Commentaire de Christian Labrune
sur Tenir compte du vote barrage ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Christian Labrune Christian Labrune 9 mai 2017 14:41

@Amaury Grandgil
Vous parlez des cons. J’en suis un. J’ai voté pour Macron, la mort dans l’âme, mais j’ai voté quand même, bien que j’aie lu Guilluy et que j’approuve sans réserve le propos que vous citez.. Vous auriez pu évoquer aussi les analyses de Taguieff (Du diable en politique), qui disent à peu près la même chose, et que j’approuve pareillement.
La différence entre votre position et la mienne, c’est que je ne vois dans aucun des deux camps quelque chose qui pût ressembler à la plus petite lumière, et quand vous reprenez le vocabulaire d’un Maurras opposant le « pays réel » au pays « légal », je rigole : je crois entendre les pires émissions de Radio Courtoisie qui se gargarisent en permanence de ces veilleries idéologiques, lesquelles auront quand même conduit les lecteurs de Maurras à la plus « franche collaboration » avec l’Allemagne nazie. C’est que le « pays réel », aux alentours de 1942, était vichyssois en diable, et je crains fort qu’il ne continue de l’être plus que jamais.
Vous voyez derrière la politique de Macron se dessiner des perspectives qui ne seront guère favorables aux « sans-dents », et vous avez absolument raison. En revanche, derrière le discours de l’héritière Le Pen, vous ne voyez rien. Vous prenez pour argent comptant tout ce qu’elle peut raconter.
Il y a peut-être deux ans j’étais tombé par hasard, en regardant la télévision, sur un long discours de MLP dans le nord de la France. Rien de ce qu’elle disait ne me paraissait choquant : c’était le discours du PCF des années 70. J’ai toujours été un anti-communiste viscéral, mais quand Duclos ou même Marchais parlaient de la condition ouvrière et de ses difficultés, il fallait bien admettre que leurs descriptions correspondaient un peu à la réalité. Je me découvrais donc lepéniste. Quelle surprise ! Il reste qu’à moins d’être idiot, on pouvait savoir qu’il y avait DERRIERE les beaux discours du PCF une église totalitaire et que l’ouvriérisme de façade n’était qu’un décor de carton-pâte dans la mise en scène de la plus grande gloire du gros rouge.
Derrière le PCF, il y avait autre chose. Derrière Macron, il y a quelque chose, et bien du négatif. Derrière la Madone du FN, ll n’y aurait donc rien du tout, sinon le bleu d’un ciel idéal !
Il faudra vraiment que je demande à l’immaculée conception, quand elle m’apparaîtra demain comme toutes les semaines, dans la grotte des Buttes Chaumont, ce qu’elle en pense !


Voir ce commentaire dans son contexte