Commentaire de philippe baron-abrioux
sur Les revendications des policiers dérapent


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philippe baron-abrioux 26 octobre 2016 09:44

 BONJOUR ,

 « les revendications des policiers dérapent » , si je me fie au titre de cet article , ce sont les revendications qui dérapent et non les policiers .

 précision : il a été très longtemps prévu dans le code pénal que des personnes du fait de leur état ou de leur situation personnelle devaient faire l’objet d’une attention particulière visant à leur protection : les « faibles » , les malades , les enfants et d’autres clairement identifiés / on protégeait là des catégories de personnes pour ce qu’elles étaient en tant qu’individus .

 ensuite d’autres personnes ont été non pas davantage l’objet d’une protection spéciale du fait de leur état de faiblesse ou de fragilité mais les sanctions applicables liées , au cas où elles seraient victimes d’un acte condamnable, ont été aggravées du fait de leur statut en tant que détenteurs d’une autorité attachée à leur fonction :policiers, gendarmes , pompiers , etc...

 il y a donc là deux traitements distincts en matière pénale concernant d’éventuels actes de même nature s’étant exprimés de façon strictement identique .

 les dérapages dont il est ici question sont une chose qu’il faudrait sans doute rapprocher non pas de l’insécurité réelle qui régnerait en France à l’heure actuelle MAIS du sentiment d’insécurité : ce qui est de l’ordre du ressenti .

 on en vient ensuite au problème de l’emprisonnement , fut il de courte durée et des mesures de privation de liberté ou de limitations .

 j’ai du mal à comprendre le constat qui est fait selon lequel les prisons françaises n’ont jamais été aussi surchargées et surpeuplées (confirmation par l’administration pénitentiaire ) quand on entend simultanément évoquer le prétendu laxisme des juges .

 mais sans doute les tenants de ces affirmations démenties y compris par l’ A .P pourront ils apporter des éléments à ce débat qui s’éternise en permettant des propos qui constituent les dérives entendues et relayées par les medias .

y aurait il  en France des autorités secrètes et inconnues jusqu’alors qui prononcent des peines d’incarcération au point de remplir les établissements de privation de liberté jusqu’à un taux de surpopulation carcérale jamais égalé ?

 schématiquement , je ne connaissais que les juges (incarcération ) et les officiers de police judiciaires pour décider de privations temporaires et ponctuelles de liberté (garde à vue ) , les seuls juges étant par ailleurs les seuls à pouvoir proposer des peines de substitution (bracelet , T.I.G ...)

 que les mouvements de policiers soient traversés de courants favorables aux thèses les plus droitières ne fait pas de doute et ,si on doit admettre la totale liberté d’opinion , il est préoccupant de voir jour après jour des fonctionnaires d’état , soumis à une obligation de réserve par leur statut , y déroger de telle façon et au point , de demander la démission de leur patron devant tous les commissariats de France sans aucune réaction de leur hiérarchie .

 les institutions sont minées depuis longtemps et ces manifestations n’en sont que la confirmation si besoin en était tant par le contenu des slogans que par l’absence de réaction de l’institution d’appartenance des manifestants .

 les demandes d’aggravation des peines , d’une plus grande sévérité à l’égard des délinquants , y compris par des incarcérations plus fréquentes ou plus systématiquement prononcées , font partie des demandes d’une société désorientée par une violence latente et des incivilités difficilement supportables .

 la demande de construction de nouvelles prisons , de quartiers de haute sécurité , est totalement légitime quand on voit l’état des établissements pénitentiaires en général qui nous vaut condamnations de toutes parts .

 mais penser que la privation de liberté est LA SOLUTION est un leurre facilement proposé pour donner un sentiment d’efficacité à une Justice décriée y compris par celui qui devrait en être le représentant et le plus fervent défenseur .

 les institutions chargées du suivi (S.P.I.P ) ne sont plus en mesure d’assumer leur travail de façon cohérente, les mesures prévoyant les sorties et les accompagnant sont insuffisantes (ce qui implique les récidives ) .

 c’est ainsi que deux grandes institutions se suspectent l’une l’autre et ne cessent de miner leurs autorités de tutelle .

bonne journée !

 P.B.A

 

 


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