucléaires sales aux mains des terroristes. C’est une possibilité que personne ne peut exclure.

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