Commentaire de Emile Mourey
sur Archéologues du mont Beuvray : aveuglement ou dérive sectaire ?


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Emile Mourey Emile Mourey 24 novembre 2016 19:07

@JCVD


Oui, cela fait 30 ans que je suis en colère, mais ce n’est pas pour moi. 

En colère contre les historiens/archéologues partisans du site de Bibracte au mont Beuvray qui ne réagissent pas à mes nombreux articles publiés sur la toile par Agoravox, et alors que j’ai publié une série d’ouvrages sur le sujet, dépôt légal depuis 1992. En colère quand j’entends M. Vincent Guichard déclarer qu’on ne va pas recommencer pour Gergovie une polémique d’Alésia. Quand dans un interview sur FR3 Bourgogne, on me stigmatise en disant qu’au mont Beuvray, on me considère comme un amateur non averti – ceci pour justifier un refus de débat - et je ne cite pas les nombreuses allusions dans les déclarations et ouvrages contre les historiens qui ne sont pas de métier et dont, manifestement, je ferais partie.

Oui, en colère contre les médias qui se refusent à ouvrir le débat.

1. Les archéologues du mont Lassois ? Mais ils sont l’honneur de la profession. Où voyez-vous que je les ai critiqués ? Bien au contraire, mais j’attends toujours qu’on me dise comment concilier les édifices qui ont été mis au jour sur le site avec la thèse d’une première ville gauloise en bois qui ne serait apparue au mont Beuvray qu’au IIème siècle avant J.C.
2. Des archéologues connaissant le latin et le grec ? Mais où sont les retraductions qu’ils proposent ? Christian Goudineau fait l’éloge de la traduction ancienne de Contans mais quand il veut en retraduire un passage, il est manifeste qu’il se trompe.
3. Au sujet des amphores, vous abondez dans mon sens en insistant sur leur très grande quantité, une très grande quantité qui ne se retrouve pas aux emplacements des autres capitales gauloises et, cela, vous vous refusez à en donner une explication crédible. Je ne suis pas archéologue mais je ne suis pas ignorant du fait que les grains n’imprègnent pas l’intérieur d’une amphore comme le vin, l’huile, le garum et le poisson pourri.
4. Concernant les monnaies romaines je veux bien rectifier mon propos, mais il faudrait que Mme Gruel m’explique comment des monnaies se retrouvent en aussi grande quantité sur le site et non aux emplacements des autres capitales, et pourquoi sous forme de dépôts d’offrande, alors que vous me dites que c’est la preuve d’échanges commerciaux.
5. Pas de monnaies boïennes ni germaines ? Je ne sais pas. Peut-être qu’ils n’honoraient pas les divinités éduennes ? Pourquoi beaucoup de monnaies éduennes ? Avant la guerre des Gaules ? Pendant ? Après ? Il y a certainement une explication.
6. Des trous de pieux ? À partir de là, on peut tout imaginer. Déjà, les maquettes présentées au musée nous en donnent un avant-goût. De même, les dessins fabuleux de Jean Claude Golvin. Vous êtes en plein rêve.
7. Si le climat du mont Beuvray est si doux, pourquoi désertez-vous le site en hiver ? César était un raffiné et comme tous les Romains de la haute société, aimait le confort, les femmes, et les banquets. Non, l’idée qu’il ait passé l’hiver au mont Beuvray est absolument indéfendable, ridicule, et inexplicable sur le plan stratégique.
8. Concernant les murs de Bourges, il faudrait commencer par bien traduire la description que donne César des “murus gallicus” et vous comprendrez que des pans de ces murailles sont toujours là, que cela ne correspond pas à la reconstitution faite au mont Beuvray, que nulle part César a dit que Bibracte était entourée d’un murus gallicus. Il faudrait aussi comprendre que les trois hautes tours dont on a retrouvé la trace à Bourges sont gauloises et non romaines, et que cela explique la hauteur jamais vue jusque-là de la rampe d’accès romaine (une rampe étroite montante et non un terrassement parallèle au rempart).
9. Tête sculptée boïenne ou germaine ? Peu importe, puisque j’explique que les Germains ont précédé les Boïens sur le site, mais c’est un détail.

Non ! C’est vous qui dites que je suis insultant envers l’intégralité des archéologues. Vous me faites un mauvais procés. À défaut d’arguments convaincants, vous déplacez le problème. Je constate, par ailleurs, que vous n’avez pas réagi au contenu de mon article, une façon de ne pas vouloir entrer dans le vrai débat concernant la bonne interprétation des textes.

Merci tout de même d’être intervenu.


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