Commentaire de Luniterre
sur Le salaire universel ou le grand tournant de la valeur


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Luniterre Luniterre 12 mai 2017 10:00

@Gandalf

Selon vous :

« Marx, par ailleurs, considère que seul le travail créé de la valeur. D’où la notion de valeur-travail. »

Le premier problème est que vous semblez avoir une « vision » assez caricaturale du marxisme...

Je ne dis pas « lecture », surtout à propos du texte cité, car en voici les toutes premières lignes :

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 « Le travail n’est pas la source de toute richesse. La nature est tout autant la source des valeurs d’usage (qui sont bien, tout de même, la richesse réelle !) que le travail, qui n’est lui-même que l’expression d’une force naturelle, la force de travail de l’homme. Cette phrase rebattue se trouve dans tous les abécédaires, et elle n’est vraie qu’à condition de sous-entendre que le travail est antérieur, avec tous les objets et procédés qui l’accompagnent. Mais un programme socialiste ne saurait permettre à cette phraséologie bourgeoise de passer sous silence les conditions qui, seules, peuvent lui donner un sens. Et ce n’est qu’autant que l’homme, dès l’abord, agit en propriétaire à l’égard de la nature, cette source première de tous les moyens et matériaux de travail, ce n’est que s’il la traite comme un objet lui appartenant que son travail devient la source des valeurs d’usage, partant de la richesse. Les bourgeois ont d’excellentes raisons pour attribuer au travail cette surnaturelle puissance de création : car, du fait que le travail est dans la dépendance de la nature, il s’ensuit que l’homme qui ne possède rien d’autre que sa force de travail sera forcément, en tout état de société et de civilisation, l’esclave d’autres hommes qui se seront érigés en détenteurs des conditions objectives du travail. Il ne peut travailler, et vivre par conséquent, qu’avec la permission de ces derniers. »

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Incidemment, il se trouve que Marx semble également répondre ici, pour l’essentiel, au reste de votre post, en peu de mots et mieux que je n’aurais su le faire moi-même...

Bon, ...Je vais sans doute encore passer pour un affreux « dogmatique » aux yeux de certains...

Alors que je me contente de lire Marx, comme les autres auteurs, sans préjugé, pour voir ce qu’ils ont vraiment à nous dire d’essentiel.

Sur la question de la « propriété », ce qui reste de propriété individuelle et/ ou de patrimoine familial, cela ne peut être fixé qu’en tenant compte des particularités de chaque culture.

Marx ne préconise nullement d’enlever au Rom sa caravane, ou à l’ouvrier, son pavillon de banlieue, ni même sa maison de campagne, éventuellement.

L’essentiel étant que tout le monde soit logé, ce qui n’est pas le cas actuellement, tant s’en faut.

Le droit au logement semble donc rester une utopie, en regard du « droit bourgeois » actuel.

Le droit est fait pour être transformé... Et en fonction de rapports économiques et sociaux plus justes, tant qu’à faire.

C’est le vrai sens du combat politique et social. 

Luniterre
 


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