Commentaire de Christian Labrune
sur Dénoncer le sionisme en Palestine : Pour l'Aipac et le Crif c'est de l'antisémitisme


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Christian Labrune Christian Labrune 5 avril 2017 14:43

Cet article - et nombre d’interventions qui lui font suite-, semble fait pour illustrer de la manière la plus grotesque et caricaturale les analyses de Pierre-Angré Taguieff. Je me contenterai de recopier quelques paragraphes aux pages 43 et suivantes de Une France antijuive ?
- Regards sur la nouvelle configuraton judéophobe.
CNRS éditions, 2015.


Taguieff :

Ce qui est significatif dans ce qu’il est convenu d’appeler « l’importation du conflit israélo-palestinien » sans préciser ce qui est « importé » et qui sont les « importateurs » (mais aussi quels sont leurs intérêts et leurs stratégies) , c’est moins l’importation elle-même que son caractère sélectif. Car aucun autre conflit, en Syrie, en Algérie, en Tunisie, en Irak, en Lybie ou en Egypte, aussi sanglant soit-il n’a été importé en France sous la forme de manifestations violentes s’accompagnant d’une propagande mensongère massive. Ce qui laisse supposer que ladite « importation » pourrait s’expliquer avant tout par des malaises et des antagonismes traversant la société française, dont elle serait en quelque sorte le symptôme qu’il faudrait dès lors décrypter. Comme le fait remarquer l’éditorial du Monde daté du 24 juillet 2014, « les conflits arabo-arabes ne font pas descendre dans la rue, pas plus que les malheurs des chrétiens d’Orient », et ce, alors même que le nombre des victimes musulmanes ou chrétiennes est sans commune mesure avec celui des victimes palestiniennes. On ne peut que s’interroger sur l’indignation sélective laissant entendre que les victimes palestiniennes seraient dotées d’un degré supérieur d’humanité et appelleraient un surcroît de compassion ou d’indignation. A moins de supposer que leur ennemi israélien soit perçu comme le seul vrai ennemi, « le Juif ».

La propagande palestinienne (relayée par la propalestinienne) procède en outre à un tri sélectif des images victimaires, qui consiste à privilégier des images de femmes et d’enfants blessés ou tués au cours des affrontements armés entre l’armée israélienne et les brigades islamo-palestiniennes. La mise en sepctacle des « victimes innncentes » tombées à Gaza fait partie de la propagande anti-isréalienne du Hamas et de ses relais internationaux. C’est pourquoi les stratèges islamistes font tout pour dissuader la population civile des quartiers de Gaza visés par des frappes isréaliennes de s’en éloigner, alors même que Tsahal inonde ces quartiers de tracts appelant les civils gazaouis à quitter leurs maisons ou certain bâtiments (hôpitaux, écoles, mosquées, etc.) au milieu desquels des groupes terroristes ont installé leurs dépôts d’armes, leurs lance-roquettes ou leurs centres de commandement. Il leur faut préserver leur capital de « victimes innocentes » en alimentant régulièrement les « boucliers humains » voués à être cyniquement sacrifiés pour la cause, dans le cadre d’une guerre symbolique mondiale où la victoire appartient à celui qui occupe le rang de la victime maximale, selon une stratégie bien rôdée.


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