Commentaire de Pascal L
sur Comment lutter Efficacement Contre l'idéologie islamiste


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Pascal L 24 décembre 2016 23:01

@QAmonBra

« Il ne faut pas regarder que le Coran, » et pas non plus seulement les documents d’origine musulmane. Il existe une grande quantité de documents historiques qui peuvent infirmer ou confirmer les Hadîths.

« d’où l’indispensable nécessité de maîtriser totalement la langue arabe et sa genèse »
Tout à fait, il faut également maîtriser l’Araméen, le syriaque, l’hébreu et éventuellement le nabatéen et quelques autres langues utilisées à l’époque. Le sens des mots arabes a pu évoluer au cours des siècles et cela peut introduire de la confusion. Les exégètes que je lis ont cette maîtrise. Ainsi le mot de mécréant (kufr) a une racine qui signifie recouvrir. Il ne désignait au départ que les Juifs qui étaient accusé de recouvrir la vérité sur le Christ. Le Coran désignait au départ le lectionnaire lu dans l’assemblée des Chrétiens et des Judéonazaréens. La destruction de la Torah et de l’évangile au Nazaréen a obligé d’en trouver un autre sens. Le verset s28.47 nous rappelle le sens premier. L’incréation du Coran a pour objectif de résoudre le problème d’un lectionnaire qui existe avant qu’il ne soit écrit. Le voyage de Muḥammad au Ciel pour découvrir le Coran est une création très tardive. Ainsi les inscriptions de la mosquée Al Aqsa ne parle pas de l’événement le plus important qui devrait s’y être passé. Il y a des silences qui crient.

« certains ont perdu la vie pour cela » oui, les 4 premiers califes et beaucoup d’autres. Comment penser à une restitution fidèle du Coran dans cette ambiance ?

« a évité la dispute du pouvoir en leur proposant de son vivant son successeur : Abû Bakr ». Pour l’historicité du règne d’Abû Bakr, rien n’est confirmé par l’histoire, donc je dirai que je n’en sais rien. Ce que je sais par contre, c’est que les relations entre Muḥammad et Abû Bakr sont devenues très tendues dans les deux dernières années de Muḥammad (c.f. le document cité plus bas - les derniers jours de Muhammad).

« Mûhammad aimait la simplicité et pratiquait régulièrement l’ascèse et la prière tard dans la nuit » Je ne contesterai pas, cela cadre avec sa personnalité. « il est mort comme il a vécu, dans la pauvreté ». Il est possible qu’il était très détaché de la richesse, mais son passé de caravanier, la richesse de son épouse et les pillages qu’il a fait dans la période Médinoise ont rapporté de gros revenus. Une part des pillages lui revenait systématiquement.

« à partir de Saul de tarse, citoyen romain de confession juive et lettré en grec, et l’ouverture, à son initiative parait il » Le « à son initiative parait il » est parfaitement abusif. L’enseignement du Christ avait dès le départ une vocation universelle et il s’en est expliqué lui-même. Dès le départ, ses disciples se sont répartis dans l’ensemble du monde connu, de Rome pour Pierre à l’Inde pour Thomas. Jérusalem restait couvert uniquement par Jacques le Juste, cousin de Jésus. Paul s’est d’abord intéressé aux juifs de la diaspora avant d’élargir son audience. Paul n’est en aucun cas le créateur du Christianisme, il était très mal perçu par les apôtres à cause de sa participation à la mort d’Etienne et son enseignement est uniquement pratique, totalement corrélé à la vie des communautés de son époque comme pourrait le faire un évêque aujourd’hui. Il n’apporte rien de nouveau.

« une période première précédant le christianisme proprement dit » Le Christianisme est né officiellement lors de la Pentecôte 50 jours après la résurrection. Le fait que les premiers Chrétiens ne s’appelaient pas encore ainsi n’a pas d’importance.

« Il n’est pas d’équivalent dans l’Histoire, d’où l’objet de mon intérêt »
Je vous concède volontiers que l’étude du personnage est fascinante. Mais il ne faut pas oublier les constructions de la légendologie.

« proto-chrétien pour les nazaréens qui ont rejeté ladite ouverture et ont en continué le culte et la tradition juive, alors que doctrinalement ils ne l’étaient plus » Les Judéo-nazaréens se sont toujours revendiqués comme Juifs et pratiquaient intégralement les prescriptions de la Torah. Ils ne sont jamais devenus Chrétiens, ce qui fait qu’ils ne peuvent également être proto-Chrétiens. Irénée de Lyon les considérait comme hérétique.

« Juste dans quel sens ? » Dans le sens où la description des Chrétiens et de l’enseignement du Christ dans le Coran n’est pas conforme à la réalité vécue par les Chrétiens. Comment Dieu aurait-il pu oublier ce qu’il a lui-même créé quelques siècles auparavant. Les accusations de falsification des Evangiles n’ont jamais pu être prouvées.

« Ce n’est pas en racontant n’importe quoi à des chrétiens au sujet du Coran et de l’Islam qu’il arrangera les choses »
Il ne raconte que ce qui a fait l’objet de thèses de doctorat par des exégètes scientifiques. Cela ne ressemble pas à l’exégèse des Imams, mais pour un scientifique, tout peut se discuter. Il faut simplement apporter des éléments solides et crédibles. Or aujourd’hui, je n’ai jamais vu de réponse scientifique à ces publications.

« Quel mensonge ! On est dans les Mythes religieux, »
Je fais bien la distinction entre mensonge et mythe. La Bible est remplie de mythes qu’il faut bien analyser pour arriver à comprendre la nature de Dieu.
Le mensonge est là lorsque le sens original du texte est déformé pour une raison politique par exemple. Le changement de sens de Kufr est un exemple. Le remplacement de « L’Esprit Saint » par « L’Esprit du Saint (Djibril) » est un autre exemple.

« La Thora et les évangiles en sont bourrés bien plus que l’Islam, demandent on à leurs adeptes de les reconnaitre comme mensonges ! » Des Mythes et des mensonges dans la Bible, très certainement. Nous savons aujourd’hui que les événements historiques décrits dans la Bible et antérieurs au 7ème siècle avant notre ère ne se sont jamais passé comme décrits. Il ne faut donc pas considérer la Bible comme un livre de science ou un livre d’histoire. Alors Mensonges ou Mythes ? La seule partie que nous pouvons considérer comme authentique ne concerne que les témoignages sur les signes de l’existence de Dieu, tout simplement parce que ces signes n’ont pas disparus et cela ne pose de problème qu’aux intégristes. Le problème du Coran n’est pas la présence de mensonges, c’est le fait que ces mensonges sont directement la parole de Dieu. C’est aussi que le fait que le seul signe visible de Dieu soit le Coran lui-même, car cela est une démonstration en boucle, le Coran se justifiant par lui-même. On est encore dans un procédé dialectique. Ici, les quelques mensonges décelables détruisent complètement ce raisonnement, quelque soient les vérités contenues dans le Coran.

« C’est encore le »père« Gallez qui raconte ça dans ses 1100 pages !? »
Non, il faut lire « Les derniers jours de Muhammad » de Hela Ouardi. C’est gratuit, beaucoup plus facile à lire et elle n’a utilisé que des documents d’origine Musulmane.

« l’indécrottable condescendance occidentale à l’égard des orientaux »
Pour un occidental, la rationalité est culturelle et ce n’est pas le cas dans le monde arabe. Dans le monde Musulman, seuls les Iraniens ont des universités scientifiques au niveaux des meilleures universités occidentales, mais c’est également le pays le plus sécularisé du monde Musulman. Pour moi, ces deux aspects sont liés. Pour un occidental, le Coran est irrationnel. Allah lui-même est irrationnel, alors que le Dieu des Chrétiens nous semble parfaitement rationnel. Par exemple, la miséricorde est accordé au bon vouloir d’Allah, sans que sa rationalité nous soit accessible, alors que pour un Chrétien, la miséricorde est absolue et s’applique à tous les hommes quelque soit leur statut ou religion. Si tout le monde n’accède pas au salut proposé par le Christ, c’est parce que nous nous éloignons de lui et refusons son amour.

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