Commentaire de Raoul-Henri
sur Le sens de la vie


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Raoul-Henri Raoul-Henri 10 août 2016 23:15

@Taverne
Etonnant votre allusion à l’enfant sauvage, j’ai failli l’évoquer pour illustrer le sens vertical, gnostique de la conscience. Mais étant agnostique et tenant, peut-être bêtement, à cette posture, je n’ai fait que relater l’horizontalité du champ de conscience. Dites-vous que cette ’affaire’ d’enfant sauvage est un débat récurent à la maison (hantée par des linguistes). En effet, comment l’intelligence de l’enfant a-t-elle pu se développer en dehors du langage des humains, c’est à dire du champ de conscience horizontal ? Une supposition vient par le fait que tous les signes présents dans la nature, chants d’oiseaux, géométrie des fleurs, des arbres, expressions animales (comportementales surtout), odeurs, alternance de lumière et d’obscurité, bruit de l’eau, et j’en passe, constituent les sous-ensembles (les formes) venant d’un universel méta-phorique (Pet Cosmique, lol), les formes d’un langage premier, sans abstraction, c’est à dire sans cette pensée humaine du second ordre. Et que c’est grâce à ce langage premier de la nature qu’un humain dépossédé du champ de conscience horizontal de ses pairs peut s’en sortir et vivre comme aucun autre.

Maintenant, si j’accentue ce pas de côté par rapport à ma conviction agnostique, je dirais que le champ de conscience dans son sens vertical, exprimé par la nature, permet une unité avec l’indicible, le céleste, ou toute autre expression correspondant à l’indéfini. C’est en appliquant cette idée que je tombe d’accord avec vous sur le fait qu’un individu isolé puisse avoir une conscience, mais dont ’l’autre partie’, la science d’en face (d’en haut, d’en bas, d’en dedans, c’est comme vous préférez) permet cet échange interne mais dont l’origine ne nous est pas accessible couramment.
Certains parlent d’âme pour désigner ce foyer de con-naissance (naître avec). En ce qui me concerne, et pour refermer cette parenthèse gnoseuse, je préfère m’en tenir à la notion d’esprit (la spire, la re-spiration, le souffle, très casse-gueule aussi dans ce monde a-spirituel), le feu de l’intelligence incarné dans notre ’matière’ à étudier.

Sans la rejeter en bloc, soyez méfiant vis à vis des étymologies, souvent empruntes de croyances et d’approximations, de relativisme à la seule forme écrite, nonobstant complètement les glissements sémantiques, les substitutions d’alphabet, et surtout les « images acoustiques » chères à De Saussure, et qui sont prépondérantes par rapport à cette forme écrite plutôt détachée de la spirale.
« Cum », cela veut aussi dire « foutre » en Argot Anglais, peut-être une survivance d’un Celte antique ; alors que « gnose » se réfère à la génèse ; et « savoir » peut se décomposer en « çà voir », c’est à dire l’idée sous-jacente de ’preuve’, ’d’avéré’, de ’vérité’, notion détournée de son sens premier par l’utilisation abusive de ces termes. ;)

Merci de cet échange passionnant.


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