Commentaire de Surya
sur Dix mots pour évoquer la toile...


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Surya Surya 20 mars 2017 15:25

Intéressant article. 


Ne pas oublier que si tous ces mots du monde de l’internet sont en effet formés à partir de racines latines, grecques... ils n’ont pu voir le jour que parce que les Québécois, très attachés à la défense de la langue française, ont mis un point d’honneur à proposer des traductions des termes informatiques en anglais. Si les Québécois n’avaient pas été là, je ne crois pas que ces mots auraient été inventés.
La « toile », c’est eux.
Le « courriel », c’est encore eux.
Et bien d’autres mots qu’ils ont inventés, j’imagine qu’émoticône, c’est eux aussi.

Les Français, par contre, n’étaient pas dérangés du tout par le fait de dire « email », le « web » etc... 


Il y a ces deux approches radicalement contradictoires :

- D’un côté les Québécois qui vont systématiquement traduire en français les mots anglais
- De l’autre, les Français, qui ont plutôt tendance à penser qu’une langue s’enrichit et évolue par l’apport de mots venus d’ailleurs, et qui voient comme presque raciste le fait de vouloir rejeter les mots étrangers et les empêcher d’intégrer la langue française. On va nous rappeler, par exemple, que le mot café vient de l’Arabe, donc pourquoi vouloir absolument dire « toile » au lieu de « web » et « courriel » au lieu d’email ? 

Ces deux approches ont engendré de nombreux débats à l’époque de l’apparition de l’internet francophone grand public, au milieu des années 90. 

Personnellemnet je me suis toujours sentie plus en adéquation avec l’approche française, et à l’époque je trouvais que les Québécois exaggéraient quand même un peu, vu que parfois ça donne des mots vraiment bizarres, tout en comprenant leur position, et en prenant en compte le fait qu’ils sont une province francophone « à risque », et que donc c’est leur identité qu’ils défendent. 

Les Québécois sentent leur langue menacée par la forte présence anglosaxonne tout autour d’eux, alors que ce sentiment n’existe pas chez les Français.


En résumé, une grande partie de ces mots n’ont même pas été inventés dans le but de désigner une réalité du monde de l’internet, ils ont été inventés dans le seul but de contrer l’invasion des termes informatiques anglais dans la langue française.

Comme je le disais plus haut, tous ces termes n’auraient même pas vu le jour si les Québécois n’avaient pas été là et que cela n’avait dépendu que des Français.

Je ne connais pas la position des autres peuples francophones sur la question et ce serait intéressant de le savoir.

Voir ce commentaire dans son contexte